In Tall Buildings, c’est le projet d’Erik Hall, un compositeur et multi-instrumentiste issu de Chicago. « Akinetic » constitue son troisième opus, un disque pour lequel il a reçu le concours du producteur et ingé-son Brian Deck (Modest Mouse, Iron & Wine). Hybride, dream pop, mélancolique, sa musique navigue quelque part à la croisée des univers fréquentés par Broadcast, Robert Wyatt et Talk Talk, même si la voix évoque plutôt Will Johnson, mais davantage celui de South San Gabriel que de Centro-matic. Encore que les harmonies vocales, sans doute par la grâce de l’overdubbing, sont aussi limpides et ondoyantes que chez Crosby, Stills & Nash, à l’instar de « Beginning to fade », un morceau qui s’épanouit en crescendo. Eric échange même un duo avec Heather Wood Broderick tout au long de « Days in clover ». Mêlant subtilement instrumentation électronique et organique, les 10 compos aux textures riches évoluent, en général, sur un mid tempo ; faussement nonchalant « Overvconscious » lorgne même vers Tahiti 80.
Les lyrics de « Cascadia », la meilleure plage de l’elpee, abordent la question de l’instabilité géologique de la côte ouest du Pacifique, une instabilité qui risque de déclencher une éruption volcanique et surtout un séisme qui pourrait avoir des conséquences désastreuses. Cette piste est secouée par des cordes de gratte bien shoegaze, des cordes de ce type qu’on retrouve circonstanciellement tout au long de l’opus, lorsqu’elles ne sont pas jouées en picking. Bref, un chouette album auquel il manque peut-être un peu plus de punch…