Issu de la région de Tournai, Black Paper Plane réunit des ex-Pillow, Heroïne et Alien Satellite. Découpé en 5 plages, son premier Ep est éponyme. Baignant au sein d’un climat mélancolique, les compos sont, en général, tramées sur un même schéma : un rythme entraînant imprimé par la section rythmique et les pulsations du synthé, sur lequel deux grattes en strates, en arpèges, parfois chargées de reverb (Durutti Column ?), et souvent en crescendo, viennent se greffer, dont une plus cadencée et l’autre qui se détache régulièrement pour s’autoriser des envols parfaitement maîtrisés ; et puis la voix bien timbrée mais chargée de spleen de Steph, qui tourmentée, claustrophobe, semble parfois hantée par Simon Huw Jones, le chanteur d’And Also The Trees (« Take control »). Et si le titre final lorgne, en tout début de parcours, vers les Pixies (basse et guitare), la suite revient au schéma fondamental, même si la fin du morceau est enrichie par des notes de synthé en émulsion. Exception qui confirme la règle, « Don’t give up », un morceau qui constitue le sommet de cet Ep. D’abord abordée comme une ballade mid tempo, elle s’ouvre par des accords de gratte en picking, puis monte progressivement en intensité ; mais c’est surtout sa jolie mélodie, réminiscente de Mud Flow, qui fait la différence. Pour un premier essai, le résultat est tout à fait convaincant…