Jasper Steverlinck inspiré par Roy Orbison ?

Jasper Steverlinck vient de sortir un nouveau single. Il en parle : ‘« Nashville Tears » est l'une de ces chansons qui m'est venue à moi, instinctivement. Elle a coulé d'un seul jet, comme si la chanson s'était écrite toute seule. Elle évoque un moment très…

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Une petite souris dans le Corridor…

Corridor sortira son nouvel elpee, « Mimi », le 26 avril 2024. Réunissant 8 plages, il recèlera des pièces maîtresses telles que "Jump Cut", "Mon Argent" et "Mourir Demain". Il a été masterisé par Heba Kadry Mastering, à Brooklyn. Toutes les chansons de «…

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Shaka Ponk - 14/03/2024
Manu Chao - Bau-huis
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Hugo Race

L’esprit d’équipe…

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Il y a bien un an que votre serviteur n’a plus mis les pieds au Magasin 4. C’était lors d’une soirée organisée dans le cadre de ses 20 années d’existence. Ce soir, Hugo Race se produit en compagnie de son groupe, The True Spirit. Personnage sympathique, cet Australien a sévi brièvement au sein des Bad Seeds, le backing group de Nick Cave. C’était en 1984. C’est d’ailleurs lui qui se consacrait à la guitare, lors des sessions d’enregistrement de l’album « From Her To Eternity ». Mais il souhaitait développer ses propres projets. Et tout particulièrement en montant The True Spirit. Ensemble, ils ont publié 15 elpees de 1987 à 2015. Belle preuve de fidélité ! Ce qui ne l’a pas empêché de participer à quelques autres aventures, aux quatre coins de la planète. Et notamment Sepiatone en Italie, Dirtmusic en Slovénie, Transfargo en Suisse, The Merola Matrix en Sicile et The Wreckery en Australie. Sans oublier son dernier, Long Distance Operators, au sein duquel milite la jolie violoniste, Catherine Graindorge.

Joe Speedboat sert de supporting act. Il est censé nous dispenser un garage rock teinté de grunge. Malheureusement, le gratteur/vocaliste aligne des riffs de guitare sans conviction ni motivation. En outre, il chante faux. La drummeuse semble s’ennuyer ferme. Seul le bassiste semble prendre un certain plaisir sur l’estrade. Pas de quoi rameuter la foule devant le podium, cependant. Qui est même plus que clairsemée, pendant cet hors d’œuvre sans grande saveur. Réaction, ma foi, logique…

Il y a pourtant du monde dans la salle. Mais elle s’est déplacée pour la tête d’affiche. Et en attendant, préfère squatter le bar. Hugo vient rendre visite à la Belgique, tous les ans, depuis pas mal de temps. Son backing group implique Brett Poliness (drums, backing vocaux) Bryan Colechin (basse), Nico Mansy (claviers/guitare) et Michelangelo Russo. Préposé aux moogs, à l’harmonica et à la trompette, ce denier (NDR : encore un barbu !) est également responsable des variations et bidouillages du son, y compris celui de sa voix ou de son harmo, qu’il filtre à travers un micro américain. Hugo se plante au centre de l’estrade. Devant son microphone, of course. Il se consacre également à la six cordes. La troupe est venue défendre son dernier opus baptisé tout simplement « The Spirit ». Mais aussi son futur Ep, « False Idols », dont la sortie est prévue ce 6 novembre. C’est d’ailleurs par ce titre que s’ouvre le set. Singulièrement électriques, les interventions de grattes sont incisives, alors que Michelangelo triture délicatement les sonorités, à l’aide de ses machines.

La voix de Hugo se fait tendre pour le lancinant et bouleversant « Elevate My Love », un extrait du dernier opus ; une compo qui s’aventure dans l’indus et au cours de laquelle Michelangelo souffle dans son harmonica, qu’il amplifie à l’aide de son microphone yankee. Une technique qu’il va reproduire régulièrement tout au long du spectacle. Et ce dernier est encore à la musique à bouche pour « Man Check Your Woman ». Il passe à la trompette pour « The Information », un titre balisé par les ivoires. La section rythmique est solide et permet aux longues parties instrumentales de se développer. Faut dire qu’on sent les musicos particulièrement soudés. Blues lent, « Sleepwalker » macère dans les marécages du Delta. Dans un même registre, « Dollar Quarter » s’avère plus classique. Un morceau visionnaire ? « Poor man ». A cet instant, votre esprit vagabonde au cœur du désert australien...

Caverneuse, envoûtante, la voix de Hugo me rappelle celle de Johnny Cash sur le plus country « Bring Me Wine ». Et le concert de s’achever par l’excellent « Higher Power », encore une plage issue du dernier opus. Un rappel de deux titres, mais pas renseigné sur la setlist, clôt ce set qui, manifestement, a ravi les aficionados de Hugo Race et de ses True Spirits

(Organisation : Magasin 4)

Kurt Vile

De plus en plus près du succès, de plus en plus loin de ses fans…

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Le dernier elpee de Kurt Vile est paru ce 25 septembre. Intitulé  “b'lieve I'm goin down”, il privilégie le country/folk voire l’americana. Tout en se révélant davantage mélancolique aussi. Il s’agit de son sixième. De quoi se demander si le concert de ce soir n’allait embrasser une forme acoustique. Bref, une chose est sûre, le succès du Pennsylvanien est en constante progression. En décembre 2013, il se produisait encore à l’Orangerie du Botanique et aujourd’hui, il est programmé à l’AB. La salle est comble et il faut craindre ou espérer (biffer la mention inutile) que dans un futur proche, il se retrouvera à l’affiche de Rock Werchter et de festivals du même calibre…

