Yuksek revisite Laurent Voulzy…

Le musicien, compositeur, réalisateur et producteur de musique électronique Yuksek revisite « Cocktail chez mademoiselle », le titre de Laurent Voulzy paru en 1979 sur son album « Le cœur grenadine ». Il en propose une relecture retro futuriste, groovy et…

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Shaka Ponk - 14/03/2024
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Bernard Dagnies

Bernard Dagnies

mardi, 20 juillet 2010 02:00

2

Retribution Gospel Choir, c’est le projet alternatif d’Alan Sparhawk, le leader de Low. Dans cette autre aventure, il a entraîné son bassiste Steve Garrington pour pallier au départ de Matt Livingston. Et engagé le drummer Eric Pollard, pour compléter le line up. « 2 » constitue naturellement le second opus de RGC. Il fait suit à un elpee éponyme, publié en 2008. Produit par Mark Kozelek (Sun Kil Moon, Red House Painters), leur nouveau long playing est découpé en 10 titres, dont deux brefs interludes, le premier limité à 43 secondes, se bornant à un petit exercice guitaristique, torturé dans l’esprit de Jimi Hendrix. Mais le reste vaut vraiment qu’on y prête une oreille attentive. L’électricité y est vivifiante, crépitante, déchiquetée, féroce, chatoyante, bringuebalante, languissante ou marécageuse. Le sens mélodique soigné et les harmonies vocales limpides. Les pulsations de basse souvent métronomiques et les drums amples. Les compos sont contagieuses et parfois même hymniques. Des références ? Neil Young & Crazy Horse (le garage rock de “Workin’ hard”), Pearl Jam (les vocaux sinusoïdaux de “White Wolf”), Alice In Chains (la construction en crescendo des huit minutes d’“Electric guitar”), Queens of The Stone Age (le granuleux, croustillant et morose « Your bird ») voire un Low qui serait devenu tempétueux et même agressif. Seul le titre final, le douloureux « Bless us all » emprunte un tempo plus paisible, autorisant un zeste de violon. Une plage plus proche du style proposé sur leur premier opus. Enfin, les vocaux dispensés sur la première partie de « Something’s going to break » sont aussi triturés que ceux de feu mark Linkous sur « Vivadixiesubmarinetransmissionplot ». Dans le style, c’est probablement un des albums de l’année… Et c’est un style qui me fait toujours autant flasher…

Lorsque Graham Nash a écrit les chansons de son premier album solo, “Song for Beginners”, il venait à la fois de rompre avec sa dulcinée, Joni Michell, et en même temps de connaître le premier split de CS&N (NDR : il y en aura plusieurs, mais aujourd’hui encore, le trio tient toujours la route). Cette époque vivait également l’escalade de la guerre du Vietnam et la perte des valeurs idéalistes cultivées au cours des sixties (NDR : le fameux peace & love !). Le disque est alors paru en 1971.

Près de 40 ans plus tard, la fille de Graham, Nile a décidé de rendre un hommage à son père en invitant toute une série d’artistes pour interpréter les chansons de ce « Songs for Beginners ». Y sont impliqués Brendan Benson (Raconteurs), Vetiver, Robin Pecknold (Fleet Foxes), Bonnie ‘Prince’ Billy, les Moore Brothers, Alela Diane, Sleep Sun et Nile (pour deux titres), sans oublier les deux versions nées de collaborations. Une entre Port O’Brien et Papercuts. L’autre entre Mariee Siioux et Greg Weeks (Espers). Certains sont parvenus à donner une coloration toute personnelle aux adaptations. D’autres ont préféré respecter la forme originelle. Mais une chose est sûre, les 11 versions sont vraiment superbes.

