Un sentiment de révolte envahit Billions Of Comrades…

Billions Of Comrades vient de publier un nouveau single. Intitulé « SCAB AALO PAM », il annonce un nouvel elpee baptisé « Trotop » qui sortira en mars 2024. Ce morceau est un exutoire destiné à combattre une police violente qui intimide, blesse et tue afin de…

logo_musiczine

Une lune de nacre éclaire And Also The Trees…

« Mother-of-pearl moon », le nouvel elpee d’And Also The Trees, paraîtra ce 23 février 2024. Nés d'une série d'improvisations à la guitare électrique, de Justin Jones avant et après l'aube, pendant un mois de solitude en 2020, les morceaux se sont ensuite…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

mass_hysteria_ab_05
Shaka Ponk - 14/03/2024
Didier Deroissart

Didier Deroissart

En attendant l'ouverture des portes, prévue pour 20 heures, la file s'étend sur plus de 50 mètres. Du jamais vu au Salon. Ce soir, on risque manifestement d’être comprimés comme des sardines. Et dire que le concert ne débute seulement qu’à 21h30. En attendant, une solution, tuer le temps au bar. D’ailleurs les frigos et les bacs se vident rapidement. A l’affiche, ce soir, un groupe de reprises, Mister Cover…

Le set prend un peu de retard. Les musicos sont nombreux sur les planches ; même que le drummer doit se contenter d’un coin de l’estrade, à droite, pour ne pas occuper trop d’espace. Faut dire que l’équipe réunit plusieurs chanteurs et choristes. Sans oublier le gratteur, le bassiste et les cuivres.

Fondé en 2002, le combo puise son répertoire dans les standards du rock, de la pop, de la soul, des variétés et de la chanson française. N’hésitant pas à balayer 5 décennies de musique populaire.

Derrière les manettes, on retrouve Antoine Goudeseune (NDR : le roi des adaptation des compos des Beatles, en fingerpicking) et Moorad, l’ingé son du Botanique.  

Le public est chaud boulette, dès les premières mesures. Et il danse ! Sans huile, mais en perdant énormément de sueur. Votre serviteur observe la fête depuis le bar. Le « Viva La Vida » de Coldplay déclenche une farandole. Après un petit medley consacré aux succès des années 80, place au « Seven Nation Army » du duo mythique White Stripes. Chevelu, le chanteur, malgré ses 40 balais, est un showman. Et les autres musicos sont pros jusqu’au bout des ongles. La suite de la set list épingle des compos signées par les Fab Four, Police, les Stones, Rihanna, U2, les Blues Brothers, Lenny Kravitz, Abba, Daft Punk, Queen, Telephone, Bob Marley, Pink Floyd, Goldman et Madonna. Bref, il y en a pour tous les goûts, les âges et toues les générations. Mais c’est surtout le « Smells Like Teen Spirit » du Nirvana qui va mettre le souk. A cet instant, la température est à son paroxysme dans la fosse. L’ambiance retombe d’un cran pour la reprise de Sardou, « Les Lacs du Connemara ». Pas vraiment le truc de votre serviteur. Mais dès le rappel, au cours duquel le team attaque la « La Salsa Du Démon » du Grand Orchestre du Splendid, c’est la folie furieuse. Manquait plus que « La fête au village » des Musclés. Mister Cover est un ensemble à voir et écouter en ‘live’. Son spectacle vous permet de vous déconnecter de la réalité et de faire la fête. Comme lors d’un mariage, d’une communion ou d’une fancy-fair. Et au sein de ce créneau, Mister Cover est passé maître. D’ailleurs, il est programmé à Forest National en décembre…

(Organisation : Le Salon de Silly et Silly Concerts ASBL)

jeudi, 17 mars 2016 00:00

L’empreinte de Talisco…

Ce jeudi 17 mars 2016, Recorders organise sa release party dans la salle de La Madeleine, à Bruxelles. Il vient y présenter son deuxième opus, « Coast To Coast », qui fait suite à « Above The Tide », paru en 2014. Superbe, l’endroit est situé à deux pas de la gare Centrale et de la Grand Place. En outre, sa capacité est de plus ou moins 1200 places. Un fameux atout dans l’éventail d’auditoires mis à la disposition de la capitale européenne. Et bonne nouvelle, le podium a été rehaussé ; une critique soulevée lors des concerts accordés dans le cadre du BSF. Enfin, les infrastructures permettent une qualité de son optimale. Si ce soir, ce n’est pas sold out, il y a pas mal de monde, pour accueillir le band bruxellois.

Il revient à Konoba d’ouvrir la soirée, un groupe qui s’était produit dans le cadre du festival Propulse, en 2015. Et sur l’estrade, il semble un peu à l’étroit. Le line up réunit le chanteur Raphael Esterhazy, le guitariste Maxime Simon (Solkins, Whylanders), dont la moustache ferait pâlir de jalousie les acteurs des Brigades du Tigre, le préposé à la basse et aux synthés Maxime Honhon (NDR : un autre Solkins) ainsi que d’un drummer barbu et coiffé d’un chapeau. Ces trois musicos ont enfilé une chemise lilas (NDR : la même qui est vendue au stand merchandising). Raphaël a opté, de son côté, pour une autre de couleur blanche, de type officier, enrichie de motifs rouges.

