Pas d’amis, pas de douleur pour Johnnie Carwash…

« No Friends No Pain », c’est le titre du nouvel elpee de Johnnie Carwash. En attendant, il nous en propose un extrait, sous forme de clip, « Aha (it's ok) ». Ballade pop façon The Drums, « Aha (it's ok) » est un morceau mélancolique qui a conservé la…

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TORRES perdue dans une salle immense…

TORRES (le nom de scène de l'artiste new-yorkaise Mackenzie Scott) publiera son nouvel elpee, « What an enormous room », ce le 26 janvier 2024. La chanteuse américaine propose également son premier single/vidéo, « Collect ». Parallèlement à cette annonce,…

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Bernard Dagnies

Bernard Dagnies

Tiens, c’est curieux, l’édition 2008 du festival des Inrocks à Lille se déroule un jeudi et un vendredi. Pour ce premier jour, il a élu domicile à l’Aéronef de Lille. Cinq groupes sont à l’affiche. Dont les Ting Tings. Ce qui explique sans doute pourquoi il y a foule. Même que le balcon est ouvert. On n’est même pas très loin du sold out. Mais venons-en donc au programme.

Late Of The Pier a déjà commencé son set depuis un bon quart d’heure, lorsque nous arrivons sur les lieux. Leur premier album (« Fantasy Black Channel ») est paru en août dernier ; mais apparemment ce n’est pas la priorité d’EMI, puisque le disque n’a bénéficié que d’une promo très limitée. Au fil de la prestation, on se demande même ce qu’ils foutent chez un major ; car franchement, si les idées du quatuor de Nottingham sont intéressantes, elles demeurent encore trop à l’état de brouillon. On perçoit quand même des influences qui oscillent de Queens of The Stone Age à Muse, en passant par ELO et Gary Numan ; mais on conclut rapidement que vu leur manque d’expérience, il aurait peut-être mieux valu qu’ils continuent à se produire dans des bars et des clubs, afin d’acquérir une certaine expérience, plutôt que se lancer dans une aventure qui risque peut-être de tourner court beaucoup plus vite que prévu.

Les Black Kids ont également enregistré leur premier opus cette année. « Partie traumatic ». Produit par Bernard Butler, il est paru en juillet dernier. Un quintet issu de Jacksonville, en Floride. A droite de la scène militent deux claviéristes féminines. Pas des bombes sexuelles comme chez les B52’s. Ni des modèles de dynamisme. A l’instar de Kate Pierson et Cindy Wilson, à leur âge. Pourtant, c’est bien chez la formation géorgienne que les Black Kids puisent une partie de leurs influences. Surtout le feeling new wave. Et chez Go ! Team également. Pour le mélange de funk, de disco et de techno. Vêtu d’un t-shirt affublé d’une tête de mort, le chanteur/guitariste me fait penser à un Jimi Hendrix adolescent. Sans manifester la même dextérité à la guitare, malheureusement. Bref, une prestation incolore et inodore.

Alias Stéphanie Sokolinska, SoKo est française. Elle est même née à Bordeaux. C’est aussi une actrice de cinéma. Un joli brin de fille aux yeux malicieux, à la chevelure de jais et au sourire taquin. Elle possède une voix juvénile, campant même un timbre sis quelque part entre Kymia Dawson et Carla Bruni. Et chante dans la langue de Shakespeare des lyrics qui parlent aussi bien de l’interruption de grossesse que de l’incertitude des relations amoureuses. Pour son set, elle est épaulée par un drummer et une claviériste/violoniste. Soko ne se contente cependant pas de chanter. Elle glisse allègrement de la guitare aux claviers (NDR : un casio), en passant par les percus et surtout l’ukulélé. Bref, c’est très minimaliste. Plutôt original, mais au fil du temps la prestation suscite un profond ennui. Et nous pousse à prendre un peu l’air. On reviendra ainsi en fin de parcours, pour assister à ce qui nous semble le style qui lui correspond le mieux. Dépouillé, mais velvetien. Une longue compo au cours de laquelle les accès grinçants de la violoniste conjugués aux accords plaqués et écorchés de Soko, vont littéralement déchirer l’atmosphère. Dommage que tout le set n’était pas de cette trempe.

