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Les décibels de Chatte Royal…

Le premier elpee de Chatte Royal, « Mick Torres Plays Too Fucking Loud », paraîtra ce 8 mars 2024. Fondé en 2020 par Diego Di Vito, Dennis Vercauteren et François Hannecart, et rejoint par Téo Crommen en 2021, il compte deux Eps à son actif, « Septembre », en…

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Shake Shake Go

En parfaite symbiose…

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Si pour le commun des mortels, le 21 mars 2024 coïncide avec le premier jour du printemps, cette date est une peu différente dans l’esprit de votre serviteur, puisqu’il l’a cochée dans son agenda afin d’assister au concert de Shake Shake Go, un groupe d'indie folk aux origines franco-galloises.

Une fois n’est pas coutume, le show ne se déroule pas dans en Belgique, mais outre-Quiévrain, au sein d’un endroit plutôt chaleureux.

Bien que situé dans un quartier très populaire, le Moulins et Wazemmes, la Bulle Café est un endroit, certes atypique, mais qui présente beaucoup de charme et une franche convivialité. Situé dans une ancienne fabrique, l’espace n’est pas très grand ; aussi, on doit pouvoir y accueillir, au bas mot, deux cents personnes. La cour en pavé est parsemée de tables et de chaises ; ce qui permet de s’y délasser au soleil ou prendre l’air entre deux morceaux de musique. Et du soleil, il y en avait ce jeudi, comme par miracle.

Le quartier dans lequel s’inscrit l’édifice brasse une multitude d’ethnies, ce qui rend les choses culturellement intéressantes et surprenantes.

Etymologiquement, la bulle est un espace protégé dans lequel on se sent en sécurité. De même, qu’elle constitue un globule gazeux [bière ?] qui se forme dans une matière [musique ?] en fusion. Bref, chacun sa formule !

La salle est comble. La pyramide des âges et des sexes y est relativement bien représentée. Cocorico, de nombreux Belges ont également fait le déplacement.

Le supporting act est assuré par Xavier Polycarpe. Il se présente seul sur les planches armé d’une sèche et d’un Apple (l’ordi, pas le fruit). Le gaillard (s’)impose à lui seul. Il doit mesurer, au moins 1m90.

Il semble très à l’aide sur scène. Normal, il était l’une des chevilles ouvrières de Gush, quatuor rock responsable de deux albums. Il a aussi participé à de nombreuses tournées internationales et a été nominé aux Victoires de la Musique. Il formera ensuite Macadam Crocodile, une formation aux accents électro-disco.

Les puristes l’ont également vu apparaître sur une célèbre chaîne de télé française, lors d’une émission de télécrochet. Ou encore, s’acquitter des premières parties de Matthieu Chedid ou encore de feu Johnny Hallyday.

Bref, le gaillard jouit d’un sacré curriculum vitae.

Il se produit ce soir en solo en vue d’écimer de ses sons, le parterre lillois. Ses textes empruntent tantôt au français, tantôt à l’anglais.

Ils sont ciselés et empreints d’émotions. Solaire, son sourire illumine et fait vivre en ‘live’, son projet.

Si sa musique baigne plutôt dans un folk cosy, ses chansons peuvent traduire de la contestation, à l’instar de « House is burning », bande originale d’un documentaire consacré à la cause animale.

De temps à autre, il s’interroge sur le temps qui passe, la vie et la mort comme sur ce très joli « Vanish in the Runaway Wind », aux contours chantournés.

Généreux avec son auditoire, il nous réserve un titre de son prochain Ep éponyme, « Minute », un morceau au refrain entêtant. Le public le lui rend bien en reprenant ces paroles sur un ton endiablé.

« Dancing in the Ring » clôture un set bien trop court, mais de bien belle facture.

Grâce à une voix et une attitude digne de Ben Harper, Polycarpe s’est forgé une place de choix dans le cœur des aficionados.

Une belle découverte dans le chef de votre serviteur.

Après une pause de quelques minutes, afin de faire place nette sur l’estrade et permettre aux spectateurs de se rincer les amygdales, une longue intro au synthé retentit.

