Artiste de l’ombre, Yvan Marc, n’en n’est pas moins un raconteur d’histoires. Celles que l’on vit pleinement, que l’on rêve, que l’on craint ou encore celles dont on s’enivre.
Son huitième opus a été enregistré depuis son Haute-Loire natale, au studio E d’Ecotay-l’Olme, où il a passé son enfance. Cet ancien complice de Mickey 3D contemple depuis ses débuts artistiques le monde qui l’entoure, davantage à travers le prisme de la contemplation que celui de l’engagement.
Soutenu par de précieuses collaborations féminines, telles que Cécile Hercule (« Mon amour est si grand », « Rendez-vous ») et Antonia, sa jeune fille âgée de 15 ans (« La Nuit est ainsi »), qui viennent adoucir un peu plus le propos, le Sieur Marc pose un regard malicieux sur l'écologie (« J’en ai rêvé »), les migrants (« Je reviendrai ») ou encore l'amour (« Merci »).
Enregistré sous la houlette de Bruno Preynat, il capte le temps et en transgresse les principes fondamentaux à travers 11 compos qu’il interprète d’une voix veloutée, en se baladant avec légèreté entre l’univers d’un Murat et la plume d’un Cabrel.
Comptant plus de vingt années au service de la chanson française, ce bricoleur d’émotion (s’)offre une musique sauvage et accessible, à l’instar de cette nature qu’il chérit et dont il n’hésite pas à fouler les chemins de traverses dès qu’il en ressent le besoin.
Puissant, iconoclaste et immodéré, « L’ancien soleil » est un disque qui s’écoute comme on contemple le tableau d’un grand-maître : on s’interroge parfois, mais on s’imprègne rapidement de l’œuvre. Dans le respect et la dignité…
Jouant sur les tonalités claires-obscures, cet opus devrait donc ravir les aficionados de chanson française les plus exigeants, et tout particulièrement ceux qui accordent une importance cruciale à l’écriture et le discours.
Des mots qui se chevauchent avec délectation pour ne former qu’un ouvrage d’art dont on se souviendra sous le lit de la douceur du charme hivernal.