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Pour Jane Weaver, l’amour est un spectacle permanent...

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Didier Deroissart

Didier Deroissart

mercredi, 11 janvier 2023 16:30

Notre société a atteint ses limites…

Julie Rens et Sasha Vonk ont sorti leur premier elpee, en mars dernier. Intitulé « Mobile », il a pris deux ans de retard à cause de la pandémie. Mais Juicy a surtout surpris en invitant un brass band ou un quatuor à cordes à les accompagner sur les planches. Le duo se produisait le 28 octobre 2022 dans la métropole de Lille, et plus précisément à la ferme du Bocquiau de Haubourdin. Le concert est d’ailleurs organisé par l’Aéronef. Avant ce spectacle, les filles ont accordé une interview. Dehors la température est encore clémente et l’entretien va se dérouler au sein du parc arboré entourant cette magnifique salle. L’ambiance est décontractée et Julie ainsi que Sasha vont répondre aux questions sans complexe, ni tabou…

Juicy est un duo de filles dont le r’n’b commence à engranger de plus en plus de succès ; ce qui lui a permis de s’exporter hors de frontières de la Belgique. Comment expliquez-vous cet engouement ? Seriez-vous comme le bon vin qui bonifie au fil du temps ?

-Julie : (rires) On l’espère. Pourvu qu’on ne bouchonne pas ! Au départ, c’était sans prétention, pour rigoler, en quelque sorte. On a joué dans de nombreux bars et de nombreuses foires au boudin, en Belgique. Et puis grâce à nos deux premiers Eps, le premier paru en 2018 et le second en 2019, ainsi que notre premier album, paru cette année, on a décroché de belles tournées, profité de certaines opportunités et expérimenté des collaborations en compagnie d’un orchestre ou d’un brass band. Et nous sommes très heureuses de la tournure des événements.

Vos débuts n’ont donc pas été trop difficiles ?

-J. : Effectivement, ils n’ont pas été trop difficiles. La période la plus compliquée pour nous, c’est maintenant. La post-covid change la donne, car on doit assumer les reports de l’avant-pandémie. Et on a l’impression que l’on doit se battre pour se faire une place. Au début, tout était complètement décomplexé. Nous n’avions pas beaucoup d’ambition et ce qui arrivait n’était que du bonus. Alors que maintenant, il y a un tas d’attentes…
-S. : On a une grande envie de jouer. Comme Julie le disait, il y a tellement de projets, et il faut vraiment se démener pour rester là. Et il y a un petit moment qu’on y est…

Est-il possible de combiner féminisme (pas nécessairement pur et dur), second degré, simplicité, humilité et talent ?

-J. : Ben oui. Nous avons envie d’aborder des sujets sérieux qui nous touchent. Mais on souhaite aussi les aborder avec de l’auto-dérision. Il ne faut pas oublier que dans la vie on traverse des tas d’épreuves difficiles ; dès lors, il est nécessaire de se réserver des moments pour rire…
-Sasha : Et faire passer des messages tout en conservant une énergie très décomplexée sur scène. En y ajoutant beaucoup d’humour…
-J. : Et que Le public puisse choisir entre son intérêt pour les textes ou simplement profiter de la musique, sans intellectualiser les paroles…

La sortie de « Mobile » a été retardée à cause de la Covid. Au cours du confinement, qu’avez-vous apporté de neuf au contenu ?

-S. : Plein de choses. En fait, à la base, tous ces instruments acoustiques n’y figuraient pas. Jean-Marie Rens, le papa de Julie, avait arrangé tout le répertoire pour orchestre. On n’a pas pu concrétiser ce projet. Aussi on a reconsidéré la formule en ajoutant cette instrumentation. Et finalement, le temps supplémentaire dont on a pu tirer parti s’est révélé hyper bénéfique pour nous. Sans ce contretemps, on se serait privé de cette richesse musicale.  Et elle est devenue, un peu, le fil rouge de l’album.
-J. : On a également travaillé une combinaison à deux pianos. Dorian Dumont, le pianiste de Hecht a réarrangé nos morceaux pour cette formule. Ce qui a nécessité énormément de travail. Mais on ne le regrette pas, car nous n’aimons pas perdre notre temps à ne rien faire…

Puggy s’est chargé de la mise en forme pour deux morceaux de « Mobile ». Vous connaissez les musiciens personnellement ?

-J. : Pas vraiment ! Romain et Ziggy se sont chargés de la production additionnelle. Ils bossent ensemble pour la prod. C’était super d’avoir leur touche en plus. Mais pas Matthew ; il s’occupe de ses trucs de son côté…
-S. : Ce qui est chouette, c’est que l’on a travaillé par la suite avec eux. Habituellement, c’est Elvin Galland qui accomplit ces tâches. On a réalisé toute la pré-prod avec lui ; mais lorsqu’on entend les mêmes morceaux pendant des mois et des mois, il devient de plus en plus difficile de trouver des idées pour les améliorer. Il ne faut pas oublier qu’en 2020, l’album était déjà prêt à sortir. Et finalement, Ziggy et Romain ont apporté une note de fraicheur à nos chansons.

Dans vos premières compos, mais aussi à travers vos reprises, vous abordiez des thèmes forts, notamment en dénonçant les stéréotypes et les clichés de la société contemporaine. C’est toujours le cas ?

