Lylac rencontre les esprits de la nature…

Telle une allégorie d’un paradis perdu, le nouveau single de Lylac, “The spirits of the wild”, évoque son fantasme ‘Eastwoodien’ des grands espaces sauvages et inexplorés. Fleuretant avec l’idée de la recherche du mythe ultime cher aux artistes californiens…

logo_musiczine

Meril Wubslin fait ça… et dans la langue de Molière…

Fondée en 2010 par Christian Garcia-Gaucher (BE/CH) et Valérie Niederoest (CH), Meril Wubslin est une formation belgo-suisse dont la musique est décrite comme lo-fi-folk-sci-fi-psyché-transe. Duo à l’origine, elle est passée à un trio en 2015, à la suite de…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Enter Shikari - Ancienne ...
frank_carter_and_the_ratt...
Concerts

Last Train

Ce soir, à l’Aéronef, il ne fallait pas manquer ce Last Train…

Écrit par

Deux groupes méritaient de figurer en tête d’affiche ce soir, à l’Aéronef. Tout d’abord The Mystery Lights. Américain, il est responsable à ce jour d’un mini album et de deux long playings, dont le dernier, « Too much tension », est paru en mai dernier. Puis Last Train. Français, alsacien plus précisément, son deuxième elpee, « The big picture » (voir chronique ici), est sorti le mois dernier. Appréciant le rock/garage, votre serviteur avait coché la première formation dans son agenda, mais était aussi curieux de voir ce que le quatuor mulhousien avait dans le ventre, sur les planches. La surprise n’en sera que plus grande…

Lorsque The Mystery Lights grimpe sur le podium, la salle est déjà aux trois quarts remplie. Le line up implique un drummer, un bassiste, une très jeune claviériste, et deux guitaristes, également membres fondateurs du band. En l’occurrence Alfonso Solano, le seul qui ait les cheveux-mi-longs, les autres arborant de longues tignasses. Il joue sur une ‘phantom’, comme les Fuzztones. Puis Mike Brandon, le chanteur. Grand, filiforme, souple, il bondit comme un félin, prend des poses acrobatiques spectaculaires et vient régulièrement monter sur la petite estrade réservée au batteur. Glapissante, haut-perchée, sa voix navigue quelque part entre celles de Rick Ocasek, Robert Plant et Roger Hodgson. Lors du set, au cours duquel les morceaux s’enchaînent presque sans temps mort, le combo tente l’une ou l’autre incursion dans le blues/funk ou même la prog épique, mais elles font un peu pâle figure par rapport aux titres de pur garage bien rythmés, parfois à la limite du punk. Sur les plus accrocheurs, le clavier rogné, parfois ‘manzarekien‘ s’infiltre insidieusement, alors que bénéficiant d’une solide section rythmique, les deux gratteurs libèrent une électricité savoureusement grésillante, frémissante, parfois psychédélique. Réceptive, la foule accorde une belle salve d’applaudissements au quintet yankee, pour sa prestation… (pour les photos c'est )

La voie ferrée est maintenant tracée pour le Last Train. La salle est quasi-sold out ; et si l’auditoire est multigénérationnel, on y dénombre, quand même beaucoup de jeunes. Même des enfants, dont les oreilles sont sagement préservées par des casques de protection. En intro, les baffles crachent "The lonely Shepherd", une compo du célèbre flûtiste roumain Gheorge Zamfir. A cet instant, la scène est plongée dans un décor en noir et blanc. Et lorsque le quatuor débarque sur le podium, on remarque que même la basse est de couleur blanche et les guitares, de teinte noire. Chaud-boulette, le public, majoritairement français, même si quelques frontaliers sont présents dont quelques néerlandophones, manifeste déjà son enthousiasme. Et le convoi de s’élancer à toute vapeur. Dès « All alone », les trois gratteurs déambulent de gauche à droite et de long en large, en se contorsionnant, alors que véritable locomotive, le préposé aux fûts maintient parfaitement les rames sur ses rails. Tiré à quatre épingles, Jean-Noël Scherrer, ôte sa veste et dévoile un gilet seyant. Il retrousse ses manches de chemise, avant d’aborder le deuxième titre, « Way out ». La ligne de basse est crépusculaire, les déflagrations électriques sont chargées d’intensité. Imprimé sur un tempo presque new wave, « Dropped by the dove » déferle comme une compo des Stooges. Des déflagrations qu’on retrouve tout au long de « House on the moon », un titre réminiscent des débuts de Muse. Au début de « On our knees », les trois gratteurs font face au drummer et entament le morceau dans un climat incantatoire avant qu’épileptiques, les guitares n’entretiennent un climat déchiré entre calme et tempête. Le medley entre « One side road » et « Between wounds » s’ébranle sur un rythme bien carré, puis finit par se déstructurer et vire même au psychédélisme. Jean-Noël s’enhardit, traverse le front stage, franchit les barrières, et rejoint la foule. Il grimpe sur les épaules d’un solide gaillard et brandit le poing tel un gladiateur (NDR : geste qu’il va faire régulièrement tout au long du concert) puis se laisse porter par la foule, tout en triturant sa six cordes. Au bout de quelques minutes, il retourne sur le podium, afin d’achever l’interprétation du morceau sur un tempo de plus en plus frénétique. Grondante, la ligne de basse communique un sentiment de menace tout au long de « Disappointed ». Quelques arpèges de gratte amorcent « Fire », une forme de blues magnifié par des guitares jumelées et ponctué de quelques explosions électriques, un morceau qui va soulever une véritable ovation de la part du public. Et le concert de s’achever par le syncopé et judicieusement intitulé « Leaving you know ». Le spectre de Placebo plane. Les musiciens sont déchaînés, survoltés même, et Julien vient frotter ses cordes contre son ampli pour en extraire le max de feedback.

