Un sentiment de révolte envahit Billions Of Comrades…

Billions Of Comrades vient de publier un nouveau single. Intitulé « SCAB AALO PAM », il annonce un nouvel elpee baptisé « Trotop » qui sortira en mars 2024. Ce morceau est un exutoire destiné à combattre une police violente qui intimide, blesse et tue afin de…

logo_musiczine

Une lune de nacre éclaire And Also The Trees…

« Mother-of-pearl moon », le nouvel elpee d’And Also The Trees, paraîtra ce 23 février 2024. Nés d'une série d'improvisations à la guitare électrique, de Justin Jones avant et après l'aube, pendant un mois de solitude en 2020, les morceaux se sont ensuite…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Zara Larsson 25-02-2024
Enter Shikari - Ancienne ...
Concerts

Pierce Brothers

Un kangourou poursuivi par un cow-boy…

Écrit par

Soirée ‘kangourou’ à l’AB, ce mercredi 7 juin. Au programme, en supporting act, Coby Grant ; et en tête d’affiche, les jumeaux Pierce. Les frères Pierce sont issus de Brisbane, mais c’est à Melbourne qu’ils ont fait leurs débuts artistiques. Dans la rue. Ils reconnaissent pour influences majeures John Butler Trio et Mumford and Sons. Ces multi-instrumentistes privilégient, en outre, le DIY. Ce qui ne les a pas empêché de vendre plus de 50 000 copies de leur premier Ep, sur une structure indépendante. Depuis, ils ont signé sur un label major…

Le supporting act est assuré par une plantureuse blonde aux cheveux longs. Simplement vêtue d'une robe à fleurs, Coby Grant est armée d’une gratte semi-acoustique. Elle est seule en grimpant sur l’estrade. Suave et sucrée, sa voix évoque celle d’Alanis Morissette. Sa musique nous entraîne au cœur du grand bush australien. Elle va puiser au sein de ses deux elpees, « I Was Young », paru en 2014, et « Is In Full Colour », en 2012, pour opérer ce périple. Pas de nouvelles compos prévues dans sa set list. Coby signale qu'elle va interpréter quelques chansons d'amour. Elles seront tendres et agréables à l’écoute. D’ailleurs, en une demi-heure, elle va charmer la foule –qui enfle, au fil des minutes– recueillant de chaleureux applaudissements…

Place ensuite aux Pierce Brothers. Jack se consacre aux percus (tom basse, tambour africain, cymbales), mais aussi au didgeridoo (instrument à vent aborigène) ainsi qu’à l’harmonica. Pat se réserve la guitare, qu’elle soit sèche, électrique ou semi-acoustique. Et imprime le tempo à l’aide d’une grosse caisse, en appuyant sur une pédale, posée devant son pied gauche. Le tandem va nous présenter de larges extraits de « The Records Were Ours », un Ep huit titres sorti en mai dernier.

Dès son entrée en scène, la fratrie est vivement acclamée. Faut dire que la diaspora australienne a débarqué en nombre. Et elle va mettre de l’ambiance, pendant ce concert. En 2015, le tandem avait assuré le supporting act d’autres compatriotes, The Cat Empire, dans la grande salle de l’AB. Et il avait fait belle impression, malgré la bronchite de Jack. Qui se soir, confesse avoir une petite extinction de voix. Décidément !

Jack salue le public, en français, en anglais et en néerlandais. Le set s’ouvre par « It's My Fault ». Pat excelle à la sèche. Jack le soutient aux backing vocaux et frappe ses mains sur les bords de la guitare. Il est vraiment hanté par les percus, mais nous balance déjà un aperçu de ses aptitudes à l’harmo. Il souffle ensuite dans son didgeridoo. Tiens, Marcus Mumford assiste au spectacle, dans la salle. Et paradoxalement, à cet instant, la musique des frangins me fait plutôt penser à celle de… Mumford and Sons voire de The Lumineers… Jack cogne ses baguettes, tour à tour sur son tom basse ou sur la caisse en bois de la guitare de son frangin.

Après ces 4 minutes de folie pure, le duo attaque « Amsterdam », une compo écrite en hommage à cette ville où il est particulièrement populaire. Les percus sont généreuses, la gratte est incisive. « Follow Me Into The Dark » vous pénètre en douceur et en profondeur (NDR : comme le signalerait si bien Arno). Le public reprend en chœur les onomatopées du  refrain…

« Black Dog » nous entraîne de l’autre côté de l’Atlantique. Dans les grandes plaines, plus précisément. Jack souffle dans son harmonica alors que Pat se concentre sur sa gratte lors de ce titre aux accents country/americana. Chaque fois que Jack met la gomme aux percus, l’intensité et la température montent d’un cran. Alors, chaud boulette, le public frappe des pieds et dans les mains. Pendant « Overdose », Jack cumule micro et percussions. Il tapote à nouveau ses baguettes sur le bord de la gratte de son frère. Mais énergique, ce morceau de folk adopte un profil davantage yankee (NDR : pensez au boss !) qu’antipodal. Jack pique la sèche de son frère pour aborder le plus paisible « Blind Boy Run ». Ce dernier n’a plus qu’une alternative : récupérer une six cordes électrique. A cet instant, l’expression sonore baigne au sein d’un americana classieux. Véritable bête de scène, Jack s’approche du bord de l’estrade et tape du pied, pour mettre l’ambiance. Tout le public réagit au quart de tour. Jack vient se mêler au public et il martèle les baffles en bord d’estrade.

Pat a conservé sa gratte électrique pour « Take A Shot ». Jack reprend son harmonica. Pour aborder « Self Portrait », Pat s’assied afin de se focaliser sur la semi-acoustique. Jack ne tient plus en place. Et ses interventions au didgeridoo font mouche. Il passe ensuite aux percus africaines et vient ensuite aider son frère en appliquant ses doigts sur le manche de sa gratte. A cet instant, on a l’impression de voir un kangourou poursuivi par un cow-boy. Et « Genevieve » (NDR : c’est leur frangine) est du même style. Si les harmonies vocales sont savoureuses, la compo vous incite surtout à esquisser un pas de danse.