-J. : Ben oui. Tous les titres de « Mobile » traitent clairement de notre société qui a atteint ses milites. De nombreuses amies, qui sont devenues parents, nous parlent de leurs angoisses vis-à-vis du climat ou tout simplement à cause de la crise économique. Ce sont des sujets que l’on aborde bien plus qu’auparavant, dans nos textes. De la manière d’éduquer son enfant aujourd’hui, dans une société qui ne va pas très bien ou de thématiques du même genre… On peut relier « Youth » à celle que l’on abordait sur les covers et notre premier Ep, en évoquant la diabolisation de la vieillesse de la femme, de cette impression d’obsolescence programmée après 40 ans, dont on ne parle plus.
-S. : Car elles n’ont plus leur place dans l’industrie de l’art.
-J. : Et dans la vie en général… Et on a passé son tour. On estime, en tout cas, important de continuer d’aborder des sujets qui nous touchent dans la vie...

Quel est votre processus d’écriture ? L’une se charge de la musique et l’autre des paroles ou est-ce un exercice en commun ?

-J. : Il existe 1 000 méthodes. Certains morceaux sont écrits à quatre mains.
-S. : On a expérimenté des tas de système de composition. Mais les textes, on les écrits souvent ensemble.

Existe-t-il encore un espoir de revoir le Juicy Orchestra, en concert ?

-J. : Pourquoi pas ! Peut-être à Mons. Un programmateur est venu nous voir en concert, il y a 2 semaines, dans le cadre du festival des Libertés. Et il a déclaré qu’il allait trouver une date. A ce jour, on n’a réalisé ce projet qu’à deux reprises. Mais c’est un spectacle qui se bonifie au fil des représentations. Le concept est génial, mais il est coûteux, car il implique de nombreuses personnes…  

Sasha, ta sœur est également musicienne ?

-S. : Non, c’est la sœur de Julie. Elle joue du violon alto. Elle nous a également accompagnées lors du festival des Libertés.

Julie, dans le passé, tu as assuré quelques collaborations et notamment avec Thomas Akro…

-J. : Oh oui, au cours de mon adolescence. Je chante également dans un projet de musique bulgare. On va d’ailleurs bientôt sortir un album. On devait accorder un concert au Jazz marathon, mais il a été annulé à cause de la première pandémie, en 2021…

Commander Spoon, ce sont des amis ou des connaissances qui partagent le même ADN ? 

-J. : Ce sont de très bons amis avec lesquels on a adoré travailler. On va renouveler l’expérience. Et puis on est fans de leur musique…

Que préférez-vous, vous produire dans des grandes salles, comme l’AB, des petits clubs ou des festivals ? Où votre musique s’exprime-t-elle le mieux ?

-J. : Les petits clubs. Ce qu’on préfère c’est quand les gens viennent vraiment pour nous voir même si parfois, il n’y a pas grand monde. Ensuite, c’est aussi super de jouer lors d’un gros festival, surtout quand personne ne te connait Mais ce n’est pas le même plaisir. En fait tu es là pour te livrer et capter l’attention du public. Alors quand les gens viennent assister à ton spectacle en salle, il y a déjà quelque chose d’acquis et tu es déjà plus connecté à la musique que lorsque tu te produis au festival de Dour à 16 heures. 
-S. : Les petits clubs aussi ! Tu as parlé de l’AB. Alors oui, mais surtout lors de la ‘Release party’. C’était incroyable ! Le public était tellement attentif et concentré pendant notre prestation. C’était le pied. Parmi les petites salles bien remplies, on peut citer le Hasard Ludique à Paris. C’est un espace réduit, mais il y avait 150 personnes, et ce public était venu pour nous. Les spectateurs avaient acheté leur place et c’était trop bien. En fait, je suis plus stressée dans les petites salles, car ce sont des gens qui viennent nous voir. Tandis que lorsqu’on se produit lors d’un festival on va tout donner pour qu’ils viennent nous revoir...

En concert, de temps à autre, il y avait des floches. C’est ce qui faisait la particularité et le charme des ‘live’. Et puis, à une certaine époque, il y avait une guitare, mais elle n’était pas utilisée…

-J. : Oui ça va Didier ! On va la ressortir la guitare. Là on est trop occupée avec nos claviers…

Et si on parlait un peu de vos influences ou de ce que vous aimez écouter…

-J. : Pour l’instant, on écoute Rosalia, un groupe espagnol. On adore. Récemment, nous sommes allés assister au concert d’un groupe australien que l’on apprécie particulièrement : Hiatus Kayiote. Ce qui nous plaît, ce sont des musiques généreuses où il y a plein de trucs à écouter et de la complexité dans les arrangements. On aime aussi James Blake.

Et les musiques de film ?

-J. : On en compose un peu. C’est hyper chouette à faire, mais on entre dans un autre domaine. Et c’est un tout un autre travail.

Seriez-vous intéressées de bosser pour Tim Burton ?

-J. : Oui nous sommes intéressées. C’est un pote à toi (rires) ?

L’animation de vos clips est bien construite. Qui est le réalisateur ?

-J. : Jan Schmicker, un ami allemand qui vit à Paris. Il nous a monté deux clips. Le résultat est génial mais il a abattu un travail de titan alors que ce n’est pas un média qui lui rapporte beaucoup d’argent.

Y a-t-il longtemps que vous n’êtes plus allées manger chez Théo Franken ?

-J. et S. : (éclats de rires) On y va toutes les semaines. C’était une mise en scène et c’est notre plus grand fan. On ne le l’aime pas trop, mais on en n’entend plus parler…

 

mercredi, 11 janvier 2023 15:34

Comme elles s’en vont

Pour la première fois, Eric Falce est seul au chant pour le nouvel LP de My Concubine, « Comme elles s'en vont ». Lizzy Ling, qui avait déjà remplacé Pascale Kendall, a disparu de la circulation. Cependant, le drummer Loïc Mourin et le bassiste Mathieu Denis sont toujours fidèles au poste.