Le public en veut encore et le manifeste bruyamment. Trois wagons à la set list seront dispensés en appel. Tout d’abord « Tired since 1994 ». Il s’ébroue tel un tortillard, puis monte en crescendo alors que quelques aficionados aux premiers rangs en profitent pour allumer quelque briquets (NDR : et pas des smartphones !) comme trente ans voire quarante ans plus tôt. Rollingstonien, caractérisé par ses ‘ouh ouh’ ferroviaires que la foule reprend en chœur (NDR au cours du set, le public chante d’ailleurs régulièrement les paroles), « Cold fever » incite l’auditoire à frapper des mains, gestes qui se transforment en acclamations. Avant d’attaquer le dernier morceau, Jean-Noël, remercie l’équipe technique, les musiciens de Mystery Lights pour avoir assuré le supporting act ; puis le convoi s’embarque dans une version plus courte, mais diablement efficace et terriblement sauvage, entre rock et blues, du titre maître de son dernier opus, « The big picture ». C’est la dernière claque du concert. Une fameuse ovation s’élève de la fosse. Le groupe n’en revient pas. Les musicos se congratulent. Se prennent dans les bras. Le moment est émouvant. Quitter l’auditoire semble même briser leurs cœurs. Un peu comme s’ils partaient pour un long voyage en sachant qu’ils ne reviendraient plus avant longtemps… Franchement, ce soir, à l’Aéronef, il ne fallait pas manquer ce Last Train… (pour les photos, c'est ici)

Set list :
All Alone, Way Out, Dropped by the Doves (I Only Bet On Myself was initially planned), House on the Moon, On Our Knees, One Side Road/Between Wounds (Medley), Disappointed, Fire, Leaving You Now

Rappel :
Tired Since 1994, Cold Fever, The Big Picture

Allah-Las

On est encore loin du nirvana…

Écrit par

L’Orangerie affiche complet depuis quelque temps déjà pour célébrer le retour d’Allah-Las, un groupe californien fondé en 2008. Il est venu présenter, en primeur, son nouvel elpee (le quatrième déjà) « Lahs », un disque qui sort ce vendredi 11 octobre. Mais cet essai est déjà en vente à son stand de merchandising. Un stand qui tourne d’ailleurs à plein régime, puisque le band vient personnellement au contact de ses fans…

Mais la soirée commence en douceur, accusant un petit quart d’heure de retard, par Maston. Un multi-instrumentiste, lui aussi issu de la côte Ouest des States. Première surprise, il déboule sur les planches en compagnie de pas moins de 5 musiciens (2 claviéristes, 1 batteur, 1 bassiste et 1 guitariste). En l’occurrence le collectif suisse L'Eclair qui sert de backing group. Après avoir proposé un titre d’ouverture plutôt brouillon, la musique se charge de groove, dans un climat rappelant tour à tour le cinéma italien des 60’s, les vieilles séries yankees voire même les B.O. de longs métrages signés Tarantino. Le profil globe-trotter de Franck Maston transparaît immédiatement, lui qui a bien roulé sa bosse, et accompagné Jacco Gardner dans ses délires musicaux. Malheureusement, le temps de se faire servir une petite mousse (les files sont toujours aussi longues au bar central) et de revenir dans la salle, et le set est déjà terminé. En à peine 20 minutes, Maston est parvenu à planter un chouette décor psychédélique, semblable à une longue route 66 tracée au milieu du plateau Orzak, sis entre les collines embrumées par la chaleur.

La salle commence à se remplir, accueillant principalement de jeunes hipsters flamands, dont l’âge oscille entre 25 et 30 ans. L’engouement autour d’Allah-Las est sans doute, aussi, à mettre sur le compte de sa diffusion radiophonique sur les ondes du Nord de la Belgique. Ce qui, on ne le répétera jamais assez, place les stations francophones, un cran bien en-dessous. Il faut remonter à 2016, au festival de Dour puis à l’AB, pour retrouver trace du passage de ce band américain sur les planches noir-jaune-rouge. Des prestations qui, souvent, n’ont pas laissé de souvenir impérissable. Et pourtant ses albums sont chaque fois salués par la critique. Après avoir gravé un premier opus éponyme, le combo a amorcé un excellent virage en publiant l’excellent « Worship the sun », en 2014.

Mais entrons dans le vif du sujet. Lorsque le sextuor grimpe sur l’estrade, on reconnaît immédiatement le look des musiciens et leur démarche. Cheveux hirsutes, barbes de Bee Gees, chemises à fleurs et t-shirts amples, c’est sûr, on ne s’est pas trompé de salle. Matthew Correia et sa bande nous entraînent loin de nos contrées. La formation a puisé dans l’ensemble de son répertoire pour établir sa set list, depuis ses débuts (l’instrumental « Sacred sands » qui constitue une intro parfaite avant que « Busman’s holiday » n’embraie) à des morceaux issus de son futur opus, à l’instar de « Prazer Em Te Conhecer » chanté en portugais par le batteur/leader. Mais franchement la cover du « Fish in the sand » de George Harrison, on aurait pu s’en passer… Les morceaux s’enchaînent, sans temps mort, mais sans guère d’éclats non plus. Bien qu’agréables, les compos semblent sortir d’un vieux juke-box planté au fond d’un bar mexicain. Si les maracas et les percussions hippies collent bien au surf rock, il est heureux de constater que le band a le bon goût d’adopter une forme plus expérimentale que nostalgique. Jusqu’au final “ Could be you ”, un titre nettement plus rock, abordé à la manière des Libertines et même de Black Angels.