Le set s’ouvre par « Smoke And Mirrors ». Le light show est aveuglant. Les deux claviéristes sont aux commandes. Raphaël tapote sur sa machine. Il se déhanche et se balance. Sorte d’hybride entre Joe Newman (Alt-J), Beck et Gotye, sa voix semble habitée. Il y a des beats électro, mais ils ne sont pas trop envahissants. La mélodie est accrocheuse. L’auditoire commence à remuer. Raphaël prend la place de Maxime derrière les claviers. Ce dernier empoigne la basse et se consacre alors au micro. Big Moustache récupère une gratte dissimulée sous le clavier. Tout au long de « I’m a wolf », les deux musicos de Solkins conjuguent leurs harmonies vocales. Et elles sont atmosphériques. C’est bientôt le printemps et « Love » s’ébroue sur des gazouillis d'oiseaux. Mr Honhon se distingue à la semi-acoustique. La voix de Raphaël monte dans les aigus. Ses mains sont aussi expressives que celles de feu Joe Cocker. Il semble satisfait de sa prestation et s'applaudit. La foule lui emboîte le pas. L’artiste invite les spectateurs à se serrer les mains pour se faire des câlins. Mister Honhon s’écrase sur votre serviteur. Avant que le show n’embraie par « On Your Knees », une chanson empreinte de douceur. Raphaël s’agenouille. Manifestement, il s’agit de la compo la plus radiophonique du nouvel Ep, dont la sortie est imminente. Une compo stimulée par des beats électro et qui incite à se remuer le bas des reins. Et du set, on épinglera encore « L'indifférence », un titre interprété dans la langue de Voltaire. Konoba se produira en concert, au Rideau Rouge de Lasnes, le 15 avril 2016.

En interlude, David Léo, alias David de Froidmont, l’ex-vocaliste de Malibu Stacy, vient nous présenter son « Down The Hall ». Deux filles déploient des affiches sur lesquelles figurent le titre de ce tube, le nom de nom de l'artiste, son Facebook et son Twitter. Cocasse, elles les exhibent à l’envers.  

Première constatation, lorsque les musicos de Recorders montent sur l’estrade, leurs visages ne sont plus peinturlurés, comme à l’époque où ils défendaient leur elpee « Above the tide ». Leur second opus, « Coast To Coast », sort aujourd’hui. Le line up du band a changé. Si le chanteur/guitariste Gordon Delacroix, le bassiste Flo Donnet (NDR : une penne universitaire retournée sur la tête) et le second gratteur Alex Meeus, sont toujours au poste, deux petits nouveaux ont intégré le band. En l’occurrence le drummer Michael-John Joosen et le claviériste –un pianiste de jazz– Ben Broux. Ils s’installent cependant, en arrière-plan. Le décor est peuplé d'énormes ballons de baudruche montés sur des supports métalliques.

« Not All Who Wander Are Lost » ouvre le set. Les harmonies vocales sont à trois voix sur ce morceau de 5 minutes que relayent les claviers. Le light show oscille entre couleur orange, blanche, verte et bleue. Des vocaux toujours aussi atmosphériques envahissent le contagieux « Lost At Sea ». Les claviers et les grattes y font cependant la différence.

Pour « Cutting Clouds », le drummer privilégie les percus, un titre qui adopte un tempo davantage cold wave. La voix de Gordon devient grave pour « Time Is A Flat Circle », une compo stimulée par des beats électro. Extrait du premier opus, le hit « Someone Else's Memory » libère des sonorités davantage sucrées. Tout comme le spasmodique « Geometric Peaks ». Quoique indolent, « Undivided » est davantage synthétique, un morceau au cours duquel la voix se révèle de nouveau éthérée. Au bout de 50 bonnes minutes, le show s’achève par « Shoot Shoot ».

Manifestement, l’empreinte de Talisco est bien présente tout au long des plages du nouvel elpee. Normal, il a participé activement aux sessions d’enregistrement.

Lors du rappel, une estrade est installée derrière le batteur, sur laquelle grimpe une chorale réunissant 6 filles. Elles sont toutes vêtues de noir. Mais les deux morceaux, au cours desquels elles participent allègrement, « A Church Of Dust And Rubble » et « Arctic Skies », lorgnent alors carrément vers l’univers d’Archive. Et le concert de s’achever par le jouissif « On Cove Mountain ».

(Organisation : Progress Booking)

dimanche, 13 mars 2016 00:00

Abandon avant knock out!

Soirée metalcore proclamée mélodique, ce dimanche 13 mars, au Club de l’AB. A l’affiche trois combos : Kids Insane (Israël), Break Even (Australie) et Defeather (USA). Pas mal de monde pour assister aux sets de ces trois bands dont votre serviteur ne connaît pas grand-chose. Pas grave, c’est ainsi qu’on fait souvent de belles découvertes, mais aussi parfois qu’on s’en prend plein la tronche. La preuve par trois, ce soir…

Kids Insane nous vient de Tel Aviv. Fondé en 2010, il pratique un hardcore teinté de punk. Son troisième opus, « Slander slit » est paru l’an dernier. Le quatuor monte sur l’estrade à 19h30. Soit le chanteur Corey, le bassiste Nadav, le gratteur Asimon et le drummer Yoni. Barbus et tatoués, ils ont manifestement la pêche. Tout en hurlant, mais en ayant le soin de conserver une certaine harmonie dans ses intonations, le vocaliste se démène sur les planches et vient au contact du public. Il se penche régulièrement vers les premiers rangs. C’est ce que le peuple demande. Malgré un fil de micro un peu trop court, il tente quelques petites incursions dans un auditoire déjà bien chaud. Faut dire que les riffs de guitare sont incendiaires ; alors que particulièrement efficace, la basse vrombit, le drummer se chargeant de canaliser l’ensemble en imprimant un tempo métronomique. Du set on retiendra surtout « Dears Politics », une compo à la fois engagée et nerveuse et « Frustrated » qui va mettre le souk dans la fosse. Un show bref mais de bonne facture.  

