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Une lune de nacre éclaire And Also The Trees…

« Mother-of-pearl moon », le nouvel elpee d’And Also The Trees, paraîtra ce 23 février 2024. Nés d'une série d'improvisations à la guitare électrique, de Justin Jones avant et après l'aube, pendant un mois de solitude en 2020, les morceaux se sont ensuite…

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Dernier concert - festival

Vive La Fête - 11/04/2024
Zara Larsson 25-02-2024
Didier Deroissart

Didier Deroissart

Isola avait disparu du paysage musical depuis près de 4 longues années. Puis fin de l’an dernier, il a publié un single « Radical », qui a squatté le ‘Décompte’ de Pure FM, pendant 25 semaines. Et son second elpee, devrait sortir bientôt. Un peu de moins de 150 personnes se sont déplacées pour aller applaudir la formation hutoise.

Garcia Goodbye assure le supporting act. Fondé en 2008, ce duo est issu Vilvoorde, et réunit le drummer Jens Leen et le claviériste/guitariste Tommy Gontie. A l’instar de Cats On Trees, il pratique une électro/pop percutante. Mais paradoxalement, il a davantage de succès au Brésil et en Turquie que dans sa Flandre natale. Un constat quand même assez courant pour bon nombre ou artistes issus du Nord de la Belgique. Qui éprouvent même des difficultés à se produire en Wallonie. Et c’est la raison pour laquelle le club Plasma a été créé…

Le combo est venu défendre son premier elpee, paru en 2014. Un disque au titre éponyme.

Le set s’ouvre par « Shade Of Light ». Les voix sont harmonieuses. A l’instar d’Arsenal, le tandem ose une chanson d’amour dans la langue de Molière, « L'Amour C'est Toi ». « Exactly » lorgne manifestement vers Coldplay. Et « Dancing School » est encore plus radiophonique. Une prestation plutôt sympathique qui s’achève par « Just Say Yes ». Ben oui, alors… (NDLR : Huy ?)

Formation hutoise, Isola implique Frédéric Migeot (guitare, claviers, chant), Mike Van Bogget (guitare), Ludo Catalfamo (claviers), Xavier Lesenfans (basse) et Didier Dauvin (drums). Lorsque Fred commence à chanter, on a envie de fermer les yeux et de se laisser porter par ses rêves. Si le combo est venu présenter ses nouvelles chansons, il n’en oublie pas son ancien répertoire, afin de ne pas trop perturber ses aficionados. Et tout particulièrement ses hits.

Le concert s’ouvre par « Mad ». Le son est un peu trop puissant. Pas assourdissant, mais à la limite. En fin de set, Fred expliquera que nouveau, l’ingé-son doit encore s’adapter à sa fonction.

Multi-instrumentiste, il jongle souvent entre sèche et gratte électrique. « Gravity » constitue bien sûr un moment attendu, et ce titre de britpop rafraîchissant met tout le monde d’accord. Y compris le fracassant «Radical », dispensé en fin de parcours. Et le spectacle de s’achever par « Covet me » et « Never Let Me », deux brûlots incendiaires…

On attend donc impatiemment la sortie du nouveau long playing. Evoluant dans un univers sonore proche de Crowded House, même si le sens mélodique lorgnait très souvent vers les Beatles (NDR : ne pas oublier que le premier elpee avait été masterisé dans les studios londoniens d'Abbey Road), le premier avait été mixé par Chris Sheldon (Garbage, Foo Fighters, Pixies, Roger Waters et Jeff Beck)… Le second devrait s’intituler « WORD ». Dix mots en dix tests, et on suppose qu’Isola fera le reste…  

(Organisation : Le Salon de Silly et Silly Concerts ASBL)

Afin de défendre son nouvel album, « Two Days At A Time », Gaëtan Streel se tape 30 jours de concerts d’affilée. Un véritable marathon ! Qui va transiter, tour à tour, par une chaumière, une église, la salle des fêtes d'un village, un appartement, un manoir et quelques endroits intimistes et insolites. Il en est à son neuvième jour. Il va donc à la rencontre de son public.

Le Moulin Fantôme est un ancien moulin transformé en café-concert, sis au milieu d'un cadre idyllique. C’est loin d’être commun. Il est érigé près des étangs du Coeurcq. Et souriant, le patron du club est un personnage vraiment rock'n'roll. Conviviale, la salle peut accueillir –au grand max– 100 âmes. Ce soir, il n’y en aura qu’une trentaine pour ce showcase proposé en format semi-acoustique.

Gaëtan Streel avait  déjà interprété quelques unes des compos du nouvel LP, dans cadre du Brussels Summer Festival, en août 2015, au sein d’un sextuor. Il confesse déjà accumuler une certaine fatigue, mais que cette tournée a du bon.

Poète, Gaëtan compose indifféremment dans la langue de Voltaire ou de Shakespeare. Mais son premier LP, « One day at a time » recelait exclusivement des titres en anglais. Son dernier le révèle cependant sous un angle différent. D’abord il est partagé entre morceaux des deux idiomes. Et empreints d’une grande sensibilité, ses textes s’inspirent de ses rêves, ses angoisses, ses désillusions, mais également de ses espoirs… 

Gaëtan se réserve le micro. Il s’accompagne au ukulélé ou à la guitare semi-acoustique. Tout comme Jérôme Magnée (Dan San), lorsqu’il ne se consacre pas aux drums. Des drums réduits à leur plus simple expression : un tom basse retourné, sur lequel est posé un essuie de vaisselle et une cymbale. Sara Lejeune est préposée à la contrebasse moderne (Electric upright bass) et aux choeurs.

Le set s’ouvre en douceur par « Go And See The Lights », un extrait du premier elpee, paru en 2012. Un bluegrass au cours duquel les deux guitares nous entraînent à travers les grandes plaines de l'Ouest américain. Le tout magnifié par les chœurs à trois voix.