Les membres de Shake Shake Go grimpent sur le podium, les uns après les autres. D’un pas timide, d’ailleurs. Coiffée d’un chapeau, Poppy Jones apparaît la dernière, mettant ainsi un terme à un suspens de courte durée. Elle est vêtue d’un chemisier rose, plutôt échancré. De quoi ravir le parterre masculin, agglutiné aux premiers rangs, langue pendue face à cette plastique de rêve.

Rapidement, elle laisse tomber son couvre-chef, dévoilant alors un visage angélique. Gageons que derrière l’ange ne se cache un démon.

Alors que SSG était initialement constitué de cinq mousquetaires, aujourd’hui, il se produit en trio, formule qui lui permet une redistribution des rôles tout en créant de nouveaux espaces de liberté.

Pour la petite histoire, lorsque le band se produisait dans la rue et les pubs miteux, un gosse de six ans s’est exclamé en les regardant ‘Shake shake go’ ! Le patronyme venait d’être trouvé.

La suite de l’histoire ressemble à un conte de fée. Jugez plutôt : une première partie de James Blunt assurée en 2014, au Royaume-Uni, puis en France (notamment celle de Rodrigo y Gabriela), un premier single publié en décembre 2014, un premier Ep (éponyme), en mars 2015, un premier album orienté folk, « All in time », début 2016, un second taillé pour le live, en 2018, « Homesick », avant enfin d’accoucher de « Double Vision », un opus nettement plus organique que les précédents.

Aujourd’hui, la nouvelle sensation venue d’outre-Manche tourne dans le cadre d’un périple international. Pas étonnant, lorsqu’on sait que plus de 7 millions de personnes ont écouté « England Skies », son tube incontournable.

Votre serviteur avait pu les découvrir en 2016, dans le cadre du Ronquières Festival. Il s’agissait de sa première date belge. Les choses ont bien changé et les musiciens ont gagné en maturité et en précision.

La jeune femme est accompagnée de ses fidèles serviteurs. Mais également de deux musicos de tournée. Une demoiselle aux ivoires et un préposé aux quatre cordes.

Issu de son dernier long playing, « Red Woman » donne le ton. Une compo acidulée où guitare et basse flirtent allègrement. Poppy prend le train en marche dès les premières notes. Son corps se laisse bercer et entreprend des soubresauts rageux. Elle joue complètement son rôle d’ambassadrice.

La musique de Shake Shake Go baigne au sein d’un univers pop/folk mélodieux, gracile, où se mêlent évasion et bienveillance. Les chansons s’inspirent de la nature, de la vie, des expériences et des gens qui les entourent. La voix candide de Poppy subjugue. Elle est dynamique, puissante, organique, épique et surtout optimiste…

« Come back to me », « Hands Up » ou encore « We are now » s’attardent dans le rétroviseur, puisque ces morceaux sont tirés respectivement de « Homesick » et d’« All in Time ».

Les accords sont posés avec justesse, passion et professionnalisme. Ces jeunes sont entrés dans la cour des grands.

Les riffs de guitare sont dispensés tout en retenue, mais avec rage et puissance. Pas mal pour des jeunes en culotte courte ! Ils s’amusent beaucoup sur scène, sans se prendre la tête. Ce qui frappe, c’est la symbiose qui les unit. Aucune individualité ! Chacun est là pour servir l’autre. Magnifique !

Poppy s’essaie ensuite dans un français qui s’avère… approximatif. Manifestement, elle n’y arrive pas, alors, elle s’excuse. Pour reprendre ensuite le cours de son discours, dans sa langue natale.

Ballade émouvante, le magnifique « England Skies » constitue un des moments forts de cette soirée. Impossible pour la foule de ne pas chanter ce titre à la mélodie imparable, devenu disque de diamant, et qui comptabilise 50 millions de streams.

Shake Shake Go vit pleinement ses compos en ‘live’. Et « Love outside the line » en est certainement la plus belle démonstration. Il faut dire que les compos et les arrangements permettent une ouverture pour ce type de configuration.

Pourtant, paradoxalement, lors des promos ou showcases, le combo propose des versions alternatives acoustiques, dans un exercice qui lui va tout aussi bien. Les titres, ici interprétés, pourraient bien y trouver une place de choix.