 

mardi, 20 juillet 2010 02:00

Time flies… 1994-2009

Il faut le reconnaître, Oasis a marqué toute une génération. Tout comme Blur, par ailleurs. A l’instar de la rivalité entre les Beatles et les Stones, celle entre les deux groupes-phares britanniques des nineties, va permettre d’alimenter les tabloïds. Et surtout aux deux groupes de vendre des millions de disques. Oasis, c’était avant tout les frères Gallagher, Liam et Noël, dont les rixes étaient rituelles. Et la dernière, qui s’est produite en août 2009 (c’était lors du festival parisien Rock en Seine) a mal tourné. Puisqu’elle a scellé l’aventure de la formation. Du moins, provisoirement (NDR : les fans peuvent toujours espérer, Les Mancuniens n’en sont pas à leur première réconciliation). N’empêche la brouille semble persister, puisque Liam a fondé un nouveau groupe, en compagnie de ses anciens acolytes, Beady Eye (NDR : un premier elpee, enregistré sous la houlette de Steve Lillywhite, devrait sortir d’ici quelques mois), et a monté sa propre boîte de production. Noël a entamé une carrière solo depuis…

« Time flies… 1994-2009 » réunit tous les singles issus des différents albums d’Oasis. Depuis « Supersonic » à « Falling down », en passant par « Wonderwall », « Cigarettes & alcohol », « Don’t look back in anger », « Some might say », en j’en passe. 26 en tout. Un superbe box incluant un booklet de 12 pages, au sein duquel figurent les paroles des chansons, un dvd réunissant 36 clips-vidéo ainsi qu’un cd live, immortalisant un concert accordé le 21 juillet au Roundhouse de Londres. Un véritable testament !

 

samedi, 10 juillet 2010 02:00

Cactus 2010 : samedi 3 juillet

La présence d’Elvis Costello, à l’affiche du Cactus, ce samedi 10 juillet, avait donc incité votre serviteur de se déplacer à Bruges. Au Minnewaterpark. Superbe site qui accueillait donc, cette année, sa 29ème édition. Pour rappel, ce festival se déroule en trois jours ; mais son organisation impeccable et sa formule antistress (NDR : un seul podium, pas besoin de marcher des kilomètres, pendant la journée, pour aller applaudir les artistes) lui ont valu de décrocher, en janvier dernier, l’Award de meilleur petit festival d’Europe… Anecdote, avant de pénétrer dans l’enceinte, je suis totalement fasciné par le nombre de vélos rangés face à l’entrée du site…

Il revenait à Balthazar d’ouvrir les festivités. Un quintet courtraisien que j’avais déjà eu l’occasion d’applaudir lors de l’édition 2009 du D’hiver Rock à Tournai. La popularité du combo monte apparemment en flèche au Nord du pays, puisqu’il s’est produit ce vendredi 2 juillet, sous le Pyramid Marquee, dans le cadre du festival de Werchter. Leur tracklisting n’a pas négligé les inévitables « Fifteen floors » et « Hunger at the door », issus de leur album « Applause ». Mais surtout le groupe démontre qu’il a, aujourd’hui, toutes les planches pour s’exporter…

Little Dragon est une formation suédoise, au sein de laquelle milite la vocaliste Yukimi Nagano. Elle est d’origine japonaise Sa voix soul se pose sur une musique mêlant jazz, r&b, électro, lounge, rock, hip hop et folk. Mais sa notoriété, le quatuor se l’est surtout forgée en participant à l’enregistrement de l’album de Gorillaz, « Plastic Beach ». Responsable de deux chouettes elpees à ce jour, on pouvait s’attendre à un show excitant. Yukimi est vêtue d’un kimono de couleur vive, mais tout au long du set, on a surtout envie de piquer un roupillon…