Sur ce disque, Eric nous parle d'amour de manière moins détournée. Une déclinaison cynique de cet état qui nous traverse vu sous différents angles : quand ça fonctionne, quand ça fonctionne moins, quand ça ne fonctionne pas du tout. L'amour en fuite, entre deux êtres, l'amour de soi, rêvé, l'amour de la vie, du monde, l'amour dans la vie et l'amour des autres sont les thèmes que l’on rencontre dans ce disque aux relents parfois baudelairiens. L’amour ne se limite donc pas au plus classique entre deux personnes. Il est pluriel, multiforme, contrarié ou absolu.

Brigitte Fontaine est, passée faire un petit tour, lors des sessions. Sur « L'eschatologie » elle prononce le mot ‘merde’.  C’est le ton d’une saine révolte, animant le disque. D’ailleurs sur ce long playing, My Concubine explore une musique plus toxique, plus frontalement rock.

Le titre maître qui ouvre l’opus parle des choses qui changent au fil du temps, qu’elles soient bonnes ou mauvaises.

Le spectre de Gainsbarre plane tout au long de cet album. A cause de l’écriture au second degré de la poésie, des idées noires et de la provocation. Une poésie subjective en parfaite communion avec une musique élaborée.

De nombreux cuivres (NDR : notamment trompette et trombone) enrichissent les morceaux, et deviennent même envoûtants en intro de « Hibernation sentimentale ».

mercredi, 11 janvier 2023 15:30

The Real Work

Originaire de Sydney, Party Dozen est un duo qui réunit la saxophoniste Kirsty Tickle (NDR : compositrice de musiques de film et membre du Brisbane Philharmonic Orchestra) et le percussionniste Jonathan Boulet, ici également préposé aux samples (NDR : il qui milite chez Parade et mène, en parallèle, une carrière solo). Depuis sa formation en 2017, le tandem a acquis une certaine réputation en Australie pour ses shows incendiaires. Il a ainsi notamment accompagné les tournées de LIARS, Tropical Fuck Storm et Viagra Boys.

Très personnel, son style musical oscille entre doom, jazz, hardcore, psychédélisme, no-wave et indus. Le duo possède, en outre, un esprit très indépendant. Il écrit, joue et enregistre tout lui-même.

« The Real Work » constitue son troisième elpee, un disque qui continue d’explorer de nouvelles directions tout en conservant la touche Party Dozen.

L’album s’ouvre par « The Iron Boot », un instrumental noisy à souhait qui nous invite dans un flux tumultueux de sons et de sens. Vibrante, l’attaque au sax est malmenée par des percussions tribales. Et le saxophone est toujours aussi agressif tout au long de « Fruits Of Labour ». Dans le même esprit, le bruyant, festif et déjanté « The Worker » s’aventure au cœur d’une cacophonie certainement organisée. Kirsty souffle dans le pavillon de son instrument (à l’envers, si vous préférez) pour en sortir des sonorités étranges via le bec. Ce qui lui permet également de créer une multitude d’effets. On imagine qu’une flopée de musicos ont participé à ce morceau, mais ils ne sont que deux.

Les explosifs « Earthly Times », « The Big Quit » et « Major Beef » se révèlent à la fois haletants, bruitistes et intenses. Il faut attendre la dernière plage, « Risky Behavior », pour que la pression redescende d’un cran.

On notera enfin que « Macca The Mutt » bénéficie du concours d’un invité de marque :  Nick Cave. Ce dernier a certainement dû se souvenir de son aventure au sein du Birthday Party…

Un album expérimental dans le sens le plus authentique du terme…

mercredi, 11 janvier 2023 15:27

Nice To Meet You

« Nice To Meet You » constitue l’opus pop le plus frais et instinctif de Jonathan Vandenbroeck, aka Milow, depuis « North And South » (2011). Le plus spontané de ses 6 elpees studios, aussi. L’artiste recèle pas mal de hits au compteur, mais il ne se repose pas sur ses lauriers. Il continue à suivre sa route. Il signale qu’il s’agit de son album le plus abouti et le plus personnel à ce jour. Ce qui peut sembler étrange, car dans le passé, il a également parlé franchement de la relation avec ses parents. Dans ses chansons, Milow parle de son rôle de père, pour la première fois.

Cet opus est découpé en pièces rares et sautillantes. « Whatever It Takes » en est une preuve flagrante. « Lost Boys » nous réserve un duo spécial en compagnie de Sam Bettens (K’s Choice). Milow reprend le « Thinking Big » du Canadien Martin Gallop, qui a lui-même travaillé sur de nombreuses nouvelles compos de Milow. Son tout nouveau single, « How Love Works », figure sur cet LP, bien entendu. « DeLorean » et « Donkey Kong » se réfèrent à son année de naissance : 1981.  

Sur « Nice To Meet You », Milow se présente à nouveau et est le premier à tendre la main. Bien sûr, après quinze ans de carrière et un enchaînement de tubes internationaux, son nom et son visage ne sont plus inconnus. Mais jamais auparavant il n'avait révélé autant de lui-même et n’avait plongé si profondément dans son âme. Maintenant que nous avons plus que jamais besoin de connexion, Milow a capturé l'air du temps…

jeudi, 01 décembre 2022 16:12

(Hed) PE, le caméléon du rapcore…

Ce soir, le Zik-Zak accueille trois groupes. En supporting act, SmokeBomb ainsi que Psycho Village et en tête d’affiche, (Hed) P.E, un crew ‘old school’ qui compte 24 ans de carrière au compteur.

