« Cet instant » constitue une œuvre tout simplement magique et magnifique à la fois ; et elle devrait assurément combler les aficionados de la Grande Sophie. Mais également les autres mélomanes…
Pour ce huitième opus, Miss Huriaux emprunte une emphase incantatoire où le temps reste l’axe central (« Une vie », « Hier », « Nous étions »). Celui qui passe, ronge, (s)’explique. Elle dépeint des instants de vie dans lesquels chacun y trouvera son compte. L’écoute dématérialise la conscience humaine et aborde une réflexion à laquelle on ne peut rester indifférent.
Tout va vite, beaucoup trop vite. Si l’exercice est à considérer comme un polaroïd de notre époque irrémédiablement brouillée, la dame n’en explore pas pour autant les travers nostalgiques.
Elle aborde cette thématique avec une neutralité toute relative et un positivisme qui sent bon la joie de vivre. Ses compositions, si elles peuvent être consensuelles, se posent sur des rythmes qui peuvent également se révéler aussi sacrément endiablés (« Missive », « Tu ne me reconnais pas »).
La prise de risque est évidente et à cinquante berges, la demoiselle livre là un bel hommage à cette notion clé dans l’existence humaine. Un essai qui lui va à ravir et dont elle devrait s’inspirer encore.
D’autant plus que c’est au piano que les morceaux ont été composés et construits, alors que la guitare reste son instrument de prédilection.
Et même si l’approche des arrangements s’avère contemporaine, ses chansons conservent une authenticité quasi-candide.
Enfin, cette voix à la fois personnelle et passe-partout fait d’elle l’artiste très populaire qu’elle est devenue.
Cette Sophie a vraiment tout d’une grande !