Ce n’est pas la fin pour Caesaria…

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Bernard Dagnies

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jeudi, 25 novembre 2010 21:31

Take a vacation!

Chez les Young Veins, on retrouve le gratteur Ryan Ross et le bassiste Jon Walker, deux ex-membres de Panic ! At The Disco, un groupe cependant toujours bien actif, puisque le guitariste/pianiste Brendon Urie et le drummer Spencer Smith ont décidé de poursuivre l’aventure. Pour l’instant sous la forme d’un duo. Et un nouvel opus est même prévu pour début 2011. Mais revenons à notre quintet, dont « Take a vacation ! », constitue le premier elpee. Et pour se rappeler à notre bon souvenir, figure dans le titre de ce disque, un point d’exclamation !

Le combo s’est établi en Californie. Et ce nouvel environnement influe manifestement sur leur musique, mais pas seulement. Vous pensez aux Byrds ? Et vous avez tout à fait raison. A cause des cordes de guitare bringuebalantes et puis des harmonies vocales échangées entre les deux leaders. Mais la formation puise également ses principales références dans la pop des sixties insulaire. Et en particulier chez les Kinks et les Beatles époque « Please Please me » (ce mid tempo !) Dans le style, The Young Veins me fait parfois penser à Cast. A cause de la voix haut-perchée de Ryan. La mélodie du titre maître lorgne cependant vers un Stone Roses originel. Produit par Alex Greenwald (Phantom Planet) et Rob Mathes (Lour Reed, Panic !), l’opus ne dure qu’un peu moins d’une demi-heure et recèle deux covers en fin de parcours. Tout d’abord une version surf du « Security » signée Otis Redding/Margaret Wessen et une adaptation très réussie du « When you walk in the room » de Jackie DeShannon, dont les Searchers avaient fait un hit en 1964. Rafraîchissant !

jeudi, 25 novembre 2010 21:30

The best of the original mono recordings

De 1962 à fin 1967, Robert Zimmerman a publié huit albums studio : “Bob Dylan” (1962), “The Freewheelin' Bob Dylan” (1963), “The Times They Are a-Changin'” (1964), “Another Side of Bob Dylan” (1964), “Bringing It All Back Home” (1965), “Highway 61 Revisited” (1965), “Blonde on Blonde” (1966) et “John Wesley Harding” (1967). En mono. Un coffret consacré à ces huit elpees vient de paraître. Et les compos ont bien sûr été remasterisées. Une compile réunissant 15 des compos les plus notoires de cette anthologie vient également de paraître. Elle s’intitule « The best of the original mono recordings ». Faut donc pas vous faire un dessin. Vous y retrouverez donc, entre autres, « Blowin’ in the wind », "The Times They Are A-Changin'", "Mr. Tambourine Man", "Like A Rolling Stone", "Just Like A Woman" ou encore “All along the watchtower”. Le tout est enrichi d’un booklet retraçant cette partie d’histoire de Bob Dylan ainsi que tous les détails relatifs aux collaborateurs qui ont participé aux sessions d’enregistrement des différents morceaux.

jeudi, 25 novembre 2010 21:29

The Witmark Demos : 1962-1964

Avant de signer chez Columbia, Dylan avait enregistré toute une série de demos pour ses premiers éditeurs, Leeds Edition et Witmark & Sons. Ce double album réunit celles destinées à la seconde boîte, composées entre 1962 et 1964. Le titre de l’opus est suffisamment explicite. Des chansons au cours desquelles, le Zim s’accompagne à la sèche, à harmonica et parfois au piano. 47 titres qui devaient, à l’origine, être destinés à de potentiels interprètes. A cette époque, on ressent déjà très fort les influences puisées chez ses maîtres, Woody Guthrie et Pete Seeger. La compile est, en outre, enrichie d’un superbe booklet. Abondamment illustré il contient également un commentaire détaillé de cette période de son existence. Des titres comme « Blowin in the wind », « A hard rain’s gonna fall » et “Mr Tambourine Man” figurent dans le tracklisting, sous une forme on ne peut plus épurée. Démo oblige. Maintenant, si vous n’êtes pas un inconditionnel, je vous déconseille vivement de vous farcir les deux plaques d’affilée, sous peine de coup de blues. Pour collectionneurs et fans uniquement !

jeudi, 25 novembre 2010 21:27

Olympia

Il y a bien des lustres que Phil Manzanera, Andy Mackay, Bryan Ferry et surtout Brian Eno n’avaient plus bossé ensemble. Si mes infos sont exactes, c’était en 1973. Pour concocter le deuxième elpee de Roxy Music, « For your pleasure ». Moment choisi par Eno pour voler de ses propres ailes. Et le dernier album personnel de Ferry remonte à 2002. Il s’agissait de « Frantic ». Entretemps, il avait bien commis « Dylanesque », mais c’était un opus consacré à des reprises du Zim.