Faut croire que le public n’était pas encore suffisamment réveillé ou supportait mal la moiteur orageuse de l’air, car lorsque la formation canadienne, Black Mountain, est montée sur les planches, il était toujours aussi amorphe. Un peu comme s’il avait abusé de la fumette. Pas étonnant, lorsqu’on sait que la musique du quintet, alors sur le podium, baigne dans le psychédélisme 60’s : rythmique lourde, nappes de clavier rognés, cordes de guitare torturées, bourdonnantes, chargées de larsen. Le spectre d’Iron Butterfly semble manifestement hanter leurs compos. Cheveux longs et barbes, les musicos masculins affichent le même look que les baba cools qui avaient participé aux célèbres festivals de Wight et Woodstock. Malheureusement, Black Mountain ne recèle pas de vocaliste de la trempe de Doug Ingle. Il y a bien une chanteuse, mais elle passe plutôt inaperçu (NDR : non, elle ne porte pas la barbe !) Guère sexy, peu de présence et un timbre insipide, incolore et inodore. Dommage, car quoique revivaliste, leur musique a apporté un petit coup de fraîcheur au festival. Faut dire qu’il fait de plus en plus chaud… Et tant pis pour celles et ceux qui somnolaient encore…

José James ? C’est un formidable vocaliste. Un baryton dont les inflexions peuvent rappeler Louis Armstrong. Qu’il pose sur une musique oscillant entre soul, r&b, jazz et hip hop. Il est soutenu par des instrumentistes extrêmement brillants. Dont le claviériste, responsable d’interventions au Fender Rhodes, particulièrement chaleureuses. Et leur laisse, à tour de rôle, le loisir de démontrer tout leur talent. La dégaine de José, sur les planches, est chaloupée ; un peu comme s’il marchait sur l’eau. Au beau milieu du set, la vocaliste new-yorkaise Jordan de Lovely rejoint la troupe sur le podium. Histoire de donner encore plus de relief à la prestation. Cependant, le public ne semble pas très réceptif. Mais il est vrai que ce style de musique s’apprécierait plus facilement dans le cadre d’un festival de jazz ; ou alors au sein d’un petit club.

Balkan Beat Box est une formation américano-israélienne fondée par l’ex-drummer/percussionniste de Gogol Bordello, Tamir Muskat, le chanteur/percussionniste Tomer Yosef et le saxophoniste Ori Kaplan (NDR : ancien Firewater !) Ces deux derniers se chargeant également des samplers et des différents bidouillages électroniques. Leur musique oscille entre funk, jazz, ragga, reggae et la world du Moyen-Orient ainsi que des Balkans. Vu la formule du trio, on aurait pu craindre devoir se farcir un set à la fois synthétique et glacial. Pas du tout ! Tout d’abord, parce que le band a eu la bonne idée de recruter des collaborateurs pour se produire en tournée. Soit le bassiste Itamar Ziegler (ses interventions sont à la fois sinueuses et terriblement groovy), le guitariste Uri Kinrot et le clarinettiste/saxophoniste Eyal Tamuldi (NDR : associé à Ori, le duo de cuivres donne littéralement le vertige). Tomer est une véritable pile électrique. Il se charge des vocaux, passant du rap à la ballade contagieuse, avec une aisance étonnante, et lorsqu’il ne participe pas aux percus, il harangue la foule. Un bémol : le climat un peu trop linéaire de leur set. Et pourtant, en fin de parcours, le combo va démontrer qu’il est capable de s’aventurer dans un univers sonore plus subtil, plus envoûtant, presque arabisant. Ce qui lui vaudra, d’ailleurs, un rappel…

K’s Choice est extrêmement populaire dans le Nord du pays. A peine le présentateur a-t-il annoncé leur arrivée sur le podium, qu’une immense clameur traverse le Minnewaterpark. Sarah et Gert Bettens avaient donc décidé de dissoudre le groupe, en 2002, pour embrasser des carrières individuelles. Mais la sœur et le frère ont donc relancé la machine, l’an dernier, enregistrant même un nouvel album, cette année, intitulé « Echo Mountain ». Quoiqu’accueillant un nouveau guitariste au sein de son line up, on ne peut pas dire que leur musique ait beaucoup évoluée depuis leurs débuts, c’est-à-dire en 1993. Les musiciens sont excellents, ils mettent toute leur âme et leur passion dans leurs compos ; mais honnêtement, j’ai l’impression que leur horloge s’est arrêtée depuis au moins 15 ans. Aussi, après 20 bonnes minutes, je suis allé casser la croûte. Et aussi prendre un petit rafraîchissement…

