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Bien loin de la guerre civile qui ronge la Syrie, depuis trop longtemps… Spécial

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La dernière fois qu’Omar Souleyman s’était produit en Belgique, c’était en 2015, au sein d’une ABBox bondée. Le phénomène syrien est de retour, mais à l’Orangerie du Botanique, et le concert et soldout depuis quelques mois. Omar est né en 1966, à Tel Amir, un village situé dans le nord-ouest de la Syrie. Un vrai phénomène musical à lui seul. Depuis le début de la guerre civile, il s’est installé en Turquie. Il a publié son quatrième album studio « To Syria, With Love », en juin 2017, un opus auquel ont contribué Four Tet, Gilles Peterson et Modeselektor. Tout en se concentrant sur des sonorités très orientées techno aux claviers, il y rend hommage à sa terre natale.

Le supporting act est assuré par Dj Gan Gah. Désormais établi à Bruxelles, ce jeune producteur a été biberonné aux rythmiques traditionnelles gnawas et berbères depuis sa plus tendre enfance, dans les faubourgs d’Agadir. Musicien accompli, il sévit depuis plusieurs années comme beatmaker sous d’autres pseudonymes. Proposant un astucieux mélange entre Club Music et musiques traditionnelles d’Afrique du Nord, son premier Ep, « Souktronics », constitue une déclaration d’amour à ses racines marocaines et à la musique électronique contemporaine.

Vêtu d’une djellaba de couleur noire, il monte sur l’estrade, ouvre son PC et commence à triturer les boutons de ses machines. Il faut bien 15 minutes avant de s’imprégner de cette expression sonore aux accents orientaux, fruit de la rencontre entre techno et électro. Mais il est particulièrement doué, et parvient à inciter la foule à sauter, applaudir et danser pendant une bonne heure, grâce à ses beats ensorcelants. Pourtant, il n’y a pas d’interaction entre l’artiste et la foule. Et il n’émet aucun commentaire. Ce qui ne va pas empêcher l’auditoire de lui réserver une belle ovation, à l’issue de sa prestation…

Les innombrables traditions musicales de l’Irak reflètent, dans la musique d’Omar, le melting-pot culturel d'un pays où cohabitent irakiens, turcs et kurdes en grand nombre. Les hymnes populaires sont traduits en frénésie techno-pop festive (le ‘dabkeh’, un style folklorique, mais proposé dans une version moderne) ou en chansons plus solennelles et contemplatives (l'ataba, une forme traditionnelle de poésie populaire, équivalent de la soul). Souleyman chante en ‘mawal’ sur des poèmes signés par son complice de longue date Mahmoud Harbi. Les soli arabisants de synthés opérés par Rizan Said (NDR : un musico d’origine turque) se mêlent à l'oud, au saz, aux percussions et aux youyous, pour un résultat tout à fait déconcertant…

Sut le podium Omar est uniquement accompagné de Rizan. Deux synthés sont plantés au milieu du podium et légèrement en retrait. Toutes les sonorités, même celles de l’oud, du bendi (clarinette arabe) et de tambourin ont été synthétisées. A 21h05, Rizan, Said s’installe derrière ses machines et aligne deux instrumentaux. De quoi faire démarrer la Dabka en mode électro. Mais tous les yeux et les smartphones sont rivés sur la gauche de la scène. Et pour cause, le public très multiculturel attend le roi de la musique syrienne. Keffieh rouge vissé sur le crâne, vêtu d’un dishdasha, moustache rutilante et lunettes noires scellées sur nez, Omar Souleyman déboule sur les planches. Il est chaudement applaudi par un public acquis à ce type de musique traditionnelle du Proche-Orient, mise à la sauce électro. Il tient son micro à la main et déambule de gauche à droite en incitant l’auditoire, à l’aide de gestes, à applaudir et à danser. Un jeu de scène résumé à sa plus simple expression. Plusieurs spectateurs tentent de grimper sur l’estrade. Mais le service de sécurité les en empêche. Dommage, à l’AB, Omar avait apprécié ces débordements bon enfant…

Tous les classiques vont défiler, depuis « Warni Warni » à « Bahdeni Nami », en passant par « Salamat Galbi Bidek », « Wenu Wenu » et « Leh Jani », des morceaux au cours desquels les 'yalla' (Trad : ‘allez !’) vont fuser aux quatre coins de la salle. Sans oublier le single qui a précédé le dernier LP, « Ya Bnayya », une compo qui nous transporte au cœur des déserts syriens. Il n’y manque que le sable brûlant et les tambourins arabes, ici samplés par les machines de Rizan.

D’une durée de 50’, le set était particulièrement propice à la danse. Votre serviteur a découvert une Syrie chaleureuse, souriante, dansante, aimant la joie de vivre. Qui sait faire la fête à la musique et aux humains bien loin de la guerre civile qui la ronge depuis trop longtemps…

(Organisation : Botanique)

Informations supplémentaires

  • Band Name: Omar Souleyman
  • Date: 2018-01-27
  • Concert Place: Botanique (Orangerie)
  • Concert City: Bruxelles
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