Mais ce soir encore, on reste sur sa faim. Le set ne permet pas à l’esprit de s’évader. La voix du lead singer n’est pas suffisamment haut-perchée. L’attitude foutraque des musicos séduit ou irrite, selon. Peu d’interactivité entre les morceaux. Et un rappel expédié en deux temps trois mouvements. De quoi nourrir une certaine insatisfaction. Bref, en live, la musique d’Allah-Las est agréable à écouter en buvant quelques bières avec ses potes. Mais elle n’atteint pas le nirvana, au plus haut des cieux, que cette formation pourrait atteindre facilement, en manifestant un peu moins de désinvolture et surtout grâce à son sens mélodique…

(Organisation : Botanique)

Florence & The Machine

British hippie hype…

Écrit par

Une importante colonie britannique avait effectué le déplacement pour venir assister au set de la sensation outre-Manche du moment ; un concert qui affichait complet depuis plusieurs semaines déjà ! Ce soir, la langue de Shakespeare irradie les airs du Botanique et plus particulièrement ceux du bar, soldout lui aussi du début à la fin de la soirée.

Tandis que la bière coule à flot près du zinc, la formation classique danoise (chant - guitares - basse - batterie) d’Annasaid se produit devant un public clairsemé et timide pour assurer la première partie du spectacle. Pourtant annoncée comme la nouvelle sensation de la scène rock danoise et encensée par le célèbre magazine de rock anglais NME, cette dernière ne remue pas vraiment les foules. Cependant, ces artistes font leur job sans complexe et comptent assurément défendre leur quatrième Ep « Well, Well, Well ». Le quatuor danois envoie le bois pendant 35 minutes et distille un punk-rock sans fioriture mais efficace.

Transition frappante lorsque Florence Welch et sa gracile bohème foulent délicatement les planches de l’Orangerie. Florence & The Machine est venu nous présenter sa pop baroque et chic. D’emblée, le décor en témoigne. C’est au centre d’un salon cosy orné d’un ‘wallpaper’ aux fleurs blanches qui pleurent en coton, de cages d’oiseaux éclairées qui éclaboussent la scène de douces lumières intimistes et d’un pied de micro couronné de plantes et de fleurs que les six ambassadeurs du bon goût britannique parsèment anarchiquement la scène pour nous présenter leur premier opus « Lungs », sorti ce 6 juillet dernier.

Après avoir reçu le prix de la critique au Brit Award 2009, sa prestation au festival de Glastonbury, ses premières parties de Blur (…), Florence Welch use de la joliesse et de la bouleversante limpidité de sa voix avec une naturelle assurance. Voix admirablement servie par les talentueux musiciens dont elle a su habilement s’entourer (The Machine). Si l’on y ajoute des textes métaphoriques en forme d’‘histoires qui ont des conséquences et des problèmes étranges de morale’, l’ensemble est renversant. 

Quant au registre musical, il est atteint du syndrome de la tour de fromage français. On y trouve un peu de tout : du tendre, du moelleux, du sec, du piquant… Tantôt mélancolique, tantôt emportée, la jeune Londonienne glisse spontanément de la pop nostalgique à la musique psychédélique des années 70 en passant par un punk-rock ou à un folk enragé. Souvent comparée aux nouvelles artistes féminines britanniques (Lily Allen, Kate Nash, Duffy…), elle évoquerait davantage le chaînon manquant entre PJ Harvey et Kate Bush. Ou dans une moindre mesure entre Feist et Bat For Lashes…

Florence & The Machine est parvenu à faire patienter le public durant une heure avant qu’il ne puisse goûter à la délicieuse voix de Welch. Seule sur scène et tambourinant de la main droite sur une caisse claire, la belle glace les spectateurs d’admiration de sa voix claire et puissante sur les deux premiers morceaux (« Bird Song » et « Coffins »). Le tubesque « Kiss With A Fist » rompt subitement ce pop-folk doux- amer pour nous écraser littéralement sous un pop-rock aux limites du punk. Quant à « Drumming Song », il nous secoue de sa rythmique dantesque. Hormis une batterie autoritaire et omniprésente portant radicalement la voix de la jeune chanteuse anglaise à des sommets de puissance, tous les instruments se mettent en valeur et modifient les genres. Autre marque de fabrique du groupe : la harpe. Avec ses notes féériques et délicates, elle se fait d’ailleurs merveilleusement remarquer sur « I’m Not Calling You ». Chanteuse et musiciens se répondent en écho pour créer une étoffe sonore originale, riche, harmonieuse. Enfin, on décèle les influences marquantes du groupe puisées chez Bat For Lashes sur « Cosmic Love » et « Blinding ».

Un répertoire intelligemment construit qui porte, crescendo, le public jusqu’à l’explosion ! Alors que la salle est en ébullition, le sextet britannique ne revient que pour un seul et court rappel. Trois étaient originellement prévus sur la setlist.

Une enchanteresse soirée de plus dans les méandres du Botanique.

