Jeudi 3 décembre, Axel Willner aka The Field venait présenter son second et dernier opus, « Yesterday And Today ». En concoctant l’excellent « From Here We Go Sublime » (NDR : son premier elpee, paru en 2007), le Suédois était parvenu à s’enfoncer au cœur d’une nouvelle sphère techno deep particulièrement étonnante. Un univers sonore minimaliste et cérébral très apprécié par le label allemand Kompakt (NDR : chez qui milite également Gui Boratto). Entre krautrock, ambient et electronica, The Field nous promettait donc, au sein de l’Orangerie du Botanique, une soirée électro haute en couleurs…
Première surprise, avant que le concert ne débute, on remarque la présence d’une batterie, d’une basse et d’une guitare. Et dès que le show commence, des projections hallucinantes sont projetées en boucle, en toile de fond. Paysages et objets y fusionnent pour créer de nouvelles formes. Rien que cette féerie est un spectacle à lui seul. On est presque est hypnotisés par cette vision. Et la plupart des spectateurs semblent manifestement tomber sous ce charme… car côté musique, on reste sur sa faim. Sur les planches, les musiciens semblent avant tout préoccupés par leur instrumentation voire leur partition. Un effort de concentration néanmoins guère concluant, puisque si on entend bien l’énorme sonorité produite par la basse du Suédois, c’est au détriment des autres instruments. Voire même de la musique. Quant au public, les membres du groupe s’en soucient comme de leur première culotte. A un tel point que la prestation auditive commence franchement à devenir lassante. Malgré un set d’une heure vingt, au cours duquel le tracklisting va privilégier les morceaux issus du premier opus, The Field se retire, laissant la poignée de spectateurs présents ce soir, quitter la salle, en emportant un sentiment d’amère déception. Heureusement, il y avait quand même un spectacle pour les yeux, mais pas pour les oreilles…
(Organisation : Botanique)