Né en 2005, Break Even est issu de Perth. En 2008, son guitariste, Rowan Willoughby, est décédé. Ce n’est pourtant qu’en 2012, que la formation a splitté ; mais elle s’est reformée deux ans plus tard. Porté par le single « Young And Bright », le groupe a décidé de repartir en tournée. Mais il n’a pas encore prévu de sortir un nouvel album. Le line up du band est classique : basse, guitare, batterie et chant. Pas de changement de drums, mais de cymbales. Le chanteur est chaussé de ballerines au lieu de baskets. Il a enfilé un pantacourt. Ce qui lui permet d’exhiber de superbes tatouages. Qui recouvrent également les épaules et les bras. Mais qui ne seront visibles que lorsqu’il ôtera sa chemise. Car dès les premières mesures, il la mouille. Il veut nous faire croire que ses dessins corporels son animés. Entre chaque morceau, il discute avec le public. Il arpente les planches de long en large, comme un type déterminé. Sa voix est âpre, sauvage même. Quelques audacieux montent sur l’estrade et se jettent au-dessus des bras de courageux pour entamer l’un ou l’autre slam. L’un d’entre eux parviendra même à faire le tour de la salle. Mais le volume sonore me semble de plus en plus élevé. Ne reste plus qu’à battre en retraite et à se protéger les oreilles par des bouchons…

Defeater est un autre quatuor, mais originaire de Boston. Il est venu défendre son dernier et quatrième elepee, « Abandoned ». Responsable d’un post hardcore, il figurait parmi les 10 formations à ne manquer sous aucun prétexte, lors de l’édition 2015 du Groezrock. Faut dire qu’il jouit d’une solide réputation de groupe ‘live’. Et en matière de show, la notoriété n’est pas usurpée. Le chanteur harangue la foule. Il l’incite à jumper et à danser. Ce qui va provoquer moult pogos, tout au long du set. Et même un circle pit au seind des premiers rangs. Bref, le concert suinte de sueur et de testostérone, comme au bon vieux temps. Sauf que la puissance du son est excessive. Malgré les bouchons, la quantité de décibels est devenue insupportable. A tel point que plusieurs spectateurs, mécontents, vident les lieux. Y compris votre serviteur. Il ne tient pas à souffrir d’acouphènes ni de devenir sourd. Il jette donc l’éponge. Dommage, mais là c’est un abandon (« Abandoned » ?) avant le knock out !

(Organisation : Ancienne Belgique)

Les FrancoSillies sont nés d’une collaboration entre le Centre Culturel de Silly, Silly Concerts ASBL, le Salon et le Service Provincial des Arts de la Scène. Il s’agit déjà de la cinquième édition. Le festival privilégie les artistes qui s’expriment dans la langue de Voltaire. En général, au Salon, le son est nickel. Aussi, difficile de comprendre pourquoi le Centre Culturel n’a pas choisi les préposés locaux au mixing. Bref l’auditoire réunit plus ou moins 150 personnes. En tête d’affiche, Saule ! 

Les 5 groupes programmés ce soir, vont se produire, en alternance, sur la petite scène (dans le bistrot) ou sur le grand podium de la salle de concert.

Votre serviteur débarque trop tard pour assister au show de l'Enghiennois Antoine Armédan, qui selon les rumeurs, était de bonne facture.

Céléna et Sophia sont deux sœurs. Nom de famille ? Tornabene. Elles sont issues de Chapelle-lez-Herlaimont. Elles s’étaient produites dans le cadre du BSF, l’an dernier, en la salle de la Madeleine. A l’actif du duo, un Ep 5 titres, « A l’aventure ». Elles ont la jeunesse et la candeur pour elles. Brune, Céléna se charge de la sèche. Blonde, Sofia, de la gratte électrique. Leurs accords de cordes sont empreints de délicatesse. Et les voix, de douceur. Mais elles se servent également d’une belle panoplie d’instruments, du piano au xylophone, en passant par la mandoline, les percus (au pied) et le looper…

Le line up de La Cécité Des Amoureux (LCDA) est imposant. Jeff Bertemes (NDR : il est originaire des Cantons de l’Est) se charge des vocaux (NDR : c’est également le compositeur), Jean Debry de la contrebasse, Noëlle Elisabeth Grégoire des claviers, Julien Hockers de la guitare (NDR : tous des Liégeois !) et le Breton Kevin Mahé (NDR : Nantais, ce barbu a une bouille bien sympathique) aux percus. Et ce soir, la troupe est soutenue par un invité, en l’occurrence le trompettiste Corentin Eubelen.

Leader charismatique, Jeff est un passionné. Il focalise les regards. Sur le dos de sa veste en cuir sont cousues de grandes ailes noires. Elles se déploient quand il étend les bras. Tel un acteur de théâtre, sa présence scénique est impressionnante. Il semble hanté tour à tour par Pierre Lapointe, Barbara, Bashung, Gaëtan Roussel, Aznavour et on en passe. A l’instar d’un rapace, son regard est susceptible de vous transpercer. Son attitude évoque aussi parfois Mathias Malzieu, le chanteur de Dyonisos, sans les frasques acrobatiques.

Une intro précède son entrée sur l’estrade. « Tango » ouvre le set, une compo qu’il interprète dans sa langue natale. Poétiques, ses textes oscillent entre narration et slam. Autre tango, « Le Ballet des Phasmes » est adapté à la sauce contemporaine. Les morceaux oscillent entre pop, électro, classique, valse ou tango, mais à chaque fois, LCDA a le bon goût de réadapter les morceaux (NDR : surtout les plus surannés !) à la sauce contemporaine. Comme un nouveau tango baptisé « Le ballet des Phasmes ». Et la fin de show s’emballe littéralement pour le plus grand plaisir de l’auditoire. Au cours de ce concert, le band nous a proposé de larges extraits de son prochain album, « Les Courtisanes ». Et franchement, malgré quelques petits problèmes de balance, dus aux soundcheck de l’autre podium, la prestation a été totalement convaincante.

Juno est désavantagé, car le son est carrément médiocre. Dommage ! Tant pis, votre serviteur décide d’aller prendre l’air à l’extérieur, en attendant le spectacle de Saule, qui a remplacé Nicolas Michaux au pied levé ; ce dernier ayant eu l’opportunité de décrocher une tournée en Chine…

Après avoir bourlingué pendant plus de 2 ans pour défendre son album et vécu une collaboration avec Charlie Winston, Baptiste Lalieu s’était offert une petite récréation au sein de Gonzo. Il est ensuite retourné en studio pour enregistrer de nouvelles chansons. Qu’il a décidé de présenter dans le cadre de son 'Tour No Tour' ; une manière de les tester, avant la mise en forme finale.