Première constatation, à l’instar des albums de Roxy Music, la pochette est illustrée par une pin-up alanguie. Ce n’est plus Amanda Lear, mais Kate Moss qui s’affiche. Et finalement, ce choix n’a pas été pris au hasard, vu la réunion du quatuor de base. Encore que de grosses pointures sont venues participer aux sessions d’enregistrement ; et parmi elles, David Gilmour (Pink Floyd), Jonny Greenwood (Radiohead), Nile Rogers (Chic), Flea (Red Hot Chili Peppers) et Mani (ex-Stone Roses, Primal Sream). Sans oublier les Sissor Sisters pour échanger un duo sur « Heartache by numbers » et le Groove Armada sur « Shameless ». Démontrant ainsi que le dandy britannique est capable de se fondre dans l’univers sonore contemporain. Et « Alphaville », trempé dans le disco/funk, « BF Bass (Ode to Olympia) », dans le r&b, ou encore « You can dance », relifté par DJ Hell, en sont d’autres belles illustrations. Produite par Ferry et Rhett Davies, cette œuvre épingle quand même l’une ou l’autre reprise. Dont le célèbre « Songs to siren » de Tim Buckley et une adaptation du « No face, no name, no number » de Traffic. Une des rares compos au cours desquelles Bryan se pose en crooner. Sur le reste de l’opus, sa voix tout en retenue, constamment en retrait, séduit par le velouté de son timbre. Ce qui n’empêche pas les compos de rivaliser de sophistication, de classe et de glamour, en alternant morceaux up tempo et ballades. Bref, un bien bel album

 

jeudi, 25 novembre 2010 21:20

Moses on a snail

Robert Pollard est un artiste prolifique. Il est cependant surtout devenu notoire pour son aventure vécue à la tête de Guided By Voices, entre 1983 et 2004. Un fameux bail ! Depuis, il multiplie les albums solos, les projets et les collaborations. Il doit avoir commis 12 albums lors de ces 2 dernières années, sans compter les singles, Eps et compiles en tous genres. Il a écrit la bagatelle de 1300 chansons, au cours de ses 25 dernières années de carrière. Excusez du peu ! Le souci, c’est que certains disques sont tellement expérimentaux, qu’ils passent complètement inaperçus. Heureusement, en solitaire (NDR : pas tout à fait, puisqu’il est alors épaulé par le drummer/producteur Todd Tobias), ses opus se révèlent bien plus consistants.

Robert aime le Who, Peter Gabriel, le punk et la prog. Il le concède. Des goûts qui l’ont influencé et l’influencent toujours. Il accorde un soin tout particulier au sens mélodique de ses chansons. Quand ce sont des chansons, bien sûr. Ce qui est bien sûr le cas tout au long de « Moses on a snail ». Elles peuvent même se révéler contagieuses. A l’instar de « Each is good in his own home ». Découpé en 12 plages, son dernier long playing baigne au sein d’un climat plus ténébreux, même si Pollard n’a pas perdu son sens de l’humour (le chacha/rockabilly « Big time wrestling »). Tout au long de ce disque, il alterne ballades et compos plus vivifiantes (l’excellent « It’s news » trempe même dans le punk tumultueux), parfois à la limite du hard rock (riffs lourds assénés sur « Lie like a dog » et percutants réservés à « In a cold war », dans l’esprit du « Who's Next » de la bande à Daltrey). Un spectre du Who, mais davantage proche de l’opéra rock « Tommy », hante également « Arrows and ballons ». Trois titres s’écartent cependant de l’ensemble. Tout d’abord l’élégiaque « Teardrop Paintballs », un morceau sculpté dans la lo-fi acoustique. L’épique, presque prog, « A constant strangle », ensuite. Puis en final, le titre maître. Dramatique, majestueux, il est parcouru d’un solo de guitare brûlant, digne du Blue Oyster Cult dans sa phase la plus classique. Bref, un album de bonne facture, mais sans surprise pour Robert Pollard.