Bref, en arrivant au quatrième groupe, je me demandais quand même si nous allions enfin pouvoir flasher sur l’une ou l’autre prestation. Ce sera enfin le cas pour Cajun Dance Party. Un quintet londonien partagé entre un drummer (NDR : un sosie de Laurent Voulzy !), un bassiste, un guitariste, un chanteur/guitariste et une claviériste. Blonde et pulpeuse, pour ne rien vous cacher. Et qui possède une superbe voix ; mais dont elle ne révèle cette aptitude qu’en fin de parcours, sur « The Hill, The View & The Lights », un titre qui s’achève dans un véritable délire psychédélique. Chez C.D.P., on est surtout impressionné par le guitariste, Robbie Stern. Non seulement, c’est loin d’être un manchot ; mais il parvient à communiquer une fameuse dose d’intensité aux mélodies. Quant au vocaliste, Daniel Blumberg, il possède un timbre versatile, rappelant parfois Robert Smith, parfois Luke Pritchard (The Kooks). Et, paradoxalement, lorsqu’il ne joue pas de la rythmique, il porte son instrument sur le dos, un peu comme Joe Strummer du Clash. En outre, il ne faut pas sous-estimer le rôle de la section rythmique. A la fois discrète mais solide, elle apporte un fameux groove post punk aux compos. Un set enfin digne d’intérêt. Il était temps ; et autant dire que nous avons poussé un fameux ‘ouf’ de soulagement ! A noter que leur premier elpee, « The Colourful Life », a également bénéficié de la mise en forme de Bernard Butler.

Les Ting Tings ne sont pas encore montés sur les planches que le public est déjà en délire. Ce type de réaction me rend souvent très sceptique. Les Ting Tings sont deux sur scène. Jules De Martino, le batteur (NDR: il est également préposé aux backing vocals) et la chanteuse/guitariste Katie White. Belle fille. Bien maquillée. Comme on colle aux affiches (NDR : il y a longtemps que je l’avais plus ressortie, celle-là !) Le drummer siège à gauche du podium. Un support en arc de cercle passe au-dessus de sa tête pour qu’il puisse donner de la voix. Dans le micro, bien sûr. Katie bondit d’un côté à l’autre de la scène. Elle change de gratte quasiment à chaque morceau. Sa voix me rappelle parfois celle Polly Harvey. Elle peut même raper comme celle de Debbie Harry. Les compos sont bourrées de punch. Le public reprend en chœur leurs singles. Mais la multiplication de gadgets électroniques et préenregistrés finit par agacer. Cette perfection devient artificielle et me rappelle quelque part l’époque du play-back. Ce qui n’enlève rien aux qualités du duo ; mais franchement, on aimerait les voir au sein d’un véritable groupe. Histoire d’écouter des versions différentes de leur album. Goûter à la magie du vrai ‘live’ ! Pas devoir se farcir une réplique fidèle d’un répertoire. Aussi au bout d’une bonne demi-heure, on décide de s’éclipser. Pour vivre, on l’espère, le lendemain, une soirée un peu plus excitante…

Late of The Pier + Black Kids + SoKo + Cajun Dance Party + The Ting Tings

(voir aussi notre rubrique Live photos)

Organisation : A Gauche De La Lune et Aéronef (Lille)

mercredi, 12 novembre 2008 20:49

La noble bête d’Andrew Bird.

Le prochain album d’Andrew Bird paraîtra ce 26 janvier. Il s’intitulera « Noble beast ». L’opus du compositeur/multi-instrumentiste paraîtra sous la forme d’un simple cd, d’une édition deluxe et d’un double elpee, le second disque étant consacré à une prestation ‘live’ accordée à Montreal.

Tracklisting :

1. Oh No
2. Masterswarm
3. Fitz and the Dizzyspells
4. Effigy
5. Tenuousness
6. Nomenclature
7. Not a Robot, But a Ghost
8. Anonanimal
9. Natural Disaster
10. Confess
11. Souverian
12. On Ho !