Les musicos ne sont pas sur le podium, mais au milieu de la foule, placée en cercle autour du band et du matos de sonorisation. Un peu comme Zita Swoon, à une certaine époque. Certains spectateurs se sont assis sur l’estrade. Baptiste aime être proche de son public. Mais le fil du micro n’est pas assez long pour faire le tour de ses musicos. Mr Bio a la pêche, ce soir et aussi la bougeotte. Quatre grattes (électriques ou acoustiques) sculptent « Je Reviens ». Mais aussi les nouvelles compos ; percus, synthés et banjo complétant l’instrumentation. Baptiste a manifestement un message à faire passer.

Entre « L'Eclaircie », « Femme Fantôme », « Delove Song », « Et pourtant Je Marche », « Nulle Part Chez Moi », « LC », « O Combien », « Comme » et « Respire », il demande à l’auditoire de voter pour son top 5. Il en tiendra probablement compte, lors du choix final des titres de son nouvel opus. A mon humble avis, il va encore en écrire de nouvelles. Peut-être ira-t-il les défendre dans le cadre d’un second 'Tour No Tour'.  

Lors du premier rappel, il nous réserve des versions acoustiques (NDR : ce banjo !) de ses standards, « Si », « Chanteur Bio» et « Dusty Man » et l’achève par « Tes Adieux ».

Le second rappel baigne à nouveau dans le folk et clôt définitivement le concert par le judicieusement intitulé « On Part ». Bref, Saule est encore parvenu à enflammer la soirée. Que demande le peuple ?

(Organisation : Centre Culturel de Silly + Silly Concerts ASBL + le Salon + le Service Provincial des Arts de la Scène)

Saule + Juno + La Cécité Des Amoureux + Céléna – Sophia + Antoine Armédan

 

vendredi, 26 février 2016 00:00

Des biscuits qui se méritent…

Candy Robbers se produisait au Salon de Silly, ce vendredi 26 février, un groupe belgo/américain établi à Bruxelles. A son actif, un Ep éponyme, publié en en 2014, et un single, « 1000 Miles », dont le clip a été primé au festival 'Clip That Beat’ aux côtés de ceux de Robbing Millions, Great Mountain Fire ou encore Stromae. Et un premier album, dont la sortie officielle est prévue pour cette année. Après avoir remporté la finale de l’Emergenza (NDR : devant Feels !), en 2015, tremplin qui s’est déroulé à l'Orangerie du Botanique, le combo représentera la Belgique cet été, dans le cadre du festival ‘Taubertal’, à Rotenburg, un événement auquel participe 20 pays.

Pas grand monde dans la salle pour accueillir Candy Robbers. Tout au plus une cinquantaine de personnes. Le line up du band implique le drummer Remy Polfliet, le guitariste Axel Olson, le chanteur/gratteur (NDR : ce barbu à la bouille sympathique se sert d’une semi-acoustique) Maxime Rosenberg (NDR : c’est aussi le leader !), la claviériste/choriste Florence Theys et la (nouvelle) bassiste Bo Waterschoot.

Le set s’ouvre par « Oscilliations », un extrait de l'Ep. Maxime joue de la guitare à la manière de Matthew Irons. Ses riffs sont tour à tour doux ou atmosphériques. Puissante, bouleversante, chaude ou veloutée, sa voix est capable de monter très haut dans les aigus ou descendre très bas dans les graves. Pas de cuivres, comme sur disque ; ces sonorités sont reproduites par les synthés. 

Lorsqu’elle emprunte des intonations funkysantes ou jazzyfiantes, la voix de Maxime lorgne davantage vers celle de Mark King (Level 42). En fin de parcours, « Running Away » autorise un duel entre cordes.

La version quasi-acoustique de « 1000 Miles » est un vrai bonheur. La voix de Max est enrobée de chœurs féminins. L’instrumentation est soignée. Les interventions de drums sont légères et précises. Et la mélodie est contagieuse. « Come On » réverbère des sonorités surf, une compo très radiophonique. « Strangers Out Of Time » adopte un profil subrepticement reggae, nonobstant la présence de la slide. « Tango Dancer » baigne au sein d’un même climat. Quoique soul et autoritaire, la voix féminine appuie alors impeccablement celle de Max. Un inédit ? « Holler ». Des clapotis émanent du bord de la six cordes pour « Sorry », avant que les percus ne fassent monter la sauce.

Funkysantes, les grattes secouent « What You Searching For », dans l’esprit de Nile Rodgers. Et au bout d’une heure, « Beast Is Wild », clôt le set. Le nouvel album, « Cookie Jar », est exclusivement en vente lors des concerts. Pas de distribution officielle pour l’instant. Les biscuits se méritent ! Pour vous les procurer, vous devrez vous rendre à l’une des distributions consenties lors des concerts de Candy Robbers…

(Organisation Le Salon de Silly + Silly Concerts)

samedi, 06 février 2016 00:00

Discovery Box III : samedi 6 février 2016

Il s’agit déjà de la troisième édition du Discovery Box, un petit festival qui se déroule dans la salle communale Baudouin IV, à Braine-Le-Comte. Cet événement est organisé par l’association Organic. Ce soir, The Experimental Tropic Blues Band constitue la tête d’affiche. C’est la toute dernière date du combo le plus déjanté de la scène belge, avant qu’il ne rentre en studio pour enregistrer son quatrième elpee. En général, fin de tournée, les artistes n’hésitent pas à se lâcher ; et Jeremy (alias Dirty Wolf ou Dirty Coq) ne va pas s’en priver. Un deuxième podium, de dimension respectable, a été installé, devant la scène principale. Elle est destinée à accueillir les artistes. 