En débarquant à l’AB, Lower Dens vient d’entamer le dernier titre de sa prestation. Opter pour les transports en commun, c’est une bonne alternative pour ne pas s’engluer dans les embouteillages de Bruxelles. Encore faut-il qu’ils soient ponctuels… Le band de Baltimore (NDR : c’est dans le Maryland) a également publié son dernier long playing, en mars dernier (« Escape from Evil »). Après avoir écouté un seul morceau, le final en l’occurrence, difficile d’en dire davantage… 

Suite à une brève intro (NDR : toujours celle d’une compo des Happy Mondays), Kurt Vile et ses Violators montent sur l’estrade. Et le band attaque directement l’allègre « Dust bunnies », un titre issu du dernier opus. De cet elpee, la set list va d’ailleurs proposer 7 plages, rappel y compris. Mais pour la plupart en version plus électrique. Sauf le plus ‘bluegrass’« I’m an outlaw », au cours duquel Vile troque sa gratte contre un banjo qu’il joue remarquablement en picking. Et lors du rappel pour « All in a daze work » du dernier LP ainsi que « Baby’s arms » (« Smoke my funny halo »). Et si Vile se consacre à la sèche sur « Stand inside » et « Wild imagination » (« b'lieve I'm goin down »), le torturé « KV Crimes » (« Walkin on a pretty daze ») ainsi que « Freeway » (« Childish prodigy »), il est quand même soutenu par son trio (basse, guitare, batterie, claviers) et parfois par une boîte à rythmes. Parmi les morceaux les plus électriques, on épinglera cependant, le plus offensif « He’s alright » et le crazyhorsien « Walking on a pretty day ». Un style que votre serviteur apprécie. Sans oublier le dernier titre du set, « Freak train ». Puissant, percutant, enlevé et chargé de feedback, il est enrichi d’un saxophone et imprimé sur un tempo ‘motorik’, rappelant quelque part Hawkwind. Quelquefois, surtout dans ses inflexions les plus laconiques, la voix de Kurt évoque celle de feu Lou Reed. Kurt peut s’appuyer sur un excellent backing group, c’est manifeste. Le drumming du batteur est ample et précis. Le guitariste et le bassiste sont loin d’être des manchots. D’ailleurs, ils échangent régulièrement leurs instruments, quand le premier ne se consacre pas aux claviers. Ou tire carrément son épingle du jeu, en se servant en même temps d’un bottleneck et du vibrato, comme sur « Wheelhouse ».

Kurt Vile est un excellent guitariste, tant en picking qu’aux accords plaqués. Il change d’ailleurs pratiquement de gratte (NDR : une Fender Jaguar, quand elle est électrique) à chaque compo. Mais il n’est pas un bon entertainer. Il parle très peu entre les chansons et ne suscite pas d’engouement ni de réaction enflammée au sein de la foule. Qui a sans doute espéré l’étincelle qui n’est jamais venue. Elle applaudit pourtant à la fin de chaque morceau ; mais en restant sur la réserve. Tout comme Vile, d’ailleurs. Il semble vivre dans son monde. Sa longue chevelure lui cachant très souvent le visage. Pourtant, vu l’affluence, il ne fait aucun doute que sa musique est devenue accessible au grand public. Et que l’Américain est prêt à écumer les grands rassemblements estivaux. Où vous ne le verrez plus à 3 ou 20 mètres, mais peut-être à 100 voire 200 mètres. Il s’éloignera donc des fans de la première heure…

Setlist :

1. Dust Bunnies
2. Pretty Pimpin
3. Jesus Fever
4. I'm an Outlaw
5. Wheelhouse
6. KV Crimes
7. Freeway
8. H
e's Alright
9. Stand Inside
10. Wakin on a Pretty Day

11. Freak Train

 Encore:

12. Wild Imagination
13. All in a Daze Work (with b'lieve i'm going down in the outro)

14. Baby's Arms

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

 

Low

A écouter religieusement, sans plus…

C'est une double affiche d'enfer que nous propose l’AB pour Halloween. Au programme: deux formations américaines qui explorent un univers très 'dark'. Mais dans les deux cas, il s'agit d'une noirceur propice aux scintillements de lueurs brillantes, aveuglantes même. Les 'anciens' de Low, chantres du 'slowcore', et la ‘petite jeune’ Chelsea Wolfe, étoile montante d'un style qu'on pourrait qualifier de 'doom-folk', vont se succéder sur le même podium. Les deux bands son réunis pour cette seule date ; un évènement unique qui souligne l'admiration réciproque. La salle est en configuration ‘box’ (sans les étages) et le programme commence tôt, car deux longs sets sont annoncés.

C'est donc à 19h30 que Chelsea Wolfe monte sur les planches. A ses côtés, on retrouve son comparse Ben Chisholm (basse, synthés), Dylan Fujioka (batterie) et une guitariste. Tout de noir vêtue, à l'exception un patch blanc cousu sur son pantalon, la jeune Californienne focalise tous les regards. Elle porte au cou un superbe collier affublé d'une croix carrée. Etabli à Los Angeles, Chelsea Wolfe est responsable, à ce jour, de cinq albums de très bonne facture. Aujourd'hui, elle vient présenter son tout dernier, « Abyss », paru récemment sur Sargent Records. « Abyss » constituera donc, tout naturellement, l'épine dorsale de la setlist.

En grande prêtresse de la soirée, Chelsea Wolfe entretient une atmosphère mystérieuse et envoûtante, déroulant les lentes vagues d'un post-metal lancinant... Le son est puissant, et la guitare de Chelsea, très saturée, donne à l'ensemble une tonalité presque noisy. Après le spectacle, Chelsea nous confiera avoir rencontré des problèmes pour régler l'ampli, loué pour l'occasion.

Après trois titres tirés de « Abyss » (« Carrion Flowers », « Dragged Out » et « Iron Moon »), elle opère une incursion dans « Pain Is Beauty », son chef d'oeuvre sorti en 2013, en interprétant le sublime « Kings ». Ici, la musique devient plus complexe, s'autorisant des touches de trip-hop et d'électronique, un peu comme si Dead Can Dance faisait un boeuf avec Portishead. « We Hit A Wall » propose un mur... du son sur lequel nos tympans viennent se fracasser pour notre plus grand bonheur. « After The Fall » (« Abyss ») constitue peut-être le point culminant de la prestation. D’abord fragile, plaintive, la voix de Chelsea devient déchirante, lors du final particulièrement bruitiste, survolant un maelstrom de guitares et de percussions.