(Organisation Botanique)

 

Reena Riot

Fille de, mais pas seulement…

Écrit par

Reena Riot, aka Naomi Sijmons, n’est autre que la fille de feu Fons Sijmons, bassiste des Scabs de 1989 à 2013, décédé des suites d’un cancer. A 23 ans, elle remporte la finale de l’Humo’s Rock Rally et assure le supporting act de Tony Joe White, seule, uniquement armée de sa gratte semi-acoustique. Entre 2013 et 2014, elle grave deux Eps. C’est à cette époque que votre serviteur découvre l’artiste dans la grande salle de l’AB. Quelques mois plus tard, elle se produit dans un petit bistrot sis non loin de la Bourse en compagnie du vétéran Roland Van Campenout et de Laura Groeseneken (NDR : elle bosse avec Ozark Henry) et puis silence radio jusqu’à la sortie de son premier elpee, « Nix », qui paraît en janvier dernier.

Down The Lees, c’est le projet de Laura Lee Schultz, une chanteuse/guitariste/compositrice originaire de Vancouver, mais aujourd’hui établie à Gand. En général, elle est épaulée par le bassiste Kwinten Gluehorse et le drummer Jonathan Frederix ; mais ce soir, elle se produit en solitaire pour assurer le supporting act, en se servant alternativement de ses deux grattes électriques et de sa loop machine dont elle va parfaitement tirer parti pour créer des sonorités réverbérées et des harmonies vocales en couches. Elle est venue présenter de très beaux larges extraits de son album « Bury the Sun », produit et réalisé par Steve Albini.

Son récital s’ouvre par « War Torn », un premier titre issu du long playing. Le son est excellent. Ses interventions à la gratte sont tour à tour grondantes ou douces, agressives ou veloutées ; mais elle s’autorise également des envolées stratosphériques. Puisant aussi bien chez PJ Harvey, Cloud Nothings, Slint, Sonic Youth que Low, elle nous réserve une expression sonore qui oscille du post-rock au shoegaze en passant par le hardcore… Suivant la formule consacrée : à suivre de très près.

Setlist : « War Torn », « Bury The Sun », « Just A Kid », « AntIseptic Heart », « Pleasure Pain », « A Cynical Age »

A 21h00, les lumières s’éteignent, Naomi débarque la gratte à la main (NDR : elle va en changer entre chaque morceau) et le sourire aux lèvres. Son backing group réunit d’excellents musicos, dont le chanteur/guitariste Jan Myny, le bassiste Alan Gevaert (dEUS, Chantal Acda, Trixie Whitley), le drummer Bernd Coene (Tiny Legs Tim) et le multi-instrumentiste Thomas Werbrouck (Krankland, Little Trouble Kids).

Une petite centaine de personnes se sont déplacées pour assister à ce concert qui s’ouvre par « Tonight ». Les musiciens et Naomi entrent immédiatement en véritable symbiose. Bien que très technique, le batteur est percutant. Sablée, parfois glapissante, la voix de Naomi s’écoule tel un fleuve indolent. « Knife » tranche dans le vif du sujet, comme une lame d’un rasoir, un peu comme chez The Edge (U2). Tout au long de « Good Olt Waltz », la complicité entre Naomi et Jan est presque fusionnelle. Manifestement, Naomi a bien assimilé les codes du rock inculqués par son paternel, et elle les restitue parfaitement dans un style bien personnel. Votre serviteur est ravi d’avoir revu Reena Riot en concert, une artiste attachante, aujourd’hui âgée de 30 printemps, qui au fil du temps, a acquis une belle maturité et dont la réputation est loin d’être surfaite…

Setlist : « Tonight », « Siren », « Knife », « Good Olt Waltz », « Bird », « Undone », « Shadow Of The Sun », « Mountains », « All Systems Down », « Waiting », « Somewhere ».

(Organisation : Ancienne Belgique)

Emma Ruth Rundle

Superbe, mais tellement sombre…

Écrit par

Dans le cadre de l’Autumn Falls, le Botanique accueille, ce mercredi 2 octobre, Emma Ruth Rundle, une Américaine qui possède un fameux cv. Etablie aujourd’hui à Louisville, dans le Kentucky, elle a d’abord milité chez The Nocturnes, un duo folk partagé auprès de sa sœur, puis de Red Sparowes, un groupe mésestimé de post-rock-métal, comme guitariste. Sa voix profonde, qui n’est pas sans rappeler Chelsea Wolfe, on ne la découvre cependant qu’en 2012, lorsqu’elle fonde Marriages, un trio dont l’aventure cesse en 2015. Elle avait enregistré « Electric guitar », un premier elpee solo, en 2011. Mais elle n’embrasse vraiment son parcours individuel qu’en 2014, en gravant « Some heavy ocean » sur le label Sargent House (Brutus, Deafheaven, Chelsea Wolf, Russian Circles, ...) ; une œuvre basiquement folk, mais enrichie d’une instrumentation puissante, à coloration post-metal (NDR : pensez à Isis, Caspian, Russian Circles , ...) Son dernier long playing, « On dark horses », est paru en 2018, un disque plutôt sombre…

Il revenait à Fvnerals, un duo originaire de Brighton et aujourd’hui basé à Bruxelles, d’assurer le supporting act, un tandem qui pratique une musique née de la fusion entre doom, post-rock, shoegaze et dark ambient… 

