Hot Club de Paris. Qu’on le veuille ou non, ce patronyme décalé a de la gueule. D’abord, c’est tellement parisien pour des Anglais. Ensuite, si un guide des noms de groupes racoleurs devait être publié, Hot Club de Paris constituerait certainement une référence de premier ordre. Musicalement, on nous annonçait un album ouvertement post-punk, un concurrent direct pour Maxïmo Park, The Rakes et autres Futureheads. Il n’en est rien. Le squelette des morceaux d’Hot Club de Paris est fondamentalement instrumental. Nous sommes ici en présence d’un punk-math rock azimuté à l’envi.
Paul Rafferty (basse), les frères Matthew (guitare) et Alasdair (batterie) Smith aiment à chanter à l’unisson, raconter de petites légendes urbaines scotchées sur des orchestrations faussement pop, vraiment speedées. Hot Club de Paris apprécie la vitesse, se contrebalance des excès et évite les contraventions de justesse. Et ce, pour plusieurs raisons : une originalité assumée jusque dans le choix imprononçable du premier single, le bien intitulé "sometimesitsbetternottostickbitsofeachotherineachotherforeachother". La formation liverpuldienne a également le bon goût d’alléger la complexité rythmique de ses compositions par de joyeuses trouvailles sonores (« Bonded By Blood »). Hot Club de Paris signe donc un premier album hyperkinétique, truffé de riffs alambiqués et de bonnes intentions.