Pendant « House of Metal », Chelsea Wolfe abandonne sa guitare, empoigne son micro et vient au devant de l’estrade. Que de chemin parcouru depuis le début de sa carrière où, trop timide, elle se cachait derrière des voiles noirs et restait statique sur scène. A l'origine, « House of Metal » figurait dans le répertoire du projet électronique de Chelsea Wolfe et Ben Chisholm, Wild Eyes, un projet finalement intégré dans 'Chelsea Wolfe', en 2013. Comme la plupart des compositions, ce titre acquiert une toute nouvelle dimension en 'live'. On est comme hypnotisés par le balancement de la rythmique et les mélodies.

Après le paisible « Simple Death », c'est par « Survive », une longue plage de près de 6 minutes, que la formation achève sa prestation ; et en affichant une belle maîtrise ! Quasi-tribal, ce final atteint un sommet de puissance et d'intensité. Les musiciens quittent l’estrade après une heure de concert et, oh surprise, les lumières de la salle se rallument. L’auditoire est étonné, déçu même, de ne pas pouvoir bénéficier d'un rappel. Un problème d'organisation ?

A 21h, c'est au tour de Low d’investir des lieux. Alan Sparhawk et Mimi Parker, membres fondateurs de la formation américaine, sont accompagnés par Steve Garrington à la basse et au synthé. Formé en 1993, en pleine vague grunge, Low s'est démarqué d'emblée, en pratiquant une musique tout en retenue, à contre-courant, articulée autour d'harmonies vocales et de rythmes lents. Son style est alors taxé de 'slowcore'.

Venu présenter son dernier opus, « Ones and Sixes », publié cette année, le trio va en proposer pas moins de 8 plages. La qualité des compos montre, si besoin en est, que Low n'a rien perdu de son inspiration. Assise derrière ses fûts, qu'elle caresse doucement de ses baguettes, Mimi Parker chante à la perfection. Sa voix est très classique, dotée d'un très beau tremolo, dans la tradition des chanteuses américaines folk/pop, oscillant entre Joan Baez et Jennifer Warnes. Alan Sparhawk évoque plutôt Neil Finn (Split Enz, Crowded House), surtout lors des chansons les plus pop, comme « Plastic Cup » ou « What Part of Me ».

L'atmosphère générale suscite une certaine forme de recueillement. Le public, venu en grande majorité pour Low, écoute religieusement. On entend les mouches voler pendant la plupart des morceaux. Seuls deux titres permettent à Sparhawk d'enclencher l'overdrive sur sa guitare. « On My Own » et « Landslide » lorgnent en effet judicieusement vers le doom et dans ces moments, trop rares à mon goût, on a bien senti la filiation entre les deux combos à l'affiche.

Setlist Low : Gentle, No Comprende, Monkey, The Innocents, Plastic Cup, On My Own, Holy Ghost, Spanish Translation, Lies, Into You, Pissing, DJ, What Part of Me, Will the Night, Landslide. Encore : Murderer

Bref, on a passé une superbe soirée, baignée dans un univers ténébreux, spectral et proche de l’ensorcellement ; mais également d'une terrifiante beauté...

(Organisation : Ancienne Belgique)

Voir aussi notre section photos ici

 

Chelsea Wolfe

Les lentes vagues d'un post-metal lancinant…

C'est une double affiche d'enfer que nous propose l’AB pour Halloween. Au programme, deux formations américaines qui explorent un univers très 'dark'. Mais dans les deux cas, il s'agit d'une noirceur propice aux scintillements de lueurs brillantes, aveuglantes même. Les 'anciens' de Low, chantres du 'slowcore', et la ‘petite jeune’ Chelsea Wolfe, étoile montante d'un style qu'on pourrait qualifier de 'doom-folk', vont se succéder sur le même podium. Les deux bands son réunis pour cette seule date ; un évènement unique qui souligne une admiration réciproque. La salle est en configuration ‘box’ (sans les étages) et le programme commence tôt, car deux longs sets sont annoncés.

C'est donc à 19h30 que Chelsea Wolfe monte sur les planches. A ses côtés, on retrouve son comparse Ben Chisholm (basse, synthés), Dylan Fujioka (batterie) et une guitariste. Tout de noir vêtue, à l'exception un patch blanc cousu sur son pantalon, la jeune Californienne focalise tous les regards. Elle porte au cou un superbe collier affublé d'une croix carrée. Etablie à Los Angeles, Chelsea Wolfe est responsable, à ce jour, de cinq albums de très bonne facture. Aujourd'hui, elle vient présenter le 'petit dernier'. Paru récemment sur Sargent Records. « Abyss » constituera donc, tout naturellement, l'épine dorsale de la setlist.

En grande prêtresse de la soirée, Chelsea Wolfe entretient une atmosphère mystérieuse et envoûtante, déroulant les lentes vagues d'un post-metal lancinant... Le son est puissant, et la guitare de Chelsea, très saturée, donne à l'ensemble une tonalité presque noisy. Après le spectacle, Chelsea nous confiera avoir rencontré des problèmes pour régler l'ampli, loué pour l'occasion.