jeudi, 25 novembre 2010 21:19

Close the evil eye

Lorsque Charles Blistin quitte les Tellers, pour embrasser une carrière solo, laissant Ben-Baillieux-Beynon à son triste sort, la rumeur colporte une fin d’aventure pour le groupe belge. D’autant plus que le moral des troupes n’est plus au beau fixe. C’est Fabrice Detry (Austin Lace, Hallo Kosmo), qui avait déjà assuré un intérim à la basse et surtout mis en forme leur premier opus, « Hands full of ink », qui va le remettre en selle. Il reprend sa quatre cordes et incite Ben à se remettre à la composition, tout en l’aidant à rechercher de nouveaux collaborateurs. César Laloux (ex-Archishops) Joos Houwen (Skag) et Aurélie Muller viennent compléter le line up. Puis, c’est 62TV qui convainc, à la demande fortuite du groupe, Gordon Raphael (l’homme derrière les manettes, chez les Strokes) de produire leur futur long playing.

Si “Close the evil eye” se révèle plus musclé, plus électrique, circonstanciellement secoué par de solides pulsations de basse, il n’a pas pour autant gommé toutes ses spécificités ‘Tellers’. D’abord, il y a les deux premiers morceaux de l’opus, « Dream » et « Evil eye », dont les lyrics décrivent la période douloureuse traversée par Ben, après le départ de Charles. Puis « Secrets », une compo particulièrement épurée. Caractérisé par de superbes arrangements de cordes, « 7 words » est probablement le meilleur morceau du long playing. Parsemé d’accords de guitare un peu sales et souligné de vocaux vindicatifs, « Cold asice » évoque un Telephone qui se serait mis à la langue de Shakespeare. Plus complexe, « I wish » est bien balisé par le xylophone. Mais les autres compos souffrent trop souvent d’un manque d’homogénéité. A cause de ce sens mélodique un peu trop spasmodique que ne parvient pas à fédérer la richesse de l’instrumentation. Même le second single, « I’ve got a world », qui rend un hommage à feu Dennis Wielemans, drummer de Girls In Hawaii, est trop décousu pour convaincre. On terminera cependant par une bonne note : la pochette de l’album. Imaginée par l’artiste suisse Felicie Haymoz, elle est absolument superbe.

lundi, 22 novembre 2010 17:33

Gang of Four refait surface

Gang of Four s’est reformé en 2004, mais son nouvel album –le septième– ne sortira que ce 25 janvier 2011. En voici le tracklisting :

1.  She Said ’You Made A Thing Of Me
2. You Don’t Have To Be Mad
3. Who Am I ?
4. I Can’t Forget Your Lonely Face
5. You’ll Never Pay For The Farm
6. I Party All The Time

7. A Fruit Fly In The Beehive
8. It Was Never Going To Turn Out Too Good
9. ‘Do As I Say’
10. ‘I Can See From Far Away’
11. ‘Second Life’

 

Andy Gill, le guitariste et membre fondateur du groupe a accordé une interview à Musiczine, que vous découvrirez fin du premier mois de l’année prochaine. Et pour vous faire patienter, le label vous offre trois compos inédites à télécharger :

 

 

Pour plus d’infos : http://www.gangoffour.co.uk/

 

