Emile, c’est le projet d’Emil Bureau, chanteur et guitariste chez The Sonic Dawn ; et il nous propose son premier opus solo. Un disque séparé en deux volets distincts, un peu comme pour un vinyle. Le premier est interprété dans la langue de Shakespeare et propose des thèmes plus personnels, comme la mort, la vie, la perte d’un être cher et la peur de vieillir, alors que chanté dans celle de Pär Lagerkvist, le second nous entraîne au cœur d’un univers sonore énigmatique voire tourmenté, parfois même surréaliste.
Lors des sessions, Emil a reçu le concours de quelques invités, dont ses potes de Sonic Dawn, le bassiste Jonas Waaben et le drummer Niels Bird Fuglede ; mais également le claviériste (Hammond et mellotron) Erik ‘Errka Petersson’, dont les interventions apportent davantage de profondeur à « Birds fall » et « I Krystalkuglens Skær ».
Hormis « Bundløs », un instrumental chargé d’intensité électrique, toutes les autres compos sont atmosphériques et empreintes de délicatesse. Les harmonies vocales sont soignées, Emil se distinguant par sa voix haut-perchée. Et puis il se charge des cordes de gratte. Tant sèches, souvent en picking, qu’électriques. Chargées de reverb, elles nous replongent dans l’univers mélancolique de Durutti Column, sur « At Se Ud Over Sig Selv », nonobstant des accents psyché floydiens, rencontrés en fin de parcours. Elles adoptent un profil jazzyfiant sur « Life upside down » et « Weight of the world”, et sont traitées à la slide sur le bluesy « The black spider ». Elles semblent hantée par Mark Knopfler tout au long de « Step, into the universe ». Enfin, unplugged, elles ondulent tout au long des psyché « Undergangen » et du bref instrumental pastoral « Spirer », soit les deux morceaux qui clôturent ce long playing.