Hed PE, également connu sous le patronyme de (HeD) Planet Earth, est une formation américaine originaire de Huntington Beach, en Californie. Son rapcore est le fruit d’un mix entre différents styles musicaux, puisant aussi bien dans le hip hop et le reggae pour les vocaux que dans le nu metal/punk (les guitares lourdes), le grind/punk (les drums), l’électro (les samples) que le DJing (les scratches). A son actif : dix albums studio. C’est la seule date de la tournée européenne qui passe par la Belgique. Bonne nouvelle, il y a du peuple dans la place.

Comme les musiciens de Psycho Village accusent 3 heures de retard, à leur arrivée, c’est la combo belge SmokeBomb qui ouvre les hostilités. Et le premier concert est retardé de 30 minutes. Ce combo est responsable d’un cocktail groovy entre hip hop, punk et métal.

Les membres du quintet ont choisi des pseudos à coucher dehors. Jugez plutôt. Aux drums, G. Loose. A la basse, TanBomb. A la guitare, Gravel Piet ; et derrière le micro, K. Arnish. Sans oublier DJ CrustKiller, le préposé derrière les platines, qui se charge des scratches. Les musicos semblent à l’étroit sur le podium, vu le matos déjà installé pour les sets suivants. Ce qui ne les empêchent pas de déménager sur les planches. Et tout particulièrement K. Arnish. Excité comme une puce ou monté sur ressorts (au choix !), il va déjà mettre le souk dans la fosse. Et les autres musiciens ne sont pas en reste. Seul le drummer frappe ses fûts en puissance et cadence ; mais en l’observant trépigner, il ne serait pas hostile à l’installation de roulettes sous son kit de batterie.  

L’essentiel de la setlist émane d’une cassette démo baptisée « Ninja Tape ». Parue en 2018, elle est devenue depuis, un collector. Elle recèle 7 plages qui suintent l’art de rue. Les titres présentent une structure globalement similaire avec des couplets à l’accent léger et des refrains qui vous embarquent dans un tourbillon d’énergie. Mais le combo va également nous réserver le dernier single, « Harvest », ainsi que l’une ou l’autre nouvelle compo. La voix de K. Arnish répond bien aux codes du hip-hop et lors des refrains, elle descend agréablement dans les graves, ce qui communique davantage de férocité à l’expression sonore…

Setlist : « Intro », « Showtime », « PMA », « Out Of Control », « The Way We Do It », « Stone Art Anthem », « Interlude », « Impakt », « SmokeBomb », « Harvest », « Face The Fact ».

Place ensuite Psycho Village. Un band fondé en 2009 par le chanteur et guitariste Daniel Kremsner, alors qu’il n’avait que 15 ans… Le style musical ? Il navigue quelque part entre post-grunge, rock, pop et hard rock. Le line up a enregistré un changement de bassiste, puisque Jarred remplace Maximilian Raps, qui a dû quitter l’aventure, pour raisons de santé. En outre, Johannes Sterk n’a pu se libérer pour la tournée, retenu par son travail. Et c’est Brad qui le supplée derrière les fûts.

Une toile est tendue en fond de scène pour permettre la projection de vidéos. La setlist va privilégier les morceaux issus des deux premiers elpees studio, « Selfmade Fairytale - Part 1 » (2014) et « Unstoppable » (2019). Mais aussi de nouvelles chansons, à l’instar du single « Fragile », paru en avril dernier.

Passé les sonorités électroniques saupoudrées tout au long de l’intro de « Chasing The Sun », la guitare prend le relais et libère des riffs bien balancés, alors que la voix se révèle puissante et très mélodique. Le refrain est entraînant. Une compo sculptée dans un alt rock teinté de post punk. La ligne de basse incite à la danse, tout au long du percutant « What Was That ». Autre compo récente, « Finally Over » est ravagée par les sonorités de gratte, alors que le refrain demeure accrocheur. Etonnant, mais parfois la voix de Daniel emprunte des inflexions Billy Corgan (Smashing Pumpkins). La section rythmique canalise parfaitement « Half Caste Symphony », un morceau au cours duquel les riffs de la six cordes deviennent huileux voire graisseux, alors que belliqueux, le vocal trahit des réminiscences grunge. Une voix qui redevient très mélodique sur « Fragile », alors que sauvages mais fringants, les claviers frôlent l’univers de Bring Me The Horizon… Un chouette concert !

Setlist : « Chasing The Sun », « What Was That », « Finally Over », « When I Look Around Me », « Half Caste Symphony », « Fragile », « Unstoppable », « Legendary ».

Casquettes bien vissées sur le crâne, les musicos de (Hed) PE grimpent sur l’estrade. Un quatuor réunissant le chanteur et leader Jared Gomes (Paulo Sergio Gomes), le drummer Major Trauma (Jeremiah Stratton), le guitariste Gregzilla (Greg Harrison) et le bassiste Kid Bass (Kurt Blankenship). Particularité, les manches de ces deux derniers possèdent une corde supplémentaire.  

