Comme bon nombre d’artistes, Voulzy s’est prêté à la rhétorique du ‘best of’ afin de conclure une année 2020 chargée d’une actualité aussi riche qu’intense, mais qui restera à jamais ancrée dans les esprits tant pour ses désastres économiques que sociaux.
La sphère culturelle en général et celle de la musique en particulier n’ont pas échappé à ces ravages.
Alors que les ventes de disques s’étaient déjà distinguées par une diminution conséquente au profit des majors du streaming ; bon gré, mal gré, le sieur Laurent est parvenu à braver ces courants austères pour le plus grand bonheur des mélomanes…
Figure majeure du paysage musical français, l’artiste s’est ainsi offert le luxe d’une rétrospective d’une trentaine de chansons tirées des neuf albums parus depuis 1979. Faut dire que son dernier opus, « Saisons », remonte quand même à 2003 !
Si le grand-public s’y retrouvera en écoutant les inéluctables « Belle-Ile-en-Mer Marie-Galante », « Le Cœur grenadine », « Rockollection » ou encore « Le Pouvoir des fleurs », le véritable aficionado se réjouira de la présence de titres moins connus du grand public, et que l’auteur-compositeur-interprète affectionne tout particulièrement, comme « Marie Quant », « Bungalow vide », « Flirt » ou encore « Amélie Colbert ».
Bien qu’audacieuse, cette sélection offre de jolis contrastes et des ambiances variées, souvent chaudement sucrées, tout en conservant une structure cohérente propice à l’apaisement….
Un opus qui permet d’avoir une vue d’ensemble d’un répertoire où foisonnent des compositions parfois drôles, intéressantes ou iconoclastes à l’instar de « Les nuits sans Kim Wilde ».
Grâce à ses accords ouatés et sa voix veloutée, Voulzy est parvenu, parfois aidé de son comparse de toujours Alain Souchon, à souffler un vent de fraîcheur sur la chanson française tout en conservant un format populaire mais jamais populacier…
Histoire de marquer le coup, il a glissé sous le sapin un nouveau titre baptisé « Loreley, Loreley ».
La légende de Loreley raconte l’histoire d’une nymphe perchée sur un rocher, qui attirait les navigateurs du Rhin jusqu'à leur perdition par ses chants, comme les sirènes de la mythologie grecque ancienne.
En espérant que le timbre de voix de Laurent ne produise jamais le même effet….