A 21h, la Rotonde est pleine à craquer. La température dans la salle est déjà élevée. Emma Ruth Rundle grimpe sur l’estrade flanquée de quatre musicos. Evan Patterson (Jaye Jayle), son compagnon sur scène comme à la ville, se plante à sa gauche. Il se consacre à la seconde gratte. Barbu, Todd Cook se charge de la basse et se plante à droite et Dylan Naydon, des drums. Après une brève présentation, elle enfourche sa guitare et balance les premiers accords. Le son est parfait. Légèrement et subtilement réverbérée, sa voix est soutenue par une section rythmique solide et lourde. Cependant, les interventions aux cordes de Patterson apportent moult nuances à l’ensemble. Emma Ruth Rundle alterne les passages ambiants et les riffs directement inspirés du post-métal. Le jeu de lumière suit parfaitement ces variations. En une heure, l’Américaine enchaîne les morceaux issus de son dernier LP. Ce qui ne va pas l’empêcher d’aller piocher dans l’ensemble de son répertoire, au sein duquel l’excellent “Protection” fait mouche. Après une bonne heure de set, au cours duquel elle ne s’est guère épanchée, la jeune songwritrice et son backing group se retirent et laissent un auditoire comblé par la prestation, mais aussi soulagé de s’extirper de cet univers sombre au sein duquel il a été plongé. Il se dirige alors inconsciemment vers le bar et commence ainsi à reprendre des couleurs…

(Organisation : Botanique)

Juicy

Les geishas du r’n’b…

Écrit par

Le Centre Culturel de Braine-le-Comte accueille de nombreuses activités dans le domaine artistique, et notamment dans l’univers du théâtre, de la musique et du cirque. Si la salle Baudouin IV est destinée aux festivités grand public, plus conviviale et atypique, la Verrerie propose, tout au long de l’année, des expos et des concerts pop et rock. Il s’agit d’un ancien complexe industriel réaménagé, dont la partie arrière a été transformée en salle de spectacles.

Un peu d’histoire. Fondé en 1905, ce site employait 400 salariés en 1930 qui produisaient, chaque année, environ 7 500 000 verres en semi-cristal. La crise pétrolière a malheureusement forcé l’entreprise à mettre la clé sous le paillasson, dès 1975. Ce soir le duo de r&b Juicy s’y produit et le trio Noi assure le supporting act.

Noi grimpe sur le podium ; et on remarque la présence d’une enseigne placée sur le mur juste au-dessus des artistes qui reflète de ses néons de couleur rouge l’inscription ‘La Scène’. Julien Trousson (Humatronic, Walking Ghost Phase) est un peu l’âme du band bruxellois. Il se charge de la guitare, des claviers et du chant. Il est épaulé par le préposé aux synthés Luc Vermeulen (Kings of Edelgrans) et du batteur Anthony Gatel (Humatronic), planté sur une estrade surélevée.

« Home » ouvre le set. C’est un extrait de l’Ep 5 titres « Ondes ». Le morceau baigne au sein d’une ambiance feutrée, semi-vaporeuse, semi-ambient, digne d’Archive. Tout au long d’« Epiphany », envoûtante, la voix de Julien entretient ce climat atmosphérique. L’acoustique de la salle est parfaite. Technique, le drumming d’Anthony se révèle particulièrement efficace. On épinglera encore la cover du « Cherish The Day » de Sade, un morceau empreint de quiétude. Un show finalement plutôt cool…

Setlist : « Home », « Epiphany », « Kalundborg », « Cherish The Day » (Sade cover), « Kyoko », « Papers », « To The Bones ».

Lorsque Juicy débarque, la salle est assez bien remplie. Sourire aux lèvres, les filles déboulent sur les planches. Elles sont vêtues de pantalons noir à franges et d’un body argenté. Directement, elles vont s’installer derrière leurs instruments (claviers et machines). La veille, elles se produisaient en France, dans le cadre du festival Poulpaphone. Contagieux et dansant « Mouldy Beauty » entame les hostilités. Le son est toujours aussi parfait. Faut dire que c’est Benoît, l’ingé-son de Puggy, qui est derrière les manettes. Ce qui n’empêche pas le matos de faire faux bond. Et notamment le PC de Julie. Pendant qu’on se charge de résoudre le problème, Sasha meuble le temps… Souci solutionné, le concert se poursuit par un sémillant « Seed And Ride ». « Not A Hard Nut To Crack » invite son incontournable touche d’aérobic. Tout en chantant et en tapotant leurs instruments, les filles lancent soit le pied en avant ou en arrière. La température monte d’un cran. Faut dire qu’interactives et sexy, ces geishas du r’n’b ont l’art de mettre l’ambiance. L’ex-secrétaire d’état Théo Francken est mis sur la sellette lors d’un titre destiné au dancefloor. Participatif, le public brainois est ravi.  En rappel la paire va nous réserver l’adaptation de la « La Boulette » de Diam’s. Confirmation, un set de Juicy est différent à chaque fois...

Setlist : « Mouldy Beauty », « Seed And Ride », « Not A Hard Nut To Crack », » What You Can’t Confess », « Over My Shoulder », « GHB », « Mama Told Me », See Me Now », « Count Our Fingers Twice ! »

Rappel : « La Boulette » de Diam’s.

(Organisation : Centre Culturel de Braine-le-Comte)

The Sisters Of Mercy

Sous l’emprise de la congrégation des Sisters of Mercy ?