Le dernier album de Declan Patrick MacManus, alias Elvis Costello, s’intitule « Secret, Profane & Sugarcane ». C’est apparemment son 29ème studio. Un disque de bluesgrass/americana/country auquel les musiciens de son backing band de tournée, baptisé The Sugarcanes, avaient déjà collaboré. Et en particulier Jeff Taylor à l’accordéon, Mike Compton à la mandoline, Dennis Crouch à la double basse (NDR : ça ressemble à une contrebasse) Jerry Douglas au dobro, Stuart Duncan au violon et Jim Lauderdale (NDR : lors des sessions d’enregistrement, il s’était contenté d’apporter son concours aux harmonies vocales) à la guitare. Un sextet qui ne recèle pas de drummer. Costello est coiffé d’un superbe canotier (pas d’un wiki !), mais toujours affublé de ses lunettes caractéristiques. Il s’accompagne à la sèche. Et le band ouvre le set en catimini, par « Complicated Shadow » et « Blame it on Cain ». Tiens, il tombe quelques gouttes. Le tracklisting alterne compos issues du dernier opus de Costello et de son back catalogue. Et nous réserve quelques reprises, dont un medley entre « New Amsterdam » et le « You’ve got to hide your love away » des Fab Four, ainsi qu’un peu plus tard, une cover du « Friend of the Devil » de Grateful Dead. Il commence à tonner. Il pleut. Le tracklisting défile : « Good year for the Roses », « The angles wanna wear my ». Il drache. Et pourtant, le public est ravi. Pas du temps, mais de la prestation du groupe. Et puis Elvis nous lance quelques boutades (NDR : l’humour britannique, dans toute sa splendeur, comme lorsqu’il exhibe une bouteille d’eau avant d’en boire une bonne lampée) Enthousiaste, la foule résiste aux intempéries. Pas votre serviteur, qui se réfugie sous la tente presse, pour assister à la suite des événements. Pas l’idéal, mais à un certain âge, il faut préserver sa santé… Quoique privée de percus, la musique commence à prendre du corps (NDR : qui a dit l’eau ?) Peut-être dans le but de réchauffer l’atmosphère. Après une version retravaillée d’« Everyday I write the book » et “Don’t lie to me”, Costello nous livre une version bouleversante, intense, tourmentée d’“I want you”. Au fil de l’âge, ses cordes vocales semblent renforcées. Une gigantesque ovation salue cette interprétation. En regardant l’écran, on y observe, aux premiers rangs, des tas de filles, souriantes, radieuses, mais trempées jusqu’aux os. Faut dire qu’il tombe alors des hallebardes. Le temps ( ?!?!?!?) de quitter le podium et le band revient pour accorder, « Sulphure to Sugarcane », le titre maître de son dernier album et « Happy ». La pluie vient de cesser. Le concert aussi. Revenu sur le site, je constate la présence d’une multitude de marres d’eau. Mais elle n’avait enfin plus la parole. Mais cause-t-elle l’eau ? La question méritait d’être posée…

