Trio lillois, Temps calme réunit le guitariste Olivier Desmulliez (Ed Wood, L’objet), le claviériste Samuel Allain (Black Bones) et le drummer Nicolas Defrande (Louis Aguilar). Après un premier Ep éponyme paru en mai de l’an dernier, il vient de sortir son premier opus. Intitulé « Circuit », il n’émarge certainement pas au krautrock, comme on a pu lire sur la toile, mais plutôt à une forme de dream pop bien contemporaine et très susceptible de virer au néo prog. Des références ? Beach House, Animal Collective et M83. Quant aux nuances prog, elles sont tellement subtiles qu’au fil des écoutes, on en découvre des nouvelles. Une chose est sûre, la musique est atmosphérique, mais le climat est loin de se cantonner au Temps Calme… Il serait même plutôt nuageux, brumeux, perturbé, parfois même menaçant, mais sans pour autant subir orages ou tempêtes.
L’instrumentation organique (guitare, batterie) et électronique (claviers) varie constamment les mouvements, s’autorise de superbes et puissantes envolées instrumentales, alors que soignées, mais jamais envahissantes, les harmonies vocales sont… célestes. Les mélodies et l’expérimentation, parfois aussi les bruitages, partagent un espace ‘temps’ bien maîtrisé. Les interventions de gratte sont élégantes. Parfois surf. Les synthés s’aventurent même dans le passé. Les spectres de Genesis (NDR : cette sonorité de mellotron sur le cosmique « Solheimasandur ») ou encore de Tangerine Dream (celles en boucle qui ouvrent « Aïko ») se mettent furtivement à planer. Peut-être celui de Hatfield & The North sur « Bunny Breckinridge ». Mais le long playing nous réserve d’autres surprises. A l’instar d’« Aquafalling ». Entraîné par le rythme de la salsa, il pourrait servir de B.O. de film. Ou du plus pop « Monstera ». A cause de la conjugaison des voix qui envoûte comme chez Girls In Hawaii… Brillant !