« Golden Times » constitue le sommet du spectacle. Pat est à la sèche. Jack empoigne son didgeridoo et colle l'harmo devant la bouche de son frère. Tonnerre d'applaudissements dans l’auditoire ! Jack martèle le plancher à l’aide de ses baguettes. Et avant de souffler derechef dans son didgeridoo, il replace l’harmo devant les lèvres de Pat. Le show se termine par « Brother ».

Pas la peine d’insister, il y aura un rappel. Au cours duquel le duo va nous réserver « The Records Were Ours », le titre maître du nouvel Ep. Et puis en final, « Flying Home ». Sculpté dans la country, il nous invite à retraverser les grandes plaines de l’Ouest…

Pierce Brothers se produira en concert ce 6 août à Floreffe, dans le cadre du festival Esperanzah, et le lendemain, à Bruxelles, dans celui du BSF.

(Organisation: Ancienne Belgique)

Arcade Fire

Un concert épique accordé au cœur d’un théâtre antique...

Écrit par

Tout mélomane possède, quelque part dans le coin de sa tête, le souvenir d’un groupe ou un artiste particulier qui a bercé son adolescence et donné envie d’approfondir ce magnifique art qu’est la musique. Pour votre serviteur, il s’agit d’Arcade Fire. En septembre 2004, la formation canadienne publiait « Funeral », un bijou de rock baroque considéré comme l’un des meilleurs albums des années 2000. Alors depuis la sortie de cette pépite, comment ne pas la suivre à la trace. Jalonnée de trois opus d’excellente facture. Ne pas encore l’avoir applaudie en ‘live’ créait, quand même, un manque. Treize années après les débuts du collectif, l’opportunité s’est donc présentée. Et pas n’importe où. Au Théâtre Antique de Fourvière. Existe-t-il meilleur endroit que cette splendide arène limitée à 4 000 âmes ? pas sûr ! Une chose est sûre, la course a été impitoyable pour se procurer le précieux sésame ; car la billetterie s’est vidée en moins de 5 minutes. Quel bonheur d’être passé à travers les gouttes.

Mais bref, revenons au spectacle. L’excitation est évidemment à son comble. Plus de 4 heures avant le début de la représentation, une file se forme déjà devant l’entrée du site. A 19h, on y pénètre enfin. Vers 22h15, alors que le soleil se couche, la bande à Win Butler entre en scène. Discrètement. Alors que les haut-parleurs crachent une version moderato d’« Everything Now », son dernier single, gravé quelques jours plus tôt ! Le band attaque le set par « Wake Up », l’hymne qui sert de finale pour tous ses concerts, depuis plus de 10 ans ! Audacieux ! Et surprenant. Le public est déjà au bord du délire et nul doute, il est constitué de connaisseurs.

Après un départ aussi inattendu, place à la version normale d’« Everything Now ». Et celle-ci surclasse, manifestement, celle du studio. D’ailleurs, au cours de tout le concert, ce sera une quasi-constate : les adaptations en ‘live’ magnifient les originaux. Sauf peut-être pour « Haïti », titre un peu trop paisible, à mon goût. Mais dès « Here Comes The Night Time », la machine reprend de plus belle. La foule reprend le refrain du classique « No Cars Go ». De quoi vous flanquer des frissons partout.  

Les membres du band (NDR : ils sont 10 sur les planches) adoptent tous une attitude différente. Si Win, le leader, se révèle particulièrement introverti, son frère Will se déchaîne littéralement. Il harangue l’auditoire constamment. La violoniste Sarah Neufeld est plutôt discrète, mais efficace. Mais mon coup de cœur s’adresse néanmoins à Régine Chassagne, l’épouse de Win. Son charisme et sa sensualité sont tout bonnement incroyables. Tout au long de « Sprawl II », le public semble médusé par sa performance. A tel point, qu’il est resté silencieux. Cette petite brune piquante se saisit même de guirlandes offertes par les spectateurs et s’en sert pour entamer une danse. Et pendant « Neon bible », elle se dirige derrière la troupe, afin de feuilleter une bible lumineuse, qu’on peut voir à travers des vitres translucides…

Moment particulièrement intense pendant l’interprétation de « Reflektor ». Et pour cause, feu David Bowie y avait apporté son concours au chant, en studio. Et lorsque Win doit interpréter le passage qui était réservé au légendaire Londonien, on le sent clairement bouleversé. Une émotion bien palpable, même si le titre est dansant…

Le set s’achève en puissance par le mégatube « Rebellion (Lies) ». Et le band accorde en rappel « In The Backseat », une composition également émouvante, mais chantée par Régine. De quoi clore une soirée, parfaite en tous points. Un concert épique accordé au cœur d’un théâtre antique ; que demande le peuple ? Et votre serviteur, pour qui il s’agissait d’une première. Arcade Fire revient à Werchter. Ce sera donc la deuxième. Et pas la dernière… 

(Organisation : les Nuits de Fourvière)

The Beach Boys

Good vibrations…

Écrit par

Les Beach Boys –enfin ce qu’il en reste– sont donc repartis en tournée, un périple baptisé ‘Wild Honey 2017 World Tour’. On va donc entrer dans la machine à remonter le temps. Ou plus exactement accompagner Dr Emmet Brown à bord de sa DeLorean DMC-12 pour un voyage qui va débuter en 1961 et se terminer 150 minutes plus tard, soit en 2017. 56 ans de carrière pour les derniers dieux vivants du surf rock. Ca ne nous rajeunit pas ! Pas de supporting act, sans quoi, il y aurait du retard à l’allumage. Mais une expédition partagée en deux épisodes, séparés par un entracte de 15 minutes.

Les Beach Boys ont vendu plus de cent millions d’albums. On ne va pas vous refaire l’histoire de ce combo californien, mais on ne peut passer sous silence l’incontournable single « Good Vibrations », qui a révolutionné la technologie en studio, et puis l’album culte « Pet Sounds », paru en 1966. Et on n’en n’oubliera pas pour autant le rôle joué par le producteur Phil Spector, au cours de leur carrière, ainsi que ces fameuses harmonies vocales, très souvent imitées, mais jamais égalées.