Jérôme (NDR : il va se multiplier tout au long de la soirée) accorde son ukulélé et le band peut attaquer « Sort Of Happy », un extrait du dernier opus. Le son est parfait.

Gaëtan signale qu'il attaque aujourd’hui le neuvième show de son long périple. Qu'il éprouve des difficultés à se souvenir de son nom, mais que son cd est en vente près du bar. Fin de spot publicitaire… Les harmonies vocales à trois voix constituent certainement le point fort de ce spectacle. A l’instar de « Unless You'Rer Lyung Too », un titre qui figure sur le nouvel LP, subtilement souligné d’un filet de guitare. Ou encore de « The Well And The  Key ». A cet instant, on se croirait même dans une église.  

Jolie ritournelle, « 138 G De Chanson » est une chanson d’amour interprétée en français. Gaëtan révèle qu'il écrit des chansons dans sa langue natale depuis longtemps, mais qu'il n'avait pas encore eu l'opportunité de les graver sur cd.

« Nostalgie » est une compo dont il avait entamé l’écriture à l’âge de 23 ans. Faussement nostalgique, elle est chargée d’autodérision. Il vient seulement de terminer le second couplet. Ce qui ne l’empêche pas de la glisser dans la set list. Intimiste, le show s’achève par « Words ».

Et en rappel, Gaëtan clôt le concert par un titre chanté a cappella, au milieu de l’auditoire. Pour son plus grand bonheur.

(Organisation : Le Moulin Fantôme)

La salle est presque comble, ce soir, pour accueillir Anastacia qui se produit dans le cadre de sa tournée ‘The Ultimate Collection Tour 2016’. Ce n’est pas la première fois qu’elle est programmée en Belgique. Et tout particulièrement à l’Ancienne Belgique. La dernière, c’était en février 2014. Pour un concert mémorable.

Lyn Newkirk Anastacia est née à Chicago en 1968, d'un père chanteur d'origine allemande et d'une mère de souche irlandaise, actrice dans l’univers des comédies musicales à Broadway. C’est en 2000 qu’elle décroche un énorme tube, grâce à « I'm Outta Love », un extrait de son premier elpee, « Not That Kind » (NDR : n°1 dans 8 pays quand même !) Et l’album suivant,  « Freak Of Nature », lui vaudra 3 disques de platine. Depuis, elle a écoulé près de 40 000 000 à travers le monde, mais surtout traversé pas mal d’épreuves. On lui a diagnostiqué la maladie de Crohn, à l’âge de 13 ans. Et deux cancers. Le premier à 34 ans et une récidive 11 ans plus tard. Sans oublier de la tachycardie supra ventriculaire en 2002.

La scène est rehaussée d'un podium assez haut sur lequel Anastacia et deux de ses danseuses/choristes vont évoluer. L'estrade entoure les musicos, placés juste devant celle-ci. Plusieurs escaliers permettent d’y accéder. Le drummer, Steve Barney, est au milieu du jeu de quilles. Un guitariste et un bassiste sont plantés de part et d'autre. Le claviériste est installé à droite et la troisième choriste au pied d'un des escaliers, à gauche. Le light show est posé sur la grande estrade. En partie centrale, des leds forment un grand ‘A’.

Anastacia débarque par l’arrière. Les deux choristes l’introduisent en frappant vigoureusement sur des toms basse. Le show s’ouvre par « Army Of Me » (« Ultimate Collection »). Et embraie par les hits « Sick and Tired » (« Anastacia »), « Stupid Little Things » (« Resurrection »), « Paid My Dues » (« Freak Of Nature ») et le somptueux « Welcome To My Truth » (« Anastacia ») que tout le public fredonne en compagnie de l’artiste. Qui finalement se montre très interactive.

Mezzo-soprano, sa voix est exceptionnelle. Très chaude aussi, capable de faire vibrer les mélomanes. Et la musique oscille entre soul, funk, rock et surtout pop.

Elle présente régulièrement ses musicos et demande au public de lui dire ‘bonjour’. Amusant !  Et l’auditoire s’exécute. Elle évoque son combat contre le cancer. Recueillement. Anastacia change à plusieurs reprises de lunettes. Une valise recelant différentes paires, est d’ailleurs déposée au pied de l'estrade. Mais aussi de costumes. Qui sont aussi chatoyants les uns que les autres. Dont une robe noire particulièrement cintrée, moment choisi pour interpréter « Heavy On My Heart » (« Anastacia ») et « You'll Never Be Alone » (« Freak of Nature »), dans un climat à la fois solennel et intimiste. Elle nous réserve « Pieces Of A Dream » (« Pieces Of A Dream »), en mode piano/voix. Puis une version latino de « Why'D You Lie To Me » (« Freak Of Nature »). Pas mal du tout ! Sans oublier le très rock « Best of You » de Foo Fighters. Excellent !

Elle se frotte au blues, à travers « The Saddest Part ». Faut dire qu’elle est capable de moduler sa voix en fonction des compos. Mais aussi au funk, dans l’esprit de Michael Jackson ou encore de Nile Rodgers.