mardi, 16 novembre 2010 01:00

De l’autre côté du miroir

Mardi 16 novembre 2011. Un brouillard à couper au couteau baigne l’ensemble du Hainaut Occidental. Pourtant, j’ai vraiment envie d’assister au show que les Residents accorderont ce soir, à Courtrai. Par prudence, je décide donc de recourir aux transports en commun. En l’occurrence, le chemin de fer. Sur le site de l’organisateur, le début du spectacle est prévu pour 20h00. En démarrant à 18h40, j’y serai en temps et en heure. Je débarque donc à la gare de la Cité des Eperons d’or vers 19h20. La salle est située à 3 minutes de la station. Mais bon, pour le retour, il faudra reprendre le train de 22h25. De Kreun dispose depuis deux bonnes années d’une toute nouvelle salle. Pas encore mis les pieds depuis. Autrefois, le club était établi dans la banlieue ; à Bissegem, très exactement. Où votre serviteur a pu assister à quelques concerts mémorables, dont ceux de Kevin Ayers, Kevin Coyne, les Godfathers, Ed Kuepper, Green On Red et la liste est loin d’être exhaustive. En arrivant sur place, un écriteau collé sur la porte nous précise que les lieux ne seront accessibles qu’à partir de 20h00 et que le concert débutera à 20h30. Ne reste plus qu’à prendre un verre au bar, à côté. En se doutant bien devoir manquer la fin du spectacle.

Venons-en un peu à nos Residents. Une formation avant-gardiste, expérimentale, thématique, unique en son genre, ouverte à toutes les formes d’art, mais aussi à la technologie moderne, qui s’est établie en Californie au cours de la seconde moitié des sixties. Peu de monde connaît leurs visages. Ni leur véritable identité, d’ailleurs. Depuis le début des eighties, ils se produisent sur scène, en smokings, haut-de-forme et masques représentant des globes oculaires. Mais d’après les derniers échos glanés sur Internet, leur nouveau spectacle serait totalement différent. A l’instar de Tuxedomoon, Chrome et MX-80 Sound, les Residents ont relevé d’une même scène, sur la côte Est des Etats-Unis, qui a été qualifiée de radicale. Intellectuelle surtout. Mais surtout très intéressante et particulièrement influente. Ce mouvement avait d’ailleurs fait l’objet d’une compile, à cette époque, intitulée « Subteranean modern ». Un recueil paru chez Ralph Records, le label fondé par les Residents. Ben tiens ! Leur line a très longtemps fonctionné sous la forme d’un quartet. Il est aujourd’hui réduit à un trio, Carlos ayant décidé de quitter le navire pour aller soigner sa maman, malade, à Mexico.

Finalement, le concert ne débute que vers 20h45. Trois quarts d’heure au cours desquels, on devra patienter à l’écoute de musique semi ambient/semi industrielle. Quarante-cinq minutes, c’est long ; même si on en profite pour jeter un œil sur la structure particulièrement contemporaine et bien équipée de la salle. Un seul bémol : les WC. Il n’est indiqué nulle part s’ils sont réservés au sexe masculin ou féminin. Dans ces conditions, vous vous doutez bien que plus d’un spectateur ou d’une spectatrice se trompe d’accès. Et ben oui, c’était pas la bonne porte…