(run) SOFA ouvre donc les hostilités. Un trio carolo réunissant le chanteur Antoine Roméo, le guitariste Julien Tassin et le drummer Wilson Rose. A cet instant, on ne dénombre qu’une cinquantaine de personnes dans la salle. Evidemment, le chanteur invite le public à s’approcher de l’estrade. Pas facile d’entamer un festival, quand il y a si peu de peuple. « Intro » (of course !) ouvre le set, un instrumental atmosphérique qui tient la route. Le bassiste est gaucher, mais ce n’est pas Macca ! Antoine –chapeau vissé sur la tête– débarque ensuite sur les planches pour attaquer « Champignon ». Dès « Let Me Stay », il empoigne une gratte électrique. Si sa voix peut envoûter, elle manque quand même de relief. Peu importe, elle colle à la musique du band. Antoine ne tient pas en place et arpente le podium de long en large. Avant que ne se produire un coup de théâtre. Le drummer abandonne ses fûts et cède ses baguettes au photographe. Un relais, ma foi, judicieux, car le remplaçant se révèle plutôt doué à la batterie, alors que Wilson se prend pour mime Marceau, sans pour autant avoir le visage grimé de blanc. L’expression sonore évolue alors au cœur d’un cocktail de math rock primaire et de psychédélisme. Single, « Papillon » se singularise par son riff de guitare agressif et une voix légèrement vocodée. Un morceau dont la vidéo nous replonge carrément au sein des 70’s (voir ici

Ilydaen embraie. Il vient de publier un album baptisé « Maze ». Ce power trio, qui pratique une forme de post/math/rock aux relents métalliques de nature scandinave, implique le chanteur/bassiste Erick Braun, le guitariste Daniel Schyns et le drummer Anthony Leusch. Les musicos sont issus de La Calamine et rencontrent un franc succès au Grand-duché de Luxembourg, en Allemagne et aux Pays-Bas. Instrumentalement, la précision des instrumentistes est manifestement germanique. Donc irréprochable.

Dès les premiers accords de gratte dispensés par Daniel sur « Lux » –et ils sont incisifs– on est scotché par sa dextérité. Il semble hanté par Steve Vai, Jeff Beck et Joe Satriani à la fois ! Notre regard se focalise le plus souvent sur son manche. Sa technique est sidérante ! Faut dire qu’il peut aussi compter sur une section rythmique particulièrement solide. Tour à tour sauvages, percutantes, atmosphériques, les compos défilent comme de véritables claques. Quoique agressif, « 1/121 » se distingue par son sens mélodique, les vocaux achevant le morceau par une intervention délicatement atmosphérique. Une belle surprise !

La salle se peuple progressivement, mais ne dépassera jamais la barre de la centaine de spectateurs. La dernière fois que Thyself s’était produit en ces lieux, il n’y avait que 4 personnes pour les applaudir. Faut dire que c’était juste après les attentats de Paris. Ce soir, l’auditoire est quand même plus conséquent. Constitué de barbus, ce quatuor namurois réunit les gratteurs Florestan Thiry et Benoit Petit, le drummer Ulysse Wautier et le bassiste Lucas Serruya. Le premier assure le lead vocal. Les deux derniers les chœurs. Les musicos reconnaissent pour influences majeures Radiohead, Portishead, James Blake, Archive, Alice in Chains et Queens of The Stone Age. Un Ep éponyme à l’actif de ce combo, dont la musique oscille entre l’alt et le post rock. Et un album est en préparation. Lauréat du concours Verdur Rock et finaliste du Concours Circuit, il s’est produit dans le cadre de l’édition 2015 du festival ProPulse.

Le set s’ouvre par « Framus » et « Behind Clouds », deux morceaux qui font la part belle aux six cordes. Une des grattes est frémissante, l’autre plus sauvage. Tout au long de « Behind Clouds », la voix est atmosphérique. Caractérisé par son intro post rock, « Wasted All » lorgne carrément vers Archive. Plus accessible, « Come To Pray » est un titre plus pop et sucré, à la rythmique légèrement reggae. Sympa comme prestation !

Pour le concert de The Experimental Tropic Blues Band –qui fête ses 15 ans d'existence– aucune setlist n’a été prévue. Le trio achève sa tournée consacrée au concept ‘The Belgians’. Il s’attend donc à des projections pendant le show. Les trois musicos s’installent dans la fosse et attaquent immédiatement le répertoire. Jeremy a décidé de faire le show. Il annonce que nous sommes tous réunis pour parler d'une sujet difficile : l'amour. Pour lui, c’est important ! Il va d’ailleurs insister à de nombreuses reprises sur cette question. Et invite tout le monde s’exécuter. Son système 3 pièces le démange. Il ne l’exhibera pas, car la tirette semble coincée. Grand amateur de gingembre, il incite à pratiquer le Gang Bang. La pression commence à monter, surtout du côté de quelques meufs qui semblent particulièrement excitées. Sans pour autant passer à l’acte. Devil D'inferno est intrigué par les frasques de ses compères. Qui va lancer le premier riff ? Il doit imprimer le tempo. Dirty Coq continue de tailler une bavette avec les spectateurs, alors que les deux autres se lancent dans une ancienne compo. Place ensuite à une sorte de rockabilly improvisé. Jean-Jacques reprend le contrôle, mais dès le titre suivant, Jeremy entre dans un nouveau délire et sollicite un ticket. Lors d’un blues old school les deux sixcordistes s'affrontent en duel, manche contre manche. J-J souffle dans son harmo, alors que Dirty Wolf complimente les filles. Il empoigne la bouteille d’une d’entre elles et avale d’une bonne rasade de moinette. Il déteste la bière et préfère le Jack Daniel's. Résultat, il recrache le liquide au sol. Il extrait de sa poche arrière ‘un baby bamboo’, c’est-à-dire une sèche au gingembre. Dès qu’il l’a allumée, l’odeur nauséabonde emplit l’espace. Il vocifère dans le micro. Et nous fait croire que n’est Noël. Il invite Boogie Snake à produire un riff sur sa gratte. Ce dernier s'exécute. C’est le moment choisi par le trio de se lancer dans un titre de garage/rock burné, au cours duquel Jeremy glisse quelques mots en français : ‘Hey baby, si tu veux faire l'amour avec moi, tu dois être agile et mobile’. Place ensuite à une version originale d’un titre de Run DMC. Jeremy signale que le band a pas mal voyagé, mais confesse que les plus bizarres, ce sont eux. Ce délire va durer pendant deux bonnes heures, au cours desquelles on aura droit à des titres de leur répertoire, pas mal de reprise de standards de l’histoire du rock’n’roll et même à des jams. Lors de l’une d’entre elles, un spectateur récupère le micro de J-J et s’improvise quatrième membre du band. Un vrai show de rock’n’roll !