Le set s’achève par le bouleversant « I'm Outta Love » (« Pieces Of A Dream »). Avant un rappel au cours duquel Anastacia invite deux ados à l’accompagner au chant. Et les voix des deux filles sont solides. Etonnant ! A moins qu’il ne s’agisse d’une mise en scène…

Ce soir le public a vibré. Anastacia est une battante, mais aussi une Artiste avec un grand ‘A’…

Organisation : Live Nation

(Voir aussi notre section photos ici)

 

Suite aux plaintes émises par le voisinage, dorénavant, tous les concerts qui se dérouleront au Magasin 4 doivent s’achever avant 22 heures. Pas une mauvaise nouvelle, puisque les provinciaux pourront rentrer plus rapidement au bercail. Ce soir, The Inspector Cluzo est à l’affiche. Un duo gascon originaire de Mont-de-Marsan. Il réunit le guitariste Malcom Lacrouts et le drummer/chanteur Philippe Jourdain. La moitié de l’année, le tandem part en tournée mondiale. L’autre moitié, ces gentlemen farmers élèvent des oies et des canards, de manière traditionnelle. Pour fabriquer des rillettes, du foie gras et du confit, qu’ils vendent sous le label ‘Lou Casse’ ; et notamment au merchandising (NDR : en deux temps trois mouvements, tout à été écoulé !) Ils comptent même planter du riz sur leurs terres. Une terre qu’ils ont dans le cœur, mais le rock dans la peau. La paire compte plus de 800 concerts à son actif, en 8 ans d'existence, spectacles accordés à travers plus de 40 pays. Autoproduit, son cinquième elpee, « Rockfarmers », a été enregistré à la ferme et mixé à Nashville.

A Supernaut, c’est le titre qui figure sur une flip side d’un single de Black Sabbath. C’est également le patronyme d’un power trio réunissant le chanteur/guitariste Thomas Venegoni, le bassiste Nicolas Dekeuster et le drummer/vocaliste Jean-François Hermant. Un combo dont les membres ont milité chez Montevideo, Driving Dead Girl, Highsleep With Sloane, Ok Cowboy!, Zacharia, Thibet ou Course of Action. De sacrées références !

Supporting act, le combo est responsable d’un rock carré, énergique et percutant, abordé dans l’esprit des 70’s. Et « Birdman », une de ses compos, en est certainement la plus belle illustration. Sans quoi, brute de décoffrage, sa musique –sans être particulièrement originale– est puissante, mais bien équilibrée. Entre riffs graisseux, ligne de basse ronflante et drums martelés sauvagement, elle n’écorche jamais les tympans… 

Setlist : « Deep Inside », « Ice », « La Menace », « Georges », « Future », « Birdman », « Russian Roulette », « Xception ».

Place ensuite à The Inspector Cluzo. Pas de set list, mais un répertoire qui ressemble plutôt à une grosse jam, au cours de laquelle le combo va nous réserver de nouvelles compositions. Mais surtout une majorité de plages issues du dernier opus, « Rockfarmers ». Et c’est le titre maître de cet LP qui ouvre le show. Pour rester dans le ton, l’intro est balayée de cacardements ou de cancanements avant que la gratte déjà incisive ne baigne déjà dans l’huile. Et lorsqu’elle s’apaise, c’est pour laisser entendre les sifflements des anatidés, avant de repartir de plus belle. Des joueurs de leur équipe de rugby favorite avaient été invités pour mettre le souk tout au long du clip de « I'm A Japanese Mountain » (voir ici

Les rugbymen ne les ont cependant pas accompagnés au Magasin 4. Ce qui ne va pas empêcher la compo de mettre le souk. Malcom va régulièrement à la rencontre de l’auditoire, et d’un doigt vengeur, il invite les premiers rangs à se rapprocher du podium. Philippe enlève assez rapidement son béret pour être plus à l’aise afin de défoncer ses fûts et ses cymbales qui ont déjà bien vécu. En fin de set, ces dernières sont, en général, balancées vers le fond de la scène. Ce qui n’a pas toujours été le cas. Cinq ans plus tôt, au Botanique, elles ont atterri sur le crâne de votre serviteur, avant qu’il ne s’étale. Confus, les artistes ont promis qu’on ne les y reprendrait plus. Mais dans le déchaînement, ce débordement est encore très susceptible de se produire. Alors, il est préférable de rester sur ses gardes. Quand The Inpector Cluzo s’emballe, gare aux cymbales !

Le duo puise son inspiration chez Black Sabbath, Led Zeppelin et bien d’autres formations de hard rock, issues des seventies. Mais également dans le grunge. Parfois aussi chez Jimi Hendrix. Surtout lorsque les accords de gratte sont torturés. Egalement dans le funk. Et même dans le blues et le gospel. Le registre vocal de Malcolm est ample et capable de dépasser une octave, sans se casser la figure.

Au bout de 60 minutes, les musicos sont complètement trempés de sueur. Mais il sont surtout parvenus à nous réserver un excellent set live, une prestation explosive et bourrée d’énergie, ponctuée de deux jams. Le duo se produit, en général, une fois par an en Belgique. Une bonne raison pour ne pas le manquer. 

(Organisation : Magasin 4)

dimanche, 17 avril 2016 01:00

Une surprise de taille !

C’est le retour de Louise Attaque. Et bien évidemment, ce soir, c’est sold out. Si le peuple est venu en masse, toutes les générations sont réunies. Après un épisode en solo (NDR : enfin, si on peut le qualifier de solo !), Gaëtan Roussel a relancé son groupe qui lui a permis de se faire connaître. Des rumeurs colportaient que les concerts de la formation française souffraient d’une absence de constance. Ce ne sera pas le cas, lors du spectacle accordé à l’AB. Il sera à la fois intense et intimiste. Le groupe va même agréablement surprendre votre serviteur.