Dès le premier morceau, « R.T.R. », issu de l’Ep « Sandmine » (2021), la foule est en ébullition. Les spectateurs jumpent, bondissent et parfois se lancent dans le crowdsurfing. Planté devant le podium, votre serviteur bat en retraite et s’installe près de la table de mixage, où l’endroit est moins périlleux. « Killing Time » nous replonge en 2000, un extrait du second elpee, « Broke ». Les grattes sont lourdes et les riffs brefs. Du rapcore ‘old school’ dans toute sa splendeur ! Dans la salle, la température monte encore de quelques degrés. Gomes se sert d’un melodica, un instrument qui apporte une fraîcheur certaine à l’expression sonore. Les musicos ont l’air amusés de voir le public s’enflammer. Extrait de l’album « Back 2 Base X » (2006), « Let's Ride » se distingue par des accords de gratte naturellement distorsionnés et saturés, une ligne de basse charnue et un drumming explosif. Bien que plus paisible, l’adaptation rapcore du « Get Up, Stand Up » de Bob Marley et de ses Wailers fait un véritable tabac. Certaines compos exhalent même un parfum venu des plages de la Jamaïque. La machine est bien huilée. La formation est manifestement capable d’adapter des tas de styles musicaux. Et même parfois dans l’esprit du Clash. Entre nu metal, rapcore et punk, « Peer Pressure » remet un coup de pression. Intensité qui ne faiblira jamais jusqu’au dernier morceau de la setlist…

(Hed) PE constitue probablement le plus brillant caméléon du rapcore…

vendredi, 25 novembre 2022 12:18

Quelle maîtrise à la guitare !

Ce vendredi 25 novembre, Jennifer Batten se produit au Zik-Zak, à Ittre. Et ce n’est pas n’importe qui, puisque cette guitariste américaine a participé aux tournées de Michael Jackson, de 1987 à 1997 (NDR : elle a également collaboré aux sessions d’enregistrement de l’album « Bad » et au célèbre « Thriller ») ; et entre 1991 et 2001, elle a voyagé et enregistré en compagnie de Jeff Beck. Agée de 65 ans, cette musicienne itinérante a gravé trois elpees solos : « Above Below And Beyond » (1992), un opus pour lequel elle avait reçu le concours de Michael Sembello, célèbre producteur et guitariste de Stevie Wonder, « Momentum » (1997) et « Whatever » (2008). A une certaine époque, elle militait au sein de 6 groupes différents pour lesquels elle jouait aussi bien du rock, du métal, du funk que de la fusion. Certains médias n’ont pas hésité à la considérer comme une véritable guitar-héro, à l’instar de Slash, Jeff Beck, Steve Vai, Peter Brampton, Éric Clapton ou Joe Bon amassa. Mais très étonnant, il n’y a pas plus de 70 personnes pour assister au concert de cette artiste qui possède un tel cv…

Longue crinière blonde, tenue pailletée pour ne pas dire glamour, plutôt sexy, Jennifer Batten grimpe sur l’estrade. En fond de scène, des vidéos vont défiler sur un écran géant ; des clips pour lesquels elle a composé la musique. Pendant 45 minutes, elle est seule, armée de sa gratte, face au public et devant son tapis de pédales ; et le tout est discrètement enrichi de sonorités électroniques. Le light show est tout aussi sobre, les oscillations stroboscopiques risquant de lui provoquer des crises d’épilepsie. Bref, un éclairage suffisant pour percevoir ses accords sur ses six cordes. Et cette simplicité touchante et intimiste se traduit par une forme de complicité auprès d’un public attentif à sa prestation. Au cours de ce premier volet instrumental, elle va notamment adapter des compos de Billie Ellis, Britney Spears, Imagine Dragons, Jeff Beck, mais aussi interpréter des morceaux issus de sa plume.

Après un entracte de 10 bonnes minutes, Jennifer revient sur le podium, flanquée du bassiste/vocaliste Niklas Truman et du drummer John Maclas. Au répertoire, à nouveau des reprises. Et notamment d’Aretha Franklin, de Jeff Beck, de Toto et de ZZ Top, dans différents styles qui vont osciller le la pop au rock, en passant par le jazz, le blues et le bluegrass. Pas de convers de Michael Jackson, mais une performance tour à tour technique, expérimentale ou avant-gardiste, au cours de laquelle le bassiste prête, de temps à autre, sa voix. Mais quelle maîtrise à la guitare !

(Organisation : Zika-Zak et Rock Nation)

vendredi, 16 décembre 2022 17:10

Edouard Van Praet a la gueule de bois…

Le 25 novembre 2022, Edouard Van Praet sortait son second Ep 7 titres, « Cycles ». Van Praet un extra-terrestre dans le paysage musical belge. Deux nouveaux clips accompagnent la sortie de l'Ep : « Ride », paru le 2/11 et surtout « Ivresse De Minuit », clip réalisé par Alice Khol dont la sortie est prévue pour le 16 décembre 2022.

« Le Beau Bizarre » de Edouard Van Praet est un titre de l’Ep « Cycles ». Ce morceau ne fait pas une référence directe au huitième album de Christophe, paru en 1978, pourtant, une grande similitude existe dans la démarche du projet de l’ovni belgo-canadien Edouard van Praet. Cet appétit insatisfait pour une musique ‘protéiforme’, à la frontière des genres et déliées de toutes conventions. Ce beau, dans la musique, ce bizarre dans la posture et l’énergie. Aujourd’hui âgé de 25 ans, Edouard compte déjà à son actif un premier Ep, « Doors », paru en juin 2021. Ce dernier était composé de 5 titres folk/rock, un poil psychédélique, où voix, synthés et guitares bâtissent un paysage qui peut paraître familier mais qui accroche d’emblée l’ouïe.