Alors que « Blackbird », permet à la voix de Poppy de mettre en avant son côté cristallin et ses nombreuses amplitudes, le concert reprend de plus belle par un « Let Me to The Water » plus incisif et à la rythmique emphatique.

Durant environ une bonne heure, la bande à Poppy a proposé une musique qui déchire les tympans dans un tourbillon de rage, de volupté et de candeur.

Les chansons sont finalement assez simples, mais pas simplistes. A cause de leur construction réfléchie, outre leur positivisme. Elles servent parfois d’exutoire, mais véhiculer des lyrics engagés ne semble apparemment pas être la tasse de thé du band.

Il est temps de mettre un terme à ce qui est resté une surprise de taille.

La fin du set approche. Poppy invite l’auditoire à se diriger vers le merchandising. Outre la vente de disques, elle est aussi venue pour faire connaître ‘Target Ovarian’, une association dont elle est l’égérie. Une cause qui l’affecte, sa mère étant décédée d’un cancer de l’ovaire, il y a environ deux ans.

Les lieux se vident très rapidement, le bar ayant reçu pour consigne de fermer juste après le concert.

L’assistance déserte les lieux ; les souvenirs, eux, restent bien présents.

Photo ©shooting_concerts

Mass Hysteria

Plus que du metal…

Un proverbe raconte qu'il est souvent plus difficile pour un artiste de percer dans son propre pays qu'hors de ses frontières. Ce n'est pas le cas pour Mass Hysteria, un groupe français de métal qui est parvenu à tirer son épingle du jeu au sein de l’Hexagone. Lorsqu’il s’était produit dans le cadre du Main Square Festival, en 2016, il était en haut de l'affiche. Et il est parvenu à créer un immense moshpit jusqu'aux derniers rangs. Programmé sur de grandes arènes en France il est régulièrement invité au Hellfest. Dans un AB Club très bien rempli, la formation a démontré qu’elle était capable d’assurer parfaitement, tous genres confondus, et de satisfaire les jeunes et les moins jeunes.

En supporting act, First Arkangel va dispenser un set constitué d’un méli-mélo chaotique et assourdissant de styles divers. En effet, sa musique oscille constamment entre hardcore et métal. Le band joue très fort des morceaux rapides, mais aussi de manière plutôt monotone. Ce qui ne gêne pas les fans présents, car les bouffées d'adrénaline administrées provoquent un véritable tremblement de terre, entraînant quelques moshpits qui secouent l’AB. Mass Hysteria ne pouvait donc pas rêver d'un meilleur chauffeur de salle… (pour les photos, c’est ici)

Pourtant, à voir les nombreuses personnes présentes au bar lors de ce concert, on se rend compte que la grande majorité d'entre elles se sont uniquement déplacées pour la tête d'affiche de la soirée.

Mass Hysteria aime manifestement la grandiloquence et la théâtralité, si l'on en juge par la configuration de la scène. Tant l’aspect musical que vocal se révèle épique et est abordé de manière particulièrement sophistiquée et variée.

Le band démarre pied au plancher par « Mass veritas », une compo qui exprime la colère. Rien n'est laissé au hasard tout au long de la soirée, semble-t-il. Car le frontman court comme un dératé dans tous les coins du podium, à la recherche de son public. Ce qui donne lieu à de véritables mosh pits et autres circle pits, dont un très grand tout au fond pendant « Chiens de la Cass ». Il n'y a tout simplement pas moyen de s'en sortir, une fois que l'on est monté sur les montagnes russes françaises. Pas le moindre répit, sauf lorsque Mouss Kelai balance quelques boutades amusantes.

Lors du rappel, le combo place la barre encore plus haut. D’ailleurs la fête va s’achever par un feu d'artifice. Cependant, un beau moment va suivre « Furia ». De jeunes enfants sont invités à monter sur les planches, mais les oreilles protégées par des casques adaptés. Le plus jeune est à peine âgé de quatre ans ! Ils sautent et dansent avec le groupe, puis partent se mettre à l'abri, car tout au long du morceau de clôture, « Plus que du metal », le robinet coule à flots, une dernière fois ; ce qui provoque un dernier moshpit. 

