Il faut se le farcir, le Tellier. Déjà son premier album s’avérait plutôt gonflant, malgré la hype, malgré Air (les patrons de son label), malgré sa gueule de Robinson shooté à la tisane. Ici, le bonhomme ose l’album concept : donner chapitre aux opprimés, aux Indiens, aux Africains. Ca s’appelle « Politics », et si c’est culotté, c’est aussi, musicalement, très laid. C’est bien que Tellier nous parle du sort peu enviable des Africains (« Wonderafrica »). Là où il a moins de mérite, c’est quand il décide de le chanter sur fond de pop eighties du plus mauvais goût, avec un accent ‘qu’on croirait presque didon didon que c’est notre ami Johnny Clegg !’ On ne parlera pas des cuivres pourris, du yoddle, de l’easy listening à la brésilienne, des références à Benny Hill, des synthés qui dégoulinent, des relents progressifs, des paroles débiles, ni de la seule chanson qui vaut la peine qu’on s’y attarde (« La Ritournelle », qu’il est facile de trouver jolie vu la laideur atterrante des autres titres). On dira donc juste que ce disque est horrible et d’un énième degré qu’on a du mal à cerner. Pourvu que Tellier ne se lance jamais dans la politique… (et surtout qu’il arrête de nous casse les c…).