« Doors » recueille de nombreux retours sympas de la part de la presse belge francophone et néerlandophone. Un an plus tard, Edouard décroche un Tremplin au Botanique, puis au Dour Festival. En vrai bête de scène et gavé par l’énergie de la scène et ce besoin libérateur de s’exprimer à travers sa musique, il passe la seconde. Ses goûts musicaux s’élargissent à l’écoute des synthés de Feu ! Chatterton, d’hyperpop (Sega Bodega) et de cloud rap (Laylow). Contemporaines d’une époque troublée, ses névroses se propagent et pour lutter, Edouard apprend à lier ses deux vies. Les études en psycho (le jour) et la musique (la nuit). L’art à travers la psychose. Quoi de plus personnel mais aussi de plus universel ?

Dans l’ombre de ses héros, allant de Jim Morrison à Alex Turner, Edouard s’émancipe. Au diable les étiquettes, le punk, le rock, la pop... Il embrasse sa passion et arbore son nom comme étendard, comme une prise de risque aussi.

Prochains concerts :

15.03.23 @ De Leest Cultuurhuis, Izegem

25.03.23 @ Maison Folie, Saint-Ghislain

Et beaucoup d'autres encore à annoncer en 2023

Pour découvrir la vidéo de « Ivresse de Minuit », c’est ici 

 

dimanche, 04 décembre 2022 11:29

Chanson française 2.0

Chanteuse, actrice, danseuse, circassienne, Aloïse Sauvage a plus d'un tour dans son sac. Son premier Ep, « Jimi », confirmait en 2019 tout le bien qu’on pensait d’elle et a littéralement fait le buzz... Dans la foulée, son premier elpee, « Dévorantes », était paru fin février 2020, juste avant le confinement. Pas de chance, les ventes de cet opus se sont arrêtées et elle a dû annuler plus de 50 concerts. Elle vient de publier son second LP, « Sauvage ».

À bientôt 30 ans, Aloïse a compris que la vulnérabilité était une force. Elle questionne celle qu’elle était et qu’elle reste. Dans ses oreilles, Kanye West, Noga Erez, Stromae, Orelsan, Justin Bieber. Dans son regard, Oeeping Tom, Vimala Pons, James Thierrée, Wim Vandekeybus. Elle conjure les tabous, scande la rue, la nature, la sensualité, le courage d’être soi et fait don au public de son inépuisable vitalité.

Le concert qui va se dérouler ce soir, était prévu depuis 3 ans. Il avait été reporté à 3 reprises. L’Orangerie du Botanique est pleine à craquer…

Le supporting act est assuré par Simia. Un jeune rappeur originaire du 13ème arrondissement de Paris, qui a vécu une partie de sa vie au Canada. C’est la première fois qu’il se produit en Belgique.

L’artiste a commencé à sortir des clips en 2016, mais ce n’est qu’aujourd’hui qu’il commence à récolter les fruits d’un travail de longue haleine en proposant une musique hybride oscillant entre hip hop et rock. Tour à tour chantée ou rappée, elle lui ressemble furieusement. Et pourtant, il reconnaît comme influences majeures, les Strokes, Arctic Monkeys, Oxmo Puccino, Népal, Radiohead, Pixies, The Cure, Joy Division et Nirvana. Son dernier Ep, « Trop tard », est paru en mai dernier, un essai produit par PHAZZ (Orelsan, Oxmo Puccino, SCH) qui dépeint la vie de Simia, ses sentiments, ses épreuves. Et son premier elpee, « Spécial », remonte au mois d’octobre 2019.

Sur scène, il est uniquement soutenu par Renaud à la guitare. Un PC est placé à la gauche de ce dernier qui lui permet de lancer les samples de percus et les beats. On comprend alors encore mieux ses chansons, sorte de post punk à l’énergie viscérale, délicieusement mélodique, mais dont le groove entêtant est hérité du hip-hop.

Tout au long de l’entraînant, « Trop Tard », le titre maître de l’Ep, tout le monde saute sur place, tant sur les planches que dans la fosse et particulièrement au sein du public très jeune… et féminin. Lors des morceaux interprétés en piano/voix, la voix de Simia évoque celle de Jean-Louis Bertignac. A l’instar de « Elle te Hante ». « Doucement » fait craquer les cœurs des minettes. Les paroles parlent de la vie, de ses joies, de ses désespoirs et de ses perspectives. Dans la dernière chanson de son set, il revisite « Je ne sais pas danser » de Pomme, dans un style mi-rap, mi-rock.

Le gaillard a de l’avenir sur les planches, il est généreux, sympa, humble et sait mettre de l’ambiance…

Trois estrades ont été installées sur le podium de l’Orangerie. Une pour accueillir le drummer Mathieu Épaillard (un pote à Roméo Elvis, dixit ses parents, postés à côté de votre serviteur), une pour Aloïse (NDR : of course, au centre) et une dernière pour le claviériste Victorien Morlet.

Aloïse débarque. Elle est vêtue d’un body noir et d’un pantalon mauve (NDR : un survêtement de sport !) Le set d’ouvre par « Montagnes russes », la première plage de l’album « Sauvage ». Une chanson criante de criant de vérité car vécue par l’artiste. Chaleureuse, interactive, telle une amie, elle confie ses joies, ses humeurs, ses malheurs et ses émotions à son public. La voix est vocodée et semble sortir d’un cyborg. Et pourtant, il s’agit bien d’Aloïse. Dans « Soulage », elle demande de pouvoir décoller dans sa carrière. Elle se regarde dans un miroir et se livre, à travers sa poésie. « XXL » apporte un peu de douceur.