(Organisation : Centre Culturel de Braine Le Comte)

The Experimental Tropic Blues Band + Thyself + Ilydaen + (run) SOFA + ex-Zero Tolerance for Silence

 

samedi, 27 février 2016 00:00

En pensant à David Bowie…

Rover est le pseudo de Timothée Régnier. Il a pas mal bourlingué au cours de sa jeunesse. Son paternel bossait au sein d’une compagnie aérienne et se déplaçait en Rover. Ce qui explique le choix de ce nom de scène. Il a vécu aux Philippines, en Suisse, en Allemagne, aux States (NDR : il a fréquenté le même lycée que deux musiciens des Strokes, Nikolai Fraiture et Julian Casablancas) et au Liban (NDR : où il a monté un groupe de rock, en compagnie de son frère), avant de revenir en France, privé de visa. En Bretagne, très exactement. C’est là que sa nouvelle aventure a commencé. Eponyme, son premier elpee est paru en 2012. Et son second, « Let it glow », l’an dernier. C’est cet opus qu’il est venu défendre au Splendid de Lille.

La salle est déjà bien remplie, quand votre serviteur débarque vers 19h30. Initiative sympathique, un responsable de la sécurité, vient installer une dame à mobilité réduite, en front stage. De sa voiturette, elle va vivre petit moment de bonheur…

Et c’est Bel Plaine qui se charge du supporting act. Un duo français réunissant Antoine Blond et Morgan Renault. Les deux compères se consacrent aux vocaux. Mais l’un gratte une guitare semi-acoustique et l’autre, une électrique. Le tandem a terminé l’enregistrement de son album. Il sera éponyme et devrait sortir au cours de cette année.

Le set s’ouvre par « Walter Castillo » et nous raconte l’histoire d’un voyageur qui traverse l'Amérique du Sud. A l’instar de son patronyme, les musicos nous invitent très souvent à sillonner le monde. Ils nous réservent une version  ‘unplugged’ du single « Lifeboat », tout simplement une chanson d'amour. Suivant les morceaux, ils chantent dans la langue de Molière ou de Shakespeare. Les accords de grattes sont précis. Les voix sont harmonieuses. Les mélodies contagieuses. Leur folk lumineux et atmosphérique est manifestement hanté par Simon & Garfunkel…

Une grande et assez haute estrade accueille Sébastien Collinet, qui se consacre aux claviers (piano, synthés) et machines. Régulièrement, il descend de son pied d’estale pour épauler Timothée. Armé d’une gratte électrique, ce dernier s’installe au centre. Bâti comme une armoire à glaces, il est vêtu d’un épais blouson de cuir et chaussé de lunettes fumées. Son backing group implique également Arnaud Gavini aux drums et Edouard Polycarpe à la basse ainsi qu’aux synthés. Faut dire que Rover est aussi bien à l'aise dans le registre pop/rock qu’électro.

Pendant l’intro d’« Along », il s’installe devant le podium destiné aux synthés. La face avant s'illumine de lumières rouges. Des néons sont combinés aux différents micros. Ils oscillent du rouge au bleu, en passant par le blanc, suivant les sensations éprouvées par les artistes. Timothée remercie tout simplement le public d'être présent.

Sa voix de crooner est capable de grands écarts, rauque et ombrageuse quand le morceau s'électrise, atteignant des hauteurs vertigineuses, lorsque l’émotion l’exige. Mais elle peut également redescendre et devenir douce, éthérée ou lancinante. « Odissey » rend un premier hommage à feu David Bowie.

La setlit ne néglige pas « Aqualast », le single qui a fait connaître l'artiste. « Champagne » s’ouvre par un solide solo de batterie, avant que Sébastien, descendu de son nuage, ne vienne embrayer sur sa gratte semi-acoustique. Plus électro, « HCYD » libère quelques envolées atmosphériques. Timothée monte derrière l'estrade et tapote sur le clavier tout en modulant son timbre vocal sur les nappes de synthé. Les accès de basse sont ronflants. Rover évoque ses origines bretonnes avant d’attaquer « Trugar ». Une spectatrice lui rétorque que le concert se déroule dans le Pas de Calais. Tout en plaisantant, il l’invite à continuer de filmer et s’amuse de la plaisanterie. Le public applaudit. Plus rock, « Full Of Grace » s’autorise quelques incursions dans l’ultime œuvre de Bowie, « Blackstar ». C’est le second hommage à cet artiste incontournable de l’histoire du rock…

Lors du premier rappel, Timothée interprète d’abord « Let It Glow », en mode piano/voix. Puis étale toute sa technique à la six cordes. Et du second, il nous réserve une superbe version du « Dancing With Myself » de Billy Idol. Mais lui est encore vivant. Ou presque…

(Organisation : Vérone Productions en accord avec W Spectacle)

Ce soir, le concert de Caravan Palace ne semble pas sold out ; et pourtant, le Cirque Royal est plus que bien garni. Surtout la fosse. En fait –et cette manœuvre devient la norme– les gradins se sont dépeuplés au profit du parterre. Faut dire que pour assister au show de cette formation hexagonale et participer à la communion entre le groupe et l’auditoire, c’est l’endroit idéal.

