Lylac rencontre les esprits de la nature…

Telle une allégorie d’un paradis perdu, le nouveau single de Lylac, “The spirits of the wild”, évoque son fantasme ‘Eastwoodien’ des grands espaces sauvages et inexplorés. Fleuretant avec l’idée de la recherche du mythe ultime cher aux artistes californiens…

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Un Pycholove pour soigner Hoboken Division…

Issu de Nancy, Hoboken publiera son troisième long playing, « Psycholove », ce 14 février 2024. Cette formation est parvenue à teinté son garage/blues/rock râpeux, glacial, furieux et authentique de psychédélisme. En attendant, cette sortie, le groupe a…

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Enter Shikari - Ancienne ...
Vive La Fête - 11/04/2024
Didier Deroissart

Didier Deroissart

Sous un soleil printanier, c’est le grand retour de votre serviteur, après 4 mois d’absence, à l’AB. En débarquant vers 18h30, une longue file s’étire depuis l’entrée jusqu’à la moitié de la Rue des Pierres. Ce soir, la fée clochette est venue défendre son troisième elpee, « Brave Enough », sorti l’année dernière. Elle s’était déjà produite au même endroit, en 2014. Pas de supporting act. Le début des hostilités est prévu à 20h30. Et la performance durera 120 minutes. Le spectacle est sold out. Faut dire que Lindsey Stirling recense plus de 8 millions d’abonnés sur Youtube dont les vidéos comptabilisent plus de 1,3 milliard de vues... 
Non seulement la Californienne est compositrice, violoniste hors pair (NFR : elle est capable de jongler avec ses cordes comme une équilibriste), mais c’est aussi une danseuse étoile et une chorégraphe exigeante. En outre, et c’est nouveau, elle chante et interagit avec son public, pour le tenir en haleine, d’un bout à l’autre de son show.
Véritable touche-à-tout, Lindsey a bâti sa réputation en créant des spectacles théâtraux uniques tout en tirant parti d’un style musical original, mêlant folk, pop et dubstep. En ‘live’, danseurs, projections vidéo et lumières alimentent cette mise en scène. Quatre danseuses et deux musiciens vont encadrer Lindsey, dont les tenues sont à la fois colorées et surprenantes, et qu’elle remplace à la vitesse éclair, histoire de ne pas briser la spirale dynamique de son spectacle…   

Une estrade plutôt imposante coupe le décor en deux parties. Le drummer s’est planté à droite et le préposé aux synthétiseurs et machines, à l’extrême gauche. Central et surélevé, ce podium va permettre de suivre plus aisément l’évolution de Lindsey et de ses danseuses. Ce qui ne va pas les empêcher de déambuler en front de scène. Des vidéos sont projetées sur les parois de ces structures.

Un déluge de lumières et des effets spéciaux en 3D inondent « Beyond The Veil », le morceau d’ouverture. Lindsey a enfilé un short de couleur noire retenu pas des bretelles multicolores. Elle fait face à l’écran. Elle revient toujours au premier plan, armée de son violon. Dont les sonorités sont électrifiées. Elle est partout à la fois. Ses quatre danseuses miment des gestes, l’une derrière l’autre, un peu à la manière Jackson Five.

Lzzy Hale, la chanteuse de Halestorm, apparaît sur l’écran en hologramme et accompagne Lindsey au chant, tout au long de « Shatter Me », le titre éponyme du second opus. Elle danse pendant « Elements ». Le pas est précis et étudié. Ses partenaires l’accompagnent. Les sonorités du violon sont stridulantes. Les percus et les machines crachent leur dubstep. Et le tout sous le feu d’un light show aveuglant.

Des roadies amènent un piano et des percus miniatures. Miniature comme le violon de Lindsey, vêtue maintenant d’une robe bleue. Accoutrés d’un peignoir de bain de couleur blanche, les musicos sont accroupis et préparent une veillée acoustique. Le trio accorde les instruments, avant que la situation ne dérape dans un délire… humoristique. Flanquée de son minuscule violon, Lindsey nous plonge dans les jeux vidéo : « Legend Of Zelda » et « Lord Of The Rings », deux morceaux surprenants, mais superbes. Après « Harry Potter », les musiciens se consacrent, l’un à la gratte semi-acoustique, et l’autre au cajon, sur « Something Wild ». « Gavi’s Song » rend hommage au père de Mrs Sterling. Elle nous invite à partager ses émotions, ses joies et ses peines.

Lindsey a repris son instrument classique pour « Those Days ». Des images de cieux perturbés défilent sur les écrans. Un autre hologramme se manifeste. Il s’agit d’un homme, dont la voix est atmosphérique.

« Crystallize », c’est le hit qui a permis à Lindsey de passer de l’anonymat à la célébrité. Un grand moment d’émotion et d’intensité, au cours duquel le public, chauffé à blanc, réagit au ¼ de tour.

Avant d’attaquer « The Arena », elle a de nouveau enfilé son short à bretelles. Des images de villes américaines sont diffusées sur les écrans. Idéal pour proposer « Star align », un morceau de country/western/americana endiablé. Et également de quoi faire monter la température, encore de quelques degrés. Un peu de magie vient clore le set. L’artiste est découpée en plusieurs fragments et réapparaît dans une cage en verre. Le spectre de Tim Burton vient de planer. Mais aussi de Houdini… 

En rappel, on aura droit à un mix entre « Roundtable Rival » et « Don’t Let This Feeling Fade ». Caractérisé d’abord par un duel entre cordes. Le bidouilleur s’est emparé d’une gratte électrique et affronte le violon de Lindsay Stirling, de nouveau en short, mais dont le t-shirt est étoilé. Dépassant les 10 minutes et dansant, le titre vire alors à un cocktail de country, de dubstep et d’électro ; et la fin de parcours va même nous entraîner dans le ‘french cancan’. Ainsi se termine une soirée lumineuse animée par une fée clochette transpirant de bonheur et de bonne humeur. Faut dire qu’elle n’a pas ménagé sa sueur pour conquérir son public...

(Organisation : Greenhouse Talent)

lundi, 20 février 2017 18:05

Backstabbers

The Butcher's Rodéo (TBR), c'est le projet de Vincent, le chanteur d'Aqme. Il s’agit de la dernière recrue du label de Pantin, AT(h)OME, et elle est particulièrement hobocore (NDR : hobo se traduit par clochard).

Avant d’enregistrer « Backstabbers » qui raconte, vous l'aurez deviné, les péripéties vécues par un pirate, le combo avait publié deux Eps. Tout d’abord en 2010, « Like A Hobo On A Bison ». Puis en 2013, « Ghosts In The Weirdest Place ».