Pour plus d’infos : http://www.andrewbird.net

 

mardi, 11 novembre 2008 01:00

Horny as hell

Pour enregistrer son nouvel essai, Rudi Protrudi est parvenu à convaincre ‘Mad’ Mike de revenir frapper sur les fûts. Comme entre 1986 et 1992. Forgeant pour la circonstance une section d’enfer en compagnie du bassiste Screamin’ Bo Pille. En outre, le New-yorkais a bénéficié de la participation de backing vocals féminins et reçu la collaboration d’une section de cuivres. Des cuivres qui apportent une coloration r&b particulièrement chaleureuse, fiévreuse même, à la plupart des plages de l’elpee. Ajoutez-y la conjugaison cinglante entre les guitares de Protrudi et de Lenny Silver ; et puis bien sûr les claviers Hammond C3 subrepticement rognés par Lana Loveland. Il ne reste plus qu’à la voix vitale et énergétique de Rudi à faire le reste. Et ma foi, le résultat est concluant. Enfin, si vous êtes un aficionado de garage inspiré par les sixties. Celui des Monkees, Dave Clark Five, Crying Shames ou encore des Sonics, pour être plus précis.

L’opus recèle de nouvelles versions d’anciennes compositions. Tout d’abord « Ward 81 ». Ensuite « She’s wicked ». « Cheyenne rider », également. Une adaptation très réussie d’un titre signé par Jordan Tarlow et Mike Czekaj, deux ex-membres des Fuzztones. Cette plage pourrait même figurer au répertoire des Fleshtones. Le disque épingle également toute une série de covers, dont le « Garden of my mind » de Mickey Finn, « Girl, you captivate me », un morceau signé DiFrancesco/Dischel popularisé par ? & The Mysterians, le « Be forewarned » de Pentagral » ainsi que le « 99th floor » de Billy F Gibbons. Issu de la plume d’un certain Ceynowa, « Black lightning light » baigne d’abord dans des sonorités de claviers ‘deepurpleliennes’ (NDR : pensez à « Child in time »). Et pourtant ce n’est pas Jon Lord qui siège derrière l’orgue. Avant de s’autoriser un petit trip dans la prog et de glisser finalement vers un r&b garage digne du Spencer Davis Group. Une compo de 7’43 ! Signalons encore la présence du bassiste et du chanteur des Pretty Things, Wally Waller (il partage les harmonies vocales) sur une cover des Pretties, « Alexander ». L’elpee recèle enfin un morceau absolument fantastique et irrésistible : « Third time’s the charm » (NDR : cette voix caverneuse de Protrudi ! Brrrrrr…) Et il n’est pas interdit de danser. Excellent !

 
mardi, 11 novembre 2008 01:00

Broken hymns, limbs and skin

En novembre 2007, la fiancée de Rogers-Berry succombe à une rupture d’anévrisme. David Rogers-Berry est le drummer de la formation new-yorkaise. Le combo accuse le coup face à cette tragédie et annule toute la tournée mondiale qui venait d’être programmée. Le groupe projette cependant de continuer son aventure ; mais lorsqu’il entre en studio pour enregistrer son troisième opus, l’ambiance est plutôt plombée. Ce qui explique sans doute la nature des lyrics. Déjà qu’ils ne respiraient pas la joie de vivre, mais vu les circonstances, ils se révèlent davantage torturés, sombres, parfois même macabres. Et inévitablement, une compo rend hommage à la jeune défunte, « A light that does not dim », une compo qui relate la chaleur et la lumière qu’elle a pu apporter dans sa vie. Les autres plages traitent du meurtre, de fantômes ou encore des religions ancestrales, des chansons gorgées de désespoir et de colère qu’interprète d’une voix gémissante, nasillarde, Greg Jamie, une voix dont le timbre oscille quelque part entre Danielson, Neil Young et Tom Waits.

O’Death pratique une forme de country folk gothique. Appalachien et bluegrass, très souvent. Gitan et circonstanciellement jazzyfiant, également. A cause du violon grinçant ou swinguant de Bob Pycior. Insolite aussi. Pas à cause de la présence d’un banjo ou d’un ukulélé, mais des percus. Une véritable quincaillerie. La plupart des titres évoluent cependant sur un tempo frénétique. Punk même. Susceptible de changer de rythme au sein d’une même composition. Dans un style qui peut rappeler Gogol Bordello. Voire même les Pogues. On a même droit à quelques chœurs gospel. A de la valse aussi. Et puis à un séjour dans l’univers du cabaret. Il y a bien une ballade (« Angeline »), et puis quelques plages dont l’intro s’ébroue tout en douceur. Avant d’embrasser progressivement et systématiquement une perspective vivace et nerveuse. Et puis une polka instrumentale (« Leininger »). Mais dans l’ensemble, c’est la frénésie qui domine le climat de ce « Broken hymns, limbs and skin », une exaltation qui mériterait certainement d’être vécue en ‘live’…