Mass Hysteria est parvenu, et brillamment, à offrir une réponse française au metal américain, britannique et allemand. Car ce n'est pas une mais plusieurs fois que le toit s'est envolé lors de cette soirée festive. Les bombes énergétiques françaises ont bourdonné abondamment dans nos oreilles, pendant ces deux heures. Jusqu'à ce que l'on rentre chez soi en sueur et un peu sourd, mais avec un large sourire aux lèvres… (pour les photos, c’est )

Setlist :

Mass Veritas // Positif à bloc // Chiens de la casse // Vae soli ! // L'inversion des pôles // Notre complot // L'art des tranchées // Nerf de bœuf // Se brûler sûrement // L'émotif impérieux // Failles // Reprendre mes esprits // Arômes complexes // L'enfer des dieux // Encore sous pression // Tout est poison

Encore :

Tenace // Le triomphe du réel // Contraddiction // Furia // Plus que du métal

(Organisation : Ancienne Belgique)

The Jesus & Mary Chain

Glasgow eyes

Écrit par

« Glasgow Eyes » constitue le deuxième long playing studio de The Jesus and Mary Chain depuis sa réunion en 2007 ; et il témoigne de sa créativité durable tout en confirmant son statut d'icône.

L'album adopte un ton réfléchi et inhabituellement sympathique, rendant hommage à l'histoire du rock et à la place que la formation occupe. Il se caractérise également par une utilisation plus importante des synthétiseurs qui apportent une touche contemporaine et expérimentale au son à base de guitare du groupe. Il alterne plages plus lourdes et agressives, comme « Venal Joy » et « Jamcod » sur laquelle Jim Reid chante la dépendance à la drogue et à l’alcool qui a autrefois affligé le groupe et finalement conduit à sa séparation, et plus douces et mélancoliques, à l’instar de « Second of June », alors que sculptée dans une forme d’électro minimaliste, la plus new wave « Silver Strings » est abordée dans l’esprit de Taxi Girl.

TJ&MC rend également hommage à ses influences, et notamment à Lou Reed et au Velvet Underground lors du titre final, « Hey Lou Reid », mais également sur « Girl 71 », au cours duquel les riffs tranchants semblent empruntés au « Vicious » du New-yorkais. Une piste rock directe aux paroles simples et à la mélodie assez accrocheuse que Jim chante en compagnie de sa partenaire, Rachel Conti.

« The Eagles and the Beatles » adresse un clin d’œil à « I Love Rock 'n Roll », le glam-rocker d’Arrows que Joan Jett & the Blackhearts avait transformé en hit, dès 1981.

On épinglera encore le sombre et sensuel « Chemical animal », l’énigmatique et cool « Discotheque » ainsi que le capricieux « Pure Poor », dont les guitares contrastées des frères Reid accentuent une tension alimentée par une machinerie industrielle qui véhicule des accents ‘nineinchnailiens’.

Après 40 années de carrière, Jesus & Mary Chain est encore capable de surprendre…

Omni

Souvenir

Écrit par

Collection de chansons qui reflètent l'époque et le lieu où elles ont été créées, « Souvenir » constitue le quatrième album d’Omni, une formation issue d’Atlanta

Le groupe a bossé en compagnie d’un nouvel ingénieur du son et a reçu le concours de la chanteuse d’Automatic, Izzy Glaudini, pour « Plastic Pyramid », « Verdict » et « F1 », au cours duquel, on perçoit quelques réminiscences beatlenesques à la guitare (une Rickenbacker ?)

S’inspirant de bands comme Devo, Talking Heads et Wire, Omni n’a rien perdu de son énergie créatrice et de sa précision mathématique.

L’album s’ouvre par « Exacto », une compo dont le climat est très susceptible de rappeler Rolling Blackouts Coastal Fever.

Caractérisé par ses riffs énergiques, ses rythmes staccato et ses mélodies nerveuses, sa musique continue d’agréger des éléments rapides et cinétiques de math-rock, de post-punk et d'indie rock. Mais pour un combo qui a construit son style sur un minimalisme complexe et scintillant, l’introduction d’une instrumentation plus stratifiée est surprenante.