« Setting Sails » : les embruns maritimes vous caressent les tympans délicats. Le galion trois mâts vogue vers des îles paradisiaques. Une intro de 30 secondes, avant que l’embarcation ne croise un vaisseau de corsaires. Et c’est l’enfer. Presque la « Little death ». Les canons font feu de partout. Et des morceaux de metal vous explosent à la figure.

Nonobstant la voix claire et chargée d’émotion de Vincent, « Connundrum » est résolument moderne, mais toujours aussi violent. 

Une déferlante de riffs en béton déferle tout au long de l’enlevé « Nelson's Folly ». Fin hurleur, Vincent étale toute la palette de ses vocaux. 

Des riffs qui se révèlent complexes et versatiles sur « Redemption Cay », une plage hargneuse, mais à la mélodie accrocheuse.

Fruit d’un cocktail de métalcore et de punk, « Hms Hope » s’ouvre sur un mid tempo paisible, avant que la voix du capitaine libère toute sa puissance. 

« The Journey », c’est un bref retour au calme avant la tempête… et elle sera particulièrement tourmentée.

« The Legacy » se distingue par les interventions vocales viscérales, furieuses mais toujours mélodieuses de Vincent. 

Et il va la pousser dans ses derniers retranchements sur « In The Shallows ». Enrobée dans le métalcore, c’est assurément une des perles de culture de l'opus. Et « Good Fucking Luck » en est une autre.

Caractérisé par ses riffs huileux, le contagieux « The Devil Of The Wind » souffle un grain blanc démoniaque… 

« Losing Heart » donne le coup de grâce.

Coiffez votre tricorne est suivez les aventures de ces flibustiers jusqu’au bout du monde… 

Ce vendredi 25 novembre, le Zik Zak accueille Bertrand Lani & The Mudbugs, le Clara’s Band (NDR : une surprise, puisque cette formation n’était pas prévue dans la programmation) et clôture, Thomas Frank Hopper. Compte-rendu d’une soirée qui s’annonce particulièrement éclectique. 

Clara Cromie et son backing group (un bassiste et un préposé au cajon) ouvrent donc la soirée. Elle chante et joue de la harpe (NDR étonnant quand on sait que c’est une rugbywoman). La set list est exclusivement constituée de reprises. Mais l’artiste parvient à se réapproprier totalement les morceaux. Auxquels, elle donne une nouvelle dimension. A l’instar du « Stolen Dance » de Milky Chance, titre qui ouvre le show. Et la cover est encore mieux torchée que l'originale. Les sonorités dispensées par le cajon se libèrent. Le bassiste s’efface. Il s’accroupit même. A contrario de Clara dont la voix prend définitivement son envol. Le Clara’s Band attaque le « Young Soul » de Broken Back. Le troisième larron a alors troqué son cajon contre une gratte semi-acoustique ; et les cordes vous caressent alors littéralement les tympans. Il n’y manque sans doute qu’un peu de percus ; néanmoins, la nouvelle mouture du morceau tient parfaitement la route…

Tout en accordant son instrument, Clara racle profondément ses cordes. Ce qui déclenche un fou rire dans l’auditoire. Tout au long d’« I'm Yours », le public frappe dans les mains afin d’accompagner le refrain. Il faudra cependant attendre le « Counting Stars » de One Republic, pour voir la foule commencer à remuer le popotin. Mrs Cromie s’autorise également un exercice de style à la guitare semi-acoustique. Et manifestement elle s’y révèle aussi douée. Parfois elle me fait penser à la Montréalaise M'Michèle, même si cette dernière est uniquement soutenue par un bidouilleur. Sa prestation s’achève par le « Sweet Dreams » d'Eurythmics. En extrapolant, j’imagine une jam entre ces deux harpistes et la fée clochette Lindsey Stirling, au violon. Là, ce serait vraiment le pied !

Bertrand Lani, c’est le plus jeune frète de Fred. Oui, oui, le leader des Healers. Il a donc monté son propre groupe, qu’il a baptisé les Mudbugs (Trad : écrevisses). Sa musique est cependant davantage inspirée par l’americana, même si elle recèle des traces de folk, de rock, de country de jazz et de blues. Pas étonnant vu le cv de son frangin. Et les racines musicales de la famille. Il avait d’ailleurs participé à l’aventure des Healers et de Superslinger, auprès de son aîné. Mais il a finalement décidé de voler de ses propres ailes. Après avoir publié un premier elpee acoustique en 2012 (« It Get's Bluer In A While »), en compagnie de son frérot, il a gravé son premier opus solo, en avril dernier. Un disque qui s’intitule « Small Bowl ». Et c’est ce long playing qu’il est venu défendre, flanqué de ses crustacés…

Barbu, atteint d’une calvitie naissante, Bertrand est chaussé de lunettes fumées. Mais à travers, on peut discerner un regard plus que sympathique. Son backing group implique un bassiste, un saxophoniste, un drummer et un préposé aux synthés. « Lazy Brains », plage qui ouvre le nouvel opus, est dominé par les claviers et le saxophone, mais cette compo est surtout magnifiée par la voix de Bertrand, qui colle parfaitement au style americana. La version studio d’« I'm Not A Cheater » se distingue par la présence d’une basse. Celle proposée ce soir est dynamisée par la contrebasse. « King Of Soul » est un morceau signé Ray Charles. Et empreinte de tendresse, la cover est superbe. Saxophone et Hammond se taillent la part du lion, tout au long de « My Disease ». Tout comme sur « Following Day », même si c’est la gratte semi-acoustique qui nous incite à parcourir, dans son imaginaire, les grandes plaines de l’Ouest. « 100 Days » est une compo plus paisible. Nouvelle chanson, « Tout l’amour » est interprétée ans la langue de Voltaire. En fait, il s’agit d’une compo signée Dario Moreno. Surprenant ! Et le set de s’achever par « Devil In Me » et « It Get's Bluer In A While », deux titres issus du premier LP. Un chouette concert ! Dommage que Bertrand et ses Mudbugs soient aussi rares sur les planches…

Thomas Frank Hopper clôt la soirée. Il a assuré le supporting act lors de la dernière tournée de Typh Barrow. De son véritable nom Thomas Verbruggen, il est né à Bruges. Il a pas mal roulé sa bosse sur le continent africain. A cause de la profession de son paternel, dont la famille devait changer régulièrement de port d’attache. Typh est également le chanteur de Cheeky Jack, une formation dont le seul elpee paru à ce jour, remonte à décembre 2014. Thomas a gravé un Ep intitulé « No Man's Land », en mars 2015. Et son premier opus devrait sortir en 2016. Baptisé « Searching Lights », il a reçu le concours de Marc Gilson et Olivier Peeters, à la mise en forme.

