Derrière le patronyme de A.A.Bondy se cache Auguste Arthur Bondy, alias Scott Bondy. Il a sévi chez la formation Verbena, au cours des nineties, avant de tirer sa révérence en 2003, pour embrasser une carrière solo. Une nouvelle aventure au cours de laquelle l’Américain a décidé de tourner le dos au rock pratiqué par son ex-groupe, pour privilégier un style davantage folk. Il a publié son premier elpee en 2007, « Americain Hearts », et en 2009, son deuxième « When the Devil’s Loose », des œuvres qui n’ont recueilli que des critiques mitigées et ne lui ont pas permis de se lancer, malheureusement, à l’assaut du Vieux Continent.
En concoctant « Believers », A.A. Bondy semble avoir franchi une nouvelle étape. On est davantage plongé dans les forêts canadiennes que perdu au cœur des reliefs d’Alabama.
Son folk est toujours aussi délicat, minimaliste, mais plus aussi basique. Il est devenu davantage élaboré, atmosphérique même. Une ambiance entretenue par des rythmes languissants, parfois réminiscents de Bon Iver, à l’instar de l’excellent « Skull & Bones ». Susceptible d’apaiser, mais aussi de communiquer le spleen. D’ailleurs, au fil de l’elpee, les ténèbres semblent envahir l’espace sonore. Et l’envoûtement cède le relais à l’angoisse. Etrange sensation.
Pourtant, le morceau qui ouvre le long playing me fait penser à Timber Timbre. Et la voix de Scott à Ryan Adams. Certaines compos sont balayées par des accès de slide, d’autres nappées de claviers. Tout au long de « Down in The Fire (Lost Sea) », on a l’impression d’être bercé par des bruits des vagues. La piste la plus cool, c’est une certitude. Elle prélude une fin de parcours bien plus obscure…
Bref, le troisième essai de A.A. Bondy est certainement son plus abouti. Il ne lui reste donc plus qu’à trouver sa véritable voie : entre la lumière et les ténèbres. Perso, je pense que l’artiste est aujourd’hui prêt à conquérir l’Europe. Un périple qui débutera à l’Ancienne Belgique, ce 14 décembre.