Le nouvel opus de The Prodigy est prévu pour le 2 mars. Il s’intitulera « Invaders must die ». Dans la foulée, la formation partira en tournée. Découpé en 11 morceaux, il s’agit de leur cinquième elpee. Il fait suite à “Always Outnumbered, Never Outgunned », paru en 2004.

 

Tracklisting

1. Invaders Must Die
2. Omen
3. Thunder
4. Colours
5. Take Me To The Hospital
6. Warrior's Dance
7. Run With The Wolves
8. Omen Reprise
9. World’s On Fire
10. Piranha
11. Stand Up


Pour plus d’infos : http://www.theprodigy.com et http://www.myspace.com/theprodigy

 

jeudi, 06 novembre 2008 19:44

Radio Soulwaxmas

Le Radio Soulwaxmas se déroulera le samedi 20 décembre dans les salles du Grenslandhallen à Hasselt. Au programme Soulwax, 2manydjs, Tiga, Boys Noize, Erol Alkan, Riton, Goose djs, Aeroplane, Das Pop, Mixhell, Paul Chambers et Midnight Mike,... en collaboration avec I Love Techno et le Pukkelpop.

Les billets coûtent 35 euros (hors frais de réservation) en prévente et peuvent être commandés en ligne à partir du jeudi 6 novembre par Proximus Go for Music sur le site http://www.goformusic.be

Info complète sur la vente des billets disponible sur http://www.soulwaxmas.be

Les billets seront également disponibles dans les points de vente habituels dès le vendredi 14 novembre.

Héritiers perdus de la ‘punktitude’, My Bloody Valentine incarne aujourd’hui une référence pour toute la scène noisy-pop (pensez à Ride, Chapterhouse, Blur, Lush, etc.). Pourtant, ce mythe s’est développé indépendamment de leur volonté. Et paradoxalement alors que leur création prenait une nouvelle orientation. Après trois années de relative léthargie, MBV s’est décidé à sortir « Loveless », un album ‘post-néo-psychédélique’ (et le mot est faible). Un disque qui joue avec les ondes mélodiques. S’ils sont particulièrement bruyants sur scène, les musiciens utilisent beaucoup le flou artistique lors de l’épreuve de l’interview. La formation est au grand complet, mais seuls le drummer Colm Ó Cíosóig et le chanteur/guitariste Kevin Shields (NDR : ce sont aussi les membres fondateurs) répondent aux questions…

Comment est née l’aventure My Bloody Valentine ?

Colm : Tout a commencé à Dublin. La scène rock y était tellement ennuyeuse que nous avons voulu lui donner un coup de fouet. Comment ? En montant un groupe, un groupe capable de faire du bruit, beaucoup de bruit, mais du bruit mélodique. Nous avons joué un concert, puis un autre concert… mais comme cela ne marchait pas très fort, nous avons décidé d’émigrer sur le Vieux Continent. Un périple aux Pays-Bas, puis surtout en Allemagne où nous avons enregistré un mini-album. Finalement, nous sommes revenus à Londres pour nous y fixer…

Pourquoi jouez-vous si fort en concert ?

Kevin : Au cours de notre adolescence, nous recherchions les concerts de rock qui faisaient le plus de bruit. Nous en avions marre de cette musique calme, sans punch, au sein de laquelle se complaisaient des artistes atteints par le syndrome de la nonchalance. Ceux qui fréquentent les night-clubs savent combien il est excitant et juvénile de se laisser inonder sous le flot de décibels… J’ajouterai même que les groupes qui pratiquent aujourd’hui le hard-core et le heavy metal ne sont pas assez bruyants. Nous prenons notre pied en jouant fort sur scène. C’est un exutoire face à la monotonie de la vie quotidienne. Et puis, nous ne voulons pas plaire à tout le monde. Nous visons un public bien spécifique, un public qui s’éclate autant que nous.