Sur l’estrade, il est épaulé par un guitariste, un bassiste, un batteur et un trompettiste. Thomas se concentre d’abord sur sa gratte semi-acoustique. Claire et précise, sa voix est particulièrement harmonieuse. Les refrains de ses chansons sont accrocheurs et parfois même contagieux. Mais le set deviendra bien plus intéressant, lorsqu’il va se consacrer à la lap steel, une guitare qui se joue assis, le manche sur les genoux. Ben Harper en est certainement un digne ambassadeur. Ses interventions sont lumineuses et captivantes. Au cours du set, il va nous réserver des extraits de son Ep ; et tout particulièrement « The King's Fall », « Ajinde » et « Yellow Horses ». Mais également de son futur LP. Dont on attend impatiemment la sortie…

(Organisation Zik Zak)

mardi, 20 décembre 2016 02:00

Une année bien remplie pour Trixie Whitley

C’est le dernier concert de votre serviteur pour l’exercice 2016. A l’affiche, Trixie Whitley. Et ce sera au Cirque Royal.

Trixie est une belgo américaine qui vit aujourd’hui à Brooklyn (N-Y). Son père n’était autre que le légendaire guitariste de blues, folk et soul, Chris. Il est décédé en 2005, après une longue et pénible maladie. Née en 1988, sa fille joue également de la six cordes et plutôt bien. En outre, elle possède une superbe voix, puissante également, profonde aussi, dont le timbre campe un hybride entre Tina Turner et à Beth Hart. C’est Daniel Lanois, comme il l’avait fait pour feu son paternel, qui a lancé sa carrière. Elle a publié son premier elpee, « Fourth Corner », en 2013, et son second, « Porta Bohemica », en février dernier. Un disque pour lequel elle a reçu le concours Gus Seyffert (Beck, The Black Keys) et Joey Waronker (Atoms For Peace), à la mise en forme.

La fosse est bien remplie, mais dans les gradins il reste quelques sièges de libre. Et au poulailler, il n’y a pas grand monde.

Né d'un père égyptien et d'une mère belge, Tamino, aka Amir Moharam Fouad, assure le supporting act. Limité à 30 minutes, le set proposé par cet Anversois baigne dans une forme de folk, sur lequel il pose sa voix particulièrement aigue. Pas trop ma tasse de thé…   

Après avoir enflammé les planches du Lotto Arena ainsi que des festivals Rock Werchter, Dranouter et Lokerse Feesten, Trixie clôt donc l’année 2016, à Bruxelles.

Sur l’estrade elle est soutenue par trois musicos new-yorkais. Soit le bassiste Chris Morissey, le claviériste Daniel Mintzeris et un drummer. Tout le monde est en ligne.

Les hauts parleurs crachent un bruit de fond assourdissant. Serait-ce celui d’un atterrissage d’avion ou d’une tempête ? C’est bien d’une tempête ! Le show s’ouvre alors par « Mystery ». On devine les silhouettes des artistes, dans le noir. Surtout lorsqu’une lumière blanche balaie furtivement l’estrade. Trixie est vêtue d’une longue robe noire fendue sur le côté. Des images de nuages torturés par ces perturbations météorologiques sont projetées en arrière-plan. Une bonne entrée en matière empreinte de mystère, mais propice à l’agitation. Et pourtant, le morceau est à la fois calme et introspectif.

La construction des chansons est simple (« A Thousand Thieves » « Irene », « Gradual Return »). Et puisent tantôt dans le blues, le r&b, la soul ou le rock. « Fourth Corner » est plus instinctif. La gratte est agressive et les claviers tapissent généreusement l’ensemble, alors que la ligne de basse se révèle irascible, vengeresse même. Trixie chante le plus souvent d’une voix autoritaire, parfois fragile voire vulnérable, mais toujours rocailleuse, sableuse même. Bien que plus contemporains et malgré les sonorités électro, « News Frontiers » et « Soft Spoken Words » lorgnent davantage vers le rock et le blues. A cause des cordes singulièrement offensives. Plus paisible, « Soft Spoken Words » est balisé par les ivoires. Bien soutenue par chœurs de ses musiciens, Trixie en profite pour monter dans les octaves. Dans le même registre, « Pieces » trempe dans la soul. Avant un dernier coup d’accélérateur, provoqué par « Oh, The Joy ». Après 60 bonnes minutes, la troupe vide les lieux.  

En rappel, Trixie Whitley et son trio vont nous réserver un nouveau titre ; en l’occurrence le bien rock « Surrender ». Moment choisi par Trixie pour élever, une nouvelle fois la voix. Et le spectacle de s’achever par « Eliza's Smile », un dernier extrait de « Porta Bohemica ».

(Organisation : Live Nation)

lundi, 12 décembre 2016 02:00

Bienvenue dans la fournaise…

Le plan de mobilité qui privilégie aujourd’hui le piétonnier, à Lille, ainsi que les mesures de sécurité appliquées depuis les attentats terroristes, rendent la circulation de plus en plus difficile dans et autour de la métropole. Et le prix des parkings souterrains a littéralement flambé. Aussi quand on cherche à garer son véhicule le long d’une artère, c’est du sport ! Et la multiplication des sens uniques n’est pas de nature à arranger les choses. Bref, il a fallu, à votre serviteur, une bonne demi-heure pour dénicher l’emplacement souhaité. Bonne nouvelle, il se libère à une dizaine de minutes de marche de l’Aéronef…

Il y a du peuple qui fait la file avant d’entrer dans la salle. De nombreux tatoués, barbus et/ou vêtus de vestes en cuir, se pressent aux portillons. Faut dire que ce soir, l’Aéronef accueille le digne héritier d’AC/DC : Airbourne. Et le concert est sold out.

Airbourne a été fondé à Victorian, une des nombreuses cités rurales australiennes, par les frères O'Keeffe, Joël (chant/guitare) et Ryan (batterie). Et s’il s’est fait connaître en ouvrant pour les Stones, Mötley Crüe ou Motörhead, il s’est surtout forgé sa notoriété grâce aux nombreuses adaptations de ses compos destinées aux jeux vidéos en vogue (‘Guitar Hero’, ‘Need For Speed’, ‘Tony Hawk's Proving Ground’, ‘Medal Of Honor’, etc.)

