Alors qu’elle affiche à peine 41 balais, Jeanne Cherhal compte pourtant à son actif deux décennies d’une carrière très riche.
Pour ce passage à la quarantaine, l’artiste a senti le besoin de s’exprimer sur le prisme de sa vie en réalisant un album de chanson française dont la source d’inspiration a été puisée à la fois dans la Drôme, en Auvergne ou même à la Réunion.
« L’An 40 », sixième du nom, est la résultante d’un patchwork posé sur un lit de piano/voix à la cambrure poétique au cours duquel les arrangements subtils et royalement orchestrés épousent une tessiture de voix addictive et apaisante.
Enregistrées entre Paris et Los Angeles, les compositions décrivent le temps qui passe et sont joyeusement, circonstanciellement et judicieusement colorées de cuivres ou d’une chorale gospel (« Racines d’or »).
Entre la naissance (César relate sa césarienne) et la mort (un hommage vibrant à Jacques Higelin), il n’y a qu’un pas que Cherhal ose pourtant franchir pour se concentrer sur les émotions en s’émancipant même sans fausse pudeur lors d’un « Soixante-neuf » qui évoque une pratique sexuelle sans la moindre équivoque.
Jeanne a décidemment plusieurs cordes à son arc !