Sur l’estrade, on remarque la présence d’un sofa, d’un faux poêle au gaz (NDR : reproduisant même les flammes du foyer), sur lequel est posé une petite TV, un lampadaire et une radio des années cinquante. Une petite table sur laquelle sont posés un petit clavier, un pupitre et un ordinateur-portable a été plantée à gauche de l’estrade. On dénombre deux chaises en bois. L’une réservée à Chuck et l’autre à Bob, respectivement claviériste et l’autre au gratteur. Ce second siège est placé à droite du podium. Enfin, trois écrans circulaires ont été installés méthodiquement, légèrement en retrait. Les musiciens montent sur les planches. Hormis la redingote rouge, les deux instrumentistes sont vêtus de noir : costume, bas recouvrant la tête et fausse perruque ‘rasta’. Ils arborent de drôles de lunettes. Futuristes. Un peu comme s’ils sortaient d’un tournage de ‘La guerre des étoiles’. Randy, le vocaliste, a le visage dissimulé sous un masque de vieillard. Il a revêtu un peignoir, qu’il laisse ouvert pour laisser apparaître une cravate rouge à pois blancs d’au moins un mètre de longueur ; et puis un caleçon américain, qu’il a enfilé sur des bas collants. Il est chaussé de godasses de clown. Et me fait penser au Dr Emmett Brown dans la série ‘Retour vers le futur’. Il commence à se lancer dans un monologue, au cours duquel il nous explique le concept de son nouveau show : « The talking light ». Et tout d’abord cette histoire d’un vieil homme un peu dérangé de l’esprit, qui se pose des tas de questions existentielles. Tiens, une situation qui me fait penser à la mère de Carlos… Puis, il s’assied. Avant de revenir vers le micro. Il se demande si ce qu’il a vécu au cours de son adolescence était bien réel. Entre récits, incantations, lamentations et cris de détresse effroyables, il se met parfois à balancer les bras de gauche à droite, en dansant ; mais à sa manière. Surtout lorsque la musique se fait plus funkysante. Il nous communique ce sentiment de solitude et de désespoir lié au processus de la vieillesse. Parfois, il sort un harmonica pour y souffler dedans, mais en diffusant des sonorités particulièrement spectrales. A vous flanquer des frissons partout. Il s’éclaire aussi circonstanciellement le visage, pour accentuer l’aspect effrayant de son masque. Les deux acolytes triturent des sonorités atmosphériques, mais parfaitement adéquates au spectacle. On a aussi droit à quelques chœurs angéliques, lors d’un morceau caractérisé par un solo dégoulinant de six cordes. Ce sera d’ailleurs le seul. Randy utilise régulièrement un projecteur portable pour le fixer successivement sur les trois écrans. Un bonhomme Michelin amaigri nous parle. Comme s’il nous causait de l’au-delà. Il cède, un peu plus tard, sa place à une femme aux yeux énormes, dont la bouche devient démesurée au fil de ses interventions. En fait, on est dans le second sujet. Le miroir. Qui reflète sa propre image. C’est-à-dire celle qui vit dans l’autre monde. Après la mort ? Ce sont en tout cas des sentiments soulevés ici ; et qui peuvent susciter la peur. Pas pour les Residents, pourtant. Qui cherchent simplement à chercher le chemin qui mène du réalisme et surréalisme. Peut-être une référence à Cocteau… Randy nous parle bien sûr des rêves, pastichant même le célèbre « All I want to do is dream », popularisé par les Everly Brothers. Et du rêve au cauchemar, il n’y a qu’un pas que les Residents n’hésitent pas à franchir…

Il est 22h15, il est temps de quitter les lieux. Mais ce soir, je suis un peu interloqué. Faudra une bonne nuit pour remettre ses idées en place. Heureusement, dehors, le brouillard s’est levé.

(Organisation De Kreun)

dimanche, 14 novembre 2010 12:00

Tindersticks au Vooruit (photos A-M Dekimpe)

{sbdredirect http://www.musiczine.net/fr/photos/tindersticks-7-11-2010/}
dimanche, 07 novembre 2010 01:00

Can we start again ? Absolutely !

Il y a des lustres que je n’avais plus mis les pieds au Vooruit de Gand. Si mes souvenirs sont bons, c’était en 1996. Pour un concert de Garbage et des Rentals. A cette époque, la salle était totalement délabrée et un lifting, aussi nécessaire soit-il, me semblait devoir coûter les yeux de la tête. Et bien ce lifting a été réalisé. Tout a été refait ; même les enluminures ont été repeintes. En respectant l’architecture du théâtre érigé en 1913. Stupéfiant !

Ce dimanche 7 novembre, c’est la formation insulaire Tindersticks qui est programmée. Un groupe qui a retrouvé son trio de base Stuart Staples, David Boulter et Neil Fraser, même si Dickon James Hinchliffe fait toujours défaut. Et qui a commis un nouvel album début de cette année, « Falling Down a Mountain », un disque d’honnête facture, sans plus. Cependant, en mai dernier, la formation avait accordé un excellent set, au Cirque Royal, dans le cadre des dernières Nuits Botanique, concert auquel je n’avais pu assister. Raison valable pour ne plus les manquer lors de leur retour en Belgique…

C’est David Kitt qui ouvre la soirée. Nonobstant sa carrière en solitaire, ponctuée de quelques albums, dont le dernier « The Nightsaver », remonte à 2009, le Dublinois a rejoint le backing group de Tindersticks, pour la tournée. Ce qui lui permet d’assurer le supporting act. Il chante en s’accompagnant à la sèche. Et est soutenu par un batteur coiffé d’une casquette recouverte d’un bonnet. Son drumming tout en subtilité est assuré essentiellement à l’aide de balais. La musique de l’Irlandais trempe essentiellement dans l’indie folk, même si on y recèle des traces d’électronica et de soul. David possède une belle voix. Un baryton qui me fait un peu penser à celui de Jean-Louis Murat. Le public est réceptif et l’applaudit chaleureusement. Il le remercie en l’applaudissant à son tour. Après cinq morceaux, un bassiste vient rejoindre le duo. Et le nouveau line up de se lancer dans un titre offensif digne du Crazy Horse de Neil Young, mais en version plus acoustique. Ce n’est qu’en fin de parcours que l’artiste va enfin empoigner une gratte électrique et clore ainsi une jolie prestation. Bravo et à tout à l’heure…