A l’intérieur il fait très chaud. Et au fil de la soirée, la température va grimper en flèche pour littéralement se muer en fournaise. Leogun assure le premier supporting act. Votre serviteur s’installe au balcon où la vue est imprenable. Il y a pas mal de matos sur les planches. Leogun est un power trio insulaire réunissant le bassiste Matt Johnson, le chanteur/guitariste Tommy Smith et le drummer Michael Lloyd. Par manque d’espace, la formation se plante en ligne. Tommy est le personnage central du band. Sa voix est puissante, expressive, sableuse, rocailleuse même. Ses riffs de gratte sont incisifs mais graisseux. « Disconnected », qui ouvre les hostilités, en est déjà une parfaite démonstration. C’est un extrait de l'Ep « Majick Potion ». Rock/blues, la musique proposée s’aventure quelque part entre le Bayou et le désert texan. La section rythmique est solide. Précis, le drumming est probablement inspiré de John Bonham. « Beauty Queen » est une compo particulièrement mélodique. Certains titres empruntent à la soul. Parfois, lorsque l’expression sonore se teinte de psychédélisme, on pense à Wolfmother. D’ailleurs, tout au long du dernier morceau, « End Of The World », la six cordes semble hantée par Jimi Hendrix. C’est la fin du monde ! Ou plus précisément du set. Un groupe old school à suivre de très près, c’est une certitude…  

Palace Of The King embraie. Un sextuor ‘aussie’, issu de Melbourne. Blond, Tim Henwood en est le chanteur. Singulière sa voix est proche de celle d’Ozzy Osbourne. C’est un excellent showman. Il manipule régulièrement son pied de micro pour accentuer ses attitudes. Le line up est complété par deux gratteurs : Leigh Maden et Matt Harrison. Ils entrent régulièrement en duel, manche contre manche. La section rythmique réunit le drummer Travis Dragani et le bassiste Andrew Gilpin. Le claviériste Sean Johnston complète le line up. Le plus souvent, il s’acharne sur son instrument à la manière de Jon Lord. En 30 minutes, le combo va parvenir à convaincre l’auditoire. Energique, le hard rock de Palace of The King est subtilement contaminé de psychédélisme, un peu comme chez Monster Magnet. La set list va nous réserver des extraits de ses deux opus ; soit « White Bird/Burn The Sky » et le prochain, « Valles Marineris ».

Pendant une grosse demi-heure les roadies procèdent aux derniers réglages. On découvre ainsi d’imposants haut-parleurs 'Marshall' qui bordent l'estrade sur laquelle est installée l'imposante batterie.

Il est 22h00 lorsque Airbourne déboule sur les planches. Torse nu, Joël a enfilé un froc de couleur noire, largement déchiré au niveau des genoux. C’est lui qui fait le show. Qui commence par « Ready To Rock », un morceau brut de décoffrage libérant un véritable torrent de décibels. Pourtant, le son est excellent et on distingue parfaitement chaque note jouée par les musicos. Et même les riffs de grattes. Lors des festivals, Joël grimpe sur tout ce qui est susceptible d’être escaladé. En salle, il est relativement plus réservé. Ce qui ne l’empêchera pas d’éclater une canette de 50 Cl de '1664' sur le crâne. De quoi asperger certains photographes qui vont en prendre plein sur les vêtements et le matos. Il chauffe l’ambiance par paliers. Les circle pics se forment. Le second sixcordiste et le bassiste arpentent le podium de long en large. Derrière ses fûts, David Roads est impérial. Et entretient une dynamique plus que contagieuse.

Tout au long du standard « Girls In Black », un brûlot qui aurait pu carrément figurer au répertoire d’AC/DC, tout le monde danse, jumpe ou danse. S’éclate quoi ! Dans le cadre des Lokerse Festen, Joël avait parcouru la fosse, sur le dos d'un roadie, en jouant de la guitare. Et il va reproduire le même scénario ce soir. Titre maître du nouvel opus, « Breakin' Outa Hell » nous entraîne en enfer. A cet instant, la salle sert littéralement de fournaise ! Après une bonne heure de show, votre serviteur s’éclipse, car la route du retour est encore longue. N’empêche, on a vécu une excellente soirée, torride ; et très rock’n’roll en plus…

(Organisation : A Gauche De La Lune et Nous Productions)

 

vendredi, 09 décembre 2016 02:00

En territoire conquis…

C'est la seconde fois que Puggy se produit à Forest National. Et la énième, que votre serviteur assiste à un concert du trio. Combien de fois ? Difficile à déterminer. Qu’importe, il a le bonheur d’assister à la progression –fulgurante– d’un band auquel il a cru depuis ses débuts. Ce soir, c’est évidemment sold out. Et il faut préciser que peu de groupes ‘belges’ (NDR : si on peut considérer Puggy comme tel) ont réussi à remplir cet hémicycle. Même si depuis quelques années, les artistes du cru ont le vent en poupe. Et s’exportent de plus en plus facilement. Ce qui n’était pas le cas au cours des seventies et des eighties. Et paradoxalement, c’est à cette époque que Pierre Rapsat et Machiavel sont parvenus à y faire salle comble.

Mon petit voisin est âgé de 8 ans. C’est le premier show de Puggy auquel il assiste. Et il est fier d’y participer. Son grand-père est musicien ; mais c’est Didier qui lui sert –en quelque sorte– de mentor… Le papy le guide pour son éducation musicale : les Stones, les Beatles, Lynyrd Skynyrd, AC DC, Led Zeppelin et bien sûr Puggy. De nombreux parents et grands-parents accompagnent leurs rejetons au concert ; ce qui crée une ambiance bien familiale. 

Le supporting act est assuré par Faon Faon. Sympathiques, les deux donzelles (Olympia Boule et Fanny Van Hammée) sont coachées par Nicolas Renard. C’est-à-dire le même manager que Puggy. Le duo a publié un Ep en novembre ; et pour le défendre, il assure le supporting act, tour à tour de Puggy, Jaine ou Alice On The Roof.

Hormis l’absence de bain de foule, le set sera semblable à ceux accordés au Splendid (voir ici) et au Brass (voir ). On épinglera quand même la volonté d’inciter la foule à remuer le popotin. Les jouets, les legos et autres dominos ont été rangés. Il faut passer aux choses sérieuses. La tendre enfance est loin. Mais il ne faut pas aller trop vite. « Gravité » nous entraîne vers le grand Nord. On y croise un « Eskimo ». Perdu sur son îlot, il mange des grumeaux d'igloo. C'est pas vraiment rigolo, car on a froid au dents et mal au ventre. Pour se réchauffer, rien de tel que balancer et remuer le corps. Un peu d'exercice ne fait jamais de tort. Grimpons sur « La Montagne » jusqu'à 8 000 mètres. Mais par paliers. La mission est participative. Le tandem invite l’auditoire à escalader le col, en chantant, sur un chemin tracé par le ukulélé. Et une majorité de la foule y participe. Impressionnant ! Les filles semblent ravies du challenge. Et suivant le même rituel, Faon Faon clôt son spectacle par « Mariage »…

A 20h45 pétantes, les lumières s'éteignent. Les haut-parleurs crachent une intro mixant une musique signée Donovan et des sonorités issues de « Colours ». Le public accueille chaleureusement le trio. Les musicos n’ont pas enfilé de costards distincts. Leurs silhouettes se dessinent sur fond de stroboscopes. Tout au long du set, le light show sera d’ailleurs épatant. Le combo est, comme au cours des derniers spectacles, soutenu par le claviériste/pianiste Mathieu Vandenabeele. Le patronyme ‘Puggy’ apparaît en pointillés sur la toile. Et il attaque « Fight Like You'Re Fighting », dans un climat proche du délire. Electros, les claviers y mettent carrément le feu.  