Suivant les morceaux, Eloïse s’assied sur le bord de l’estrade ou danse le hip hop. La chorégraphie est superbement exécutée.

Issu de l’elpee « Dévorantes », « Si On S’Aime » parle d’amour et de déception amoureuse.

Résolument hip hop, « M’Envoler » reflète la fragilité de l’artiste. Elle joindra le geste à la parole et s’envolera dans les airs. Elle rappelle sa présence à Forest Naional, le 22 décembre, en première partie d’Angèle (NDR : elles sont amies). ‘Depuis minus on est focus’, scande-t-elle dans son nouveau single « Focus », où elle se libère de liens qui l’entravent et où elle souligne son insatiable appétit artistique et son refus de l’hypocrisie. Un r’n’b abordé dans l’esprit de Juicy.

Aloïse Sauvage a des convictions et les clame haut et fort. Elle dédie notamment plusieurs titres de « Dévorantes » à la lutte contre l’homophobie, et tout particulièrement « Jimy » et « Omowi », presque considéré aujourd’hui comme un chant militant. Ces deux titres associés à « A l’horizonale », associés en medley, ce sont 3 hits, au cours desquels, c’est le souk dans la salle, surtout pour ce dernier morceau. L’artiste sert sa lutte par ses propos, mais aussi par le débit effréné avec lequel elle déclame chacun de ses mots. Chaque phrase percute de plein fouet…

Lors du premier rappel, elle nous réserve « Toute La vie ». Mais le public est très chaud et en réclame encore ; à tel point qu’elle reviendra encore, à deux reprises.  

Le rap est l’avenir et le renouveau de la chanson française et Aloïse Sauvage en est manifestement devenue un de ses brillants fers de lance…  

Setlist : « Montagnes Russes », « Soulages », « XXL », « Si On S’Aime », « M’Envoler », Pépite », « Joli Danger », « Fumée », « Focus », Medley : « Jimy -Omowi - A L’Horizontale », « L’Orage », « Crop Top », « Love », « Unique », « Paradis ».

Rappel : « Toute La Vie ».

(Organisation : Le Botanique)

 

samedi, 05 novembre 2022 15:39

Du speed/power metal…

Un peu plus d’une cinquantaine de personnes s’étaient déplacées, ce samedi 5 novembre 2022, pour assister au concert de Fallen Sanctuary, une formation née de la rencontre entre l’Autrichien Georg Neuhauser (Serenity), qui au départ voulait se lancer dans un projet solo, et l’Italien Marco Pastorino, un chanteur/compositeur également impliqué chez Temperance. Les deux musicos se lient d’amitié et finalement décident de monter un nouveau groupe. Le patronyme du band est emprunté au second elpee de Serenity, paru en 2008. Le combo a gravé un premier opus, « Terranova », en juin dernier.

Le supporting act est assuré par Solitude Within. Issu du nord de la Belgique, il pratique un rock symphonique illuminé par la voix mélodique et rythmée de la chanteuse/claviériste/compositrice, Emmelie Arents (NDR : pour votre info, sachez également qu’elle écrit des livres consacrés au monde du ‘fantastique’, pour la jeunesse). La formation a publié deux elpees à ce jour. « Disappear » en 2017 et « When Kingdoms Fall » en octobre dernier. Et bien que métallique, sa musique nous entraîne au sein d’un univers fantasmagorique, à l’instar des publications de la front lady, un univers peuplé de fées, d’elfes, de chevaliers, de sorcières et de magiciens.

Le line up implique également deux sixcordistes (Jean-Paul Laffargue et Quincy Van Overmeire), un bassiste (Fré Delaey) et un drummer (Hans Sarazyn).

Le set s’ouvre par « Beautifully Broken », la plage d’entrée du dernier album. Et instantanément on est plongés au sein d’un climat mélodico-symphonico-gothique réminiscent de Delain, Evanescence, Within Temptation, Lunatica et Blackbriar, l'empreinte de The Birthday Massacre ayant apparemment disparue. Les mélodies sont superbes, les percus tonitruantes et les solos de gratte flamboyants.

Des sonorités de violon électronique entraînants traversent « Further Away », un morceau au refrain bien construit, à l’instrumentation recherchée et aux chœurs puissants qui soutiennent la voix d’Emmelie. « I’M Not Lost » calme quelque peu les esprits. Malgré l’emballement des cordes, « Land Of Disarray » accroche par son refrain entêtant et plaisant. Le drummer se distingue tout au long de « Over And Over ». « When Kingdoms Fall » bénéficie d’arrangements dramatiques et cinématographiques. Alors que les guitares se densifient, la voix douce et éthérée d'Emmelie devient particulièrement expressive. Les vocaux masculins dispensés tout au long d’« Astray » communiquent un sentiment d’angoisse, un peu comme s’ils émanaient du fond des ténèbres…

Setlist : « Beautifully Broken », « Breathe », « Further Away », « I’M Not Lost », « Over And Over », « Land Of Disarray », « Ice And Fire », « Astray », « To The Grave », « When Kingdoms Fall ».

Il doit y avoir 70 spectateurs, lorsque Fallen Sanctuary grimpe sur l’estrade. Outre Georg Neuhauser et Marco Pastorino, le band compte aussi sur le drummer Alfonso Mocerino et le bassiste Gabriele Gozzi (NDR : il assure également le chant chez Rhyme). Et trois vocalistes au sein d’un combo apportent un plus à l’expression sonore, la voix atmosphérique de Gabrielle constituant la cerise sur le gâteau.