Souvent drôles, absurdes ou énigmatiques, les paroles sont empreintes d’humour ironique et de romantisme sarcastique.

Probablement, déjà, un des albums de l’année !

Laetitia Sadier

Rooting for love

Écrit par

« Rooting for Love » constitue le cinquième album solo de Laetitia Sadier. Cette œuvre aborde le sujet de l'amour comme un moyen de guérison collective face aux crises du monde moderne.

L’elpee mêle des éléments de pop, de funk, de jazz, de bossa nova, de trip hop (« Who + What »), de rock, de krautrock, de lounge et d'électronique, se distinguant par des arrangements complexes et variés qui rappellent le travail de Stereolab, mais aussi d'autres artistes comme Alice Coltrane, Kraftwerk ou encore Can et Neu ! (Of course !).

La vision radicale et la fraîcheur artistique de la chanteuse de Stereolab lui permettent de créer un son pop inimitable et envoûtant.

Les paroles sont chantées tantôt en français ou en anglais, et explorent des concepts philosophiques, spirituels et politiques, tels que la gnose, le zen, la souffrance, l'ignorance et l'émancipation.

Tout au long de cet opus, on rencontre des contrastes entre la douceur musicale et la noirceur lyrique ou entre l'ambiguïté et la révélation, à l’instar de « Don’t Forget You’re Mine » et « Cloud 6 », qui dénoncent respectivement le féminicide et l'armure émotionnelle.

Liam Gallagher & John Squire

Liam Gallagher & John Squire

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L’ex-chanteur d’Oasis et le guitariste d’Oasis ont donc décidé d’enregistrer un album ensemble. Ce n’est pas leur première collaboration, puisque Liam Gallagher était déjà venu chanter sur un titre (« Love Me and Leave Me ») de Seahorses, le projet de John Squire, en 1997. Et les deux musicos s’étaient à nouveau rencontrés sur scène lors des concerts de Knebworth de Liam en 2022. C’est sans doute à cette époque que l’idée d’une coopération a germé.

Si les compos oscillent de la britpop (« Raise Your Hands », « Mars to Liverpool ») au blues-rock (le piano boogie woogie martelé sur « You’re Not The Only One », le mid tempo « I'm a Wheel » et le diablement ‘hendrixien’ « Love You Forever »), elles recèlent de nombreuses références à la pop psychédélique des Beatles (« Make It Up As You Go Along » et « Just Another Rainbow » évoquent parfois « Revolver » et « Magical mystery tour », alors qu’une Rickenbacker, instrument de prédilection de George Harrison, s’invite sur le chatoyant et pastoral « Mother Nature's Song »).

Morceau le plus sombre, « I'm So Bored » manifeste un cri de colère contre la culture moderne. Très électrique et morveux, il rappelle la période « Morning Glory » d’Oasis.

Les nostalgiques d’Oasis et des Stone Roses devraient adorer.

Kim Gordon

The Collective

Des basses profondes, des rythmes hip-hop grinçants, du ‘noise’, de l’électronique fissurée et si une guitare arrive, elle passe dans le hachoir à viande. Il ne s’agit pas d’un cliché du dimanche, mais simplement une métaphore pour décrire le nouvel opus de l’obstinée et légendaire Kim Gordon qui vient encore de frapper. Cette icône de Sonic Youth est celle qui s’est le plus éloignée du son original à travers son travail solo. Et même si son expression sonore navigue plutôt à contre-courant, c’est bien sûr ce que Sonic Youth a toujours défendu au corps de son aventure.

A l’instar de son précédent elpee, « No Home Record », le producteur, auteur-compositeur et ingénieur du son Justin Raisen, plutôt proche des cercles hip-hop, est en partie responsable des paysages sonores fissurés. Il s’est produit un déclic entre les deux artistes, c’est certain. Raisen injecte les bons rythmes et les bonnes nuances sur la voix sombre et déclamatoire de Kim Gordon.

