« Memories from Saint-Forget » constitue le 5ème elpee de ce Suédois. Saint-Forget, c’est un village français sis dans la vallée de Chevreuse, où il a passé le premier confinement avec sa femme (l’écrivaine Marie Modiano, qui chante avec lui sur d’autres disques), ses enfants et sa belle-famille. ‘Forget’ se traduit également par ‘Oublier’ ; mais c’est une période qu’il n’est pas prêt d’effacer de sa mémoire.
L’écriture des chansons s’est étalée entre l’automne 2018 et le printemps 2020. Certaines ont été entièrement revues et corrigées dans les Yvelines, d’autres y ont vu le jour, comme « Saint Forget », la ritournelle d’ouverture. On passe ici de l’orchestration luxuriante de « Behind the Eight Ball » au folk versatile de « Tell Me About Your Dream Last Night », des cuivres malicieux de « Auction by Candle » à l’organique brute soulignée de chœurs de « Sunday Punch ». Pas d’intention de départ chez Peter, qui se laisse d’abord porter par les mélodies et les mots, mais une œuvre confectionnée petit à petit, avec délicatesse, jalonnée de références visuelles, de John Baldessari à Charlotte von Poehl – la sœur de Peter qui l’accompagne en images depuis plus de quinze ans.
Il y a aussi ce retour à la guitare. Le premier instrument de cœur de Peter. Le piano du salon de Saint Forget ne sonnait pas comme prévu, mais il avait été emporté, tout comme l’ensemble des guitares de Peter. Y compris une lap steel qui ne demandait qu’à être utilisée. A l’instar de « Little Star » et « Silent Watch of your Night ». De quoi convoquer Gram Parsons, Ry Cooder, cette americana, où l’on imagine le son comme un espace, un espace où il rêve de se retrouver…
A Saint-Forget, le plus Parisien des musiciens suédois a cultivé son jardin, celui qu’on voit sur la pochette, dont la photographie est signée Estelle Hanania. Un jardin où il fait bon s’allonger, permette à son esprit de voguer ou regretter un nuage sombre avant de s’amuser de rien. Un jardin où la musique nous fait (re)vivre, par son insoutenable légèreté et sa foi en ce que nous sommes, malgré nos failles… (d’après bio)