Issu de Braine-l’Alleud, Sonnfjord assure le supporting act. Le groupe est drivé par la vocaliste Maria-Laetitia Mattern. Elle est soutenue par son frère Aurelio (Paon, Lucy Lucy) aux claviers, François de Moffarts (Lucy Lucy) à la basse et au chant, Jérome Van den Bril à la guitare ainsi que Fabio Zamagni (Noa Moon) aux drums. Le quintet a publié un Ep six titres, « Up The Woden Hills », en février 2015, au sein duquel il va notamment puiser afin d’établir sa set list. Les musicos forment un triangle, derrière Maria. Un peu à la manière de BRNS, afin de renforcer la cohésion au sein du band.

Le set est très similaire à celui accordé, à l’AB Club, il y a un mois, en première partie de Joe Be (voir ici ). L’estrade est plus grande. Toujours aussi lymphatique, le public ne va vraiment réagir qu’en fin de prestation.

Le line up de Caravan Palace implique Arnaud Vial (guitare, programmation, synthétiseur), Charles Delaporte (contrebasse, synthétiseur, programmation), Hugues Payen (violon, programmation, scat, synthétiseur, chant), Antoine Toustou (machines, synthétiseur, trombone, chant), Camille Chapelière (clarinette) et Paul-Marie Barbier (vibraphone, percussions). Tous participent aux chœurs. Et bien sûr, Zoé Colotis au chant, à la danse et à la chorégraphie.

Caravan Palace a publié son troisième elpee, « <|°_°|> », en octobre dernier. Un opus qui fait suite à un éponyme et « Panic ». Et sur son dernier long playing, l’électro/swing s’est teinté de hip hop, de rockabilly et même de soul. C’est d’ailleurs dans le tracklisting de cet LP que le collectif va largement puiser ce soir. Sans pour autant négliger les tubes et les standards...

Mais sur les planches, c’est surtout l’aspect festif du show qui fascine. Chaque musico a droit à son estrade sur laquelle il descend à tour de rôle pour se mettre en exergue, et dans la foulée, haranguer la foule. Cependant, c’est Zoé qui est la véritable maîtresse de cérémonie. Et elle doit avoir mangé du lion, ce soir. Elle débarque vêtue de ses rituels mi-bas noirs et va constamment changer de fringues tout au long de la soirée. Et le plus souvent, en quatrième vitesse. En début de spectacle, elle a enfilé une robe de couleur noire garnie de franges argentées.

Le set s’ouvre par le cinglant hit « Comics » (« <|°_°|> »). Zoé grimpe sur son estrade et s’immobilise. Armé de sa clarinette, Antoine maintient la pression pour « Lone Digger ». Il ne s’agit que la deuxième chanson, et c’est déjà le souk dans la fosse. Faut dire que le light show nous en met plein la vue. Même votre serviteur, bien installé au balcon, a des fourmis dans les jambes. Et commence à remuer du popotin. Bien dégagé, l’étage s’y prête à merveille. Alors, pourquoi pas de se défouler ? Plus électro, « Suzy » fait la part belle au ‘tchack tchack boum’. Et c’est un régal !

Lorsqu’Antoine troque sa clarinette pour un immense sax alto, Hugues (NDR : c’est le violoniste) se prend pour un kangourou. Seul Arnaud, le guitariste, reste impassible sur son siège haut. Ses interventions dispensées dans un style manouche, sont élégantes. Pour « Midnight », Antoine a récupéré son sax conventionnel, alors que les préposés aux machines balancent la sauce. Dans la fosse, tout le monde danse. Zoé réapparaît dans des fripes hip hop, y compris les baskets ! Avant que la troupe n’attaque le rap swinguant et dansant « Midnight ». « Wonderland » nous entraîne dans l’univers de la boxe. Et c’est le puissant « Mighty » qui clôture le show. 

Mais ce n’est pas fini. Le collectif va encore revenir à deux reprises. Lors du premier rappel, les artistes s’autorisent un selfie, dos au public. De quoi immortaliser l’événement.

Et lors du second, le band va nous accorder « The Dirty Side Of The Street ». Un show démentiel, haut en couleurs et très électrique.

Caravan Palace est programmé dans le cadre du prochain festival LaSemo. A ne manquer sous aucun prétexte ! (Pour la section photos, c'est ici)

(Organisation : Progress Booking)

mercredi, 24 février 2016 00:00

De l’art de susciter un rappel !

Plus de 200 personnes sont venues assister au concert de Lantern On The Lake, à la Rotonde du Botanique. C’est la dernière date de sa tournée. Issu de Newcastle, la formation est venue défendre son dernier album, « Beings » paru en 2015. Il s’agit de son troisième. Un test, puisqu’en général, soit l’aventure passe ce cap, soit elle tourne court…

Quatuor hainuyer, Bathernay assure la première partie. Nicolas (NDR : coiffé d’une casquette, c’est le petit nerveux) en est le chanteur/guitariste. Et le leader. Il est soutenu par le drummer Guilhem (Eric In The Kitchen, Tsuki Moon), le second gratteur Eric (Eric In The Kitchen) et le bassiste Nicolas Devos (NDR : plutôt de grande taille), qui a remplacé Oli, il y a une quinzaine de jours. A ce jour, le combo a publié un premier album. Baptisé « Moldy », il recèle 8 plages. 

Les quatre musicos se placent en ligne. Et on est parti pour une demi-heure de show en 4 morceaux. Faut dire que le premier dure 10 bonnes minutes. Intitulé « Love », il bénéficie d’une longue intro post rock –jouissive par ailleurs– avant de glisser dans le math rock. Et c’est la voix qui sert de modérateur au sein de cet univers sonore plutôt complexe, atmosphérique, expérimental et propice à la méditation…

Hazel Wilde se consacre aux vocaux, au piano et à la guitare (semi-acoustique ou électrique). Si elle possède une très belle voix, elle a un accent à couper au couteau. Digne de la chanteuse de Texas, Sharleen Spiteri (NDR : Newcastle, n’est plus très loin de l’Ecosse…) Angela Chan se réserve le violon, Oliver Ketteringham, les drums, Paul Gregory, la seconde gratte (NDR : c’est un gaucher !) et Bob Allan, la basse. Encore que les musicos changent quand même souvent d’instrument, et tout particulièrement Paul. Mais de gratte, qu’il joue aussi parfois, à l’aide d’un archet.