Le résultat est aussi surprenant qu’innovant. Et pour une dame de 70 ans, c’est épatant !

Ġenn

Unum

Écrit par

Deux ans après gravé un premier Ep remarqué, la formation féminine maltaise (pas courant comme origine dans le monde du rock), établie à Brighton, est de retour pour un premier véritable album intitulé « Unum ». Elle puise ses influences chez Janelle Borg, Rosa Copper, Leona Farrugia et Leanne Zammit, des influences qui oscillent du jazz au post-punk, en passant par l’art-pop et la noise. Le tout est interprété avec un esprit ‘jam’ très psyché, inspiré du folk maltais (une référence pas évidente à déceler…)

Le chant puissant de Janelle Borg rappelle celui de Karen O et permet aux émanations prog de ĠENN de prendre leur envol. Le groupe nous prend par surprise dès l’inaugural « Rohmeresse » dont le groove languissant et ses chœurs se fondent dans des guitares aiguisées et des saxos déchaînés. Le reste de l’opus est à l’avenant et enchaîne réussite sur réussite entre la puissance évocatrice de « Calypso » et le post-punk plus vigoureux de « Days and Night ». Un véritable coup de cœur !

 

Idles

TANGK.

Oups, que se passe-t-il chez IDLES ? Sur l’elpee précédent, « Crawler », une direction différente avait été soigneusement empruntée, mais au moins l’énergie brute n’était pas encore complètement disparue.

Malheureusement, c’est le cas sur « TANGK ».

IDLES s’efforce d’atteindre un son mature plus large. C’est son droit. Un groupe doit évoluer, mais dans sa recherche d’un nouveau son, il perd l’excitation, la fureur et la colère qui alimentaient des œuvres à glacer le sang comme « Brutalism » et « Joy As An Act Of Resistance ». De nombreux médias ont écrit qu’il s’agissait d’une étape courageuse, mais votre chroniqueur estime que c’est dommage. IDLES est passé d’un band de mosh pit agité à un ensemble de salon bien élevé ; et c’est un peu une surprise. Lorsque la piqûre est calmée, la plupart du danger est passé, et ce n’est jamais une bonne nouvelle.

Dès l’ouverture, « IDEA 01 », IDLES semble vouloir déclarer qu’il a changé et que c’est à prendre ou à laisser. Comme s’il cherchait à faire de « TANGK » son propre « Kid A ». Il vaut mieux laisser ce concept à Radiohead (ou à The Smile si vous préférez) ; la bande à Thom Yorke est suffisamment douée pour explorer de nouvelles voies de ce type.

Ainsi « POP POP POP », « Roy » et « A Gospel » constituent davantage des idées que des chansons. Elles font un peu du surplace et ne laissent jamais une impression inoubliable.

Certaines plages tiennent cependant la route. A l’instar de « Grace », par exemple, une compo atypique et discrète d’IDLES ; mais au moins elle est imprimée sur un tempo agréable et, contrairement à la plupart des autres pistes, elle musarde. Ou encore « Dancer », qui a été mis en boîte en compagnie du fantastique LCD Soundsystem. Une réussite. Un titre qui ne manque ni de piquant, ni l’entrain.

Enfin, le grésillant « Gift Horse » De loin le meilleur morceau. On y retrouve l’enthousiasme, la fureur et l’esprit punk originels.

Mais c’est trop peu, beaucoup trop peu, pour un groupe de la trempe d’IDLES.

 

Anodine

Nuit Blanche (Ep)

Écrit par

Anodine est un projet mené par le réalisateur de documentaire, Arno Villenave. Un projet qui rêve d’illustres références du rock hexagonal, telles que Noir Désir ou Feu ! Chatterton, en tête…

Le groupe –à géométrie variable (parfois en trio mais aujourd’hui élargi à un quatuor)– propose un Ep 6 titres produit par Benoit Pithon (que l’on a vu avec Le Super Homard, Emma Daumas et Send Me Love Letters) résolument rock dans le ton ! Si bien entendu, Anodine n’arrive pas encore au niveau de ses références, les rockeurs français parviennent à capter l’attention à travers des compositions inspirées et poétiques.

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