Le set s’ouvre par « Terranova », le titre maître du nouvel opus. La rythmique est endiablée. Les riffs sont mélodiques. C’est Georg Neuhauser qui assure le lead vocal. « Now And Forever » se révèle plus graisseux qu’écrasant. Les voix de Georg et de Marco sont parfaitement complémentaires. L’ambiance monte alors d’un cran. « Rise Against The World » baigne au sein d’un climat dramatique. La construction du morceau est plus complexe. Les harmonies vocales sont à nouveau superbes, alors que les sonorités de gratte dispensées par Marco Pastorino, survolent l’ensemble. « Destiny » est d’une efficacité redoutable. La cover du « I Want It All » de Queen emporte, bien évidemment les suffrages. Georg s’autorise un petit bain de foule, et manifestement il est heureux de se mêler au (maigre) public. Bien que parfois old school, « Broken Dreams » ne les brise certainement pas, et nous rappelle des formations telles que Helloween, Angra ou Rhapsody. Et pour clôturer le concert, Fallen Sanctuary va nous réserver un titre acoustique…

Mais globalement, Fallen Sanctuary aura accordé un set de speed/power metal assez proche de ce que les musiciens pratiquent au sein de leurs formations respectives….

(Organisation : Zik Zak + Rock Nation)

 

mardi, 06 décembre 2022 11:34

Une histoire de famille…

Ce soir, Ibeyi se produit à l’Ancienne Belgique de Bruxelles. Le concert est sold out. Ibeyi signifie ‘jumelles’ en langage yoruba, idiome africain hérité des esclaves noirs, dans les Caraïbes. Etablies et nées à Paris, elles sont d’origine cubaine. Le père de Lisa-Kaindé et Naomi Díaz était percussionniste chez Buena Vista Social Club auprès d’Ibrahim Ferrer, Rubén González et Máximo Francisco Repilado Muñoz. À sa mort, les deux sœurs, alors âgées de 11 ans, apprennent à jouer du cajón, l'instrument fétiche de leur paternel, et étudient les musiques folkloriques yoruba. A leur actif, quelques Eps, et déjà trois elpees.

Le supporting act est assuré par Astrønne, une chanteuse/compositrice française qui, récemment, a publié un Ep, « Blue Phases », pour lequel elle a reçu la collaboration de LaBlue.

A 19h30, elle grimpe sur les planches, armée d’une gratte semi-acoustique. C’est la première fois qu’elle se produit en Belgique. Elle signale qu’elle se nomme Astrønne sans le ‘aute’ et qu’elle va interpréter huit chansons tristes. Elle s’installe sur un siège haut, face à son micro et une loop machine.  

Elle interprète des chansons intimistes, aussi bien dans la langue de Voltaire que de Shakespeare. Elle y parle de l’amour universel. De la passion qui emporte. Ses compos murmurent les amours qui nourrissent, qui brûlent. Et elle partage ces sentiments avec nous.

Sa voix est douce et fluette, mais au fil du set, elle prend de l’assurance. Très souvent, on pense à Irma.

Elle remercie également les sœurs Ibeyi de l’avoir choisie comme première partie. Jolie découverte !

(Voir notre section photos ici)

Vêtue d’un pantalon mauve et d’un body noir et jaune fluo, Lisa Kaindé a les cheveux longs et crépus. Elle va se charger des percus, et tout particulièrement des djembés. Habillée d’un pantalon noir et d’une veste jaune fluo parsemée d’étoiles, Naomi Diaz est coiffée en couettes. Elle se consacre au piano. Les jumelles se partagent le chant, tour à tour en français, anglais, espagnol ou dialecte yoruba. Quant à la musique, elle oscille de la world à la soul en passant par le trip hop, la néo soul, l’électro, la soul et le negro spiritual, mais sous une forme contemporaine.

Le set s’ouvre par « Made Of Gold », un extrait du dernier opus. La voix de Naomi est plus grave que celle de Lisa, mais leurs harmonies vocales sont enchanteresses voire féériques. Elles célèbrent l’attachement et le respect mutuel mais également les souvenirs vivaces et autres traditions qui vibrent en elles. Elles ressentent aussi bien la joie que la nostalgie marquée par la douleur et la disparition d’êtres chers à travers des titres vibrants et déroutants, à l’instar de Sangoma ». Elles clament leur amour l’une pour l’autre, tout au long de l’émouvant « Sister 2 Sister », en évoquant leur histoire, leurs débuts, leur famille ; et le tout est illustré par des photos et vidéos d'elles enfants

Outre le tout dernier single, « Juice Of Mandarins », le tandem va nous réserver une reprise à la sauce latino du « Would You Mind » de Janet Jackson. Mais elles ne vont pas pour autant oublier d’anciennes compos telles que « Me Voy », « Away Away », « Oya », « Ghosts » ou encore « River » …

Enfin, le groove des compos et les déhanchements dangereusement sexy des deux filles vont constamment donner envie à la foule de danser…

(Voir notre section photos )

Setlist : « Made Of Gold », « Me Voy », « Rise Up », « Lavender & Red Roses », « Exhibit Diaz », « Away Away », « Ghosts », « Creature (Perfect) », « Juice Of Mandarins », « Would You Mind » (Janet Jackson cover), « Waves », « Mama Says », « Oya », « Sangoma », « No Man Is Big Enough for My Arms », « Rise Above (This Is Not America) », « Deathless », « Hacia El Amor », « Sister 2 Sister », « River », « Ibeyi (Outro) ».

Encore : « Tears Are Our Medicine »

(Organisation : Live Nation et Ancienne Belgique)

 

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