De nos jours, beaucoup considèrent la musique comme un produit de consommation marketing qui n’existe que pour satisfaire un besoin immédiat, provoquant un consumérisme effréné dicté par une industrie qui privilégie la quantité sur la qualité.
Si certains n’y voient qu’un effet de mode passager, d’autres y ressentent les effets néfastes d’une mondialisation transversale qui, par effet de masse, touche aussi le monde de la musique.
Lorsque l’exception surpasse la règle, il nous revient en tête quelques groupes qui sont parvenus à passer outre ce clivage primaire. Indochine fait partie de ceux-là !
Pourtant si certains critiques n’ont pas été tendres avec lui, il a pu maintenir la tête hors de l’eau et s’enorgueillir d’une popularité croissante, malgré la vindicte, depuis maintenant 40 ans, traversant ainsi les âges et les générations.
Formé très exactement en 1981, le combo a très vite connu son heure de gloire en alignant des tubes comme « 3 nuits par semaine », « 3e sexe », « Tes yeux noirs » ou « Canary Bay » pour ensuite accuser le creux de la vague dans les années 90, les médias les reléguant aux rangs de ‘has been’.
Il faudra attendre la sortie de « Dancetaria », en 1999, pour voir renaître le feu sacré ; disque hautement symbolique puisque Stéphane, le frère de Nicola, est emporté par une hépatite foudroyante, alors que les sessions viennent à peine de commencer.
La voie vers le succès est désormais tracée et les albums suivants marquent définitivement un retour médiatique et commercial largement mérités.
Une force de persuasion qui paiera puisque à l’aube de son (déjà) presque anniversaire (NDR : en 2021), la formation qui touche un panel de fans le plus large, sort un premier coffret réunissant tous ses singles de 2001 à 2021 ; un second couvrant la première période d’existence devant paraître en novembre 2020.
Logiquement intitulé « Singles Collection », cet album intergénérationnel recèle pas moins de 37 titres. Des souvenirs remontent inévitablement à la surface et la nostalgie finit par s’installer…
Mis en forme par Mick Guzauski (Daft Punk, Clapton, …), ce box, plus qu’un regard dans le rétroviseur, exploite au mieux l’immense talent de Sirkis. Même si le Sieur Nicola n’a pas à proprement parler une voix, il a cette identité vocale reconnaissable entre mille et une faculté innée de s’approprier l’émotion du moment pour nous transporter hors du temps.
Cerise sur le gâteau, ‘Les petits pianos sans voix’ et ‘Les pianos voix’ colorent d’une vision sublimée et dynamique des éléments qui auraient pu devenir assez vite poussiéreux.
Très vite addictif !