« Absolute boys » constitue le second elpee de Soft People, un duo établi à San Luis Obispo, quelque part entre San Francisco et Los Angeles. « American Men », son premier, est paru en 2017. Un opus aux lyrics engagés, condamnant, notamment, les décisions jugées arbitraires du gouvernement Trump. Plus question de discours sociopolitique sur le nouvel album, mais des textes motivés par une situation plus personnelle, puisque mariés, Caleb Nichols et John Metz, y défendent (la) leur condition homosexuelle.
Le long playing s’ouvre par l’excellent « New moon », un titre pop qui bénéficie d’une jolie mélodie. Mélancolique, imprimé sur une boîte à rythmes minimaliste, il est délicatement coloré par une ligne de guitare tour à tour slide ou tintinnabulante. Elles sont encore chatoyantes tout au long du morceau suivant, « Shot through », mais il s’enfonce déjà dans une électro pop sophistiquée, précieuse, qui va contaminer une bonne partie des autres compos. Des compos qui évoquent vaguement Pet Shop Boys (ce vocal falsetto !), Notwist et New Order… Et la voix autotunée qui hante « Alex » devient même rapidement exaspérante. Pas une bonne idée, vu les capacités vocales des deux musicos. Finalement, c’est lorsque l’expression sonore sort des sentiers battus que le tandem devient le plus intéressant. A l’instar de « Louis », une valse cabaret, balisée par des sonorités d’orgue de Barbarie, qui aurait pu figurer au répertoire de The Divine Comedy. De « 22 lunes » également. Slammé, ombrageux, il est soutenu par des beats puissants. Et enfin « Emberina ». Un titre hanté par Joy Division. A cause de cette basse cold et puis de ces claviers vintage, frémissants et lugubres à la fois...