Drôle d’idée d’intituler son album « The Best of The Bullseyes », alors qu’il ne recèle que des inédits. En fait, les morceaux de cet opus ont été composés sur une période de 8 années, mais étaient restés à l’état de démos. Les 12 pistes de ce long playing baignent au sein d’une forme de blues/rock/glam qui devrait plaire aux aficionados de The Black Keys. On y retrouve d’ailleurs des tas de références puisées au sein de la fin des sixties et du début des seventies, et tout particulièrement des influences puisées chez T. Rex.
Caractérisé par son psyché/rock aride « Restless mind » réveille le souvenir des Electric Prunes. Imprimé sur un mid tempo et enrichi de chœurs majestueux, « Moment’s arrival » aurait pu figurer au répertoire des Moddy Blues, s’il n’y avait la boîte à rythmes. Et des chœurs, parlons-en ! Ils allègent les plages, parfois de leurs ‘hou, hou’ ou ‘yeah, yeah’, accentuant le profil hymnique des compos. Sur « Yet there’s you », un petit riff de gratte inoculé lors des couplets rappelle le « Ode to John Lee Hooker » de Johnny Rivers. Plus blues encore, « Butterfly » papillonne au gré des envolées électriques percutantes ou geignardes des accords de guitare. Et puis le duo polonais (NDR : il est originaire de Leszno) concède un slow dans l’esprit des groupes de hard rock du début des 70’s, « Regular sky ». Mais c’est lorsque le spectre de Marc Bolan se met à planer que les pistes se couvrent du plus bel éclat glam. A l’instar du titre qui ouvre l’album, « World doen’t care », de « Can’t believer », au cours duquel on retrouve ces riffs de gratte plaqués si spécifiques et puis du final épuré et acoustique « Can’t believe », notamment lorsque la voix de Darek se fait aussi frémissante que celle de feu le mythe londonien, à l’époque où il militait chez Tyrannosaurus Rex…