Après trois titres tirés de « Abyss » (« Carrion Flowers », « Dragged Out » et « Iron Moon »), elle opère une incursion dans « Pain Is Beauty », le chef d'oeuvre sorti en 2013, en interprétant « Kings ». Ici, la musique devient plus complexe, s'autorisant des touches de trip-hop et d'électronique, un peu comme si Dead Can Dance faisait un boeuf avec  Portishead. « We Hit A Wall » propose un mur... du son sur lequel nos tympans viennent se fracasser pour notre plus grand bonheur. « After The Fall » (« Abyss ») constitue peut-être le point culminant de la prestation. D’abord fragile, plaintive, la voix de Chelsea devient déchirante, lors du final particulièrement bruitiste, survolant un maelstrom de guitares et de percussions. Un grand moment, à (re-)découvrir ici

Pendant « House of Metal », Chelsea Wolfe abandonne sa guitare, empoigne son micro et vient au devant de l’estrade. Que de chemin parcouru depuis le début de sa carrière où, trop timide, elle se cachait derrière des voiles noirs et restait statique sur scène. A l'origine, « House of Metal » figurait dans le répertoire du projet électronique de Chelsea Wolfe et Ben Chisholm, Wild Eyes, un projet finalement intégré dans 'Chelsea Wolfe', en 2013. Comme la plupart des compositions, ce titre acquiert une toute nouvelle dimension en 'live'. On est comme hypnotisés par le balancement de la rythmique et les mélodies.   

Après le paisible « Simple Death », c'est par « Survive », une longue plage de près de 6 minutes, que la formation achève sa prestation ; et en affichant une belle maîtrise ! Quasi-tribal, ce final atteint un sommet de puissance et d'intensité. Les musiciens se retirent après une heure de concert et, oh surprise, les lumières de la salle se rallument. L’auditoire est étonné, déçu même, de ne pas pouvoir bénéficier d'un rappel. Un problème d'organisation ?

Setlist : Carrion Flowers, Dragged Out, Iron Moon, Kings, We Hit a Wall, After the Fall, Maw, House of Metal, Simple Death, Survive

A 21h, c'est au tour de Low d’investir des lieux. Alan Sparhawk et Mimi Parker, membres fondateurs de la formation américaine, sont accompagnés par Steve Garrington à la basse et au synthé. Formé en 1993, en pleine vague grunge, Low s'est démarqué d'emblée, en pratiquant une musique tout en retenue, à contre-courant, articulée autour d'harmonies vocales et de rythmes lents. Son style est alors taxé de 'slowcore'.

Venu présenter son dernier opus, « Ones and Sixes », publié cette année, le trio va en proposer pas moins de 8 plages. La qualité des compos montre, si besoin en est, que Low n'a rien perdu de son inspiration. Assise derrière ses fûts, qu'elle caresse doucement de ses baguettes, Mimi Parker chante à la perfection. Sa voix est très classique, dotée d'un très beau tremolo, dans la tradition des chanteuses américaines folk/pop, oscillant entre Joan Baez et Jennifer Warnes. Alan Sparhawk évoque plutôt Neil Finn (Split Enz, Crowded House), surtout lors des chansons les plus pop, comme « Plastic Cup » ou « What Part of Me ».

L'atmosphère générale suscite une certaine forme de recueillement. Le public, venu en grande majorité pour Low, écoute religieusement. On entend les mouches voler pendant la plupart des morceaux. Seuls deux titres permettent à Sparhawk d'enclencher l'overdrive sur sa guitare. « On My Own » et « Landslide » lorgnent en effet judicieusement vers le doom et dans ces moments, trop rares à mon goût, on a bien senti la filiation entre les deux combos à l'affiche.

Bref, on a passé une superbe soirée, baignée dans un univers ténébreux, spectral et proche de l’ensorcellement ; mais également d'une terrifiante beauté...

(Organisation : Ancienne Belgique)

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Calexico

La grande classe, tout simplement !

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Chaque année, pendant dix jours, le Festival des Libertés propose des animations diverses oscillant du théâtre au colloque, en passant par la musique et la projection de documentaires. Un événement engagé qui a pour vocation de susciter des débats sur des sujets sociétaux. Pour sa quatorzième édition, l'ASBL Bruxelles laïque avait placé la barre haute, dans le domaine musical, en programmant une affiche éclectique. Ainsi pendant une semaine, les scènes du Théâtre National et du KVS ont accueilli les revenants Ghinzu, Morcheeba, Tiken Jah Fakoly ou encore Hindi Zahra.

Ce vendredi 30 octobre, les organisateurs avaient mis les petits plats dans les grands, en invitant Calexico, au Théâtre National. Les Américains rendent visite régulièrement à la Belgique. La dernière fois, c’était d’ailleurs à l’AB, il y a seulement quelques mois. Mais c’est toujours avec un plaisir non dissimulé qu’on retrouve la bande à Joey Burns et John Convertino. Ce concert est aussi l'occasion de redécouvrir les compos de leur dernier opus, "Edge of the Sun", une œuvre riche en collaborations diverses. Plusieurs chanteurs issus de l’Amérique Centrale, mais également les membres de Devotchka, avaient ainsi participé aux sessions d’enregistrement. Pour assurer le supporting act, Calexico a d’ailleurs emporté dans ses bagages, la vocaliste guatémaltèque, Gaby Moreno, qui a également apporté son concours sur plusieurs plages de l’album.

Peu avant 20h30, Gaby Moreno monte sur l’estrade. Elle est seule, armée de sa guitare et entame son set devant une foule clairsemée. Oscillant entre folk, blues et jazz, sa musique est teintée de couleurs tropicales. Alors, que le gros de la foule commence à arriver, la Centraméricaine commence à prendre de l’assurance et ses morceaux gagnent de la profondeur. La jeune femme a un sacré coffre. Sa maîtrise est impressionnante. Après une quinzaine de minutes, elle annonce que les musiciens de Calexico vont l’accompagner pour le reste de son spectacle. Et elle en semble ravie. Faut dire aussi que lors du concert de ce dernier, elle viendra, à son tour, poser sa voix sur plusieurs morceaux. Enthousiaste, l’auditoire et donc prêt à accueillir la tête d’affiche…