C’est à partir de la fin des années 90 que Louise Attaque va littéralement prendre son envol, en publiant 3 superbes long playings recelant des titres devenus incontournables (« J't'emmène au vent », « Tu dis rien », « Est-ce que tu m'aimes encore ? », etc.). En 2001, le quatuor s’était séparé une première fois pour laisser la place à deux projets Tarmac, réunissant Gaëtan Roussel et Arnaud Samuel ainsi qu’Ali Dragon, impliquant Robin Feix et Alexandre Margraff. Avant de se reformer en 2005, pour graver un troisième elpee. Puis de splitter à nouveau en 2007, ouvrant ainsi la voie à la carrière solo de Roussel. En 2015, le combo reprend sa route et décide d’enregistrer « Anomalie », son quatrième elpee, sous la houlette d’Oliver Som. Un disque plus adulte, enrichi par les expériences vécues des différents musicos…

Dalton Télégramme assure le supporting act. Il réunit Quentin Maquet (chant, guitare semi-acoustique), Olivier Cox (drums, percussions, flûte à bec), Rémi Rotsaert (gratte électrique, banjo, ukulélé) ainsi que Bernard Thoorens (contrebasse, guimbarde). Dalton Telegramme est issu de la Wallifornie sauvage et profonde et plus précisément de la Cité Ardente. A ce jour, il a publié deux Eps, « La Cavale » et « La Planque ». Son premier LP, « Sous la Fourrure », est paru en février dernier. Le quartet liégeois pratique une forme de country/americana festive, qui sent bon l'herbe fraîche des grandes plaines américaines (?!?!?) Truffés de calembours, les lyrics sont interprétés dans la langue de Voltaire. Les compos sont construites comme des bandes dessinées. Une approche qui évoque quelque part San Antonio. De quoi finalement vous mettre de bonne humeur.

Tous ces cow-boys sont sur la même ligne de départ. « Babyface Nelson » est une jolie chansonnette, allègre également, bercée sur un lit de cordes. Plus paisible, la fin de parcours permet une brève présentation des cavaliers qui sillonnent les grands espaces de l’Ouest. Le public applaudit chaudement. Pipette passe à la râpe pour « Réveil Matin ». Il va nous flanquer des fourmis dans les gambettes. Titre maître de l’opus, « Sous La Fourrure » met en exergue le talent du contrebassiste, un morceau sombre qui suscite la réflexion. Pour « Le Surfeur Mort », Master QQ se consacre à la trompette. Le set d’achève par « Tequila », un rockabilly nerveux, caractérisé par l’intervention récréative de la guimbarde. Une bonne entrée en matière, avant d’attaquer le plat de résistance.  

Soit celui de Louise, qui implique aujourd’hui Gaëtan Roussel (chant, guitare), Arnaud Samuel (violon, gratte) et Robin Feix (basse). Alexandre Margraff (drums) n’a pas réintégré le line up. Pour la tournée, le trio a engagé deux musiciens, plantés chacun sur une estrade : un claviériste à gauche et un batteur à droite.

Gaëtan se réserve, bien évidemment, la position centrale. Très particulière, sa voix est une source d’émerveillement. Tout comme ses textes, d’une grande profondeur. Habile à l’archet, Arnaud est toujours prêt à répondre aux injonctions. La basse de Robin est ronflante. La set list va intégrer ancien et nouveau répertoire. Et paradoxalement, les plus récents titres font même de l’ombre aux anciens. Huit plages du dernier elpee vont être interprétées (*).

On est séduit par « L’insouciance », morceau qui frôle la perfection. Faut dire aussi que la vivacité communicative des premières années a cédé le relais à une maîtrise irréprochable de l’écriture. Les deux musiciens complémentaires se montrent particulièrement brillants aux fûts et aux ivoires. Ils apportent, en quelque sorte, une nouvelle jeunesse aux compos de Louise Attaque. Et pas mal énergie. La machine est bien huilée et le show est réglé comme du papier à musique. L’accueil de la foule est plus que chaleureux. D’ailleurs Roussel doit régulièrement faire un break, en attendant que les nombreux applaudissements de l’auditoire s’achèvent, un auditoire qui connaît pratiquement toutes les paroles des chansons, et les reprend en choeur. En deux heures, dont deux rappels, Louise Attaque va combler de bonheur ses nombreux aficionados. Et tout particulièrement votre serviteur, lorsque le quintet va attaquer « Sur Un Volcan », une reprise bouleversante de La maison Tellier. Qui méconnaissant la formation, a vécu une surprise de taille.

(Pour les photos c’est ici).

Setlist : « Ton Invitation », « Avec Le Temps* », « Anomalie* », « Si l'on marchait jusqu'à demain », « Il n'y avait que toi* », « A l'intérieur* », « L'Insouciance* », « Léa », « La Plume », « Du Grand Banditisme* », « La Chute* », « Sur Un Volcan », « Tu Dis Rien », « Qu'Est-Ce Qui Nous Tente ? », « Savoir », « Amours », « Les Nuits Parisiennes », « J't'Emmène Au Vent ».

Rappel 1 : « Si c'était hier », « Arrache-moi », « Chaque jour reste le nôtre »

Rappel 2 : « Un Peu De Patience* ».

(Organisation : Live Nation)

 


L’histoire de Hollywood Undead débute en 2005, à Los Angeles. A l’époque, le band se produit sous le patronyme de The Kids. Ce n’est que trois ans plus tard qu’il décide d’opter pour son nom actuel. L’étonnant « Swan Songs » rencontre un succès immédiat. Il décroche un album de platine et atteint la vingt-deuxième place au ‘Billboard 200’ américain. Souvent comparé à Linkin Park et Slipknot, Hollywood Undead ne renie pas ses influences mais revendique son propre style. Et son propre discours. Vilipendant une société qui prend, broie et jette tout, les objets comme les êtres humains. Son dernier opus, « Day Of The Dead » est paru le 31 mars 2015.

La fosse et les balcons du premier étage débordent de monde. Les places assises sont –normalement– condamnées. Formation géorgienne (Atlanta), Attila assure le supporting act. De quoi ravir les amateurs de deathcore et metalcore. Actif depuis 2005, il s’est forgé une certaine notoriété, en Europe, après avoir tourné en première partie d’Asking Alexandria. Son dernier LP, « Guilty Pleasure » remonte à 2014.