Écrit par

Votre serviteur serait-il sous l’emprise de la congrégation des Sisters of Mercy ? Toujours est-il qu’après avoir critiqué ouvertement les dernières prestations de Sisters of Mercy, il revient au même endroit, ce lundi 23 septembre, pour assister à un concert du même groupe tellement décrié, dont les prestations ont été jugées ‘pathétiques’, en y ajoutant même qu’on ne l’y reprendrait plus…

N’empêche, S.O.M. continue de faire recette. Et pour cause, sa première date, fixée la veille, au même endroit, avait été décrétée sold out à la vitesse éclair. Et la seconde, auquel votre serviteur assiste, l’est presque. Incompréhensible, quand on sait que son dernier elpee, « Vision thing » remonte à… 1990 ! En outre, le 16 septembre, il avait offert un concert gratuit à ses fans au Trix d’Anvers, sous le patronyme de ‘Near Meth Experience’, show au cours duquel, la formation a accordé trois nouvelles compos. Nous y reviendrons un peu plus tard.  

Dès les premiers accords de « Dominion/Mother russia » la foule réagit. Elle remue, pogote, et les premiers rangs se retrouvent envahis de gros bras et d’hommes torses nus. Les pyramides humaines se forment progressivement, et atteignent même parfois 3 hauteurs. Imaginez donc le gaillard qui soutient plusieurs spectateurs. La voix d’Andrew Eldritch, elle, en revanche, a de nouveau bien du mal à s’imposer, même si elle bien secondée par ses deux gratteurs, qui assurent les backing vocaux. Hasard du calendrier, mais Wayne Hussey, son ex-comparse (NDR : ou si préférez son frère ennemi), se produisait les trois soirs précédents, au sein du pays plat. Mais la voix du natif de Bristol reste bien un cran au-dessus, accordant, en outre, à chaque fois des sets solos de plus de deux heures sans jamais fléchir.

Mais revenons à nos moutons (noirs), et en particulier aux compos jamais releasées. A l’instar de « Crash and burn » (NDR : datant de début 2000) ou des inédits « Show me on the doll » et « Better reptile ». Bien qu’agréables à l’écoute, elles semblent calmer l’atmosphère. Mais ce n’est que temporaire puisque le show reprend crescendo jusque « Flood II », avant que The Sisters of Mercy n’accorde en rappel le bien rythmé « First and Last and Always ». Dylan Smith substitut de Chris Catalyst doit mesurer au moins 2 mètres. Mais ce nouveau guitarise libère davantage de puissance dans ses riffs, et en particulier tout au long de de « Temple of love ». Derrière Doktor Avalanche (NDR : c’est la boîte à rythmes), Ravey Davey se démène comme un DJ sur la scène de Tomorowland, pour dynamiser « This corrosion », en finale, un classique qui déclenche les derniers pogos.

En conclusion, on reste loin des superlatifs avancés par Classic 21. Cette radio avait annoncé, à travers un jingle, entre un titre de Phil Collins et Pink Floyd, que The Sisters of Mercy était un groupe légendaire aux prestations époustouflantes… (sic). Il faut raison garder : la prestation a été moins mauvaise que d’habitude. Surtout parce que le gratteur est à la hauteur du sujet ; et qu’en outre, les nouvelles compositions apportent une nouvelle impulsion au set. En attendant un hypothétique nouvel elpee, tant espéré par les fans, et auquel bon nombre de mélomanes ne croient plus vraiment… (pour les photos, c'est ici)

My Diligence assurait le supporting act (pour les photos, c'est )

(Organisation : Live Nation)

Wayne Hussey

La délivrance après 2h30 de cérémonie…

Écrit par

Il faut s’armer de courage ce dimanche soir. Attendre la fin de la journée sans voiture, affronter l’orage, puis rejoindre la région brugeoise. Le B52 exactement. Après avoir été accueilli chaleureusement par le patron au physique de catcheur, on rejoint une petite salle, sise à l’arrière de son café. Une petite centaine de spectateurs y sont massés, ce qui remplit déjà bien l’endroit, plutôt exigu.

Votre serviteur débarque trop tard pour assister au set du tribute band Pure Kult. Suivant les avis recueillis, les covers proposées sont dignes de celles dispensées par The Cult. A cet égard, Ian Astbury, le leader, avait reconnu publiquement la qualité de ces reprises…  

Un temps d’adaptation est nécessaire avant de commencer à apprécier la prestation d’Ashton Nite, qui se produit en solo, armé uniquement de sa sèche. The Awakening, groupe dont il est le leader, est plutôt responsable d’une musique gothique, lourde, lorgnant parfois vers le métal indus. En solitaire, il interprète posément ses compos dans un style bien british (NDLR : on en oublierait presque qu’il est originaire d’Afrique du Sud). Entre chaque titre, ses commentaires sont teintés d’un humour pince-sans-rire. Et surprenants, ses arrangements valent le détour, à l’instar de son adaptation de « The Sound of silence » du duo Paul Simon/Art Garfunkel, à la fin duquel il se met à hurler, stupéfiant même un fan posté aux premiers rangs.

Set list : « Other ghosts », « Fault », « Upon the water », « About you », « Jennifer », « Storm » (remplacé par « Indian summer »), « Amethyst », « Dressing like you », « Back to wonderland », « The sound of silence », « Dark romantics », « Shadows in the dark ».