Des frères Wilson, il ne reste plus grand monde. Le drummer Dennis Wilson est décédé en 1983 ; ivre, il s’était noyé en sautant de son bateau. Et le gratteur Carl Wilson, des suites d’un cancer du poumon, en 1998. Quant à Brian (NDR : c’est quand même lui qui signe la plupart des hits du band), il ne participe plus à l’aventure, depuis 2011, privilégiant une carrière solo. Du line up original, ne figure donc plus que le chanteur Mike Love. Le chanteur/claviériste Bruce Johnston, n’a (!?!?) débarqué qu’en 1965.  

Sur les planches, le tandem est soutenu par une solide équipe. Brian Eichenburger, Scott Totten et Jeffrey Foskett se consacrent aux grattes. Ce dernier, aussi bien électriques qu’acoustiques. John Cowsill et John Stamos (NDR : cet ami de Mike Love, depuis belle lurette, incarnait le rôle de l’oncle Jesse, dans la série américaine, ‘La fête à la maison’), dont le matos est séparé par un plexiglas, siègent derrière les fûts. Encore que Stamos apporte également et circonstanciellement son concours à la six cordes et au micro. Tim Bonhomme est préposé aux claviers et Randy Laego aux cuivres (saxes, clarinette, flûte à bec) ainsi qu’aux percus. Toute l’équipe participe aux vocaux, mais à des degrés divers. Des plantes vertes disséminées sur le podium sont éclairées par des spots de couleurs différentes.

Les lumières s’éteignent. Il est 20h00. La première partie du show peut commencer. Mais elle ne dépassera pas l’heure. Projetées en arrière-plan, sur un écran géant, des vidéos nous replongent dans les années 60 ; ces fameuses golden sixties vécues par le combo : concerts, foule, filles en délires, tubes et tout ce qui a forgé sa notoriété...

Les musicos prennent tout leur temps avant de grimper sur l’estrade. Ils saluent la foule et ouvrent le set par « Surfin’ Safari ». Bruce et Mike sont coiffés d’une casquette frappée du nom de la formation. Ce dernier débarque le dernier, micro à la main. Souriant, il est accueilli par un tonnerre d’applaudissements. Constamment à l’avant-scène, il adresse régulièrement un signe de la main à l’auditoire.

Complexes, mais très mélodieuses, les harmonies vocales se superposent en couches. Les chansons durent entre 2 et 3 minutes. La setlist réunit 19 titres notoires. « Catch A Wave » émerveille. Les 8 voix qui se conjuguent en harmonie, c’est vraiment dingue ! Randy ne se sert pas encore de ses instruments à vent. Il a saisi une couronne à cymbalettes de couleur bleue dont Mike va se servir, très régulièrement, par la suite…

Durant « Little Honda », l’image de Dennis Wilson apparaît sur l’écran. Et « Kiss Me, Baby », de jolies filles surfant sur des vagues. Moment particulier, lorsque Mike est entouré des quatre gratteurs qui pointent leurs manches dans sa direction. Les hits s’enchaînent. Jeff a abandonné le rôle de soliste aux jeunes sixcordistes. Il se concentre sur la rythmique et remplace le regretté Carl Wilson lors de certaines parties vocales, comme sur « Kokomo », en fin de concert. « Getcha Back » privilégie les percus et les ivoires. Les envolées vocales successives affrontent les cordes pendant « Good To My Baby ». Armé de son saxophone, Randy défie Scott. Mister Foskett empoigne une semi-acoustique avant d’aborder « Kiss Me, Baby ».

Place ensuite aux covers. Le « Why Do Fools Fall In Love » de Frankie Lymon and The Teenagers est dominé par les ivoires et magnifié par les harmonies vocales. Elles sont tout simplement divines. Randy s’avance pour accorder un autre solo au sax. Plus rock, le « Cotton Field » de Lead Belly met en exergue la technique des gratteurs. Mike loupe volontairement son intervention vocale pendant « Be True To Your School ». De quoi provoquer l’hilarité dans la foule. Randy y a troqué son sax contre une flûte traversière. Tout au long de « Little Deuce Coupe », des voitures de collection défilent sur l’écran. La première partie du show tire à sa fin, et après les rock’n’roll « 409 » et « Shut Down », elle s’achève par le grandiose « I Get Around ». Entracte !

Welcome in California ! Car la célèbre reprise du « California Dreaming » de The Mamas and The Papas ouvre le deuxième volet. Le drummer s’impose au chant, tout en assurant aux drums. Ce qui n’empêche pas Randy Laego de se réserver un nouveau solo au saxophone et de s’avancer au bord de l’estrade, comme chaque fois qu’il souffle dans ses instruments. Et le classique « California Girls », une compo qui fait l’éloge de la drague, du surf, de la plage tout en célébrant la joie de vivre sous les rayons de soleil, confirme cette invitation. Surf aussi comme les sonorités de grattes dispensées par « Then I Kissed Her ». En 1966, les Beach Boys gravaient l’incontournable elpee « Pet Sounds ». « Would’t It Be Nice » en est extrait. Place ensuite au karaoké. Les paroles défilent sur l’écran. Le public se prête à l’exercice, bien aidé –et joyeusement– par la troupe. « Forever » honore John Stamos. Il est vraiment impérial derrière ses fûts. Mais également très à l’aise derrière sa gratte ou au chant. La version du « Rock And Roll Music » de Chuck Berry rend hommage au célèbre guitariste, récemment disparu. Tout en s’accompagnant à la semi-acoustique, Jeffrey s’impose aux vocaux tout au long de « Kokomo ». Et le voyage s’achève par d’inévitables « Good Vibrations ». Un final d’enfer au cours duquel le public est debout.

