Des slides aériens, un harmonica, une voix feutrée, et ce nom, Santa Cruz, en guise d’invitation au voyage : c’est l’Amérique de Dylan, de David Eugene Edwards et de Johnny Dowd qui semble être ici au programme… Et pourtant, les sept mercenaires de ce trip americana n’ont de yankee que leurs rêves mis en musique : Santa Cruz nous vient de… Bretagne. Une fois la surprise consommée, il faut donc se rendre à l’évidence : il n’y a pas qu’à Nashville qu’on sait jouer du bon country-rock. Après Murat et Herman Dune, Santa Cruz : la France a désormais sa place sur la cartographie country, dont les points cardinaux seraient Lambchop, Howe Gelb et Will Oldham. Le seul hic, c’est qu’il n’y a justement rien d’autre à dire : les sept musiciens de Santa Cruz connaissent bien leurs leçons, et les appliquent avec le talent de leurs maîtres. Le genre d’élèves modèles qu’on aime un peu chambrer en classe, parce qu’ils ont toujours de bonnes notes… Même si dans notre for intérieur, on aimerait bien être à leur place. Et eux loin d’ici, quelque part en Amérique, sur une route poussiéreuse d’Oklahoma City à faire de l’auto-stop la guitare en bandoulière. Bienvenue à Santa Cruz, ses paysages à la « Paris Texas » et ses saloons enfumés, son soleil qui tape et ses cow-boys d’un autre âge.