En mentionnant au dos de la pochette, ‘Si vous ne vous appelez pas B Cantat, B Corgan, T York ou JJ Daran, votre graveur s'autodétruira’, Kaz affiche clairement, mais de manière très originale, ses influences majeures. Encore qu'après avoir écouté ce mini CD 6 titres, je n'y ai décelé que l'ombre (NDR : mauvais calembour !) de Noir Désir. D'ailleurs tout au long de cet opus habillé d'une pochette au cubisme mystérieux, l'ambiance n'est vraiment pas à la fête. D'abord, il y a les lyrics qui posent un regard sur l'homme, ses sentiments, ses joies, ses erreurs, ses côtés sombres. Ensuite la musique qui, hormis le dispensable " Rêver un cauchemar " et le très joli instrumental " Aya ", un fragment dont les accents électro-acoustiques me rappellent Bel Canto, se nourrit aux mélodies lancinantes, douloureuses, ténébreuses. Un peu comme chez Yel. Et c'est un compliment ! Le très intense " L'idiot " en est la plus belle démonstration. Mais le plus souvent, Kaz semble hanté par l'esprit de Nirvana. Celui de l'elpee " In Utero ", nonobstant le vocal haut perché de Guillaume (NDR : une belle voix qui ne colle pas nécessairement au style pratiqué par le trio issu du Loiret), dont les inflexions peuvent rappeler parfois Anthony Kiedis (Red Hot Chili Peppers). C'est évident sur " Le ciel me brûle " et puis sur la valse lente " Les amants ". On y retrouve même cette mélancolie maladive, torturée, criblée d'accès de fièvre électrique. Si l'impression globale reste positive, avec de meilleurs arrangements, des enchaînements un peu mieux soignés et une production à la pointe, ce disque prendrait une toute autre dimension…