Chris Fronzak, le frontman, est un personnage charismatique. Entrecoupée de f****, sa voix est gutturale, mais mélodieuse. Il est vêtu d’un short et de collants noirs. Surprenant ! Mais bonjour la transpiration ! Et rien qu’à le regarder dégouliner, on en attrape des suées… Il est soutenu par le drummer Sean Heenan, le guitariste Chris Linck et le bassiste Kalan Blehm. Ces deux derniers circulent de gauche à droite et inversement, malgré le peu d’espace qui leur est réservé. Percutants, les riffs sont gras et huileux. La frappe du drummer est métronomique. Très interactif avec son auditoire, Chris l’incite à former des circle pics. Et enthousiaste, elle s’exécute. Une gymnastique un peu folle et jouissive pour les jeunes amateurs du genre. La communion entre le groupe et la foule va durer 45 bonnes minutes. De quoi préparer idéalement le terrain pour la tête d’affiche… (Pour les photos, c’est ici)

Tous les intervenants sont masqués et ont enfilé des chemises, vestes ou sweaters (avec ou sans capuche) lorsqu’ils montent sur l’estrade, faciès qu’ils vont abandonner au bout de la deuxième compo pour arborer le maillot des Diables Rouges (NDR : en 1994, Rage Against The Machine avait fait de même lors du festival Torhout/Werchter). Même s’ils se relaient, les 4 MC’s resteront bien présents sur les planches durant tout le set. Un percussionniste est installé à gauche de l'estrade et un second drummer planté à droite, derrière une double batterie. Il est protégé par un paravent en plexiglas. Entre les 2 batteries, des platines sont disposées sur une table. Les interventions du synthé sont préenregistrées.

Look de rappeur, Charlie Scene est coiffé d’une casquette, chaussé de lunettes fumées et un bandana de couleur noire et blanche lui dissimule le visage. Il se consacre au chant. Le deuxième vocaliste, Danny, porte un masque de couleur or –une croix blanche imprimée sur la face droite– qui lui couvre les yeux. Capable de monter dans les aigus, sa voix est puissante. Celui du troisième, Johnny 3 Tears, est de teinte bleue et blanche, le chiffre trois mentionné sur la gauche. Il est orné d’un sigle bizarre à hauteur de la bouche. De ses yeux coule du sang. Sa voix est agressive. Celui de Da Kurlzz, le percussionniste, est blanc du côté droit et rouge sur la face gauche. Sa chevelure est hirsute. Il symbolise probablement Lucifer. Look de rapper, Funny Man, le drummer, en porte un sur lequel est gravé le sigle "L.A." devant. Un foulard de couleur brune enserre le visage de J-Dog. On dirait un bandit de grand chemin prêt à sévir au Far-West.

« Usual Suspects » ouvre le show sur les chapeaux de roues. La musique de évolue quelque part entre Run DMC, Beatsie Boys et Linkin Park. Un mix singulier entre hip hop, rapcore et métal qui vire, suivant les compos, dans l’un ou l’autre style. La spécificité du combo procède de l’éventail de voix. Elles sont judicieusement exploitées. Chaque vocaliste possède son timbre particulier, parfaitement identifiable. Et a son rôle à jouer. Les refrains sont accrocheurs et ne suscitent jamais l’ennui. Inattendu, mais point d’orgue de la soirée, 3 spectateurs grimpent sur le podium pour participer à l’interprétation de « Comin'In Hot ». L’un d’entre eux empoigne une gratte, le deuxième une basse et le troisième s’impose derrière un micro pour épauler les autres MC’s. L’ambiance est à son Hollywood Undead comble, et la sécurité ne chôme pas pour récupérer les surfeurs. Sur la toile, tendue en arrière-plan, on peut lire la phrase ‘Parental Advisory Explicit Content’. Tout est dit ! Partagé entre nouveau et ancien répertoire, la set list nous a réservé 17 morceaux. Encore une chouette soirée au cours de laquelle les artistes n’ont pas hésité à tomber le masque… (Pour les photos, c’est )

Setlist : « Usual Suspects », « Undead », « Tendencies », « Been To Hell », « Dead Bite », « Kill Everyone », « City », « Grazity », « War Child », « Comin'In  Hot », « 7 Nation/ Boston », « Bullet », « Party By Myself», « Another Way Out »,  « Day Of The Dead »

Rappel : « Everywhere I Go », « Hear Me Now ».

(Organisation Live Nation)

 

 

 

 

 

lundi, 11 avril 2016 01:00

Une nouvelle année Puggy ?

Après avoir accompli une tournée de dix dates en France, en compagnie de Ricard Live –dont un crochet via l’Aéronef de Lille, il y a 15 jours– Puggy se produisait à La Madeleine, ce lundi 11 avril, pour nous présenter 6 extraits de son nouvel et album « Colours » (NDR : c’est son quatrième) qui sort le 22 du même mois. C’est sold out. Donc il doit y avoir plus ou moins 1 200 personnes qui attendent le trio de pied ferme, parmi lesquelles on dénombre une belle cohorte de fans.

Aprile, aka Nicolas Donnay, assure le supporting act. Il s’agit du nouveau poulain de Nicolas Renard, le manager de Puggy. Barbu, les cheveux coiffés en chignon, il se produit seul sur les planches, armé de sa gratte semi-acoustique. Ce Liégeois possède une voix superbe, puissante, rappelant celle de Jason Kay (Jamiroquoi). L’artiste va nous interpréter quatre titres, en une vingtaine de minutes, dont « Cheap chick », un extrait de son premier Ep. Sa musique campe un hybride entre pop, funk et jazz, que les puristes n’hésitent pas à qualifier de néo soul. Et à l’issue de chaque morceau, il est chaleureusement applaudi. L'artiste publiera un nouvel Ep, cet été (Pour les photos, c’est ici).

