OK Panda s’intéresse à la psychiatrie…

Après avoir publié un premier Ep intitulé "Perspectives", fin 2022, qui lui avait permis de fouler des salles comme le Cirque Royal, le Bota ou encore le Belvédère, le quintet bruxellois Ok Panda a sorti son second, "Chasing home", ce 20 février 2024. Dès la…

logo_musiczine

Langues

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Vive La Fête - 11/04/2024
Enter Shikari - Ancienne ...

Une ambiance digne d’un stade de foot, en Angleterre… Spécial

Écrit par - -

La St-Patrick, c’est seulement dans quatre mois ; et pourtant on va déjà assister, à une belle fête irlandaise, ce soir. Et pour cause, trois formations issues de l’île verte vont se produire à l’Orangerie du Botanique. Ne vous y méprenez cependant toutefois pas, la musique proposée ne sera pas celtique, mais naviguera à mi-chemin entre (post-)punk et noisy. Et si le public tape du pied c’est parce qu’il escompte bientôt pogoter plutôt que d’envisager esquisser une danse traditionnelle.  

The Claque ouvre le bal à 20 heures pile. Il s’agit du combo le plus jeune du lot. Il a entamé son parcours en mars 2019, publié depuis le single single « Hush » et accordé quelques concerts. Le line up réunit une chanteuse au physique avantageux (NDR : pensez à Kim Gordon lorsqu’elle était jeune) et à la voix captivante. En l’occurrence Kate Brady. C’est également la frontwoman. La bassiste semble avoir été empruntée à Warpaint, alors que les deux gratteurs, dont Alan Duggan (NDR : qui a milité chez Girl Band), ont adopté une attitude très shoegazer. Ce sont d’ailleurs eux qui brisent la simplicité et la répétitivité des refrains, des refrains dispensés dans l’esprit d’un Stereolab, à travers leurs déferlantes de riffs. Encore clairsemé à cette heure, l’auditoire applaudit poliment. Manifestement, il y a du potentiel chez The Claque, mais il doit encore acquérir de la maturité, notamment dans la structure des morceaux et les accords un peu trop récurrents des compos, s’il veut finir par briller sur la scène indie rock…  

Fontaines D.C. était passé presque inaperçu aux Nuits du Bota 2018 au même endroit. Il ouvrait alors les hostilités pour deux autres poids lourds : Idles et Metz. Et puis surtout, il n’avait pas encore publié son LP « Dogrel », paru en avril 2019. Un disque unanimement salué par la critique (NDLR : il figurera certainement dans les sommets du top 20 de votre serviteur ; voir aussi la chronique ici).

Après avoir gravé un tel album et participé à de nombreux festivals, il s’est donc forgé une notoriété certaine. Conséquence, la salle est comble ce soir. Le set s’ouvre par « A hero’s death ». Le leader, Grian Chatten, se secoue et gesticule tel un épileptique, à la manière de Ian Curtis. Son physique évoque d’ailleurs feu le leader de Joy Division. Si « Television screens » constitue un des moments fort du set, « Roy’s tune » accorde un peu de répit à la fosse, un morceau qui aurait pu figurer au répertoire d’Adorable (NDR : qui a d’ailleurs opéré son comeback cette année) ; le timbre vocal nasillard de Grian accentuant cette impression. Mais le show va véritablement décoller à partir de « Too real ». Les verres de bière commencent à voltiger, les pogos se déclenchent massivement et ne s’arrêteront plus avant la fin du spectacle. Il faut dire que de nombreux aficionados issus d’Outre-Manche se sont glissé dans l’auditoire habituel du Bota. « Liberty belle », « Boys in the better land » et en final « Big » nous plongent dans une ambiance digne d’un stade de foot, en Angleterre, au cours duquel un but est marqué toutes les 3 minutes.

Après avoir vécu une telle secousse, Girl Band est attendu de pied ferme. Une formation qui pourrait presque faire figure de vétéran auprès des deux jeunes groupes programmés avant lui. Il faut remonter à 2015 pour retrouver trace de son premier elpee, « Holding hands with Jamie », paru chez Rough Trade. Une année au cours de laquelle il avait opéré un passage très remarqué à la Rotonde du Botanique. Quatre longues années se sont donc écoulées avant la sortie du nouvel opus, « The talkies », une œuvre un rien plus sombre que le précédent. Mais ce set va littéralement s’apparenter à un combat de boxe. Après un premier round d’observation, on s’inquiète quelque peu en observant le leader, Dara Kiely, qui a pris autant de poids. Sa barbe est négligée et il regarde dans le vide, conséquence, sans doute, de ses récents séjours en soins psychiatriques. Son attitude sur les planches intrigue. Il exécute continuellement un petit mouvement du bras. Tout au long de « Pears For Lunch », le band maîtrise la situation. A partir de « Lawman » (NDR : c’est le single !), quelques timides ‘headbangings’ se produisent. Mais en général, l’auditoire demeure encore plus ou moins paisible tout au long des plages du dernier long playing, dont « Shoulderblades » transcendé en ‘live’ par des guitares ravageuses. Et c’est lors de la deuxième moitié du round qu’on va se prendre des hypercuts en pleine face. La reprise du « Why They Hide Their Bodies Under My Garage? » du groupe electro Blawan soulève un vent d’hystérie au sein des premiers rangs. Entre dance floor et arène de pogo hardcore, le public ne se tient plus.  A la fois sombre, mais intense, « Going Norway », ainsi que l’incontournable autre single, « Paul », mettent KO les derniers spectateurs qui étaient encore sur la défensive…

Et après ces excellents concerts, quel plaisir de retrouver le musicos de ces trois groupes, souriants et décontractés, au stand merchandising. Une soirée rock’n’roll comme on en souhaiterait davantage…

(Organisation : Botanique)

Informations supplémentaires

  • Band Name: Fontaines D.C.
  • Date: 2019-11-06
  • Concert Place: Botanique (Orangerie)
  • Concert City: Bruxelles
  • Rating: 8
Lu 1427 fois