Outre le rappel, Mike explique la raison de ce bout de tissu qui est accroché à son pied de micro. Souvenirs, souvenirs ! George Harrison et Mike étaient amis. Ils ont pratiqué la méditation transcendantale, ensemble. Puis vendu ces foulards afin de récolter des fonds ; des fonds destinés à une association caritative en Inde. Ils les exhibaient déjà en 1971 ! Et Love n’oublie pas d’adresser un petit clin d’œil aux ladies, quand il leur demande d’allumer leurs i-phones et de les balancer, en cadence, au-dessus de leurs têtes…  

Setlist

Première partie : « Surfin’ Safari », « Catch A Wave », « Little Honda », « Do It Again », « Surfin’ USA », « Sufer Girl », « Getcha Back », « Good To My Baby », « Aren’t You Glad », « Kiss Me, Baby », « Why Do Fools Fall In Love » ( Frankir Lymon And The Teenagers cover), « When I Grow Up (To Be A Man)», « Cotton Field » (Lead Belly cover), « Be True To Your School », « Don’T Worry Baby », « Little Deuce Coupe », « 409 », « Shut Down », « I Get Around »

Seconde partie : « California Dreaming » (The Mamas And The Papas cover), « California Girls », « Then I Kissed Her », « Sloop John B » (traditionnel cover), « Would’T It Be Nice », « Disney Girls », « I Can Hear Music » (The Ronettes cover), « All This Is That », « Forever », « God Only Knows », « Pisces Brothers », « Summer In Paradise », « DoYou Wanna Dance ? » (Bobby Freeman cover), « Rock And Roll Music » (Chuck Berry cover), « Help Me, Rhonoa », « Kokomo », « Good Vibrations »

Rappel : « Wild Honey », « Barbara Ann » (The Regents cover), « Fun, Fun, Fun »

(Organisation : STLIVE)

 

Bai Kamara Jr

Ebahi ? Mais par Kamara Junior…

Écrit par

Situé à Ittre, au beau milieu des bois, le Zik Zak est une très jolie salle. Rien n’est donc susceptible de troubler la tranquillité du voisinage. En outre, le son y est excellent et l’accueil réservé au public ainsi qu’aux artistes, chaleureux. Au programme, ce soir, The Lonely Free en supporting act et Bai Kamara Jr en tête d’affiche. Il était venu présenter son nouvel elpee, « The Mystical Survivors And Some Rare Earthlings », au Botanique, en avril dernier. On doit donc s’attendre à une set list qui fasse de nouveau la part belle à cet opus. Un disque dont le métissage entre funk, rock, latino, blues, soul, blues et world africaine est tout bonnement savoureux. Mais ce soir, la prestation sera surtout intimiste, privilégiant le format acoustique…

Arrivé en retard, impossible de vous décrire le set de The Lonely Free. Suivant les échos recueillis, la formation pratique un rock/blues que souligne, de sa voix chargée de groove, Sophie Kroonen.

Et lorsque votre serviteur débarque, Bai Kamara Jr vient d’entamer son second morceau. En costard cravate, armé d’une gratte semi-acoustique, il a le sourire aux lèvres. Il est soutenu par un quatuor qui semble tout autant prendre son pied. En l’occurrence Eric Moens, à la guitare électrique, et Thierry Rombaut (BJ Scott, Sarah Carlier), à la basse. Sans oublier, sur une estrade, bien en retrait, Yves Baibay aux drums.

Il a plus ou moins 50 âmes dans la salle. Aussi Bai invite l’assemblée à se rapprocher du podium.

Minimaliste, la version du « Going Up The Wrong Way » est dépouillée de ses cuivres. « Misery » dénonce la famine et la misère qui sévit en Afrique, le continent d’où il est originaire. Un nouveau titre : « It Ain’T Easy ». Tout au long de « For The Promise Of Gold », la voix du Sierraléonais adopte les inflexions de Jimi Hendrix. Et elle est carrément bouleversante pendant le plus rock « Riverboat Blues », un morceau au cours duquel l’auditoire est ébahi par sa maîtrise aux cordes ; il se réserve d’ailleurs alors un bel envol, en triturant judicieusement ses pédales.  

Si sa musique nous entraîne dans le delta du bayou, « If I Could Walk On Water » aborde le drame des Boat People. Lors de la version studio, des artistes belges avaient apporté leur concours, une chanson dont les bénéfices ont été reversés à Médecins Sans Frontières.

Plus latino, mais sans percus ni ivoires, « Signs » lorgne carrément vers Carlos Santana. A cause du toucher de gratte si caractéristique.

La voix se charge de groove sur « Got Out Of This », une compo hantée par Marvin Gaye et Curtis Mayfield. Et le funky « Making Beggers Into Thieves » clôt ce set, un morceau qui incite à investir le dancefloor.

Le band quitte brièvement les planches pour réapparaître aussitôt afin d’accorder un rappel de deux titres : « Substitute » et « Fortune », soit les deux dernières perles de la soirée.

(Organisation : Zik Zak)

Mustii

Mustii président?

Écrit par

Afin de célébrer son ‘Printemps 2017’, la Province de Hainaut avait mis les petits plats dans les grands : défis, dégustations, performances, gaming, bien-être... soit plus d’une soixantaine d’activités. Il y en avait pour tous les goûts !
Mais pas seulement, puisque afin de fêter dignement cette sympathique manifestation, Mustii se produisait sous le dôme multifonctionnel et avant-gardiste du Lotto Mons Expo.
Des consignes avaient été stipulées quelques jours au préalable. Sous peine de se voir refuser l’entrée, il fallait être présent suffisamment tôt. Les organisateurs craignaient un sold out.
Faut dire que Mustii commence à se tailler une solide réputation dans l’univers musical noir-jaune-rouge…

Call me Lia assure le supporting act. Une très jolie surprise ! Ce quintet est mené tambour battant par la toute frêle Alice Spapen et son comparse Arthur Bochner.

L’histoire de ces chevilles ouvrières est d’une banalité exemplaire. Une rencontre au célèbre ‘Jazz Studio’ d’Anvers, une complicité musicale qui s’amorce, un amour de la musique et une amitié naissance. Les ingrédients sont réunis !

Très vite, le duo cherche à se diversifier et propose un spectre musical plus large, davantage structuré et coloré. Il recrute trois autres jeunes musiciens, encore élèves au Conservatoire Royal de Bruxelles : Louise Andri (claviers), Victor Goldschmidt (batterie) et Pierre Louis Barthélémy (basse).