Pensez-vous qu’il soit possible de jouer plus fort que MBV ?

K. : Oui, pourquoi pas ? Nous développons un niveau de puissance appréciable, mais il est toujours possible de le dépasser. Nous pourrions d’ailleurs en faire la preuve ce soir (NDR : Help !)

Que pensez-vous de tous ces wagons ‘noisy’ qui restent accrochés à la locomotive ‘My Bloody Valentine’ ?

K. : La presse est responsable de cette façon de mettre des étiquettes. Tous les groupes sont différents, même si nous devons admettre avoir exercé une certaine influence sur certains d’entre eux. Etait-il vraiment nécessaire de transformer l’idée de base ‘noisy’ en scène homogène ?

Vous ne croyez pas à cette scène ?

K. : Elle ne concerne que Ride, Lush et Blur. Pas pour des raisons musicales, mais parce que leurs musiciens fréquentaient les mêmes clubs londoniens. Evidemment, les journalistes n’ont pas manqué l’occasion de photographier leurs rencontres, et puis, ils se sont mis à monter en épingle un concept…

Les Pale Saints nous ont raconté qu’il existait, quelque part dans les Midlands, une grande maison où les groupes de ‘noisy’ se rencontraient pour écrire des chansons ensemble. Est-ce exact ?

K. : Non, c’est une plaisanterie.
C. : Ou une légende, peut-être…

Pensez-vous qu’il soit encore possible d’inventer de nouveaux sons dans la musique rock ?

K. : J’espère que oui, mais je ne suis pas tout à fait sûr…

Qu’est-ce que la musique psychédélique représente pour MBV ?

K. : A l’époque, les groupes psychédéliques pouvaient se permettre de décrocher un hit tout en conservant leur originalité. Peu à peu, tout s’est déglingué, et au milieu des eighties les artistes rock ont même été forcés de se prostituer au marketing ou de suivre la mode pour espérer entrer dans les charts. Heureusement, les firmes de disques se sont enfin rendu compte que la musique alternative pouvait se vendre. Elles se sont mises à encourager la création. Faut dire aussi que le public en avait marre de se faire rouler dans la farine. Et puis la ‘house’ a donné une nouvelle impulsion à la pop. D’ailleurs, ceux qui n’ont rien compris sont tombés de très haut. Et ils ne sont pas près de s’en remettre. La house a permis une régénération de la création musicale…

Vous avouez donc avoir été influencés par la house ?

K. : Absolument. C’est même une influence fondamentale, surtout pour le rôle exercé par les guitares.

Pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps avant la sortie de notre nouvel album ?

K. : Nous préférons concentrer nos idées et notre énergie sur un seul album plutôt que de ressasser indéfiniment la même mixture. L’enregistrement de « Loveless » a nécessité sept semaines. C’est assez long, mais cela se justifie par les changements successifs de studio. Relativement peu onéreux, ils étaient le plus souvent de piètre qualité. Mais ce qui nous a vraiment assommés, ce sont les bobards d’Alan Mc Ghee (NDR : le boss de Creation). Il est allé raconter que nous avions exagéré les dépenses pour l’enregistrement de l’album. Il a avancé des chiffres largement exagérés. Non seulement nous avons dû bosser sur du matériel peu performant, mais cette opération n’a coûté que 14 000 £ (NDR : 21 000 €). Cette somme peut paraître importante, mais elle est dérisoire par rapport aux investissements engagés pour les autres groupes.

Vous n’étiez pas satisfaits de votre label ?

K. : Non. Creation a fait preuve d’un manque flagrant de professionnalisme. Et nous nous sommes exprimés en conséquence. Alan McGhee l’a très mal pris ; il s’est senti blessé dans son amour-propre et nous a flanqués à la porte. Pourtant, nous avons toujours beaucoup de respect pour les gens qui travaillent chez Creation. Ils sont tellement passionnés par la musique ! Mais beaucoup trop de leurs groupes se sentent frustrés parce que l’aspect promotionnel n’est pas suffisamment approfondi. Depuis notre départ, plusieurs labels nous ont proposé un contrat. Mais nous ne sommes pas pressés. Nous ferons un choix après mûre réflexion…

L’album ne serait-il pas à la hauteur de vos espérances ?

