15 chapitres discographiques –en autant d’années d’activisme indie– déjà pour ces vieux briscards de Deerhoof ! « Future Teenage Cave Artists » parvient-il à conserver la flamme intacte insufflée depuis 1994 par ces doux dingues issus de San Francisco ? Pour la circonstance, la formation californienne a décidé de composer son premier album concept. Le thème ? Dans un futur proche, les populations devront quitter en masse leurs maisons pour rejoindre des pâturages plus verts, lorsque les humains et les animaux seront massacrés de façon inexplicable… Dans ce chaos, les ados continuent à créer… Tout un programme donc !
Dès le début de l’opus Satomi scande : ‘Gonna paint an animal on a cave wall/Gonna leave it there forever while empires fall’ (Trad : Je vais peindre un animal sur un mur de grotte / Je vais le laisser là pour toujours pendant que les empires s’effondrent) sur le relativement pop titre maître. Mais les sonorités dissonantes des grattes ciselées de Deitrich et Rodriguez refont rapidement surface. Comme d’habitude, il faut supporter la voix parfois irritante de Satomi (une version alternative de Kazu Makino, la chanteuse de Blonde Redhead) mais la créativité sonique du groupe est demeurée intacte (« ‘Farewell’ Symphony »). Bref, ce mélange d’une grande pureté entre structures quasi-jazz et vision indie rock est toujours aussi unique en son genre. Et cette flamme n’est pas près de s’éteindre…