Après sept ans d’absence, Mickey 3D publie un nouvel album. Mickaël Furnon (NDR : c’est son vrai nom !) continue de proposer une musique électro empreinte de douceur. Et elle n’est ni désagréable, ni agressive. Mais peut-être est-ce là que pêchent les treize titres de « Sebolavy ». Ils manquent de force, de punch. Ils coulent comme une rivière un peu trop tranquille. Largement envolés la poésie de « Respire » et le dynamisme de « Matador »… Parfois quelques notes s’emballent, mais un rien trop répétitives, elles finissent par se fondre dans l’ensemble. A l’instar du titre maître. C’est un peu comme si on jetait une bouée à la mer pour sauver un naufragé. Elle va sans doute d’abord l’empêcher de se noyer ; mais si vous ne le repêchez pas ensuite, il finira pas sombrer après une lente agonie. Alors, l’épisode en devient presque cruel.
Cruelles, comme le sont les paroles des chansons. Pas dans ce qu’elles disent ; non, mais plutôt parce qu’elles n’ont ni queue ni tête, ne racontent rien. ‘Si tu m’emmènes à Tokyo, je prendrais quelques photos (…), si tu m’emmènes à Cuba, j’irais danser le cha-cha-cha’. C’est Minnie-mal voire Pluto léger. C’est bon, ils sont tous là, mais Disney ne partagera pas d’histoire avec ce Mickey-là. Il y a bien François Hollande qui appréciera de ne pas être raillé en cette année 2016 même s’il est ‘sous la pluie’. Certains insinueront que les points communs ne manquent pas entre les deux : la mollesse, les paroles vides et, après le succès, l’accumulation des échecs. Finalement, Gérard Lenorman avait peut-être raison, Mickey pourrait être premier ministre.
L’ensemble donne l’impression d’un artiste qui a cédé à la facilité et au manque d’inspiration. Là où en 2003 Mickey 3D ne laissait pas indifférent ; et tout particulièrement grâce à son tube écologiste, aujourd’hui, il laisse transparaître une apparente nonchalance. Finalement, qu’il « Respire » avant de penser que « Sebolavy ».