Jamie Lidell a accordé 3 concerts en 24 heures ! Avant de se produire à Bruges, il avait assuré le supporting act de Prince (NDR : auquel il rend hommage, lors de son set, sur « I wanna be your telephone) sur la plaine de Werchter. Bonne surprise, si dans le passé, le natif de Huntingdon (NDR : c’est dans le Cambridgeshire, en Angleterre) qui s’est établi à Manhattan, se muait en véritable homme-orchestre, tripotant furieusement des tas de boutons, il a décidé de se produire, soutenu par un trio. Ce qui permet à ce véritable showman de se libérer de ses contraintes. En outre, il bénéficie du concours d’un excellent percussionniste, Guillermo Brown. Ce qui ne l’empêche pas de jouer encore, suivant les circonstances, à l’human beatbox. D’ailleurs le principal atour de Jamie, c’est sa voix. Une voix faite pour la soul, dont le timbre campe un hybride entre Stevie Wonder et Steve Winwood. Il nous réserve même une interprétation a cappella absolument époustouflante de « Another day » Et s’amuse encore parfois à la torturer à travers son mégaphone. Il vient aussi jouer des drums, sur une compo. Ah oui, j’allais oublier ? La musique. Elle est essentiellement funk ; même si elle trahit des traces de doo wop, d’électro, de pop, de rock, de soul et de blues. Ne m’en demandez pas plus ; je suis incapable de donner un avis objectif sur cette prestation. Vu l’enthousiasme manifesté par le public, elle devait donc être excellente… (Merci à Erwin)

 

mardi, 13 juillet 2010 02:00

Clinging to a sheme

Bien que fondé en 1995, Radio Dept ne compte à ce jour que 4 albums à son actif. Et « Clinging to a sheme » constitue le quatrième de ce trio suédois. Mêlant habilement indie pop et électro, leur musique vaporeuse est susceptible d’évoquer, tour à tour, Pale Fountains, Stereolab, Pet Shop Boys, Lightning Seeds ou encore Scritti Politti. Sur ce nouvel opus, on y décèle même des traces de dub (« Never follow suit »), de jazz (« Heaven’s on fire ») de shoegaze (le superbe « The video dept », réminiscent des Pale Saints) et même de lo-fi (« Memory loss »). Les orchestrations peuvent aussi se révéler somptueuses, luxuriantes (« David ») et, à contrario, les arrangements minimalistes (« A token of gratitude »). Légèrement ‘reverb’ la voix de Johan Duncanson chuchote des lyrics trempés dans l’angoisse existentielle ou dans la mélancolie adolescente. Un chouette album qui ne révolutionnera pas l’histoire de la musique, mais dont l’écoute agréable est très susceptible de vous rendre de bonne humeur…

 

mardi, 13 juillet 2010 02:00

The Threshingfloor

Le septième opus de Wovenhand est paru chez New Jerusalem Music, c’est-à-dire le label de la famille Danielson. Pas étonnant lorsqu’on sait que Daniel Smith et David E. Edwards partagent des convictions religieuses fort proches. D’ailleurs, pas de souci, les lyrics de « The Threshingfloor » invoquent toujours l’Ancien (souvent) et le Nouveau Testament (parfois) ; David continuant d’y prêcher ses idées fondamentalistes.

Le plus intéressant, procède, bien sûr de sa musique. Ses références rituelles gothiques, appalaches, il a décidé de les mettre, tour à tour, à la sauce amérindienne (NDR : tant les mélopées vocales que les rythmes tribaux), tzigane (NDR : cette flûte de berger jouée par le musicien hongrois, Peter Eri), orientale et même celtique. Et le résultat est tout à fait convaincant. Partagé en 12 fragments, dont un intermède de très brève durée (« Wheatstraw »), le tracklisting est bien équilibré, alternant compos intimistes, dépouillées, contemplatives et plus enlevées, presque rock. David y posant sa voix tantôt incantatoire, shamanique voire frénétique. Une reprise : le « Truth » de New Order, dont la version se rapproche, finalement, bien plus de l’univers de Joy Division. Et puis, en finale, un morceau plus allègre, moins ténébreux : « Denver city ». Une compo qui aurait pu figurer au répertoire de Gun Club. Quelques coups de cœur ? Le titre maître, caractérisé par des interventions judicieuses à l’oud. La splendide ballade acoustique « Singing grass », tout en picking. Le bouleversant « Orchard gate ». La ritournelle hymnique « Raise her hands ». Et enfin, l’envoûtant et très beau « Sinking hands », plage d’entrée signée Pascal Humblet.

