Bizarrement, l’album de l'ex-chanteur des Dead Kennedys s’ouvre sur un discours engagé de Fat Mike (NOFX). Jello Biafra prend ensuite la parole. Nous sommes au ‘Rock Against Bush Tour’. L’Amérique est passée au crible : l’Irak, l’inconsistance de la politique nationale, les promesses sociales d’un gouvernement désavoué, etc. Dans ce discours, prononcé le point levé et la verve relevée, il ne manque qu’un contingent de Black Panthers remonté à bloc pour lancer les bases d’une nouvelle révolution afro-américaine. « In the Grip of Official Treason » énonce une sévère diatribe à l’encontre de George Walker, son ranch, sa guerre et, plus généralement, son action politique. « In the Grip of Official Treason » n’est pas un album inoffensif. Non. D’ailleurs, à proprement dire, il ne s’agit pas d’un album. Le ‘Spoken Word’ de Jello Biafra se poste en première ligne d’une vaste rébellion sociale.
Pendant près de trois heures et trois disques, le chanteur/politicien s’étend sur les décisions (la sécurité sociale, la guerre en Irak, en Afghanistan, etc.) et les non-décisions (après les désastres causés par l’ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans, etc.) qui, inlassablement, condamnent son pays. Radical face aux différentes formes d’inégalité et d’injustice, Jello Biafra persiste et signe. Plus engagé que jamais.