Matt remercie régulièrement la foule. Et va rarement quitter sa guitare électrique. La setlist privilégie les morceaux de « Colours », mais n’en oublie pas pour autant le reste de son répertoire. Notamment les tubes. Faut dire que les improvisations et les envolées vocales apportent une autre dimension à ces compos. Ce qui va inévitablement enthousiasmer la foule. Matt l’invite à reprendre en chœur un refrain en français. La réaction est immédiate et irrésistible. Dix minutes d’applaudissements nourris. Même que le groupe ne parviendra pas à en placer durant cette ovation.

Lors du premier rappel, Matt invite la foule à se partager en trois sections pour participer à une polyphonie vocale. Titre concerné : « You Call Me Up ». Exercice de style réussi ! Pour ne pas oublier les fans de la première heure, Puggy leur accorde un medley du « Dubois Died  Today ». Mais également l’incontournable « To Wind The World », qui n’a pas encore pris la poussière. Ni « Teaser », une chanson qui n’avait plus été interprété depuis belle lurette. Et lors du second encore, le band en profite pour marquer son « Territory ». Celui de Forest National ?

120 minutes de concert. De quoi ravir un public… conquis d’avance, quand même… Prochaine étape : le Rockhal à Luxembourg.

Setlist : « Fight Like You'Re Fighting », « Feel So Low », « Soul », « Last Day on Earth (Something Small) », « She Kicks Ass », « I Do », « This Time », « Lonely Town »,  « You Are » « Goddess Gladys », « Ready Or Not », « How I Needed You », « Teaser », « Change The Colours », « To Win The World », « Something You Might Like », « Goes Like This », « When You Know »

Rappel 1 : « Medley (Dubois, Chez Madame Louise, Out of hand, Yeah Yeah Yeah) », « You Call Me Up »

Rappel 2 : « Territory »

(Organisation : Live Nation)

Voir aussi notre section photos ici


 

Bien qu’âgé de 92 balais, Charles Aznavour est encore reparti en tournée. Qui passait par le Lotto Arena d'Anvers, deux jours avant la St Nicolas. Ce sera peut-être pour la toute dernière fois. Peu de têtes blondes, mais pas mal de grises. Quoique accusant 53 ans, votre serviteur devait probablement être un des plus jeunes spectateurs. Le concert est presque sold out. Aznavour est une des dernières icônes vivantes de la chanson française. Fréquentant le paradis des poètes, Trenet, Montand, Brel, Brassens, Ferrat, Ferré, Piaf et Gainsbourg ne sont plus de ce monde. Aznavour, bien. Le nonagénaire est un des précurseurs de la chanson à textes, des textes qui véhiculent, bien souvent, des discours engagés. Il y a déjà quelques années qu'Aznavour nous annonce sa retraite ; mais il nous revient chaque année, et plus vert que jamais. Il aime la scène. Si on compte bien, c'est sa dixième tournée d'adieu.

Pour synthétiser sa carrière en quelques chiffres on pourrait avancer ses performances. Jugez plutôt : 70 ans de carrière, 294 albums recensés, 1 200 chansons en 7 langues différentes, 180 millions d'albums vendus, 80 films à son palmarès cinématographique, des concerts dans plus de 94 pays et une étoile d'honneur (NDR : pas sur Hollywood Boulevard, cependant).

Pas de première partie. Très classe, Charles est vêtu d’un smoking de couleur noire. Il est soutenu par d’excellents musiciens : un pianiste (le piano trône au milieu du podium), deux claviéristes (l’une aux synthés, l’autre à l’orgue Hammond), un drummer (protégé par un paravent en plexiglas), un guitariste et un bassiste (ces deux derniers pourraient facilement militer au sein d’un groupe de rock). Sans oublier les deux choristes.

Hormis le moment où il s’est assis sur une chaise haute, il est resté debout les ¾ du show. Un show de près de 120 minutes, quand même. Il a quand même fini par tomber la veste, laissant apparaître d’élégantes bretelles rouges. Le light show est minimaliste. Seuls quelques spots se focalisent sur la star et ses musicos.

L’artiste va donc interpréter 22 chansons issues de l’ensemble de son répertoire ; mais aussi quatre nouvelles compos. Et le spectacle débute par une chanson de circonstance « Les Emigrants », écrite en 1986. Humble, il rappelle au public qu'il a 92 printemps, un peu moins de mémoire qu'à 20 ans, qu’il est un peu sourd et que sa vue baisse. Il nous dévoile la présence de trois prompteurs, installés face à lui. Toujours aussi particulière, sa voix accuse quelques ratés, mais sans grande conséquence sur l’ensemble de sa prestation.

Le public est attentif, respectueux même. « Je n'ai pas vu le temps passer ». Nous non plus ! Le show est réglé comme du papier à musique. Entre les morceaux, Charles aime discuter avec la foule. Son humour est décapant. Au cours du spectacle, l’éclairagiste perd de vue Aznavour. Charles lui indique : ‘Je suis là’. La préposée aux synthés troque régulièrement son instrument contre un accordéon. Avant d’attaquer « Mon Ami, Mon Judas », Charles signale que si vous avez de l'argent ou une situation, des pique-assiettes peuvent vous tourner autour. Un grand moment de recueillement illumine « Ave Maria ». A l’issue de « Les Plaisirs Démodés », Charles présente ses musiciens. Une seule chanson interprétée en anglais : « She ». Le set s’achève par « La Bohème ». En fin de show, une centaine de fans grimpent sur l’estrade pour rendre un hommage à Charles Aznavour, qui vient plus que probablement de rendre visite pour la dernière fois (?) au public belge...

Setlist : « Les Emigrants », « Je N'Ai Pas Vu le Temps Passer », « Viens M'emporter », « Paris Au Mois D'Août », « La Vie Est Faite De Hasards », « Mourir D'Aimer », « Je Voyage », « Sa Jeunesse » « Mon Ami, Mon Judas », « Avec Un Brin De Nostalgie », « J'Ai Connu », « T'En Souvient-Il », « Il Faut Savoir », « Désormais », « Parce Que », « Ave Maria », « She », « Les Plaisirs Démodés », « Comme Ils Disent », « Les Deux Guitares », « La Bohème ».

