« Return to Greendale » n’est autre que la version ‘live’ de « Greendale », un album de Neil Young paru en 2003. On y raconte l’histoire d’une famille confrontée à un meurtre dans la petite ville fictive de Greendale. Un récit imaginaire destiné à développer des thèmes chers au loner, tels que l’environnement, la place de l’être humain dans la société moderne et la corruption organisée par les multinationales et les politiciens véreux. Dix titres en plus d’une heure dix, dont certains dépassent les 10’ (NDR : 13’23 pour « Grandpa's Interview », une plage dont les riffs crasseux rappellent « Cowgirl in the sand »).
Hormis l’acoustique « Bandit » et « Bringin’ down the river », dont le spleen infini est accentué par l’orgue à soufflets, le fil rouge des compos repose sur l’intensité électrique si caractéristique chez le Crazy Horse. Même les blues. Que ce soit le cool, sale et chaloupé « Double E », le boogie « Sun green », au cours duquel Neil n’hésite pas à clamer haut et fort, dans un mégaphone, son point de vue sur la monde politique, qu’il juge corrompu, quand il ne souffle pas dans son harmo ; mais encore « Devil’s sidewalk », un morceau au cours duquel les choristes féminines répètent régulièrement ‘Greendale !’. Un harmonica qui décape la ballade puissante « Leaving the driving ». Et si l’opus s’ouvre par une compo au refrain simple, répétitif et facile à reprendre en chœur (« Fallling from above »), il s’achève par « Be the rain », un hymne qui exhorte à la protection de la nature. Passionné, enrichi de chœurs, il s’agit certainement de la meilleure plage de cet LP.
Pas de mauvaise surprise sur ce « Return to Greendale », mais un album de plus dans la discographie déjà impressionnante de Neil Young. Quand on pense, qu’il vient de graver « Times », un Ep acoustique, sortira « Archives Vol 2 » d’ici quelques semaines et rééditera « After the gold rush », dans le cadre du 50ème anniversaire de sa sortie, en 2021…
Neil Young & Crazy Horse