Vers 21h20, les choses sérieuses peuvent commencer. Joey Burns prend place au centre du podium. Et derrière lui, on reconnaît le drummer, John Convertino. Autour des deux piliers, s’installent 5 musiciens : un guitariste, 2 trompettistes, un claviériste et un bassiste. Qui parfois changent d’instrument. Quand ils ne les doublent pas. Et ce sont tous des musicos exceptionnels. Leurs petits mais efficaces solos, dispensés tout au long de la soirée, en sont les plus bels exemples, et se succèdent pour le plus grand plaisir du public. En moins de deux morceaux, Joey Burns parvient à chauffer la salle. Il faut dire que la discographie de Calexico est tellement riche et variée, que chaque titre est capable de baigner au sein d’une ambiance différente. Le tracklisting puise d’ailleurs également au sein de leurs plus anciens disques. On passe ainsi de compos mélancoliques porteuses d’espoir (« Falling From the Sky ») à des titres mariachi ou hispaniques (comme l’excellent « Alone Again » ou « Inspiracion »), en transitant par des morceaux pop ou blues/rock. Dans ces conditions, jamais l’ennui ne guette le mélomane. Et il ne faut pas très longtemps avant que les spectateurs ne commencent à esquisser quelques pas de danse. Pour qu’un spectacle soit réussi, le contact entre le public et l’artiste ou le groupe est primordial. De quoi créer une atmosphère chaleureuse. Pas de problème ; dans ce domaine, Calexico excelle. Et apparemment excité par la fête d’Halloween, Joey Burns se révèle particulièrement expansif. Il remercie le public (et ses musiciens) à la fin de chaque morceau, et n’hésite pas à discuter avec les spectateurs ou encore raconte diverses anecdotes. Pendant tout le spectacle, les musiciens ont eu le sourire aux lèvres. Une joie qui est devenue communicative. Et quand au bout de deux heures, Joey achève sa prestation en remerciant l’auditoire de pouvoir vivre sa passion, c’est vraiment l’expression d’une grande classe.

(Organisation : Festival des Libertés)

Rozz

Sous les feux des caméras…

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Rozz est une formation issue de Valenciennes. Elle compte plus d’un quart de siècle d’existence. Dans l’univers du métal, elle figure parmi les dinosaures. Ces Chti’s avaient donc projeté d’immortaliser un Dvd en ‘live’. Il fallait donc une bonne salle, d’excellentes conditions d’enregistrement et du peuple susceptible de mettre le souk. Le pari était risqué, car le lendemain, se déroulait un festival à Voulziers, à deux pas de Comines (NDR : en France !). Marcel Ximenes (NDR : membre fondateur et cerveau du combo) s’était décarcassé sur les réseaux sociaux pour rameuter la foule. Et il est satisfait, car des fans de tous âges se sont déplacés pour vivre l’événement. Parfois même en famille. On y croise donc des barbus bedonnants (comme votre serviteur), des vieux et des jeunes métalleux, vêtus de cuir et couverts de tatouages ou/et de piercings ; et même des punks à la coiffure en crête si caractéristique. Si la majorité des spectateurs sont issus du coin, certains nous viennent de Paris, de Lorraine ou de Provence. Malheureusement, 140 personnes ont pu entrer dans la salle, vu sa capacité. Et il y avait encore plein de monde à l’extérieur.

Le début du concert est prévu pour 20h30. Il y a du retard. Les musicos se font désirer. Six caméras doivent filmer le spectacle. Et on aura droit à 21 titres balayés par un light show impressionnant ; de quoi remplir les 90 minutes de set… et de tournage. Dont la setlist a été sélectionnée par les internautes suite à la demande du groupe. On reconnaît là les artistes à l'écoute de ses fans.

La troupe monte enfin sur l’estrade. Marcel Ximenès s’installe à gauche. C’est le leader et il est préposé à une des trois grattes. Bandana de couleur noir et blanc pour lui enserrer les cheveux, Olivier Bourgeois, se plante face à micro (NDR : tiens, le pied n’est plus garni de bandelettes, comme chez Steven Tyler). On dirait un Sioux ! Les fûts de Jeremy Jacquart sont impressionnants. Il s’agit du noyau dur de Rozz, car le line up a fait peau neuve. Ainsi Pierre Burette se consacre à la basse alors qu’Axel Dordain et Lucas Sohier se réservent les deux autres grattes. Ce dernier se charge également des claviers. Si la plupart des textes sont chantés dans la langue de Voltaire, parmi les nouveaux morceaux, certains sont interprétés dans celle de Shakespeare…  

Après une introduction symphonique, devenue rituelle chez la plupart des groupes de metal, on entre dans le vif du sujet. Et « A Toute Vitesse » (« D'un Siècle à l'autre »). Les lyrics parlent de la vie qui passe trop rapidement. Une compo de hard rock classique et mélodieuse au cours de laquelle les deux jeunes sixcordistes entrent déjà en duel. « Légion Du Démon » est une vieille pièce très appréciée par les anciens fans. Elle a permis au band de se faire connaître. Tout comme « Fan », un morceau au cours duquel la section rythmique se révèle particulièrement consistante. De quoi mettre le feu. La voix d’Olivier grimpe déjà dans les aigus. « Condamne » (NDR : un extrait de « Tranches De Vie », le dernier elpee en date) est sculpté dans du heavy rock old school.

« Cavale » est bien plus écrasant et primaire, un peu dans l’esprit de Motörhead. La ligne de basse est à la fois vive et percutante. Quoique métronomiques, les drums finissent par passer  en force. Le timbre d’Olivier devient clair mais reste autoritaire. Et les grattes vous poursuivent, tels des chiens féroces qui pourchassent des êtres humains. En bout de course, on est d’ailleurs à bout d’haleine. Ténébreux, « Wendigo » adopte un tempo plus lent. Marcel jouit d’une belle technique sur sa gratte, mais ne s’agite que circonstanciellement. En général, il reste statique et s'applique consciencieusement sur son manche. Une nouvelle compo : « Cauchemar ». Plus classique. 