Cette tournée solo du leader de The Mission s’étale sur près de 3 mois, et faisait d’abord escale à Rétie (Anvers) puis Arlon, les deux soirs précédents, avant d’atterrir à Bruges. Baptisée ‘Salad daze’, elle se réfère à sa biographie, sortie en mai 2019. Assez complète, elle évoque, pour la première fois, son enfance et ses parents. Dès son entrée sur scène, vers 22 heures, les aficionados s’agglutinent aux premiers rangs. La température monte d’un cran.  Tel un prêtre en début de cérémonie, Wayne Hussey invite ses fidèles à s’asseoir, pour assister au début de sa grande messe. Une bonne initiative qui va permettre à celles et ceux placés à l’arrière, de pouvoir observer ses faits et gestes. Faut dire que la salle est basse et le podium peu surélevé. Wayne est coiffé d’un chapeau et chaussé de ses traditionnelles lunettes noires, un couvre-chef qu’un spectateur lui demandera d’ôter au cours de l’office, mais en manifestant son humour bien britannique », Hussey lui répondra ne plus s’être lavé les cheveux depuis deux jours. Il remercie également un autre spectateur qui lui a offert une bonne bouteille de vin (NDR : il a l’habitude de s’en enfiler une à chaque concert). L’armada de guitares acoustiques et électriques (5 ou 6), ainsi qu’une mandoline, posé derrière lui, laisse supposer que le show sera diversifié. Sans oublier son clavier recouvert de son traditionnel calicot de supporter de Liverpool. Est-ce la victoire 1-2 des ‘Reds’ à Chelsea, remportée cet après-midi qui le rebooste ? Toujours est-il qu’il déborde d’énergie et d’humour, ce soir. La plupart des singles de Mission sont passés en revue ; depuis « Crystal ocean » à « Dragonfly », en passant par « Like a child again », « Tower of strength » ou encore « Beyond the pale ». Une interprétation parfois fidèle, mais souvent originale. Outre le recours à la gratte, il se sert également et circonstanciellement d’un séquenceur pour imprimer le tempo. Il passe au clavier pour l’intimiste « Butterfly on a wheel ». Dérision et impro sont au rendez-vous de son interactivité. Avant d’aborder « Fabienne », il nous parle d’une femme belge ; et un aficionado en profite pour rebaptiser le titre « Fabiola ». Pendant « Wasteland », un autre fan clame ‘You are my fucking God’, et notre ténor d’intercaler un extrait du « Personal Jesus » de Depeche Mode dans le morceau…

Lors du second rappel, Wayne affiche toute l’amplitude de son registre vocal, en montant facilement dans les aigus. Ce qui va déclencher une belle ovation de la trentaine d’âmes encore présentes à ce moment. Car il est déjà près de minuit trente. La cérémonie a duré près de 2h30 ! Hussey transpire. Et nous aussi. La salle est moite, les murs suintent d’humidité. Un set particulièrement généreux qui a provoqué une communion mémorable entre l’artiste et l’auditoire. Bref, mission accomplie pour le natif de Bristol ! Bien loin de ce qui se prépare le lendemain à l’AB, lors du passage de son frère ennemi, Andrew Eldritch, alias Sisters of Mercy…

(Organisation : B52)

Celeste Waite

Une voix… Celeste…

Écrit par

BJ Scott et Félicien Bogaert avait signalé dans l’émission Plan Cult, il y a un peu plus d’une semaine, qu’il fallait ne pas louper le concert de la nouvelle sensation insulaire de la scène soul/jazz, Celeste. Et l’appel a été suivi, puisque l’AB est sold out ce mardi 17 septembre pour accueillir l’artiste à la voix précieuse. A ce jour elle n’a gravé qu’un Ep 5 titres intitulé « Lately ». Originaire de Los Angles, elle a quitté la Californie, avec sa mère, alors qu’elle n’avait que trois ans. Depuis, elle vit à Brighton, en Angleterre.

Amalyah est prévue en supporting act. Mais elle n’arrivera jamais. Et c’est Dj Daan qui a eu la lourde tâche de meubler les 120 longues minutes d’attente, entre 19 et 21 heures. Le préposé derrière les platines a réussi à faire patienter un auditoire plein à craquer et surchauffé, grâce à une programmation équilibrée oscillant entre jazz, funk et soul. Un challenge pas évident à réaliser, la foule –sans doute marrie d’attendre– causant un brouhaha de plus en plus important, au fil du temps, finissant même par couvrir la musique dispensée par le Dj. 

Celeste Waite possède une voix… céleste. Un peu dans le style de Jorja Smith, Mahalia, Etta James ou encore Amy Winehouse. De fameuses références ! Une voix soul suave et satinée qui libère un groove naturel.  

Les lumières s’éteignent à l’heure prévue. Précédée de son quintet baptisé Gotts Street Park, la diva, vêtue d’un complet noir, vient se placer devant son micro. A sa droite, une saxophoniste s’installe derrière un pupitre pour régler le son de son instrument. Juste derrière, l’un à côté de l’autre, se plantent un bassiste et un guitariste. Enfin, le drummer se cantonne dans le fond, côté gauche, juste derrière un claviériste. Vu que Celeste n’a publié qu’un seul Ep, à ce jour, le set sera de courte durée. A peine 40 minutes ! Plus bref encore que celui accordé par les Vaccines, lorsqu’ils ont présenté leur premier elpee à l’Orangerie du Botanique.

Après une intro succincte, le saxophoniste s’autorise un long solo jazzyfiant, tout en triturant les boutons de son pupitre. Ce qui déclenche de vifs et longs applaudissements au bout de sa démonstration. Timide, la vocaliste semble également avoir le trac. Elle sourit généreusement et remercie la foule après chaque morceau. Mais au fil du concert, elle va prendre de l’assurance. Le show baigne au sein d’un climat sonore qui oscille entre lounge, jazz, (néo) soul, hip hop et parfois même funk. Et ce sont le sax et les cordes qui donnent le ton suivant leurs interventions. Celeste s’affirme enfin tout au long de « Fathers Son » et du hit « Lately ». A l’écoute de « Both Sides Of The Moon », on a l’impression d’être transporté dans un sombre club jazzy de la Nouvelle Orléans, à moins que ce ne soit –et ce n’est pas très loin de l’AB– de Music village. « Love Is Back » termine le set, avant que Celeste ne revienne accorder, en rappel, « Strange ».