K : Il constitue une nouvelle étape dans l’évolution du groupe. Il a été produit par un DJ. Teenage Fan Club est trop vieux pour confier la finition de son travail à un DJ. Pas que ce soit mal d’être vieux jeu, mais avant de se remettre en question, sans prendre certains risques, il serait illusoire d’envisager le moindre souffle d’air frais sur la musique.

En Grande-Bretagne, les différences sociales sont particulièrement marquées. Pensez-vous que ces inégalités se reflètent à travers la musique ? Noisy d’un côté, groovy, baggy, de l’autre ?

K. : Effectivement, mais chez les ‘baggy’, cette différence n’est pas aussi marquée. Tous n’appartiennent pas à la classe ouvrière. Quoique ! Peut-être Happy Mondays. Et encore ! Le père de Bez est officier de police. Ride et Chapterhouse correspondent probablement le mieux à la ‘middle class’. Mais la plupart des groupes sont composés de musiciens issus de tous les milieux sociaux. ‘Middle class’ ou ‘working class’, qu’importe ! Encore une fois, ces étiquettes ont été fabriquées par les médias. Par exemple, nous comptons de nombreux fans à Newcastle, une cité ouvrière…

Pourtant, votre style musical attire surtout les étudiants !

K. : Non, il n’y a pas d’âge pour apprécier notre musique. Aussi bien le concept visuel que musical intéresse les jeunes de quatorze (NDR : divisez par deux) à septante-sept ans. Lors de nos concerts, vous rencontrez des teenagers, mais également des quadragénaires qui retrouvent une certaine relation avec la musique des sixties.

Comment s’est déroulé la ‘Rollercoaster’ entreprise en compagnie de Dinosaur Jr, Jesus & Mary Chain et Blur ?

K. : Il est toujours intéressant de faire une tournée avec d’autres groupes. Mais pour la ‘Rollercoaster’, nous n’avons pas recueilli les fruits de cette expérience. La demande de tickets était tellement forte que nous avons été obligés de jouer dans des arènes (NDR : des endroits comparables au Cirque Royal de Bruxelles qui permettent de concentrer 2 000 à 3000 places debout). Ce sont des salles inadaptées qui empêchent toute communication entre le groupe et le public. En Angleterre, il n’existe pas de salle appropriée au-delà de 1 000 personnes.

Si vous deviez mettre au point votre propre tournée, quels groupes choisiriez-vous ?

K. : Certainement des groupes qui s’inspirent de notre démarche. Des groupes progressifs tels que Mercury Rev, Pavement. Nous allons d’ailleurs tenté de les engager pour notre tournée américaine.

Est-ce que les problèmes socio-économiques qui rongent l’Irlande vous touchent encore ?

C. : C’est une question qui concerne tous les Irlandais, et elle me touche personnellement. J’essaie de ne pas trop y penser, parce que la politique ne m’intéresse pas. Les exactions commises par l’IRA me répugnent. Il est quand même malheureux de voir les gens mourir pour des mobiles politiques. Je pense aussi à cette foutue guerre du golfe qui n’aurait jamais dû se produire. N’est-ce pas ridicule de faire la guerre pour imposer ses opinions.

Merci à Christophe Godfroid.

Interview parue dans le n° 4 du magazine Mofo de juin 92.

 

 

mardi, 04 novembre 2008 01:00

El Rey

“El Rey” constitue le deuxième album de Wedding Present, depuis sa reformation. Il fait suite à « Take fountain » paru en 2005. Et première constatation, David Gedge n’a toujours pas digéré le départ de sa compagne. Cette douleur indélébile, il la répercute à travers ses lyrics. Faut dire que déjà en 1987, il s’inspirait des péripéties de ses relations sentimentales pour écrire ses textes. Et apparemment, ce sont des conditions idéales pour sa prose. Lors de l’enregistrement de cet elpee, il a reçu le concours de Steve Albini à la production. Comme en 1991, lorsqu’il avait commis son meilleur opus, « Seamonsters ». Et le résultat est plutôt concluant, même s’il n’atteint pas toujours les sommets de ce chef-d’œuvre. Parce que sans doute plus léger, moins extrême, moins brutal. Ce qui n’empêche pas la plupart des compos de ce disque d’être découpées dans une noisy savoureuse. Les cordes des guitares crépitent, grésillent, bourdonnent, serpentent, mordent, libèrent leur feedback. Les drums manifestent une amplitude évanescente et les lignes de basse rebondissent sans jamais se disloquer. Le tout dans un bel élan mélodique typiquement britannique, même si les sessions d’enregistrement se sont déroulées à Chicago et à Los Angeles, aux States. Un album qui devrait plaire aux aficionados du groupe de Leeds, c’est une certitude. Et aussi aux autres, si vous êtes réceptif à ce type de noisy estampillée 80’s.