Les roadies s’affairent et on observe, sur l’estrade, la présence d’une belle panoplie d’instruments. Des guitares, deux basses, un violoncelle, une clarinette et un saxophone posés sur leurs socles respectifs. Un piano, deux claviers, un vibraphone et un kit minimaliste de batterie. En fait, le même qui a servi pour le collaborateur de David Kitt. Il est placé à l’extrême droite de l’estrade, de profil. Vers 9h30, le septuor entre sur scène. Le titre maître du dernier elpee, « Falling down a mountain » ouvre le concert. Trois guitares au menu. Pas encore celle de Stuart A. Staples (NDR : qu’il troquera parfois pour une acoustique ou l’abandonnera circonstanciellement pour se consacrer exclusivement au chant), puisqu’il se réserve un melodica. Kitt est passé au vibraphone et le saxophoniste (NFR : un grand chauve !) a empoigné son violoncelle pour le paso doble « Sometimes it hurts ». Ce dernier, malgré son immense carcasse, se révèle discret mais terriblement efficace. Il porte un gilet, comme Stuart et le drummer (un musicien de couleur noire, particulièrement habile). Les trois autres, soit le bassiste/guitariste et les deux David (Boulter et Kitt) sont vêtus d’un costard, même si Boulter enlèvera sa veste, après quelques morceaux. Pas de cravate, cependant. Mais des chemises blanches, sauf le gratteur solo. La voix de Stuart passe vraiment bien. Il ferme souvent les yeux, un peu comme s’il était dans un autre monde, en recroquevillant son poignet gauche contre sa hanche. Kitt, le bassiste/guitariste et le drummer se chargent des backing vocaux. David, excelle même dans les contre-voix. Neil Fraser change de guitare, pratiquement à chaque morceau. Il alterne entre une drôle de sèche et deux électriques : une vielle (de couleur bleue) et une neuve (rouge clinquant !) « She rode me » est imprimé par le drummer sur le rythme du chemin de fer. Lors du ‘nightclubbien’ « Dyin slowly/Peanuts », Stuart a sorti un harmo de sa poche, dans lequel il souffle, en fin de morceau. Malgré son intro nerveux au violoncelle, « Raindrops » réveille un peu tout le monde. Une compo vivifiante, intense, que le drummer va fédérer de ses interventions remarquables et dont l’apothéose électrique (quatre six cordes !) va soulever l’enthousiasme du public. Fabuleux ! Tel un bruit d’horloge, un métronome donne le tempo à « Marseilles sunshine ». Serait-ce la montre du lapin, dans ‘Alice au pays des merveilles’ ? Les claviers légers et vaporeux s’infiltrent dans la mélodie. Le violoncelliste pince ses cordes. Mais le climat s’enflamme à nouveau pour l’excellent « Tyed », un morceau plus rythmé, au cours duquel Neil se sert d’un archet, pour frotter les cordes de son manche. Dominé par le saxophone, dynamisé par les grattes électriques et caractérisé par les superbes échanges vocaux entre Stuart et Kitt, « Black Smoke » poursuit dans le rythme. Et après deux chansons plus mélancoliques, le set s’achève par « Harmony around my table », une compo plus intense et rythmée, bien sûr. Ovation !

Après quelques minutes, la troupe revient sur les planches. A deux reprises. D’abord pour deux titres. Puis pour un dernier, « Can we start again », une plage allègre au cours de laquelle les musiciens frappent des mains et invitent les spectateurs à les accompagner. Ah oui, à la question de la compo, après un tel concert de Tindersticks, on peut répondre oui. Et on y sera…

Pour que votre info soit complète, sachez que le sonomètre a rarement dépassé les 90db. Ce qui explique que le lendemain, on ne souffrait pas d’acouphènes…

(Organisation Democrazy Gand)