Wovenhand se produira dans le cadre du festival de Dour, mais en compagnie d’un orchestre folklorique hongrois, le Muzsikas…

 

mardi, 06 juillet 2010 02:00

Exile on Main Street (2010 Remastered)

Si “Exile on Main Street” figure dans notre rubrique ‘albums cultes’, ce n’est pas parce qu’il s’agit d’un des meilleurs elpees des Stones, mais simplement parce qu’aujourd’hui encore, il constitue une référence dans l’histoire de la musique rock.

Mais replongeons-nous à cette époque. En 1972, très exactement. Les Stones fuient l’Angleterre pour échapper au fisc et s’établissent sur la Côte d’Azur. A la villa Nellcôte, le manoir de Keith Richards. Ils ne sont pas seuls. Des groupies, des musiciens de studio, des potes (musiciens aussi) vont et viennent au gré des sessions qui se déroulent la nuit dans le sous-sol de l’immeuble. Parmi eux Dr John, Billy Preston, le pianiste Nicky Hopkins et Mick Taylor, le remplaçant de feu Brian Jones, à la guitare. Et pour tenir le coup, ça carbure à l’alcool et aux stupéfiants. Bref, sex & drugs & rock’n’roll ! De ses sessions sortiront 18 titres, partagés sur un double elpee, qui font la part belle à leurs idoles (Robert Johnson, Hank Williams, Otis Redding, Chuck Berry, Little Richard, …) ainsi qu’à leurs racines blues, country, r&b et gospel. Le tout sera ensuite produit par Jimmy Miller, The Glimmer Twins et Don Was, aux studios ‘Olympic’ de Londres ainsi qu’à Los Angeles (NDR : dans la Main Street, ce qui explique le titre de l’album).

Lors de sa sortie, la réaction de la presse est plutôt tiède. On lui reproche une mise en forme trop bordélique (NDR : ben tiens !) Ce qui ne l’empêchera de devenir rapidement disque de platine, aux States. Et culte, comme précisé dans le premier paragraphe de cette chronique. Je ne vous ferai pas l’injure de vous citer les titres figurant sur cette œuvre. Elle doit faire partie de toute bonne collection qui se respecte. Simplement, elle a été remasterisée. Et puis, elle est enrichie de dix nouveaux titres. Des inédits. Datant de cette époque. Des instrumentaux qui ont été retravaillés en 2009. Et auxquels ont été ajoutés voix, guitares et chœurs. Rien de transcendant, même si « Plundered My Soul » a fait l’objet d’un single et d’un clip vidéo. La nouvelle version contient également un booklet illustré de photos prises lors des sessions ainsi que des lyrics de toutes les chansons.

mardi, 06 juillet 2010 02:00

2007-2009

Bien que né en 1967, Rudy Trouvé a déjà trempé au sein d’une multitude d’aventures. Entre 1993 et 1995, il a sévi comme guitariste chez dEUS. Il a donc participé à l’enregistrement des albums « Worst Case Scenario » et « In a bar, under the sea ». Kiss My Jazz et Dead Man Jazz constituent certainement deux de ses principaux projets. Ce qui ne l’empêche pas de s’improviser collaborateur, lorsque l’occasion se présente ou encore de relancer son big band (sextet devenu septet), en compagnie duquel, il avait déjà immortalisé plusieurs sessions. « 2007-2009 », constitue donc son dernier essai. Outre Rudy, ont participé à la confection de ce long playing, la trompettiste/claviériste Sigrid Van Rosendall, le drummer Aarich Jespers, le claviériste/guitariste Elko Blijweert, le bassiste Dimitri Daggelink, le guitariste Geert van Bever et le pianiste Joris Caluwaerts (ex-Zita Swoon).

