Il aura fallu deux années à « Wrecking Ball », premier album de Dead Confederate, pour traverser l’Atlantique. Motif ? Leur signature chez le petit label indépendant The Artists Organization (TAO). Issu d’Athens (à l’instar de REM, B52’s ou encore Of Montreal), cette formation a créé un petit buzz, il y a deux ans, sur la scène indépendante américaine. Certains magazines iront même jusqu’à les comparer à Nirvana, alors que d’autres les consacreront comme une des révélations, en 2008. Le groupe va alors énormément tourner. Tant sur le sol yankee qu’en Europe. Un périple qui va leur permettre de se produire lors de l’édition 2009 du Pukkelpop. On était donc curieux d’entendre ce que le combo avait dans le ventre, sur disque…
Dès l’ouverture des hostilités, c’est la voix d’Hardy Morris qui frappe. Une voix au timbre éraillé, toujours à la limite de la rupture. Combien de paquets de cigarettes a-t-il pu fumer et combine de bouteilles de whisky a-t-il pu siffler, pour se payer un tel organe vocal ? Musicalement, le mélange ténébreux de grunge et d’alt country, pratiqué par Dead Confederate, aurait pu naître d’une rencontre hypothétique entre Nirvana, Kings Of Leon et My Morning Jacket. Paru en single, « The Rat » illustre parfaitement cette combinaison. Les sonorités de guitare sont sauvages, intenses et parsemées d’effets larsen. Sans pour autant négliger le sens mélodique. A cet égard, « Goner » en est certainement la plus belle illustration. Et la sensibilité mélancolique omniprésente. J’épinglerai enfin « Flesh Colored Canvas », un morceau de 12’, tout en crescendo et en atmosphère, dont le final libère une puissance vraiment dévastatrice…
Dead Confederate vient donc de confirmer tout le bien qu’on pensait de lui. Et si la sortie européenne de cet opus a pris un certain retard, sachez quand même que cette nouvelle mouture de « Wrecking Ball » est enrichie de trois bonus tracks, de la même trempe…