« Crazy Horses  » est une cover de The Osmonds. Rozz se la réapproprie judicieusement. Et en anglais ! « Les Loups » est un titre qui lorgne manifestement vers Deep Purple voire White Snake.

« Né Pour Le Hard » est un hymne. Le public jumpe. Olivier l’incite régulièrement à réagir. En outre, il parvient de mieux en mieux à moduler sa voix, en fonction des titres. Les caméramans filment aussi bien sur l’estrade que dans la fosse.

Bref, votre serviteur a vécu une bien belle soirée. Et Rozz a décidé de recommencer l’expérience dans la région de Valenciennes, pour consoler les aficionados qui n’ont pu y participer. Ce sera encore pour cette année. Et votre serviteur devrait encore être au rendez-vous.  

Setlit :

« Intro »/ « A Toute Vitesse » / « Légion Du Démon » / « Fan » / « Condamne » / « Cavale » /« Wendigo » / « Another Life » / « Rock N Roll » / « Ku Klux Klan » / « Cauchemar » / « Tu » / « Publicité » / « Crazy Horses » / « Debout » / « Les Loups » / « Ne Pour Le Hard » / « Burn » / « Possession ».

(Organisation : Rozz)

Heather Nova

Une (n)ovation bien méritée…

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Auteur/compositrice/interprète, Heather Allison Frith est née aux Bermudes, en juillet 1967. Ses influences majeures oscillent des Beatles à Jimmy Cliff, en passant par Neil Young, le Zim, Joan Baez ainsi que Simon & Garfunkel. C'est en 2002 que « Someone New », enregistré en compagnie du groupe Eskobar, décroche un hit. Ce qui va permettre à Heather de lancer sa carrière internationale. 600 concerts et 2 millions d'albums vendus plus tard, elle nous propose son 9ème elpee studio. Intitulé « The Way It Feels », il baigne au sein d’un climat folk/americana, mais ténébreux. Elle se produisait donc ce jeudi 29 octobre à l’Ancienne Belgique. Et pour accueillir cette artiste, la fosse est bien remplie.

Mishka n’est autre que le frère d'Heather Nova. Il assure le supporting act. Il est seul, armé de sa gratte acoustique amplifiée, ainsi que d’un tambourin, qu’il agite de son pied gauche. Il a une belle voix et ne manque pas de créativité. Il va même oser une incursion dans le reggae. Parfois, il me fait penser à Garland Jeffreys. Un hic, la foule couvre son set d’un brouhaha irrespectueux. Quand on a envie de tailler une bavette, surtout à l’AB, deux bars s’y prêtent à merveille. Les mélomanes ont aussi le droit de pouvoir librement apprécier –ou pas– l’une ou l’autre découverte. Tout en manifestant du respect à un artiste, surtout quand il a du talent. C’est dit ! 

A 20h45, les lumières s'éteignent. Heather Nova monte sur l’estrade flanquée de deux musicos. En général, la jolie blonde chante en s’accompagnant à la semi-acoustique. Mais suivant les circonstances, elle se consacre également aux claviers, au piano, au banjo, au ukulélé ou encore au mélodica.  

Le drummer/percussionniste est assis sur un cajon. Il est barbu et chevelu ! Il se sert d’un tom basse, d’une caisse claire, de cymbales et d’une grosse caisse. Arnold, le troisième larron est préposé au violoncelle, à la guitare électrique et à la contrebasse. En outre, il participe aux backing vocaux.  

« Threehouse » ouvre le show. C'est un extrait de son dernier opus, « The Way It Feels. Pour « Girl On The Mountain », Arnold troque son violoncelle contre un clavier. Miss Nova en profite pour changer de gratte. Et empoigne celle de son frère Mishka, restée sur l’estrade. La voix d’Heather est claire, cristalline, mais également puissante. Le sens mélodique de ses chansons est unique en son genre. Authentiques, chargées de feeling, elles sont tour à tour empreintes de mélancolie ou évoquent les grandes plaines du Far West. A l’instar de « Lie Down In the Bed You'Ve Made », morceau au cours duquel Arnold utilise sa gratte électrique à la manière d'une pedal steel. Plus nerveux, « London Rain (Nothing Heals Me Like You Do) » est cependant davantage sculpté dans le rock. Heather aborde seule « The Archaeologist », une ballade folk consacrée à Pompéi, en mode guitare/voix. Arnold siège derrière les ivoires pour « Fool For You » et « Winterblue » (« Wonderlust »), tout en participant aux vocaux. Le set s’achève par « Sea Change »…

En rappel, elle interprète « Still Got Love » en compagnie de son frangin Mishka, également préposé à la gratte semi-acoustique. « Sugar » et « Heart and Shoulder » couronnant ce spectacle ma foi fort sympathique… et ponctué d’une (n)ovation bien méritée…

(Organisation : Live Nation)

METZ

Après 45’, la Metz était dite !

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C’est la deuxième fois que votre serviteur se rend chez les chtis, cette semaine. Depuis l’aménagement (?!?!?) du piétonnier à Bruxelles, il est plus facile de se rendre à Lille, quand on veut assister à un concert. Pourtant, à l’instar de l’Ancienne Belgique, l'Aéronef soutient 'Liveeurope', la première initiative paneuropéenne destinée à promouvoir les artistes émergents. 'Liveurope' est un label de qualité européen attribué aux salles de concerts dont les critères d’excellence et de diversité déterminent la politique artistique. Coordonné par l'AB, ce projet est destiné à stimuler les jeunes talents issus du Vieux Continent, tout en leur permettant de se produire devant un nouveau public. La soirée a été baptisée 'Chez Ti, Chez Mi' (NDR : je vous le disais qu’on était chez les chtis !) La salle est bien remplie pour accueillir Crows et Metz.