(Organisation : Benelive Entertainment)

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vendredi, 11 novembre 2016 02:00

AFM Metal Fest 3 : vendredi 11 novembre 2016

Organisée par Aubry Legrain (NDR : c’est le programmateur metal du Salon de Silly), la troisième édition de l'AFM Metal Fest se déroulait donc ce vendredi 11 novembre. Une belle affiche ponctuée par le concert de The Butcher's Rodéo, venu présenter son nouvel album, « Backstabbers ». L'entrée est fixée à 18 euros ; il ne faudra donc pas casser sa tirelire pour assister à ce festival qui programme –quand même– douze groupes.

L'ouverture des portes est fixée à 15 heures. Les Bras Cassés sont censés ouvrir le bal. Ils portent bien leur patronyme, car ils ont déclaré forfait. Et sont remplacés au pied levé par un duo acoustique (guitare/voix), réunissant le gratteur Laurent Kasier (bassiste et chanteur de  Mum's And Clow's qui se produira au cours de la soirée) et une chanteuse. Baptisé Green Patch, le tandem se consacre à la reprise de standards de la musique pop/rock. Pas mal, mais un peu court.  

Un chapiteau planté dans le jardin accueille ensuite Tiny Damned Souls. Un quatuor tournaisien pratiquant un punk/rock/garage old school. Et dont les musicos ne sont pas nés de la dernière pluie. La voix du chanteur est énergique. Il s’exprime dans la langue de Molière ou de Shakespeare, suivant les morceaux. ‘One, two, three, four’ et le tempo rappelle immédiatement celui institué par les Ramones. Les riffs de guitares sont huileux, graisseux et sauvages. Le section rythmique batterie/basse est solide. Votre serviteur a besoin de se réchauffer. Rien de tel qu’un petit vin chaud.

Cap ensuite vers la grande scène pour assister au set des gagnants du Contest, Stand For. Un concours au cours duquel le jeune quintet montois avait vraiment impressionné. La setlist est bien équilibrée. Particulièrement mélodieuse, la voix prend facilement son envol. Les interventions de guitares sont parcimonieuses, mais efficaces. Et techniquement irréprochables. Le spectre d’Iron Maiden plane. Manifestement, l'expression sonore rêve des eighties…

Côté ‘Jardin’, One Eye Dollar vient de grimper sur l’estrade. Issu du Pas-de-Calais le quintet est né en 2012. Et il cumule les concerts outre-Quiévrain. Son set démarre pied au plancher. Poisseuse, grasse, basique, vivifiante, la musique semble née d’un cocktail entre stoner, punk et grunge. Encore qu’on y décèle quelques traces de blues primaire. Afin de se chauffer la voix et les membres (NDR : vu la température de plus en plus glaciale), les musicos se partagent une bouteille de gnole. Le potentiel de One Eye Dollar est indéniable et son énergie, débordante.

Vu le nombre de groupes qui se succèdent, la soirée prend du retard. Last Breath Messiah est programmé ‘indoor’. Les métalleux commencent à affluer dans la salle. Le son y est bon et la température agréable. Elle va même monter graduellement tout au long de la prestation du combo. Dont les membres sont originaires de la région de Chièvres et Mons. Le plus notoire –Stephane Busiau, un des deux sixcordistes– a sévi tout un temps chez Resistance. La formation est responsable d’un mix entre hardcore et trash metal, caractérisé par des vocaux hurlés. Mais ce sont les deux gratteurs qui font littéralement le ménage…

Retour sous la tente, à l’extérieur, où il fait de plus en plus froid. Balls On Fire est un cover band qui puise son répertoire dans les années 90 et 2000. Aubry (NDR : oui l’organisateur du festival) est aux vocaux. Il est blond et se pavane, tel un coq anglais… juste à côté de son tas de fumier. Il est épaulé par un second vocaliste. Un peu comme chez Run DMC. Au sein de la set list, figurent des reprises de Deftones, Papa Roach, Nirvana, Korn et bien d’autres. Des adaptations bien électriques et chargées de testostérone…

Stand For Truth embraie sur la grande scène. Il implique des musiciens tournaisiens et montois (NDR : de Do Or Die, très exactement). Un des gratteurs affiche de magnifiques tatouages sur les jambes. Les autres, sur les bras. A son actif, un seul elpee : « The Game Is Over ». Il est sorti en 2013. Et le nouvel LP devrait paraître bientôt. Angelo se consacre au micro, Goran à la basse, Guillaume aux drums et Etienne ainsi que Délo se réservent les guitares. Le style ? Du metalcore a coloration 90’s. Outre les tatouages, les musicos sont particulièrement poilus… et barbus. Le chanteur invite immédiatement la foule à se rapprocher du podium. C'est un peu un rituel, pour lui. De quoi le rassurer et en même temps bénéficier de la meilleure interactivité possible avec son public. Les deux gratteurs et le bassiste sont montés sur des ressorts. Ils sautent sur l’estrade, de long en large, comme des kangourous. Le chanteur est un fameux chauffeur de salle. Son chant hurlé est mélodique. Quoique puissant, le volume sonore est supportable… si on a recours aux bouchons de protection dans les oreilles.

Dehors on se les gèle. Et pourtant, Mum's & Clow's est sur l’estrade. Il faut du courage pour se produire sur scène, mais aussi pour assister à un concert, dans de telles conditions hivernales. Le gratteur et le bassiste sont parfaitement complémentaires. La voix du chanteur passe bien la rampe. Les compos naviguent quelque part entre blues, stoner et rock alternatif. Les textes sont exprimés tour à tour en français ou en anglais. Et sur les planches, le combo affiche une énergie débordante…

Spiritual Drive devait également se produire à l’extérieur. Mais un des deux canons à chaleur a rendu l’âme. Conclusion, on rapatrie, en deux temps trois mouvements, tout le monde sur et autour de la scène 'Découverte'. Tant mieux. Car on aurait fini par choper la crève. Mais, il faut quand même souligner le travail opéré par l’équipe technique et les bénévoles qui se sont pliés en quatre pour que rien ne soit laissé au hasard ; et tout particulièrement pour préserver la qualité du son, marque de fabrique du Salon de Silly. Le band est originaire du Nord de la France. Son style ? Du stoner. Et il a la pêche. Le drummer transperce littéralement les peaux de ses fûts. Particulièrement mélodique, la voix du lead singer est singulière et casse les codes du genre. Mais les compos envoient le bois. La ligne de basse est à la fois lourde et claire.