Réunissant un Suédois, un Français et un Britannique, Puggy vit en Belgique. Un pays au sein duquel il se sent particulièrement bien soutenu. Et ce depuis 2007, année de la sortie de son premier elpee.

Les lumières passent au bleu. Les filles s’époumonent. Et c’est sous une immense ovation que le band débarque. Il est 21h10.

Ziggy dispose d’une batterie flambant neuve et se sert circonstanciellement d’un clavier. Il siège à droite du podium. Matthew se plante au centre. A sa disposition, une panoplie de grattes semi-acoustiques et une électrique rutilante, dont il va surtout avoir recours, lors des nouveaux titres. Imperturbable, Romain s’installe à gauche, toujours fidèle à sa vielle basse, modèle 1965. Et à l’arrière, se poste le nouveau claviériste/pianiste, Matthieu Vandenabeele, qui remplace John Janssens.

Les musiciens semblent en forme. Percutant, « Fight Like You'Re Fighting » ouvre le set, un morceau funky pop, légèrement teinté d’électro. Matt s’adresse au public en les invitant à faire du bruit (NDR : comme lors d’une rencontre de basket !) Et il s’exécute. « Last Day On Earth (Something Small) » fait monter la température de quelques degrés. Romain saute sur place. D’un air vengeur, Ziggy frappe sauvagement les peaux de ses fûts. Matt jongle entre ses trois grattes. Il improvise et module sa voix en fonction des émotions qu’il injecte dans ses chansons. Véritable bête de scène, il a déjà l’auditoire dans sa poche. Faut dire qu’il y a un an que la plupart des aficionados n’ont plus eu l’occasion de voir le band en ‘live’. Et quelque part, lorsqu’il se produit à domicile, la formation joue sur la corde sensible. Matt adresse un petit signe à Alex pour régler sa voix au micro, et balance : ‘Bruxelles, on y va!’

« Feel So Low » est plus que probablement le prochain tube. Le single, « Lonely Town », l’est presque déjà. Plus funky pop, « Soul » libère énormément de groove. Beatlenesques, les harmonies vocales à trois voix sont particulièrement soignées tout au long de « To Win The World ». Matt a repris sa semi-acoustique pour « How I Needed You ». « Change The Colours » bénéficie d’un refrain contagieux. Le light show est versatile. Le titre est judicieux, même si lors du set accordé à l’Aéronef, les variations de lumières étaient davantage mises en évidence grâce à une toile tendue en arrière-plan, des fluctuations qui procuraient une sensation de magie… Ici, la configuration des lieux ne permet pas ce type d’éclairage. Le public est chaud boulette et réactif. Une véritable communion s’établit entre le combo et la foule. Un air de folie s’y propage. Et c’est dans cette ambiance, que « Territory » clôt le spectacle.

En rappel, Puggy va nous réserver « Dubois Died Today » suivi de « To Win The World ». Les septante-cinq minutes du set sont passées à une vitesse vertigineuse. Une excellente prestation, même si celle de Lille était encore meilleure. Mais elle risque encore de s’améliorer le 14 mai au Cirque Royal et le lendemain à l’Ancienne Belgique, puisque les musicos auront eu le temps de rôder davantage leur spectacle. Pas de bol pour les retardataires, les deux dates sont sold out depuis belle lurette. Une question s’impose cependant, 2016 sera-t-elle une nouvelle fois l'année Puggy ? (Pour les photos, c’est ).

(Organisation : Live Nation)

 

 

 

 

 

 

James Morrison Catchpole est un chanteur/compositeur/guitariste né à Derby, en Angleterre. Un artiste dont le premier elpee, « Undiscovered », remonte à 2006. Et c’est le single, « You Give Me Something », issu de cet LP, qui va le faire connaître à travers le monde. Son dernier opus, « Higher Than Here » est paru fin 2015. Et il est venu le défendre, au sein d’une salle dont il avait déjà foulé les planches, en 2012 (Sarah Carlier en assurait le supporting act) et en 2009 (là, c’était Selah Sue qui ouvrait son concert).

Bien que le second balcon côté fosse soit condamné, la salle est pleine à craquer. La première partie est réservée à Glenn Claes. Pas un inconnu au Nord de la Belgique, puisqu’il a été finaliste de la version néerlandophone de ‘The Voice’. Un crochet au cours duquel il avait brillamment interprété « The Sound Of Silence» de Simon & Garfunkel. En février 2016 il était venu présenter son premier elpee, « Back Where My World Began », à l’AB Club, dont a été extrait le single « Face In The Light ».

Belle gueule d’ange, Glenn se sert d’une gratte on ne peut plus classique. Il est soutenu par un autre préposé à la sèche, Stijn Bervoets. Chevelu et barbu, il s’installe à gauche de Claes. Qui a manifestement une très belle voix. Capable de se fondre dans un duo vocal atmosphérique tout au long du tendre « Little Lies ». Mais également de la moduler, en la poussant dans les graves ou les aigus ; une voix capable d’emprunter un timbre rocailleux mais également d’exprimer toute sa puissance. A l’instar d’un Milo Meskens. Aux premiers rangs, le public féminin est sous le charme. D’une vingtaine de minutes, le set s’achève par une cover intense du « All Night Long » de Lionel Richie. Le garçon a du talent et est certainement à suivre de très près.

Tout le monde est placé sur une immense estrade sauf James, en avant scène, et un des deux claviéristes. Un podium imposant sur lequel sont plantés l’autre claviériste (au Hammond), un drummer, un bassiste et un guitariste. Imposantes, les deux choristes sont postées à l’extrême gauche. Morrison est armé d’une six cordes semi-acoustique.