Des groupes répondant au nom de Crows, il doit y en avoir une brouette. Celui-ci est londonien. Et reconnaît pour influences majeures Queens Of The Stone Age et The Brian Jonestown Massacre. Ce quatuor réunit Steve Goddard, Jith Amara, Lawrence Rushworth et le chanteur James Coxde. Ce dernier se sert de deux microphones aux tonalités différentes. On dirait qu’il est en perpétuelle recherche d’équilibre. Il s’appuie sur ses pieds de micros comme s’il s’agissait de béquilles. Il est chaussé de godasses élimées. Elles sentent (?!?!) le vécu…

Dès le début, on en prend plein des oreilles. Les riffs de grattes sont lourds, distordus, hargneux, puissants. Excellent showman, James déborde de dynamisme. Il entre facilement en communication avec l’auditoire. Féroce, sa voix semble habitée. Les drums sont percutants. Le batteur fait même littéralement exploser ses cymbales. Et la basse vous remue les tripes. Elle est même le fil rouge du single « Crawling ». Les haut-parleurs crachent leurs décibels. Ils vous transpercent le corps avec un bonheur certain. Quoique forgée dans le métal, l’expression sonore demeure cependant mélodieuse. Une belle découverte !

Metz ne nous vient pas de Lorraine, mais du Canada. De Toronto, très exactement. Le line up implique le guitariste Alex Edkins, le batteur Hayden Menzies et le bassiste Chris Slorach. Le combo est hébergé chez Sub Pop. Pour rappel, c’est le premier label de Nirvana. Le trio compte deux albums à son actif : « I » et « II ». Ce dernier est paru en mai 2015. Ces deux elpees ne comptent qu’une trentaine de minutes. Et les sets ‘live’ dépassent rarement les trois-quarts d’heure.

Metz pratique un punk/rock burné, malsain, furieux, animal, tourmenté, instinctif dont les sonorités évoluent à la limite de la saturation. Et pourtant, même si des bouchons sont indispensables pour vous protéger les tympans, le volume ne dépassera jamais les 95db. Mais la musique libère une telle intensité, suscite une telle excitation, qu’on ne peut que vibrer. Et puis, l’ingé son semble maîtriser parfaitement son sujet, ne laissant jamais le concert sombrer dans la cacophonie, privilégiant un confort d'écoute idéal.

Le set s’ouvre par « Headache », l'intro du premier album. Hystérique, le chanteur/guitariste est déjà en nage dès le premier morceau. Sa voix est âpre et gutturale. Le drummer défonce frénétiquement les peaux de ses fûts, à la manière d'un Dave Grohl ; la basse de Chris (NDR : on dirait qu’il est monté sur ressorts) vrombit comme celle de Krist Novoselic. On se croirait revenu au début des 90’s. Le spectre de Nirvana plane même parfois. L’ampli ‘Orange’ d’Alex crache des riffs de gratte poisseux, dévastateurs. Les titres –de véritables brûlots– dépassent rarement les 3 minutes. Il n’y a aucun temps mort entre les morceaux. Bruts de décoffrage, bruitistes, il sont également susceptibles de tremper dans le garage ou la noise.

« Eraser » communique une véritable décharge de punk viscéral. « Acetate » nettoie vos neurones, à l’aide d’acide sulfurique. Brutal, spasmodique, mais minimaliste, « I.O.U » lorgne davantage vers Steve Albini. « Wasted » vous retourne les tripes. Et les cordes, tant de la basse que de la guitare sont volontairement désaccordées pour achever le concert (NDR : le spectateur ?) Ce « We blanket » ponctue ainsi ce carnage jouissif… Car si cette musique te vide la cervelle, elle te donne la banane. Pas de rappel. Littéralement sur le cul, la foule accuse le coup et semble médusée. Après 45’, la Metz était dite !  

Les Sex Pistols, Clash et consorts on baigné ma tendre jeunesse. Ma seconde jeunesse, je l’ai vécue à l’écoute de Pearl Jam, Nirvana, Alice In Chains et d’autres combos qui émargeaient au mouvement grunge. Lorsque trois ans plus tôt, j’ai découvert Metz, j’ai eu l’impression d’être à l’aube d’une troisième jeunesse. C’est d’ailleurs la cinquième fois que votre serviteur assiste à un de leurs shows. Et puis, il faut croire que le Canada sera la nouvelle terre promise des amoureux du larsen jubilatoire. Après le spectacle, deux chtis me confessaient avoir les tympans en compote, mais avoir passé un très bon moment. Ben, faut savoir que pour les rapports sexuels, il est indispensable de se protéger. Mais qu’il existe aussi des protections pour les tympans… Qu’on se le dise !

(Organisation : Aéronef)

!!!

L’Aéronef transformé en piste de danse…

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Inhabituel, le premier concert, ce soir, débute à 18h00 précises. Enfin, c’est un horaire courant, le dimanche, à l’Aéronef. La salle est en mode Club. C’est-à-dire qu’elle est divisée en deux parties et que le premier étage n’est pas accessible. Plus ou moins 300 spectateurs se sont déplacés pour assister au spectacle. Au programme !!!. Dites ‘Chk, Chk, Chk’. Fondé en 1995, le combo est responsable d’une musique qui mêle funk, disco, dance et électro. En outre, ses prestations ‘live’ sont particulièrement déjantées…

La première partie est assurée par Eric Dune. Producteur renommé et dénicheur de talent, il nous propose un dj set. Il est installé tout simplement sur un petit podium, coincé entre la scène où va se produire !!! et le bar. Plutôt distant, le personnage semble surtout absorbé par les vinyles qu’il ajuste sur ses platines ou réinsère dans leurs pochettes respectives. La musique proposée pendant ses 75 minutes de prestation est particulièrement éclectique et incite le public à danser. C'est le but non ?

!!! est un quintet californien (Sacramento) drivé par le chanteur/showman Nic Offer. Depuis sa naissance, le combo a connu plusieurs changements de line up ; et notamment en 2009, suite au décès accidentel de son batteur, Jerry Fuchs.