Mingawash est un peu considérée comme la formation régionale de l’étape. Et pour cause, les musicos sont originaire d’Ath et de Tournai. La bande à Martin est attendue de pied ferme. Le line up réunit six ou sept membres sur les planches. L’auditoire s’est agglutiné contre le podium. Difficile de se faufiler aux premiers rangs. Le panda gesticule sur scène. Et après avoir ôté sa fourrure, il se retrouve en slip kangourou ; un cache-sexe trop grand, bordé d’une alaise, à moins qu’il ne s’agisse d’un pampers vintage. Main droite tendue vers la paume et doigt tendu vers le haut, bonjour les f***. Mais au sein du band, on ne se prend pas la tête. On préfère libérer un max d’énergie. La foule devient folle. Les riffs de grattes dispensés par Maxime et Quentin sont lourds et incendiaires. La ligne de basse est gluante. Théo martyrise les peaux de ses fûts. Clément et Martin (NDR : il est également batteur chez Feel et Lemon Straw) hurlent des textes dans la langue de Molière. Ce dernier frappe sur tout ce qui résonne. Les round circles et les circle pics se mulitiplient. Et les Mingawashettes assurent le show avec Panda. Ce dernier décide de surfer sur la foule à l’aide d’un matelas pneumatique usagé. Plein de rustines, il se dégonfle. Chez Mingawash, l’autodérision n’est pas un vain mot. Un humour comparable, enfin toute proportion gardée, à celui Rammstein. Assurément le clou de la soirée !

On passe ensuite à du lourd. Bukowski, un quintet parisien impliquant le chanteur/guitariste Mathieu Dottel, le bassiste Julien Dottel (c’est son frangin), les sixcordistes Fred Duquesne et Clément Rateau ainsi que le drummer Timon Stobart. Du metal brut de décoffrage, bien huilé, mais mélodique. Old school, mais mis au goût du jour. Les lyrics sont dispensés en français. Le band est considéré comme un des meilleurs, dans le style, dans l’Hexagone. Et cette véritable machine de guerre va ravir sa fan base qui s’est déplacée en nombre…   

Il se fait tard, et votre serviteur décide de quitter les lieux. Il n’assistera donc pas à la prestation de The Butcher's Rodeo, le side projet du chanteur d'Aqme, Vincent. Ce dernier est ici chez lui. C’est comme sa famille. Et elle le soutient. Il est venu défendre son nouvel opus, « Backstabbers ».

Rendez-vous en novembre 2017 pour la quatrième édition de l'AFM Metal Fest

The Butcher's Rodeo + Bukowski + Mingawash + Spiritual Drive + Mum's and Clow's +  Stand For Truth + Last Breath Messiah + Balls On Fire +  One Eye Dollar + Stand For + Tiny  Damned Souls + Green Patch

(Organisation : Aubry Legrain + Le Salon de Silly)

 

Il s’agit déjà de la troisième visite accordée par cette grande dame du blues, à l’Ancienne Belgique. Et le concert est sold out.

Née en 1972, Beth a fait ses classes dans les clubs de Los Angeles. Elle a bossé en compagnie d’une multitude de musiciens dont Jeff Beck, Slash, Joe Bonamassa, Les Paul et Neal Schonn, Ian Gillan et Toots Tielemans. Cette chanteuse américaine est devenue célèbre grâce au hit « LA Song (Out of this Town) », diffusé durant un épisode de la série Beverly Hills. A son actif, une dizaine d'albums, dont deux immortalisés en ‘live’. Plus jazzy, son dernier opus studio, « Fire On The Floor », est paru en octobre dernier. Elle va y puiser largement pour étoffer sa set list. Mais Beth, c’est avant tout une voix. La plus souvent puissante, granuleuse, rocailleuse même ; mais aussi capable d’emprunter un timbre tendre, enjôleur…

Davy Watson est chargé du supporting act. Il se produit en solitaire, armé d’une gratte semi-acoustique. Ce qui ne l’empêche pas de dispenser des accords énergiques sur ses cordes. Ses compos baignent dans le r&b, le blues, la roots, le folk ou l’americana. Issu de Belfast, cet Irlandais a notamment travaillé auprès de Bob Geldoff et Phill Lynott. Il vient d’entamer une carrière solo et est venu présenter, en 30 bonnes minutes, de larges extraits de son nouvel Ep, « Heart & Soul »…

Particulièrement sexy, Beth est à l’aise dans tous les répertoires : blues, jazz, gospel ou soul. Son humour est ravageur. Que ce soit derrière le micro, les ivoires, la guitare ou la basse, elle est imperturbable. Elle a une fameuse présence scénique et son interactivité avec la foule est permanente.

Sur les planches, elle est soutenue par un trio de musiciens talentueux. Le drummer, Bill Ranson, installé sur une estrade. Le bassiste Bob Marinelli. Et un guitariste (NDR : qui se sert tour à tour d’une électrique ou d’une semi-acoustique). Pas Joe Bonamassa, mais Jon Nichols.

Une toile froissée est déployée à l’arrière-plan. Elle est composée de deux teintes différentes et divisée en six bandes verticales. Au pied, des spots led de différentes couleurs projettent leurs faisceaux vers le haut. Un piano à queue trône sur la gauche, près de Mrs Hart.

« Fat Man » ouvre le show. C’est un extrait du nouvel opus. Les sonorités arrachées par le sixcordiste sont oppressantes. Sa gratte et celle du bassiste finissent même par entrer en duel. Beth se dandine derrière son pied de micro tout en balançant les bras. La set list épingle de nombreuses reprises. Celle du « I Love You More Than You'll Ever Know » de Blood, Sweat & Tears est sublime. La voix de Beth est haut-perchée tout au long du solide « Chocolate Jesus » de Tom Waits.

L’adaptation du « Rhymes » d'Al Green se distingue par des inflexions vocales bien plus graves, profondes, même. Les riffs de gratte sont précis. Bill s’emballe derrière les fûts. Il les martèle, bien sûr, mais n’épargne pas les cymbales. La cover du « If I Tell You I Love You » de Melody Gardot est remarquable et respectueuse de l’originale. Et au sein de cet univers jazzyfiant, Mrs Hart brille sur sa six cordes. Elle est tout aussi inspirée derrière son piano, pour celle du « I'll Take Care Of You » de Bobby ‘Blue’ Bland, un blues indolent au cours duquel les accords de gratte languissants vous guident jusqu’au cœur du bayou. Les petites bougies (des leds en fait) posées devant le piano scintillent alors de mille feux.  