mardi, 04 novembre 2008 01:00

Cheer gone

Probablement excédé par les commentaires des journalistes spécialisés, qui n’ont jamais cessé de comparer sa musique à celle des Super Furry Animals, l’ex-leader de Gorky’s Zygotic Mynci a donc décidé d’emprunter une nouvelle orientation musicale. Laissant tomber, pour la circonstance, ses expérimentations acoustico-psychédéliques, pour embrasser un style davantage inspiré par la folk traditionnelle britannique (NDR : pensez à Steeleye Span plutôt qu’à Fairport Convention) et la country américaine (NDR : celle de Nashville, of course !) Pas étonnant quand on sait qu’il s’y est rendu pour enregistrer son opus, sous la houlette de Mark Nevers, le producteur de Lambchop. Et il faut reconnaître que la mise en forme est raffinée. Elle est même enrichie par quelques subtiles touches d’électro. Cependant, le sens mélodique du Gallois est toujours aussi insulaire. Et puis la voix de crooner, subrepticement médiévale (NDR : il chante aussi parfois en gaëlique) d’Euros est toujours aussi savoureuse et navigue à des années-lumière des vocalistes de roots music ou d’americana. Résultat des courses, les onze plages de cet opus, malgré la présence épisodique d’une steel guitar, d’un banjo, d’un violon, d’un piano, d’un harmonica et même de quelques accords de six cordes judicieusement électrifiés, et une incursion dans l’univers gothique appalachien (« My love is gone ») ou la présence d’un orgue ‘cathédralesque’ (« Medecine head »), émargent toujours à la pop typiquement britannique. 

Issue du Michigan, cette formation est née en 1994. Elle compte d’ailleurs plus d’une dizaine d’albums à son actif. Un quatuor dont le line up originel ne recense plus que le chanteur/guitariste Matthew Smith et le soliste Larry Ray. Compilation, « Wide awake in the spirit world » essaye de nous donner un aperçu de l’évolution du groupe. Malheureusement, les notes consignées sur la pochette sont insuffisamment explicites pour pouvoir s’y retrouver. En outre, les morceaux choisis ne mentionnent aucune date et se succèdent sans respecter la moindre logique. Dommage, car il aurait ainsi été plus facile de mieux comprendre la métamorphose de cette formation à l’origine très branchée par le psychédélisme sixties, pour finalement adhérer à une formule plus pop. Un psychédélisme évoquant tour à tour le Floyd circa Syd Barrett (surtout), The Move cuvée 1967, les Electric Prunes ou encore les Pretty Things. Et dans un registre plus contemporain Of Montreal (le légèrement cuivré « Pretty girls go insane »), les Warlocks (NDR : le puissant et indolent « The book of spectral projections) ou les Stone Roses sans la house (le final « See you next time »). Mélodies sinusoïdales, climat orientaliste (« Girl you have magic inside you » et sa remarquable version acoustique), guitares distordues, bourdonnantes, pétillantes, claviers rognés, etc., Outrageous Cherry a goûté à toutes les formes de psychédélisme possible et inimaginable avant d’opter pour un style plus accessible. Toujours inspiré par les sixties, mais davantage par les Beatles (NDR : ses battements de mains !) et surtout les Hollies. Ils ont ainsi parvenus à reproduire des  harmonies vocales aussi limpides et impeccables ; mais également à soigner d’une manière fort semblable le sens mélodique, un sens mélodique terriblement contagieux, presque hymnique. Vous en savez donc un peu plus sur ce groupe dont vous ne connaissiez sans doute même pas l’existence. Soyez rassurés, avant de recevoir cette compile, je n’en avais jamais entendu parler…