Pas d’amis, pas de douleur pour Johnnie Carwash…

« No Friends No Pain », c’est le titre du nouvel elpee de Johnnie Carwash. En attendant, il nous en propose un extrait, sous forme de clip, « Aha (it's ok) ». Ballade pop façon The Drums, « Aha (it's ok) » est un morceau mélancolique qui a conservé la…

logo_musiczine

Les décibels de Chatte Royal…

Le premier elpee de Chatte Royal, « Mick Torres Plays Too Fucking Loud », paraîtra ce 8 mars 2024. Fondé en 2020 par Diego Di Vito, Dennis Vercauteren et François Hannecart, et rejoint par Téo Crommen en 2021, il compte deux Eps à son actif, « Septembre », en…

Langues

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Civic
The Sisters of Mercy - 30...

Pukkelpop 2002 : jeudi 22 août Spécial

Écrit par Grégory Escouflaire et Bernard Dagnies
&

Malgré le déluge, ce Pukkelpop 2002 n'aura pas failli à la règle qu'il s'est toujours fixée, à savoir proposer tout ce qui se fait de meilleur en musique alternative (pop, rock, rap, électro…). Des vieux monolithes du rock (Guns n' Roses, les frères Asheton des Stooges, voire Jane's Addiction) aux gloires en devenir (Sparta, The Music, Interpol,…), le Pukkelpop n'a décidément plus rien à envier à Glastonbury ou au Reading. Dommage que la boue soit venue un peu gâcher la fête… Qu'à cela ne tienne : les éclaircies musicales auront été nombreuses. (GE)

La journée du jeudi aura eu son lot de groupes qui tachent, tombés dans la marmite du rock'n'roll quand ils étaient petits, et prêts à nous en resservir une louche, jusqu'à la lie. Pas que le rock nous ennuie, loin de là : seulement les amplis trois tonnes à la Nickelback, c'est bon pour le Guiness Book, pas pour nos oreilles.

Prenez The Spirit That Guide Us, le groupe de jeunes furibards qui démarra les festivités sous la tente club : sous leur larsens en boucle, dur de trouver son compte. Leur emocore à la Fugazi n'aura ému que les plus hardis, trop contents de commencer le festival sous de tels chapeaux de roue : on aurait pourtant préféré une autre mise en jambe…

Dommage pour nos oreilles, encore un peu engourdies par un tel vacarme – et surtout tant pis pour Ikara Colt et son rock à la mode, tout aussi teigneux mais pas plus inventif.

En matière de rock féroce et incisif, mieux valait prendre d'assaut le Château, à l'entrée du site : McLusky en dignes hôtes d'une demi-heure, on comprit très vite ce qui manquait aux deux groupes précédents - de la folie, du jusqu'au-boutisme, de la hargne. Produits par Steve Albini, qui n'a sans doute pas su s'en remettre, les Anglais de McLusky dégagent une fureur rare, comme si les Pixies s'étaient transformés en groupe de covers de Slayer. Portés par une ambiance feutrée et bouillonnante, ces rockers sur la corde raide auront été la première bonne surprise de ce Pukkelpop. Leur dernier album s'intitule « McLusky Do Dallas » : pour l'occasion, on le rebaptisera « Do Pukkelpop ».

Changement de registre avec la délicieuse Dot Allison, compagne de Death in Vegas et belle-sœur électro d'Andrew Weatherall et de Keith Tenniswood (en duo, les Two Lone Swordsmen) : sa techno-pop aura fait chavirer le plancher et nos oreilles – quelques grammes de finesse dans un festival de brutes (Nickelback, Puddle of Mudd, A, NOFX,…). « We Are Science » murmure-t-elle au public, clairsemé mais séduit : si tous les profs de chimie pouvaient s'appeler Dot Allison, sûr qu'on ressortirait nos vieux tableaux de Mendeleev.

Pendant leur concert enfiévré, les McLusky nous conseillèrent d'aller voir les Trail of Dead : même sans leur conseil, on se serait de toute façon jeté sans réfléchir dans la fosse de ces jeunes loups, tant leur musique désencrasse plus de trente ans de rock'n'roll circus affligeant. Vêtus de noir (la classe) et les yeux rivés sur leurs instruments, les Trail of Dead n'ont rien de ces poseurs qui font exploser leurs pétards (mouillés) plutôt que de se concentrer sur leurs accords (Nickelback, par exemple) : ici, on a affaire à de vrais rockers, entièrement servis à la cause d'une musique rebelle et pas crétine, qui ose se renouveler plutôt que singer les gloires MTV du passé (Nirvana, Soundgarden, Pearl Jam). Malgré un début de concert au son assez mauvais (une constante pendant ce festival), les Trail of Dead mettront rapidement la purée (riffs déchaînés, voix d'outre-tombe, refrains explosifs), de quoi faire jaser plus d'un – en premier lieu, Jon Spencer et son Blues Explosion, qui, après un album raté, nous fait le coup du concert à bâiller. Les rois du « wockenwol » auraient-ils pris un coup de vieux ? Jon Spencer aurait-il une dent de sagesse qui pousse ? Serait-il en train de devenir un clone de Mick Jagger ? Est-ce un concert de charité pour toutes les pauvres victimes du business qui ont acheté « Plastic Fang » et s'en mordent les doigts ? Après tout, on s'en f… Et comme le dit John à longueur de ces concerts, Whow, baby », « Rock'n'roll, yeah, motherfucker ».