Elle est encore au piano pour « Easy », une chanson propice au recueillement. Comme pour « Mama This One's For You » (« Better Than Home »), une chanson plus soul qu'elle dédie à sa mère. Un grand moment d’émotion. A vous flanquer des frissons partout. Ainsi que tout au long de « Setting Me Free », alors que le light show de couleur bleue se focalise sur l’artiste.

Lors du plus rock, « Delicious Surprise », les guitares se chargent d’agressivité. Beth sollicite la participation des premiers rangs pour chanter en chœur le refrain et puis de l’ensemble de l’auditoire, créant alors une belle communion entre les musicos et les spectateurs.

On apporte un siège et une gratte semi-acoustique à Beth. Jon opte pour le même type d’instrument. C’est donc presque ‘unplugged’ que sont interprétées « Today Came Home », « The Ugliest House On the Block » (« Bang Bang Boom Boom ») et « Fine & Mellow ». Des adaptations qui vont communiquer davantage de nuances à la prestation.

Au bout de 70 minutes, le show s’achève par « Might As Well Smile ». Retour dans le Delta du Bayou. Beth Hart quitte son siège derrière le piano et, micro en main, invite le public à se lever et à remuer les bras. Il s'exécute. Elle le salue longuement qui applaudit chaleureusement

La pause est de brève durée. Et pour attaquer le rappel, l’équipe a choisi le « Nutbush City Limits » d’Ike & Tina Turner. Le light show est passé au rouge. Et la version est chargée de testostérone. Faut dire que la voix de la Californienne est alors aussi puissante que celle de Tina. Elle revient derrière le piano pour aborder le titre maître de son dernier long playing. Et sa voix met littéralement le feu aux planches. Avant de conclure par « No Place Like Home », un morceau qui remonte significativement dans les tours…

(Organisation : AA Productions)

 

jeudi, 24 novembre 2016 02:00

Des TUBES en lettres ‘Capitol’…

Talisco, c’est la nouvelle sensation de la ‘French Touch’ hexagonale. De son véritable nom Jérome Amadi, cet artiste a suivi une formation musicale au Conservatoire. Il ne chante que depuis 3 ou 4 ans, mais compose des chansons depuis l'âge de treize. Paru en 2014, son premier album, intitulé « Run », avait cartonné. Et le suivant, « Capitol vision », dont la sortie est prévue pour le début 2017, devrait suivre le même chemin. 

Le supporting act est assuré par Dholes, le nouveau projet du chanteur d'Elvis Black Star. Vivant en meute, comme les loups, le dhole est un chien sauvage qui vit en Asie. Cet animal figure dans le fameux jeu vidéo ‘Far Cry’. Le patronyme est plutôt pertinent. A cause de la musique pratiquée par le groupe, qu’on pourrait qualifier de sauvage.

Au sein du line up milite un nouveau drummer. Le précédent, Lucas Lepori, a récemment quitté le navire. Et le claviériste, Brieuc Di Maria (NDR : un barbu), se produit en compagnie du band, pour la dernière fois. Sans quoi, la formation implique également le chanteur/guitariste Augustin Dujeux, le second gratteur Arnaud Perrier et le bassiste Xavier L.

Sableuse, rocailleuse, la voix d’Augustin me fait penser à celle de Damon Albarn. En outre, la musique de Dholes est manifestement influencée par l’Albion. Une forme de rock indie rafraîchissante, dynamisée par des percus frénétiques, tramée dans les cordes vivifiantes et saupoudrée d’une touche électro, pour être bien dans l’air du temps. Le groupe n’en est qu’à ses débuts et bosse sur un premier Ep. Il a quand même publié un single, « Light Within You », un titre particulièrement radiophonique qui a également bénéficié du concours de quelques pointures (Pierre Constant, Catherine Marks, Sungrave). En outre, il fait l’objet d’un clip vintage réalisé par Emilie Montagner. A suivre de très près.

Place enfin à Talisco. Rayonnant, il affiche un grand sourire. A plusieurs reprises, il va signaler être heureux d’être de retour en Belgique. Sur les planches, il est soutenu par un drummer –perché sur une estrade– et un claviériste, également préposé aux percus électroniques. Encore que régulièrement, ces deux musicos permutent, tout en troquant leurs instruments. Amadi se consacre aux vocaux (of course !) et aux grattes (électrique ou acoustique).

Pendant que les haut-parleurs crachent une intro préenregistrée, un light show rouge aveugle littéralement l’auditoire. Les musicos grimpent sur l’estrade, Jérôme le dernier, sa gratte déjà en main. Légèrement souligné par les ivoires, mais bien marqué par les percus, « Monster And Black Stones » ouvre le set. Il s’agit d’un extrait du nouvel opus. Au cours du concert on aura droit à l’une ou l’autre plage cinématographiques. « Sorrow », tout d’abord. Chevrotante, atmosphérique, la voix de Talisco me fait alors penser à celle de Jimmy Sommerville ; mais bien pop et soigné, le morceau lorgne plutôt vers Yodelice. « Follow Me », ensuite. Mais aussi « You wish », une piste qui baigne, malgré les beats électro, dans une atmosphère digne des B.O. pour ‘westerns’ signées Sergio Leone…

« Run », le premier LP s’ouvrait vers les grandes plaines des States. « Capital vision » est moins folk, mais davantage électro et dansant ; ainsi, caractérisé par ses accords de gratte funkysants, « Thousand Suns » vous incite à rejoindre le dancefloor. Plus urbain aussi, à l’instar de « Shadows », une compo qui s’ouvre paisiblement, avant de monter en crescendo, afin de débarquer au cœur de la Cité des Anges.

Dans le même esprit, « A Kiss From L.A. » va mettre le feu à l’auditoire. L'artiste a des fourmis dans les jambes et incite la foule à danser en cadence. Et l’ambiance ne redescendra plus jamais d’un cran grâce aux tubes (« Follow Me », « Everyone », etc.) des hits qui ont inondé, en leur temps, la bande FM. Désolé, mais pas de « Sorry » ce soir, cependant.

En rappel, Talisco va nous réserver un « Everyone » particulièrement dansant. Finalement, la set list aura judicieusement puisé au sein de l’ancien et du nouveau répertoire. Un coup de cœur quand même, « Stay », le premier single extrait du futur elpee. Un gros succès en perspective…

« Capitol vision », le tout nouvel opus paraîtra ce 27 janvier 2017 ; et il fourmille de TUBES… en lettre ‘Capitol’…

Setlist : « Monster », « Sorrow », « Thousand Suns », « Follow Me », « Shadows  », « A Kiss From L.A. », « Sitting With The Braves », « Martian Man », « Stay », « Your Wish », « Dream Alone », « Loose » « The Keys »

Rappel : « Everyone »

(Organisation : Progress Booking)

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