La formation –dont les musicos sont originaires de Bruxelles et du Brabant Wallon– prend véritablement son envol, suite à sa participation en 2015, au concours ‘L’Envol des Cités’. Elle est finaliste. Ce qui lui permet de signer chez Rox Records, un label distribué par Moonzoo music.

Sucrée, sa pop emprunte parfois des accents rock et se teinte circonstanciellement de tonalités jazzyfiantes ou funkysantes. Cosy, feutré même, l’univers sonore est plutôt proche d’un Black Lilys.

Les refrains sont envoûtants et entêtants. Les riffs de guitares sont faussement nonchalants dans la progression rythmique. Sans oublier cette vocalise ensorcelante qui annonce chaudement le printemps. Une tessiture susceptible de faire frémir de bonheur !

Les voix masculine et féminine se conjuguent à merveille ! Elles convient le spectateur à une cérémonie très agréable, pleine de réminiscences qui nous ravissent.

D’une trentaine de minutes cette prestation a certes marqué les esprits, mais elle laissera comme un goût de trop peu.

Les applaudissements –hautement mérités– fusent de toute part. Les lumières tamisées s’éteignent doucement et la salle sort de sa pénombre.

Il faut attendre 22h30 avant que Mustii ne montre le bout de son nez. Il s’excuse d’avoir une demi-heure de retard. Faut dire qu’il était programmé à l’affiche d’un autre festival, quelques heures plus tôt.

Si habituellement, il est couvert d’un ersatz de peignoir à capuche de style ‘Boxer’, acheté aux fripes, il arbore une tenue un poil plus conventionnelle ce soir : soit un survêtement en toile de lin de couleur noire et des fringues en cuir.

Histoire de théâtraliser un peu plus l’évènement encore, les musicos qui l’accompagnent ont suivi le même rituel.

Thomas Mustin, à l’état-civil, s’est essentiellement illustré en publiant « The Golden Age » et « Feed Me », deux titres matraqués sur les ondes radiophoniques.

Jeune artiste belge, acteur, auteur, compositeur et interprète, son univers musical baigne au cœur d’une pop électro enivrante, sensuelle, douce et abrupte à la fois.

A même pas trente ans, le gamin diplômé de l'IAD possède déjà une sacrée expérience scénique ! Ces derniers mois, il a écumé des dizaines de salles de concerts et des festivals.

Son tour de chant commence lorsque deux comparses flanqués en arrière-plan frappent énergiquement sur deux cymbales gargantuesques. Tout est millimétré. Les sons synthétiques sortent des machines, posées ci et là, et inondent immédiatement les conduits auditifs des aficionados. C’est assez énergique, les premiers pas de danse de sioux sont perceptibles !

La salle est pleine à craquer ! Les quelques piliers de comptoir ont déserté le bar, déposé leur pinte et sont venus tendre l’oreille à moitié ivre.

Mustii interprète, bien sûr les titres de son Ep, « The Darkest Night », paru l’an dernier. De nombreux fans connaissent les textes et les reprennent en chœur.

Les chansons conventionnelles et de jolies ballades ténébreuses alternent. Elles figureront sur un elpee, qui devrait sortir très prochainement.

Etrangement, la puissance de sa voix contraste avec son physique de jeune premier tout droit sorti d’une sitcom française pour ados, diffusée pendant les années 90.

Les détracteurs estimeront le set, sans doute, trop lisse. Donc, sans relief. Si manifestement l’improvisation n’a pas sa place, il est au contraire fort dense.

Sa reprise du tube séculaire « Heroes » s’avère toujours un des moments forts du spectacle. Une compo très intelligemment réappropriée. Le regretté David Bowie aurait été très fier du travail accompli.

Sans relâche, le show est rythmé par une kyrielle de chorégraphies ! Le gaillard ne cesse de courir et d’interagir avec les spectateurs.

A plusieurs reprises, il descend dans la fosse et serre les mains. De quoi laisser de nombreux spectateurs, bouche bée. Le tout, en arborant un large sourire, malgré une chaleur particulièrement écrasante. Il perle de sueur. Mais, on le sent heureux d’être là ! Il communique son énergie. On se croirait en pleine campagne électorale. Un spectateur lui offrira même du ‘Babybel’ pour le remercier. Et ce fromage est aussitôt converti en trophée…

Dents blanchies, sourire ravageur, coiffure soigneusement peignée et yeux hypnotiques, il profite de sa plastique de mannequin pour lécher du regard sans trop de scrupules les plus jolies filles. Et apparemment, elles sont ravies.

Un concert d’une rare intensité ! Décidément, La Belgique regorge de bien plus de talents qu’on ne peut l’imaginer…

(Organisation : Province de Hainaut)

 

 

 

Klub des Loosers

Une belle propagande pour la musique…

Écrit par

Le 6 octobre prochain, le Klub des Loosers publiera un très attendu successeur à « La Fin de l’Espèce », paru il y a déjà 7 ans. Ce nouvel elpee clôturera ainsi la trilogie entamée en 2004, par « Vive la Vie ». Ces concepts albums racontent la vie d’un personnage malheureux en amour depuis de son adolescence jusqu’à sa vieillesse. Des textes particulièrement forts, écrits par Fuzati, le leader du groupe. Ce spectacle accordé au Grand Mix est l’avant-dernier de la tournée amorcée, il y a près de 3 ans, par le Klub.

En première partie, LaBotanique tente de chauffer la salle mais le public n’est pas très réactif. Faut dire que le rap du duo est plutôt classique ; et ce manque l’originalité, malgré quelques instrus plutôt sympas, n’est pas de nature à enflammer la foule. On est bien loin de ce que Klub des Loosers propose.

A 21h30, le backing group de K.d.L. monte sur l’estrade et attaque une intro instrumentale. Fuzati a emmené de véritables musiciens (batteur, guitariste, bassiste et préposé au synthé) pour ce périple. Ce qui apporte un réel plus aux compos.

