Suppose qu’il n’est pas nécessaire de vous présenter Avey Tare. Ce personnage, est en effet parvenu à révolutionner la musique, au cours des dernières années ! Et pour cause, derrière ce patronyme se cache en effet David Portner, membre fondateur d’Animal Collective, aux côtés de Panda Bear et Geologist, une formation dont l’influence sur la musique moderne n’est plus à démontrer
« Down There » constitue le premier elpee solo de la tête chercheuse de Baltimore. Depuis 2003, il avait quand même publié quelques singles, en solitaire.
« Laughing Hieroglyphic » est parcouru de beats bizarres. La mélodie est féroce, à l’image du masque de crocodile qu’il arbore lorsqu’il se produit seul, sur les planches. Bonne nouvelle, la voix d’Avey n’est pas noyée sous une myriade d’effets. Elle est claire et bouleversante. Mais on se demande, cependant, parfois, si les sessions ne se sont pas déroulées sous l’eau. Le voyage sous-marin d’Avey Tare est riche. Expérimental, électronique, il est truffé de samples. Fruit de ses élucubrations enfumées (psychotropes ?), mais aussi brillantes qu’intelligentes, il évoque autant les Beach Boys (pour les harmonies vocales) qu’Aphex Twin (pour les beats aliens et minimalistes). On est parfois envahi par un sentiment d’inquiétude. Un peu comme si on approchait de la fin du monde (« Heather in the Hospital » et « Cemeteries » abordent le sujet du cancer de sa sœur suivant une démarche proche de celle adoptée par The Antlers). Une musique des ténèbres pour danser seul. Moins contemplatif mais plus sombre que les œuvres individuelles de Panda Bear, « Down There » est tout aussi grandiose.
Les fans d’Animal Collectif devraient apprécier cet opus pas toujours facile d’accès, mais tout à fait audible, de quoi rassurer les non-initiés.