Au cours des derniers mois, on ne compte plus le nombre d’artistes pop lo-fi qui émergent aux States. Les derniers en date, Wavves et Best Coast, Californiens pour être plus précis, nous avaient proposé des œuvres de toute bonne facture. Dylan Baldi ne nous vient pas de la côte Ouest des Etats-Unis, mais de Cleveland, dans l’Ohio. Particulièrement doué, il propose tout au long de cet opus, de petites vignettes, systématiquement sous-produites. Un peu à la manière de Nathan Williams. Une collection de chansons mélodieuses, pas très lisses, sculptées dans l’esprit punk DIY. Maintenant, on se demande quand même si cette méthode ne relève pas d’une certaine forme d’intégrisme musical ou tout simplement, si elle n’est pas tout simplement due à un manque de moyens. Néanmoins, les 13 titres de « Turning On », puisés au sein de divers Eps, dépassent, en qualité intrinsèque, les premiers morceaux composés par son comparse californien. A ses débuts, Wavves n’avait, en effet, pas vraiment soulevé l’enthousiasme. Et certainement pas signé, à ses débuts, une composition pop aussi furieuse et envoûtante qu’« Old Street », une chanson par ailleurs caractérisée par ses harmonies subtiles, la très cool « Hey Cool Kid » ou l’efficace « Turning On », parcourue par une ligne de basse aussi irrésistible que caoutchouteuse. Ajoutez-y une guitare fuzz, un synthé foutraque, une voix d’ange déchu et vous obtiendrez une formule magique, déjà entendue chez les Texans d’Harlem, cette année. Pourtant, à l’écoute de ces morceaux, on a le droit d’être frustré. Et pour cause, il suffit d’imaginer la forme séduisante qu’ils pourraient revêtir, s’ils étaient passés entre les mains d’un excellent producteur.
Dylan est à peine âgé de 18 ans. Et au vu de son talent, on et en droit d’attendre monts et merveilles de son Cloud Nothings ! Suffira peut-être qu’il suive la voie récemment tracée par Wavves. La sortie de son premier véritable opus studio est prévue pour 2011. Il a déjà été enregistré sous la houlette de Chester Gwazda (Dan Deacon et Future Islands). Vu la qualité des maquettes de « Turning On », il ne peut que confirmer…