Il y a déjà quelques années qu’on n’entend plus guère parler de Wolf Parade. Faut dire que depuis la pause que s’est réservée le band Canadien, en 2011, les deux chanteurs, Dan Boeckner et Spencer Krug ont développé ou participé à des projets parallèles. Le premier a notamment milité chez Divine Fits et Operators, alors que le second s’est essentiellement focalisé sur son aventure en solitaire, baptisée Moonface. Ce n’est qu’en 2016, que le groupe a repris le collier, publiant alors un Ep. Et dans la foulée, il a enregistré un excellent nouvel elpee, intitulé « Cry, cry, cry » Il se produisait au Botanique, dans le cadre de l’édition 2017 de l’Autumn Falls 2017. Il était donc intéressant de voir et surtout d’écouter la transposition en live de ce dernier opus…
Après une première partie assurée par le groupe torontois, FRIGS, les membres de Wolf Parade débarquent sur les planches. Le public qui a rejoint l’Orangerie, est plutôt clairsemé. Armé de sa gratte, Dan Boeckner se plante à gauche, et siégeant derrière son piano, Spencer Krug, a opté pour le côté droit. Le chanteur s’installe au milieu. Pas un inconnu, puisqu’il s’agit de l’ex-chanteur de Hot Hot Heat, Dante DeCaro. Après avoir participé aux sessions d’enregistrement pour plusieurs albums, il a rejoint définitivement le line up. En arrière plan, Arlen Thompson campe derrière ses fûts. Sous les applaudissements, le groupe entame le set par le single issu du dernier opus, « Lazarus Online ». Krug se concentre sur ses ivoires, tout en chantant de sa voix si caractéristique ce morceau qu’il a composé dans son style lyrique. Et les autres instrumentistes, lui emboîtent aussitôt le pas. Boeckner reprend ensuite le flambeau. Echafaudées sur les lignes de gratte, ses compositions adoptent un profil davantage punk et direct. A l’instar du dernier LP, que la formation va reprendre quasiment dans son intégralité, les deux leaders prennent la direction des événements, à tour de rôle. Malheureusement, malgré le talent des musicos et des titres, il faut bien reconnaître que les deux artistes ne parviennent pas à entrer en osmose. Y compris sur le répertoire précédent. Ainsi, la magie ne parvient pas à opérer pour les, pourtant superbes, « You are a runner and I am my fathers son » et « Modern World ». Wolf Parade est confronté à un problème de luxe : il a deux chefs de meute, et aussi talentueux soient-ils, il ne sont pas complémentaires, en ‘live’. De quoi susciter une déception bien légitime, quand on connaît le potentiel du combo. Le concert aurait pu ou dû être exceptionnel, il n’a été que satisfaisant…
(Organisation : Botanique)