Lanterns On The Lake ouvre le set par « Of Dust & Matter », un premier extrait du nouvel album. Hazel siège derrière les ivoires pour entamer le set. Sa voix me fait penser à celle de Siouxsie Sioux. Puisant ses sources dans l’univers du folk, la musique de Lanterns On The Lake est à la fois douce, aérienne, mélancolique, délicate et chargées de feeling. Le violon d’Angela accentuant ces diverses émotions. « Another Tale From Another English Town » est un morceau particulièrement contagieux. Plus élaboré, « Faultlines » monte progressivement en puissance et s’achève dans un climat bruitiste réminiscent de Mogwai voire de Sigur Ròs…

« Through The Cellar Door » et « The Buffalo Days » sont interprétés d’une seule traite. Hazel demande de passer au marchandising après le show. Elle signale également qu’un rappel est prévu, mais qu’il est nécessaire d’applaudir et de taper du pied pour convaincre le band de revenir. Ce qui provoque de grands éclats de rire dans l’auditoire. Qui marche dans la combine et bénéficie quand même d’un ‘encore’…

La banane aux lèvres, Hazel et sa troupe reviennent interpréter « Outline » et une version de 5 bonnes minutes d’« I Love You, Sleepyhead ». Un chouette concert !

(Organisation : Botanique)

 

dimanche, 21 février 2016 00:00

Une tournée qui n’en finit plus…

Dès 18h15, la file est longue, devant l’AB de Bruxelles, pour assister au concert de Fréro Delavega, sold out, ce samedi 21 février. Elle est constituée d’un public plutôt jeune, très féminin, même si on dénombre pas mal de parents. Faut dire que le duo a tout pour plaire : des gueules d’anges bien sympathiques et la banane constamment calée aux lèvres…  

Sidoine assure le supporting act. Agé de 28 ans, il a participé à la ‘Star Academy’ et décroché une place de finaliste en 2013. De son véritable nom Sidoine Rémy, il est originaire de Versailles. Les aficionados de Fréro Delavega réunissent pas mal de groupies, qui ne laissent, en général, que peu de place aux autres artistes… Natalia Doco en avait ainsi fait les frais, lors de sa prestation, programmée en première partie du duo, au Théâtre 140. Elle n’avait pu interpréter que deux chansons…

Sur les planches, vêtu d’un costume de couleur bleue particulièrement clinquant, le dandy est flanqué de deux claviéristes : Sébastien Buffet et Frédéric Fortuny, le premier se chargeant également de la boîte à rythmes. (Pour les photos, c’est ici)

Sidoine pratique une forme d’électro/pop/rock/folk sucrée, qu’il interprète dans la langue de Molière. Parfois on a l’impression que la musique est enrichie de chœurs féminins. Ce ne sont que des samples. Sidoine demande s'il y a des couples dans la salle. Complimente la Belgique, sa bière, etc. Ose un pas de danse à la Mickaël Jackson. Applaudissements. Les premiers rangs commencent à se déhancher. Son single, « La Nuit », constitue le point d’orgue de sa prestation. Qui s’achève par « La Chaleur ». Ce que l’artiste est parvenu à communiquer avant le set de Fréro Delavega…

Un second podium –et il est imposant– été installé sur celui de l’AB. Et puis un pont en polyester (pas en pierre, quand même) séparé d’une barrière en bois, simulant une plage paradisiaque… Constitué de pros, le backing group est installé sur cette deuxième scène. Votre serviteur attendait la prestation du duo au tournant. Qui avait été baptisé roi de la reprise. Ce soir, même s’il lui arrive de faire encore les guignols –comme lorsqu’il fait le pitre sur un air de Bob Marley– il va démontrer qu’il est passé à la vitesse supérieure.

Flo est un véritable showman. Il mène le public au doigt et à l’œil. Entre lui et ce public, s’établit une belle interactivité. Enfin, il avoue que la Belgique leur manquait.

On va assister à un véritable show à l’américaine. Des chants d’oiseaux nous plongent, dès « Intro », dans un climat feutré. Jérémy et Flo sont assis chacun sur le rocher placé de chaque côté du pont. Ils se lèvent et commencent à chanter devant les premiers rangs. Caractérisé par sa chorégraphie soignée et bien mise en valeur par le light show, « Un Petit Peu De Toi » est dynamisé par des rythmes africains. Un écran de fumée s’échappe du dessous du pont. C’est le moment choisi pour entamer un périple vers Kingston, en Jamaïque. Place au rituel des smartphones allumés tout au long de « Le Chant Des Sirènes 2 ». La toile placée derrière les artistes s'illumine de petites leds pendant le jazzyfiant « Sous Les Etoiles ». Lors de « Quand je serais grand tour de chance + Cornerstone » une estrade sur laquelle s’est installé Flo, s’élève jusqu’au dessus du drummer. Colorée, la suite du spectacle oscille entre salsa, musique caribéenne et électro pour s’achever par le final dantesque « Ton Visage ». Des moments au cours desquels on oublie la dure réalité de l’existence…

Le vieux divan figure toujours dans le mobilier de scène. Le tandem vient prendre l'apéro au bord de l’estrade et interprète l’une ou l’autre chanson a capella. Mais c’est sous la forme du duo acoustique guitare/voix, que le concert atteint son sommet.

En rappel, Fréro Delavega accordera trois titres, dont l’infernal « La Valse », « Le Chant Des Sirènes » et en clôture, « Le Coeur Eléphant ». Finalement la set list a puisé au sein des deux long playings de la paire… La tournée dure depuis trois longues années. S’arrêtera-t-elle un jour ? (Pour les photos c’est )

(Organisation : Live Nation)

 

 

 

 

Page 73 sur 106