Découpé en 13 plages, cet elpee tient vraiment bien la route. Un disque criblé de références ; et pas seulement puisées dans les eighties, comme j’ai pu lire à travers les chroniques de plusieurs webzines. Depuis le luxuriant « Beast », une compo imprimée sur un tempo new wave (NDR : la section rythmique évoque celle de The Sound), mais dont l’atmosphère éthérée, réminiscente de Grandaddy, est entretenue par les claviers, les accords de piano et les orchestrations, à l’instrumental « Sunrise on Palavas beach », un titre qui pourrait servir de bande sonore à un film d’aventure, pourvu qu’il soit romantique, en passant par « Footage », morceau hanté par des chœurs masculins, tapissé en toile de fond de bruitages psychédéliques, et parcouru d’une intervention à la trompette, le tout dans le style de Gorky's Zygotic Mynci. Si « Ted Cassidy » aurait pu naître d’une rencontre entre Joy Division (la section rythmique) et Belle & Sebastian (les harmonies vocales limpides), pour « Dub undead » ce serait plutôt entre le trio Holger Czukay / Jah Wobble / Jaki Liebezeit (NDR : pensez à « How much are they ») et Wire (le sens mélodique de « 154 »). Certaines compos embrassent un profil plus mélancolique. A cause des vocaux. Tantôt dans l’esprit de Luna (NDR : cette conjugaison entre voix masculine et féminine sur « Allright », même si le recours aux claviers électro vintage rappelle davantage Ultavox époque John Foxx, voire OMD ; et légèrement reverb sur le spectral « Stolen moments ») ou de Guy Chadwick (NDR : ces arrangements de cordes délicats sur a « Farewell to the giant ». L’album recèle encore quelques instrumentaux. Pour la plupart atmosphériques et filmiques. A l’instar de l’énigmatique « On a highway, barely awake » et puis deux compos ‘enniomorriconesques’. Tout d’abord « The sound of our childhood », nonobstant les accès jazzyfiants et le ton allègre. Et puis « Le thème du souffleur », caractérisé par son piano de saloon. Un très chouette album habillé d’une superbe pochette imaginée et dessinée par Rudy himself…

 

mardi, 06 juillet 2010 02:00

Glücksmaschinen

Souvenez-vous, en 1982, « Ein Jahr (Es geht voran) » cartonnait au sein des charts internationaux. Une compo issue du premier elpee de Fehlfarben, « Monarchie und Alltag », paru deux ans plus tôt. Depuis, la formation allemande (NDR : fondée à Düsseldorf, en 1979) n’est plus jamais parvenue à renouer avec le succès. Changements de line up, séparations, reformations, ont même émaillé le parcours du combo, au cours des trois dernières décennies. Peter Hein, le leader et vocaliste, s’était même barré pour embrasser une carrière individuelle, à l’issue de la sortie de ce long playing. Pour revenir au bercail, en 2003.

« Glücksmaschinen », le nouvel album de la formation germanique, recèle une compo qui vaut son pesant d’or : « Neues leben ». Digne de leur hit du début des eighties. Tout y est : la fureur lyrique, le groove de la ligne de basse et les pulsions électro industrielles. Sans oublier les lyrics qui traitent de la situation socioéconomique contemporaine. Des thèmes qui alimentent d’ailleurs la plupart des textes de ce disque. Malheureusement, le reste de la plaque fait un peu pâle figure. Il y a bien encore le titre maître, dansant et mélodique, qui nous replonge dans l’univers post/punk (NDR : ou new wave, si vous préférez). Ou encore « Vielleicht leute 5 », caractérisé par son clavier vintage et ses accès de basse ténébreux, cold, même s’il est quelque peu gâché par des interventions vocales, un peu trop approximatives. Voire le final « Respekt ? », rappelant que les musiciens de Fehlfarben sont toujours des inconditionnels du Clash (NDR : et certainement du classique « The magnificent seven »). Un Ep aurait suffi !