Celeste est imprégnée de la soul qui a bercé sa jeunesse, même si dans sa musique, elle a intégré des styles différents. Une chose est sûre, sa voix est bien Celeste et vu ses aptitudes, elle devrait finir par cartonner dans les charts. L’épreuve d’un premier album devrait cependant nous en apprendre davantage. Elle se produira le 28 septembre au Poulpaphone de Boulogne-Sur-Mer, un festival qui accueillera, notamment, Yorina, Juicy, Inüit et Balthazar. Suivant la formule consacrée, c’est une artiste à suivre de très près.

Setlist : « Intro », « Beloved », « Coco Blood », « Fathers Son », « Lately », « Both Sides Of The Moon », « Somebody », « Love Is Back ».

Rappel : « Strange ».

(Organisation : Ancienne Belgique)

Dope Lemon

Un concert à marquer d’une ‘Stone’ blanche…

Écrit par

Dope Lemon, c’est le nouveau side projet d’Angus Stone (NDR : l’autre, répond au patronyme de Lady Of The Sunshine, pour lequel il a notamment gravé « Smoking Gun » en 2009), projet qui n’implique cependant pas sa petite sœur, Julia. Votre serviteur ne s’en cache pas, il est fan du duo australien (NDR : qui n’a jamais entendu le tube « Big jet plane »?), et il a envie de se faire plaisir en assistant au set de l’Australien, concert qui se déroulera dans une ABBox comble. On aurait d’ailleurs pu remplir la grande salle, tant il jouit d’une énorme popularité sur la scène internationale.

Philemon assure le supporting act, un quintet issu de Sint-Niklaas, au cœur du pays de Waes. Un combo qui pratique une forme de pop lo-ri enrichie d’harmonies vocales ‘beatlenesques’. Chanteur et préposé à la semi-acoustique, Anton De Boes en est le leader. Il est soutenu par Kim Van Elsen à la guitare électrique, Alexander Lippeveld à la basse, Klaas Bormes aux drums et un claviériste barbu. La formation publiera un Ep en janvier 2000. Le set s’ouvre par « Tomorrow », le single qui a permis de lancer sa carrière, au nord du pays. Anton de Boes trame les compos de sa semi-acoustique, tout en modulant ces fameuses harmonies vocales. Rien de bien neuf cependant sur la planète pop/rock, mais une première partie de bonne facture, dont on soulignera surtout la subtilité et le sens mélodique des compos. Bref, un bon tremplin pour la tête d’affiche…

Setlist : « Tomorrow », « Miracles », « Are You Coming To Get Me », « How Do You Do », «   Easy Way Out », « Time », « Belly Dancers ».

Un drummer se plante à droite et un claviériste à gauche, respectivement sur leurs propres estrades. Coiffé d’un Stetson, Angus s’installe au centre, devant un double micro, entre un bassiste et un guitariste rythmique, dont la Gibson de couleur rouge est vraiment rutilante.  Dope Lemon est venu nous présenter de larges extraits de son second album, « Smoot Big Cat ».

« Stonecutters » met directement la gomme. Le banjo est resté dans la remise. Chez Dope Lemon, pas question de consensus mou ou de dentelle, mais bien de rock bien balancé et burné. En fermant les yeux on imagine traverser les grandes savanes de l’Australie profonde poursuivi par les kangourous et menacé par les crocodiles. La set list embraie par un deuxième extrait du premier elpee, « Holly bones », « How Many Times ». Angus adopte un ton totalement décalé tout au long de « Marinade », un morceau qui fait littéralement mouche. Paru en single, c’est également le titre qui donne le nom à l’opus ; et manifestement une des ses meilleures compos. Au fil du concert, on a l’impression de s’enfoncer de plus en plus dans l’univers du psychédélisme. Caractérisé par ses sifflements, « Coyote » évoque un mauvais western italien. « Honey Bones » adresse un clin d’œil appuyé au Velvet Underground. En y réfléchissant, à l’instar de Bowie, le V.U. est une source inépuisable de références pour tout artiste qui milite dans l’univers du rock. Sur un tempo lent, la combinaison entre les sonorités des grattes et les perçus résonne comme un gros bourdon. Les interventions du préposé à la gratte rythmique sont imparables. Et si Angus excelle sur sa six cordes, il en change entre chaque morceau. Adepte de quelques substances illicites et hallucinogènes, Angus en parle clairement tout au long de « Salt And Paper ». Sous un light show bien équilibré, Dope Lemon brille de mille feux. Et « Home Soon » clôt un set épatant de 70 minutes. Finalement, Angus parvient à vaincre sa timidité maladive et a l’audace d’inviter une dame de l’auditoire à le rejoindre sur les planches pour danser avec lui. Après un tel show, votre serviteur vit un rêve éveillé en regardant les étoiles… Un concert à marquer d’une ‘Stone’ blanche…

Set list : « Stonecutters », « How Many Times », « Marinade », « Hey You », « Coyote », « Hey Little Baby », « Fuck Things Up », « Honey Bones », « Salt and Paper », « Home Soon ».

Rappel : « Uptown Folks »

(Organisation : Ancienne Belgique)

Page 15 sur 125