 « Under The Influence » (« Undiscovered ») ouvre le show. Le light show est impressionnant et se focalise sur les différents artistes. Il est composé de 6 rangées de gros spots tournants, desquels repartent des petites guirlandes de leds qui s’élancent vers le plafond juste au-dessus des artistes. Au milieu de la chanson, James Morisson s’adresse au public en criant ‘Brussels', à la manière du ‘boss’ et l’incite à frapper dans les mains. Les interventions du Hammond communiquent un feeling sixties au morceau. « Nothing Ever Hurt Like You » (« Songs For You, Truths For Me ») baigne advantage dans la soul ‘motownesque’. Tout au long de « I Won't Let You Go » (« The Awakening »), la troupe est plongée dans un halo de lumière bleue. La voix de James est haut perchée. Les claviers sont omniprésents et les chœurs se libèrent. Lors de « Stay Like This » et « Something Right », le crooner a abandonné sa guitare. Il tient son micro à deux mains pour ces ballades soul bouleversantes. Place ensuite au tube « Wonderful World  » (« Undiscovered »). Le répertoire est varié et alterne vieux standards et nouvelles compos. Au cours desquelles il va notamment faire le pitre, pastichant –mais parfaitement– Mickael Jackson, pour le plus grand bonheur des premiers rangs. Très interactif avec son public, il injecte dans ses compos énormément de feeling et de chaleur humaine. La voix de James excelle dans tous les styles. Elle a mis tout le monde d’accord. Y compris pendant les morceaux funk et r&b. C'est l'un des représentants les plus talentueux de la scène insulaire. Et en guise d’apothéose, « Demons » est interprété devant mille feux et lumières…

On aura quand même droit à un rappel. Qu’il achève par « You Give Me Something », dont le refrain est entonné par l'ensemble de l’auditoire. Chargée d’émotion cette superbe soirée a permis d’oublier les tracas de la vie quotidienne. Ce qui n’est déjà pas si mal…

(Organisation : Live Nation)

 

lundi, 28 mars 2016 01:00

Un genou et peut-être deux, Enter…

C’est en 2006, que la carrière d’Enter Shikari a démarré (NDR : fondé en 2003, il est issu de St Albans, dans le Hertfordshire). Son premier elpee, « Take To The Skies », s’écoule alors à plus de 100 000 exemplaires et décroche un disque d’or. Mais la raison de ce succès foudroyant procède de son style. Un style hybride, ultra efficace, fruit d’un cocktail entre hardcore mélodique, rythmes ‘trance’ et hard rock électronique. Son quatrième elpee, « The Mindsweep », est paru l’an dernier. Percutant, il se distingue par des vocaux davantage brutaux, mais surtout par le concours de cuivres et de cordes susceptibles de propulser la musique dans une autre dimension. Il s’agit déjà de la sixième visite du band insulaire à l’AB.

Premier supporting act, Hacktivist, entame son set à 19h00 précises. La salle commence à se remplir. Il ne restait d’ailleurs plus que quelques places disponibles, avant le show. Le combo n’a guère d’espace pour s'exprimer. Le quintet britannique (NDR : il est originaire de Milton Keynes, en Angleterre) implique deux vocalistes (J Hurley et Ben Marvin), le gratteur Timfy James, le bassiste Josh Gurner et le drummer Rich Hawking. Son style ? Du rap/métal !

La set list va puiser allègrement dans son dernier elpee, « Outside The Box ». Les 2 MC’s s’époumonent. Les riffs de gratte ont la pêche. Le drummer inflige la cadence. Les morceaux sont manifestement hantés par les Beastie Boys, Cypress Hill et Run-D.M.C., même si une fameuse dose de dubstep permet à l’expression sonore de bifurquer régulièrement vers l'univers de Faith No More voire de Limp Bizkit.

Difficile à expliquer, mais au départ, votre serviteur était assis bien confortablement. Mais comme subjugué par le show, il se lève et s’approche du podium. Faut dire que particulière et instinctive, la musique prend aux tripes. D’ailleurs le public réagit spontanément et s’agite de plus en plus, surtout aux premiers rangs. Et en une demi-heure, Hacktivist va régaler autant les jambes que les oreilles. (Pour les photos c’est ici)

Modestep assure le second supportig act. Un combo londonien fondé en 2010. Mélodique, son hard rock électro est teinté de dubstep et de drum&bass. Josh Friend en est le leader. Il est aussi producteur. Mais surtout chanteur. Quand il grimpe sur l’estrade, on remarque ses impressionnants tatouages sur le cou. Il est soutenu par son frère Tony, à la guitare et aux machines, le drummer Pat Lundy, et le gratteur solo, Kyle Deek. Tout au long du set, ce dernier restera planté à gauche du batteur. Coiffé d’une casquette retournée, il est plutôt de grande taille. Mais c’est lui qui balance les riffs meurtriers. La musique semble née d’un croisement entre The Prodigy, The Script et Skrillex. Devant l’estrade, les aficionados sont particulièrement excités. Et se lancent dans un crowdsurfing qui conduit les audacieux jusqu’au fond de la salle. Plutôt satisfait, Josh les félicite. C’est réciproque, car ce soir, Modestep s’est littéralement déchaîné. Si Enter Shikari fait mieux, on va finir six pieds sous terre ! (Pour les photos, c’est )

La fosse est ainsi chauffée à blanc lorsque les musicos d’Enter Shikari débarquent. En l’occurrence le chanteur/multi-intrumentiste Roughton 'Rou' Reynolds (NDR : il est aussi à l’aise derrière les ivoires qu’à la gratte), le second guitariste Liam Clewlow et le batteur Chris Botten. Il est alors 21 heures. Et dès les premières mesures, on est impressionné par le light show.

