Ce 3 mai, l’AB proposait une soirée entièrement consacrée aux nouveaux oisillons de la Chill/Dream Wave et du glitch hop. En tête de gondole, XXYYXX, jeune prodige du genre qui, à 17 ans, est déjà responsable de pas moins de deux LPs, dont un éponyme fort efficace publié l’an dernier. Pour l’accompagner, l’Ancienne Belgique a convié Dream Koala, Blackbird Blackbird, Giraffage et Slow Magic. Une quintuple affiche sold-out de ‘Bedroom producers’ pour un public jeune. Très jeune.
A mon arrivée à l’ABClub, grosse surprise, et pas des moindres. Charlei Yin, alias Giraffage, et son binôme sont penchés sur leurs platines dans une ambiance très salon de thé. La lumière est toujours allumée. A la vue du public, dont la moyenne d’âge ne dépasse que difficilement les 25 ans, un sentiment égal à celui de mon homologue Adrien Fassotte, pendant le concert de Disclosure (Cfr review du 27/03), m’envahit. Me sent vieux d’un coup, là… Les petits groupes tapent la discute comme on prend un verre aux apéros urbains ; et le DJ, dont personne n’a rien à cirer, est relégué à l’arrière-plan. Bref, Giraffage ne joue pour (presque) personne. Son nouvel LP, « Needs », d’assez bonne facture, n’a pas spécialement enthousiasmé un parterre plus que distrait.
Pas très chaud pour le salon de thé, j’effectue mon retour vers 22h pour la fin du set de Slow Magic, à priori solide. Le public à l’air réveillé. Faut dire que l’alcool a manifestement coulé à flots. Une vingtaine de minutes plus tard, Mikey Maramag, plus connu sous le pseudo de Blackbird Blackbird, déboule devant ses manettes. Le producteur prolifique présentait « Boracay Planet », un sympathique Ep de Folktronica, emmené par le lumineux « All » et son obsédante ligne de guitare. Après cette parfaite mise en bouche, l’homme, qui ose le chant, enchaîne quelques titres électro tapageurs parfaitement emboîtés à sa discographie downtempo élégante, à la Washed Out.
45 minutes et le tour est joué. Le San Franciscain laisse sa place à son homologue originaire d’Orlando, XXYYXX. Accompagné à son tour d’un binôme, l’ado délivre devant des projections psyché, un set yo-yo, faisant ponctuellement monter la pression sans jamais vraiment atteindre de climax. Un set qui s’apprécie parfaitement quand on a un coup dans le nez ou dans d’autres conditions, style festival. A l’arrière, la salle se vide de plus en plus. C’est qu’il est bientôt minuit là-dedans... XXYYXX ne livre rien de bien palpitant et je finis par suivre le chemin de la sortie, plutôt déçu d’une soirée dont la prestation captivante de Blackbird Blackbird constituait le seul véritable intérêt.
(Organisation : Ancienne Belgique)