Quelques secondes plus tard, Fuzati grimpe sur le podium. Masqué, et c’est habituel, il entame le set par « Le Manège des Vanités ». En début de parcours, le Klub enchaîne les plages du premier LP. Dont les très fédérateurs « Pas Stable » ou encore « Dead Hip-hop ». De quoi permettre à l’auditoire de se plonger plus facilement dans l’ambiance. Ces morceaux jouissent en effet de refrains simples mais terriblement efficaces. Les spectateurs les reprennent donc en chœur. Fuzati est très communicatif, n’hésitant pas à blaguer avec le public où à charrier ses amis musicos. Son flow est de bonne facture mais c’est surtout son énergie qui impressionne. Il est en très grande forme et semble énormément s’amuser.

Les compos les plus notoires y passent ensuite. Depuis « Un Peu Seul » à « L’Indien », en passant par « Sinok ». Les versions sont particulièrement bien travaillées et systématiquement allongées. Mais un titre sort clairement du lot : « Sous le Signe du V ». Chargées d’ironie, les paroles racontent le mode de vie à Versailles, d’où est originaire Fuzati. C’est le public qui entonne le fameux refrain ‘Né, sous le signe du V’ pendant que le chanteur lève la main droite et exécute le symbole ‘V’ à l’aide de ses doigts. Un grand moment de partage.

Le rappel est particulièrement long (six chansons) et le concert se clôture en douceur par « Destin d’Hymen ». Fuzati se retire alors, laissant le soin à son groupe de jouer les dernières notes. Ce concert de Klub des Loosers a tout bonnement été grandiose. Les textes en rap et l’instrumentation rock ont fait bon ménage, une synergie qui a apporté une nouvelle dimension aux compos ; bien plus intéressante que sur disque. Ce samedi, on n’a pas assisté à un set de hip hop, mais à une belle propagande pour la musique. L’homme masqué et son groupe ont frappé très fort et seront plus que jamais attendus au tournant, en octobre prochain, lors de la sortie d’un nouvel opus…

(Organisation : Le Grand Mix)

Little Hurricane

Un duo à revoir de toute urgence !

Écrit par

Ce soir, à l’AB, en mode Box, la salle est comble pour accueillir Spinvis ; mais votre serviteur a choisi le Club, endroit plus cosy, où va se produire Little Hurricane, un duo issu de San Diego, en Californie, qui réunit la drummeuse Celeste ‘C.C.’ Spina et le chanteur/guitariste Anthony ‘Tone’ Catalano. Il vient de sortir son nouvel elpee, « Same Sun Same Moon », en avril dernier. Il s’agit de son quatrième, si on compte celui consacré à des covers, le superbe « Stay Classy », publié en 2013. Le style de cette formation ? Un mélange de blues du Delta et de rock lo-fi.

Pas de supporting act. La salle est bien achalandée. Les spectateurs les plus bavards sont agglutinés au bar. A 20h30 précises, le couple monte sur l’estrade. Anthony est coiffé d’un chapeau (probablement un Stetson !) Plutôt sexy, C.C. porte une robe blanche en dentelle, assez courte. Elle laisse apparaître un superbe tatouage sur le bras gauche. Et elle est particulièrement jolie, ce qui ne gâte rien ! Elle ôte ses chaussures en cuir, pour libérer ses petits petons afin de manœuvrer plus facilement les pédales de ses fûts.

« Superblues » ouvre le set. Plutôt percutant, le morceau évoque instantanément Jack et Meg des White Stripes, même si le spectre de Black Box Revelation se met déjà à planer. « Summer Air » nous plonge dans les eaux du Mississipi. La voix de Tone est rocailleuse. Ses tonalités de cordes sont métalliques et frémissantes. Elles virent au surf sur « Sheep In Wolves Clothes », un morceau qui semble déchiré entre americana et bluegrass. Non seulement, la version du « Bad Moon Rising » de Creedence Clearwater Revival est méconnaissable, mais elle est surtout originale. C.C. rencontre un petit problème technique. Et lorsqu’il est réglé, le tandem attaque « Mt Señorita », une compo aux accents chicanos, qui figure sur le dernier LP. Plus groovy, « Isn’t it great » incite à bouger le popotin. Place ensuite à « Bad Business », un hit au refrain entêtant, qui a cartonné sur YouTube. Mr Calatano adapte le « God's Gonna Cut You Down » de Johnny Cash, en mode lap steel guitar, dos de l’instrument sur un fly case. Digne de Ben Harper ! Lors de « March Of The Living », un instrumental de plus ou moins deux minutes, les musicos en profitent pour étaler tout leur registre technique.

Après le très rock « Trouble Ahead », « Natural Blues » baigne au sein d’un climat paisible. C’est une compo signée Moby.

C.C. se réserve le micro pour « OTL ». Sa voix est limpide. Elle devient de plus en plus croquante/craquante (NDR : ne biffez pas la mention utile !) Lorsque Little Hurricane aborde « Boiling Water », la solution sonore entre en ébullition. Et quand il nous quitte, on a des « Crocodile Tears » dans les yeux. Mais les alligators ont encore faim et aimeraient dévorer davantage de morceaux. Qui leur seront servis, notamment, à travers une cover magique et endiablée du blues/funk « Ain’t no sunshine » de Bill Withers. Un duo à revoir de toute urgence !  

Voir aussi notre section photos ici

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

 

K's Choice

Nostalgie, quand tu nous tiens…

Écrit par

En cette année 2017, K’s Choice célèbre son 25ème anniversaire. Le groupe belge à la notoriété internationale donne le coup d’envoi de sa tournée baptisée ‘French Anniversary Tour’, ce mercredi 3 mai 2017, au Splendid de Lille.
Si le set est affiché fièrement sold out, sur les réseaux sociaux, il faut reconnaître que vu la proximité de la frontière, l’auditoire est davantage composé de Belges que de Français. En quelque sorte, Sarah et Bert jouent presque à domicile ce soir…

C’est très précisément à 20 heures que Jim Bauer, vêtu de noir et de gris –pas très joyeux à prime abord pour une soirée anniversaire– grimpe sur l’estrade, armé de sa sèche (qui doit certainement avoir déjà fêté plus d’un quart de siècle, quand on voit l’usure de la table d’harmonie).