Quand « Sorry, You'Re Not A Winner » retentit, le public se lâche totalement. Faut dire que Rou semble en très grande forme. C’est d’ailleurs lui qui va dynamiter la soirée. On le voit partout : devant, derrière, accroupi devant ses fans. Il aide même un aficionado à se lancer dans la foule depuis le podium. Il signale que le trio va nous réserver, un titre jamais interprété en ‘live’, « The One True Colour. Une perle ! Rou s'installe derrière les claviers pour attaquer « Juggernauts », un morceau plus paisible. La cover du « Angels » de Robbie Williams est superbe. Plusieurs compos bénéficient de projections vidéos. A l’instar du désopilant « Gandhi Mate, Gandhi ». Mais progressivement la foule s’enflamme à nouveau.  Le mix judicieux entre morceaux récents et plus anciens y contribue. L’énergie libérée est authentique, sauvage, brute de décoffrage. « Mothership » va provoquer une véritable euphorie. C’est le morceau qui termine le show. En parfaite communion avec les artistes, la foule reprend le refrain en chœur.

Lors du rappel, le batteur monte sur sa grosse caisse et brandit le drapeau belge ; une manière de rendre hommage aux victimes des attentats perpétrés dans la capitale. Mais le combat n’est pas terminé. Les Anglais mettent toute la gomme pour affronter l'énorme « The Appeal & The Mindsweep II ». Le public a mis un genou. Enter. Peut-être même les deux. Il n'y a plus qu'à se rendre ; et pour les plus courageux, au Club, afin de vivre une after gratuite. Ravi et conquis par cette soirée magique, votre serviteur préfère s’éclipser… (Pour les photos c’est encore ici )

Setlist : « Enter Shikari », « Solidarity », « Sorry, You'Re Not A Winner », « The One True Colour », « The Last Garrison », « No Sleep Tonight »; « Destabilise », « Radiate  », « Slipshod », « The Jester », « There'S A Price On Your Head », « Juggernauts », « Angels », cover de Robbie Williams, « Arguing with Thermometers », « Gandhi Mate, Gandhi », « Torn Apart » et « Mothership ».

Rappel : « Redshift », « Anaesthetist », « The Appeal & The Mindsweep II ».

(Organisation : Ancienne Belgique et Live Nation)

 

samedi, 19 mars 2016 00:00

Tests réussis pour Nicola Testa !

Il s’agit du premier concert accordé à l’Ancienne Belgique par Nicola Testa, et il le mérite. A force de travail… Comme il l’a annoncé, il va proposer un spectacle inédit, créé spécialement pour cette date ; un show unique en son genre dont les costumes ont été dessinés par Jean-Paul Lespagnard. La salle n'est pas tout à fait sold out. Les deux balcons latéraux sont masqués d'un drap noir. Toutes les places assises sont occupées, mais la fosse est bien compacte.

Le supporting act est assuré Simon LeSaint (SLS). Il va nous proposer un Dj set d’une demi-heure. Il n’établit aucune communication avec le public. Pas vraiment de quoi accrocher…

Tout comme la veille, à La Madeleine, un interlude est exécuté par David Léo, alias David de Froidmont, l’ex-vocaliste de Malibu Stacy. Il vient interpréter son « Down The Hall ». Deux filles déploient des affiches sur lesquelles figurent le titre de ce tube, le nom de l'artiste, son Facebook et son Twitter. Et cette fois-ci, les filles brandissent bien les affiches à l'endroit.

Trois ans déjà que Nicola Testa arpente les planches de différentes salles et festivals en Belgique, soutenu par une fidèle équipe et un solide groupe. Son album, « No More Raibows », est paru en mars 2015. Un disque enregistré sous la houlette d’Antoine Gaillet, pour lequel il a notamment reçu le concours de Julien Doré, Talisco et M83. Et il a été élu ‘Meilleur Artiste de l'Année’, en 2016, par les Octaves de La Musique.

Tous les musicos ont droit à une estrade. Les deux claviéristes plantés à gauche. Le drummer et le bassiste, à droite. Et Nicola au centre, sur laquelle est installé un piano. Sans oublier une section de trois cuivres, qui viendra épauler le line up, à plusieurs reprises, au cours du set. Le light show est coloré et marque chaque artiste de son empreinte.

Nicola va donc nous proposer des versions différentes de compos issues de son elpee. Un véritable test quoi ! Alexandre Leroy (Puggy) est derrière les manettes. Le son devrait donc être nickel.

Caractérisé par son profil électro, « World » ouvre le concert. La section rythmique démontre déjà toute son efficacité. Derrière son micro, Nicola frappe dans les mains et incite la foule à l’accompagner. Elle s’exécute. Faut dire qu’il dégage énormément de sympathie –il n’oublie pas de le saluer et de remercier l’auditoire– et puis il peut compter sur un fan base de plus en plus conséquent. C’est même lui qui fait monter la température, dans la salle. L’adaptation de « Cells » est surprenante. Les titres défilent, toujours différents des versions originales : « Lost And Found », « Land Of Glass », « Home  »… Pourtant percussif, « Mellotron skies » met en exergue la voix atmosphérique de Nicola. Dominé par des claviers réminiscents des 80’s, « The Letter » a été judicieusement rafraîchi, afin de prendre une forme plus contemporaine. Nicola change régulièrement de fringues. Lors de ses brèves absences, les musicos en profitent pour étaler tout leur brio d’instrumentistes. Une fille habillée tout en rouge surgit pour attaquer « Koko ». Elle entame alors une danse endiablée et presque chamanique. Déroutant !  

En rappel, « Rainbow » constitue la véritable apothéose du concert. Les cuivres sont de la partie pour cette compo au cours de laquelle, chargée d’émotion, la voix de Nicola va véritablement faire mouche et faire fondre les cœurs de tous ses aficionados. Quoique responsable d’un seul opus, l’artiste est quand même parvenu à proposer un show de 105 minutes. Tests réussis pour Nicola Testa !

(Organisation : Progress Booking)

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