Trio à l’origine, cette formation viennoise a été réduite à un duo depuis le départ du bassiste. Et il implique aujourd’hui Clemens Posh ainsi que Paul Stöttinger. « Limbo » constitue le second elpee du band et manifestement, la paire puise ses influences dans la musique du début des 80’s ; et tout particulièrement le post punk et la new wave. Mais également l’art pop et le glam rock. A première écoute, on pense immédiatement à Japan. Mais Tents puise généreusement dans l’électronique, à l’aide de synthés (notamment un DX7 et un Jupiter 8). Cependant, le plus remarquable, procède de cet art à faire sonner organique, l’instrumentation synthétique.
Dès le premier titre, « Floating terror », la voix profonde de Posch évoque celle de David Sylvian. Timbre et inflexions y compris. Au lieu d’être découplée et autonome, elle est souvent lovée au sein d’un corset rythmique. Mais au fil de l’elpee, le champ de références s’élargit et le spectre de Talk Talk commence à hanter, également, l’expression sonore. En fin de long playing, des sonorités de gratte réminiscentes de Durutti Column agrémentent l’atmosphérique « Jitter intro » ; alors que « Jitter », plage qui clôt cet opus, lorgne plutôt vers l’univers synthético-symphonique de Brian Eno.
Les mélodies sont mélancoliques, mais accrocheuses et les rythmes sophistiqués. Parfois, on a l’impression d’être pris dans une forme de boucle. Et puis, il y a les lyrics. Inspirés aussi bien d’internet, de films, de livres et particulièrement de romans ; des textes poétiques, proposés sous forme de collages, qui se lisent comme des poèmes surréalistes.
Une excellente surprise !
Attention quand même à ne pas confondre ce Tents avec un homonyme, un quatuor issu de Portland, aux States, qui pratique également de l’indie rock…