Le show commence par un nouveau titre, « Sick Ass Moon ». La chevelure bouclée, Nic est vêtu d’un short de couleur bleue. Et sur les planches, il est déjà intenable. Véritable contorsionniste, il exécute des mouvements incroyables, à l’aide de ses bras, comparables à des ciseaux. L’estrade a beau être étroite, il la parcourt de long en large, comme un joggeur. Ses déhanchements bien cadencés incitent à la danse. Il se dandine tellement que parfois, on a parfois l’impression qu’il est rivé derrière un 'go go dancer'. Et focalise tous les regards. Il invite la foule à danser, et plonge régulièrement dans la fosse. Singulière, sa voix est légèrement androgyne. Et c’est rapidement le boxon au sein des premiers rangs. Car la musique est festive et jouissive. Certains la taxent d’afrobeat/disco ; d’autres de punk/funk. Qu’importe ! L’essentiel est l’ambiance qui règne dans la salle. Et elle est endiablée ! Parmi les influences majeures du combo, je parierai sur Blondie, Tom Tom Club, LCD Soundsystem, Nile Rodgers, Mickael Jackson et Mick Jagger. Il doit y en avoir d’autres, mais je vous laisse le soin de les détecter…

La set list recèle quelques nouveaux titres, au cours desquels la voix est vocodée. Dont le single « Freedom '15 », qui va littéralement mettre le feu. Après « One Boy One Girl », « Slyd » clôt le show.  

Lors du rappel !!! s’attaque à « Kik Free ». Un brûlot qui va transformer l’Aéronef en piste de danse. Dans l’auditoire, votre serviteur a remarqué la présence de jeunes têtes blondes ; et ils ont l’air de bien s’éclater. En famille, la musique c'est tellement mieux…

(Organisation : Aéronef)

High Tone

Le VK hausse le ton!

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C'est en compagnie de High Tone, groupe de référence dans l’univers de la vague electro-dub française que Bruxelles avait rendez-vous ce samedi. Une vague née au début des années 2000, alors que la scène dub était alors principalement sous hégémonie anglaise ; mais c'était sans compter sur la créativité, l'ouverture et le métissage sonore de formations d'outre-Quiévrain telles que Brain Damage, les excellents Kaly Live Dub et bien évidemment High Tone…

Votre serviteur a débarqué pendant le set de Wonky Clock ; il n’a donc pu assister à celui de  Nö-Mad, qui assurait la toute première partie.

Wonky Clock est un duo qui réunit un ‘machiniste / scratcheur’ (virtuel?) et une charmante flûtiste. Ils ont revêtus leurs habits de soirée (NDR : comprenez robe et smoking). Leur objectif demeure assez simple : coller à des morceaux de musique classique, des arrangements modernes et electro à tendance ‘dubisante’.

Si le principe est assez ludique et inattendu, le résultat n'en est pas pour autant passionnant et laisse un peu dubitatif. En effet l'exercice de style auquel ils se livrent conviendrait probablement à merveille aux animations des Jeunesses Musicales afin de faire découvrir, de manière originale, les oeuvres de Schubert, Tchaïkovski et leurs pairs aux jeunes oreilles. Mais de là à animer le dancefloor de clubs enfumés... Pourtant quelques dizaines de spectateurs semblent apprécier et se lassent moins vite que le reste de l’auditoire. Perso, je ne suis pas mécontent quand la paire annonce son dernier morceau.

Les Lyonnais commencent ensuite à s'installer. On remarque la présence d’une batterie, basse et guitare, mais également de nombreuses machines. Mais pas d'ordi visible pour ce véritable groupe de dub live. Pour ceux qui préfèrent les triturations de boutons propices aux gestes amplement exagérés, les mains en l'air, faudra repasser!

On comprend assez vite qu'ils sont attendus. Et pour cause, certains fans commencent déjà à se positionner dans la salle ; et finalement je décide d'en faire autant, histoire d'en profiter à fond. Mais après 2 ou 3 morceaux cette tactique s'avère assez peu efficace, le gros des troupes rappliquant dare-dare pour se masser dans la chaleur qui commence à monter (aussi bien au sens propre que figuré). Rapidement, l'ambiance devient tropicale et les corps se serrent, je choisis alors de battre en retraite, histoire de bénéficier de davantage de liberté de mouvement et d'un peu d'oxygène.

Le groupe tient son public et ne le lâche plus, revisitant son répertoire à l’aide de vieux classiques tels "The Orientalist" –qui figurait sur "Bass Temperature"– ou encore les imparables "Freakency" et "Driving Fast", issus de ce que je considère comme son meilleur LP, "Underground Wobble". Dire que les basses sont rondes et puissantes serait un euphémisme. Le son est très bon sans être assourdissant (NDR : petit détail amusant pour ceux qui aiment les chiffres, un ordi communiquait le niveau de db à la régie ; et ce soir il s’élevait à 102.9 de moyenne).

Et dans ces conditions tout invite à la transe. L'ambiance monte d'ailleurs encore d'un cran quand High Tone entame l'hymne "Rub A Dub Anthem" reboosté dans une version du plus bel effet! Le "Dirty Urban Beat" fait mouche lui aussi grâce à sa rythmique lourde aux accents post-industriels. Ce qui me dérange un peu, c'est quand cet aspect musical est exagérément mis en avant au détriment de celui envoûtant, que j’apprécie davantage. On a alors l'impression d'être au milieu d'une free party dans un hangar désaffecté plutôt qu'à une soirée electro-dub ; ce qui plaît bien sûr à la frange la plus jeune du public mais laisse les vrais dub addicts un peu perplexes.

Hormis ce détail, ce très bon live s’est conclu par 1 ou 2 morceaux en rappel sous les applaudissements d'une foule ravie, mais qui en aurait souhaité encore un peu plus.

(Organisation : Hold Dub Party & VK concerts)

 

 

 

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