Romantique, l’univers sonore de cet auteur/ compositeur/interprète baigne au sein d’une néo soul teintée de folk aux accents nineties. En extrapolant, elle aurait pu naître de la rencontre entre  Baptiste Lalieu (Saule) et Fran Healy (Travis). 24 minutes chrono plus tard, Jim Bauer annonce la fin de son set ; mais avant de vider les lieux, il va surprendre son auditoire en lui réservant une reprise audacieuse d’« It’s a Man’s World » de James Brown. Sa voix est alors chargée de groove. Et les interventions à la gratte précises et riche en couleurs. Pari réussi et un bel hommage rendu au ‘Godfather of Soul’. Jim Bauer peut s’éclipser la scène la tête haute, le contrat est plus que rempli. Et selon la formule consacrée, cet artiste est à suivre de très près… 

A 20h30 tapantes, les lumières s’éteignent alors qu’une bande/son de « Mr. Freeze » est diffusée dans les haut-parleurs. La salle est maintenant copieusement remplie. Les musiciens entrent alors en scène, sous de chaleureux applaudissements. Ils sont six, dont un second gratteur, un bassiste, un claviériste et un drummer. Et bien sûr Sarah et Gert Bettens qui affichent un large sourire, mais ont beaucoup de mal à cacher les sentiments qui les étreint, face à un public enthousiaste et heureux de ces retrouvailles.

K’s Choice démarre sur les chapeaux de roue en enchaînant ses tout premiers succès. Le ton est donné. L’ambiance est sympathique et agréable. Et un parfum de nostalgie se répand dans l’atmosphère… Sarah multiplie les interventions de gratitude et chargées d’émotion, tout en n’oubliant pas de s’adresser à son frère, parfois sur le ton de l’humour. Gert reste plus discret et se concentre sur ses instruments, en alternant ses guitares (acoustique, semi-acoustique, etc.) et un ukulélé. Et sa maîtrise est impressionnante. 

Les plages du ‘best of’, qui vient de sortir, passent parfaitement la rampe et bénéficient d’une nouvelle énergie que le duo semble puiser au sein d’une fontaine de jouvence. Les musicos sont chevronnés. Des pros, si vous préférez. Ce qui n’empêche pas Sarah d’apporter son grain de folie, lié à la circonstance.  

« Believe » et « Cocoon Crash » sont certainement les deux titres les plus appréciés par le public. Sa réaction le démontre. Et il entonne à deux reprises ‘Happy birthday, K’s Choice’. Un fan vient même offrir un t-shirt, spécialement imprimé pour l’événement, à Sarah.  

Après avoir quitté le podium, la formation revient pour accorder une prestation davantage intimiste. Sarah interprète même, en solo, le single « 20,000 Seconds ». Sarah et Geert  clôturent ce spectacle par une version acoustique de « Killing Dragons ». Et c’est sous les acclamations que le groupe quitte définitivement les planches. Les spectateurs peuvent sortir du Splendid, le sourire aux lèvres et l’impression d’avoir retrouvé leur adolescence, le temps d’un concert, suite à cette soirée anniversaire…

(Voir aussi notre section photos ici)

 

 

 

Ozark Henry

Ce soir, c’est Laura Groseneken qui a volé la vedette à Piet Goddaer…

Écrit par

Le projet de Piet Hendrik Florent Goddaer, Ozark Henry, remonte déjà à 1995. Considéré comme un des artistes les plus talentueux sur la scène belge, le Courtraisien se produisait, ce samedi 29 avril, à l’Ancienne Belgique. C’est la date de son anniversaire. Aujourd’hui, il fête ses 47 balais ! Le concert est sold out. Pas de supporting act. L’artiste est venu défendre son nouvel opus, « Us », paru il y a tout juste un mois. C’est déjà son huitième…
Pour enregistrer cet elpee, Piet a reçu le concours du producteur Tim Bran (London Grammar, Birdy, The Verve). Une œuvre au cours de laquelle il a cherché à combiner son timbre vocal unique aux accents élecro/pop contemporains. Tout en véhiculant des lyrics qui traitent de l’actualité en condamnant, notamment, l'injustice, le mensonge et le racisme. Il ne faut pas oublier, que particulièrement engagé, l’artiste est ambassadeur des Nations Unies…

La scène de l’AB est immense. Les deux claviers sont placés de biais et se font face. Celui de Laura Groseneken est planté à l’extrême-gauche et de Piet, de l’autre côté. Une estrade disposée en arrière-plan accueille le drummer et un troisième claviériste.

D’une durée de 8 minutes, « Elliot » ouvre le show. Très électro, ce morceau commence lentement avant de monter en puissance pour atteindre un premier sommet. Et « A Hop A Skip And A Jump » est de la première trempe. Manifestement, la set list va nous permettre de découvrir son nouveau long playing. La voix est souvent vocodée. Pieds nus (NDR : il sont longs !), l’artiste a revêtu sa rituelle tenue de couleur noire. Particulièrement concentré, il communique peu avec son public, qui le retrouve sous un nouveau visage. Mais quand il devient enfin interactif, c’est pour sautiller et solliciter l’auditoire afin de frapper dans les mains. De quoi provoquer alors chez les aficionados, sis aux premiers rangs, une réaction enthousiaste. Il faut dire que les beats dispensés par les machines et les percus imprimées sur un tempo métronomique incitent le spectateur à remuer le popotin et à transformer l’AB en immense dancefloor. L’artiste nous propose une version revisitée de « Tatoo » (« Easter Sunday »), un morceau qu’il avait immortalisé ‘live’, dans cette même salle, en 2006. Tout au long de « Mapped Out For Me » –encore du nouveau matos– il chante sans trafiquer sa voix. A cet instant, en fermant les yeux, on a l’impression de planer dans la stratosphère...

C’est à partir de « Happy days », qu’on se rend compte du potentiel de Laura. Jusqu’alors elle s’était surtout contentée d’assurer le backing vocal. Une voix qui se conjuguait –parfois en couches mais toujours en hamonie– avec celle de Piet. Et impeccablement ! Mais, soul, puissante, capable de monter dans les aigus, cette voix commence alors à prendre une autre dimension, évoquant même tantôt Tina Turner ou Beth Hart.