 

mardi, 06 juillet 2010 02:00

The Imagine project

Herbie Hancock vient donc de fêter ses 70 balais. Pour célébrer cet événement, ce compositeur d’exception et remarquable pianiste a donc décidé d’enregistrer un nouvel album, « The Imagine Project ». Il s’est donc entouré une pléiade de collaborateurs notoires issus de l’univers du jazz, mais également du rock, de la pop, du blues, du r&b et de la world, pour concrétiser ce projet. Il a, en outre, enregistré les compos, au sein des pays des musiciens invités, histoire de communiquer le feeling des différents lieux aux compos. Et confié la mise en forme au producteur Larry Klein (partenaire de Joni Mitchell, Madeleine Peyroux, Luciana Souza, Tracy Chapman, Melody Gardot et déjà impliqué sur l’album d’Hancock, « River »).

Véritable icône de la musique contemporaine, Hancock adore expérimenter. Fusionner et transcender les genres. Et c’est ce qu’il a voulu, à nouveau réaliser, sur cet elpee. Une constante, les ivoires d’Herbie. Il n’en fait jamais trop, mais ce sont ses accords parcimonieux et judicieux au piano qui font vibrer les compos. Mais passons un peu au crible les 10 plages de cet opus.

« Imagine » de John Lennon. Un classique. Y participent notamment Seal, Pink, Konono No l, Jeff Beck, Oumou Sangare, India.Arie, Lionel Loueke et Marcus Miller. Malheureusement, les vocalistes veulent en faire un peu trop. Un peu comme dans la Star’Ac. Et gâchent l’excellence de l’instrumentation.

A contrario, sur le « Don't give up » de Peter Gabriel, Pink et John Legend conjuguent leurs timbres à merveille. Sans en remettre trois couches. Un grand moment d’émotion.

Signé Baden Powell/Vinicius De Moraes, l’adaptation de « Tempo de amor » bénéficie la participation de la Brésilienne Céu, et exhale un petit parfum latino très rafraîchissant…

Derek Trucks et Susan Tedeschi se partagent les voix sur le « Space captain » de Matthew Moore. Pour les amateurs de gospel, exclusivement

The Chieftains, Toumani Diabate et Lionel Loueke épaulent Herbie lors de la cover du “The times, they are a’ changin’ » de Bob Dylan. La superbe voix de Lisa Hannigan me rappelle une certaine Mélanie.

Issu de la plume de Juan Esteban Aristizabal, « La tierra » baigne également dans un climat latino. Et c’est la superstar Juanes qui se charge des parties vocales.

Les musiciens de Tinariwen et Los Lobos participent à l’« Exodus » de Bob Marley, une version revue et corrigée par la formation malienne. Superbe !

Encore une belle réussite. Le “Tomorrow never knows” des Fab Four. Dave Matthews est au chant et à la guitare. Matt Chamberlain aux drums. Encore plus psychédélique que l’original.  

L’organe vocal de James Morisson domine le « A change is gonna come » de Sam Cooke. Si vous aimez les vocalises r&b. Pas ma tasse de thé.

Le « The song goes on » de Larry Klein nous projette en Inde. La sitariste Anoushka Shankar (NDR : la fille de Ravi est soutenue, pour la circonstance, d’une myriade de musiciens locaux), s’y révèle vraiment brillante. Chaka Khan ne l’est pas moins, mais sa voix se fond parfaitement dans l’ensemble, tout comme le saxophone de Wayne Shorter. Envoûtant !

Enfin, pour que votre info soit complète, sachez que pour célébrer l’anniversaire d’Herbie Hancock, Sony Music publiera, en septembre, un coffret intégral de 35 Cds regroupant l’ensemble de ses albums enregistrés pour Columbia entre 1972 et 1988.