Le douzième album de Dinosaur Jr. (NDR : le cinquième depuis sa reformation en 2005), a bénéficié de la collaboration de Kurt Vile à la coproduction. Ce dernier apporte également son concours à la guitare sur deux plages, réalisant même de belles figures de style à la douze cordes sur « I ran away », outre sa participation aux chœurs. Des chœurs qui se révèlent carrément falsetto sur l’excellent « I ain’t », morceau qui ouvre l’opus et dont le final se charge d’intensité crazyhorsienne. Une belle intensité alimentée par des riffs saignants qui refait surface régulièrement tout au long du disque.
Lou Barlow signe et chante deux pistes. Tout d’abord la valse romantique et lancinante « Garden », puis le jovial « Take it back », John Mascis se réservant l’écriture des 10 autres compos. Et bien sur le lead vocal, qu’il épanche d’un ton toujours aussi maussade et mélancolique.
Gémissant, le solo de gratte dispensé pendant « I met the Stones » rappelle ceux qu’Adrian Gurvitz réservait chez The Gun, fin des sixties (NDR : souvenez-vous de « Race with the devil »). Power pop, « And me » mêle judicieusement sonorités de six cordes acoustiques et électriques. Plus enlevé, « I expect it always » s’enfonce progressivement dans la noisy. Enfin, l’album s’achève par la ballade dévotionnelle, « You wonder ».
Bref, un elpee bien dinosaurien, mais aux mélodies qui accrochent instantanément. Ce qui n’est pas plus mal !