Après l’électro-viscéral « Intersexuel » (« Birthmarks »), place à « Where’s The Love ». Qui a changé d’intro. Les percussions sont plus légères, hawaïennes même ; mais dès le refrain, on reconnaît la chanson. Pendant « Word Up », Laura tire une nouvelle fois son épingle du jeu. D’ailleurs, la star de la soirée ne sera pas Piet Goddaer, mais bien Laura Groseneken, tellement discrète, mais terriblement efficace. Cette multi-instrumentiste, votre serviteur l’avait découverte, il y a quelques années, lors d’un concert accordé par le vieux briscard du blues, Roland Van Campenhout. Et elle s’était encore illustrée, au Lotto Arena d’Anvers, en compagnie de Piet, au cours d’un concert accordé en compagnie de l’Orchestre National de Belgique (voir review ici

Avant le premier rappel, des roadies installent une autre estrade sur le podium. Elle accueillera 3 violonistes et un violoncelliste. Qui vont se lancer dans un ‘happy birthday’ de circonstance, et en totale communion totale avec la foule. Piet est ému, et la remercie. Un rare moment de communication. Le Duke flamand aborde alors le « We Can Be Heroes » de Bowie. Les cordes enchantent, les voix sont aériennes, le public est conquis. Et le band est au grand complet, quatuor à cordes compris, pour interpréter « Africa ».

Ozark Henry va même nous accorder un deuxième rappel de 3 titres, que ponctue le brûlant « Achilles ». L’auditoire est ravi. Votre serviteur aussi. N’empêche, ce soir, c’est Laura Groseneken qui a volé la vedette à Piet Goddaer…

(Organisation : Ancienne Belgique + Live Nation)

Setlist :

« Elliot »
« A Hop A Skip And A Jump »
« Tatoo »
« Mapped Out For Me »
« A Dream That Never Stops »
« Happy Days »
« Intersexuel »
« Where’s The Love »
« Word Up »
« Blindspot  »
« La Donna E Mobile »
« Inhaling »
« Indian Summer »
« This One’S For You »
« At See »

Encore 1 :

« We Can Be Heroes »
« Africa »
« I’m your Sacrifice »

Encore 2 :

« Sweet Instigator »
« Walking The Dead »
« Achilles »

Darkest Hour

Défendre son nouvel album sur scène c’est bien, mais en proposer plusieurs morceaux, c’est mieux…

Écrit par

Groupe de metal moderne, Darkest Hour est issu de Washington. Ce soir, il se produit aux 4 Ecluses, à Dunkerque. Il est venu défendre son dernier album “Godless Prophets and the Migrant Flora”, un disque qui foisonne de détails, de nuances et à la finition irréprochable.
Mais tout d’abord découvrons cette salle du Nord de la France. Situé au milieu des canaux, cet endroit est vraiment exceptionnel. Il bénéficie d’une infrastructure de choix. L’ambiance y est conviviale et les bières y sont excellentes.

Dead Season assure le supporting act. Une formation qui pratique une sorte de metal progressif. Probablement inspiré de Tool et Soen. La voix est atmosphérique. Les compos sont très techniques et complexes. Mais les balances n’ont probablement pas été réglées correctement. Les interventions de basse couvrent, pour ne pas dire étouffent, le chant. Impossible dès lors d’apprécier correctement. De quoi en profiter pour aller s’échauffer les mollets ou ‘mosher’ sur Darkest Hour.

Changement d’ingénieur son. C’est déjà bon signe. La salle est plongée dans l’obscurité. Silence. On tourne ? Le public, venu remplir gentiment le ⅓ de la capacité de l’espace, s’égosille pour accueillir la tête d’affiche.

Le set s’ouvre par un nouveau morceau, “This is the Truth”. De quoi donner le ton au concert. On va avoir droit à du lourd. Qui déchire. Les musicos ont la pêche, c’est manifeste.

Après trois ou quatre titres issus des précédents opus, place aux excellents “Doomsayer” et “Wasteland”. Le public se réveille. Il reprend en chœur et commence à se bousculer. Mon échauffement n’a pas été vain. “Widowed” permet à Monsieur Muscle (Travis Orbin) de démontrer ce qu’est une brute de finesse, lorsqu’il martèle charley, caisse claire ou grosse caisse. Il est vraiment phénoménal (NDR : déjà entendu, dans une chanson populaire…)

Fini de rigoler, le prochain nouveau morceau je papillonne au milieu des briques, dans la fosse aux lions !

MAAAaiiiiiis, la formation n’accordera qu’un seul nouveau titre et à l’issue d’un rappel qu’on pourrait qualifier de tiède. Faut dire que le public ‘metal’ dunkerquois apprécie uniquement le pogo sage, le ‘porter’ un peu lourd et le lancement de bière. Mention spéciale quand même à ce gars (troll), planté au milieu du pogo, tel un bumper dans un flipper, sans bouger, qui profite du show à une place de choix, alors que ses voisins lui rebondissent dessus.

Bref une fin de spectacle plutôt classique, garant d’un bon moment, mais qui a laissé quelque peu sur sa faim. Les groupies profitent  de l’occasion pour monter sur le podium et prendre quelque selfies en compagnie du groupe (NDR : bon ok, j’en ai prise une avec Aaron Deal ; mais c’est parce que, à la base, le mec est badass)…

Les musicos estiment (NDR : c’est ce qu’ils m’ont déclaré) que lorsqu’on a publié 9 albums, il est normal que le public attende des extraits de toute leur discographie. Et en en proposant un par LP, il y a suffisamment de compos pour compléter aisément une set list.

Bon et alors ce Darkest Hour ? Bah ouais, carrément, c’est propre et c’est fun. Les mecs sont super ouverts et proches de leur auditoire. Mais après avoir gravé un dernier opus aussi incroyable, et être parti en tournée pour le promouvoir, on espérait, quand même, que le band puiserait davantage de titres dans son tracklisting. Normal, quoi !

Page 33 sur 124