Plus drôle et plus juvénile, l'emo-pop de Jimmy Eat World, certifié « Blinkerie » de l'année après leur hit fabuleux, « The Middle ». Le Marquee envahi par toute une horde d'ados au cou bardé de colliers de perles en bois, on se serait cru dans une foire de skateurs, le groupe servant de vitrine promotionnelle aux stands vendant des casquettes rouges « Flawless Records » (le label de Fred Durst) et des répliques miniatures des Twin Towers s'effondrant sous l'impact d'un boeing loué à Ben Laden. L'album des Jimmy Eat World s'appelle d'ailleurs « Bleed American »… Une coïncidence ? Que nenni : ces boutonneux sont moins bêtes qu'ils en ont l'air, et c'est pour ça qu'on les aime. Peu fiers d'être les représentants fashion du gros Oncle Sam, ils n'hésiteront pas à casser la baraque avec leur punk gentil mais pas con. Chouette, de la musique de djeunes qui s'écoute sans honte – tout le contraire de Puddle of Mudd, sorte d'Ugly Kid Joe lobotomisés qui auraient arrêté d'écouter de la musique après 1992. « She's fucking hate me » est leur nouveau hit : on leur rendrait bien la pareille.

Avec sa réputation de groupe sulfureux, à la limite hystérique, Cave In a longtemps drainé un public friand de hardcore. Depuis deux bonnes années, le quatuor bostonien a diamétralement changé son fusil d'épaule. Son dernier album, « Jupiter » s'était révélé beaucoup plus mélodique. Et son dernier single (« Lost in the air ») est franchement romantique. Maintenant, fallait voir sur scène. Première constatation, le quatuor bostonien joue beaucoup trop fort. Et il a fallu glisser des morceaux de mouchoir en papier dans les oreilles pour apprécier le set à sa juste valeur. Car valeur il y a eu. Le groupe dispensant en 40 petites minutes un long périple électrique rafraîchissant, pétillant, fruité, raffiné par le timbre vocal très pur de Steve Brodsky. Pas pour rien que le groupe vient d'être signé par BMG… (BD)

Il y avait plus ou moins 350 âmes au Club pour assister au set de The Music, quatuor dont tout l'Albion dit le plus grand bien depuis quelques mois (NDR : certains appellent cela, un hype !). N'ayant eu l'opportunité, à ce moment là, de n'écouter que le denier single, je m'imaginais assister à un concert plutôt planant, psychédélique dans l'esprit des débuts de The Verve. C'est vrai que Robert Harvey, le chanteur, arbore une chevelure aussi abondante que celle de Richard Ashcroft. Et qu'il a l'air aussi illuminé. Pour la circonstance, il a même revêtu un maillot de la squadra azzura (NDR : la prochaine fois qu'il vient en Belgique faudra lui offrir une vareuse des diables rouges…). Mais le timbre de Robert est beaucoup plus aigu, voire même strident. Et puis plutôt que de s'élever dans la stratosphère, l'esprit de Robert reste bien sur le plancher des vaches. Sur lequel il saute, bondit, rebondit, un peu comme s'il était branché sur le courant. Mais un courant continu, pas alternatif. Electrique, le concert l'est assurément, The Music mélangeant habilement funk, house, psyché et rock avec une intensité viscérale hors du commun. Et pour clôturer ce chouette set, la formation nous a livré une composition instrumentale de toute beauté, avec Robert à la seconde guitare pour épauler le talentueux Adam Nutter. Petite frustration : il n'y a pas eu de rappel. Faut dire que de l'autre côté, Jane's Addiction aller entamer les hostilités… (BD)

Vous voulez une star, une vraie ? Prenez Richard D. James, alias Aphex Twin : personne n'a jamais vu sa tête, si ce n'est dans des clips affreux où le bonhomme sourit comme un beau diable. Mais, surtout, personne ne l'a jamais vu mixer… Et pourtant, tous les fans d'électro lui vouent un véritable culte (ceci explique cela) : pas étonnant dès lors que la Boiler Room était pleine comme un œuf pour le set de l'enfant prodige de l'electronica la plus torturée, l'ambassadeur warpien le plus secret, le plus admiré et le plus imité, le représentant ultime d'une certaine idée technophile (l'anonymat, la manipulation des médias). Bizarrement, peu de gens dansaient, préférant regarder l'artiste, comme si c'était la dernière fois qu'il apparaissait en public (qui sait ?), comme si c'était Dieu, ou Jésus, en tout cas un icône, celui d'une pop culture complètement décadente. Après un tel choc (ce gars est normal), il est certain que de nombreuses personnes présentes iront se retirer dans une grotte toute leur vie pour méditer là-dessus. Beaucoup, en tout cas, n'en reviendront jamais.

S'il y a justement des revenants, c'est bien les Jane's Addiction : pas d'album prévu, pas de compile pour Noël, juste le plaisir de se reformer pour garder la patate – après tout, on ne va se plaindre, leur rock n'ayant pas trop vieilli et les costumes de Perry Farrell étant toujours aussi jolis. Décadence, quand tu nous tiens : ce festival est bien celui des vieux punks en perte de vitesse, échaudés par les Nickelback et compagnie qui leur piquent tous leurs riffs et se barrent avec la caisse. Non mais ! Restent ces chansons d'une époque révolue, quand Farrell et Navarro étaient encore de jeunes stars prêtes à changer la face du rock… Sauf qu'on est en 2002, et que leur dernier bon album (« Ritual De Lo Habitual ») date de 1990. Quand on voit la moyenne d'âge des festivaliers (environ 18 ans), on se dit que Perry Farrell aurait pu faire ce qu'il voulait (se mettre tout nu, haranguer la foule, cracher du feu, mettre un masque ou une casquette rouge à l'envers), personne ne l'aurait remarqué… Ah ! Non mais quel monde !

 

Informations supplémentaires

  • Date: 2002-08-22
  • Festival Name: Pukkelpop
  • Festival Place: Kiewit
  • Festival City: Hasselt
  • Rating: 0
Lu 1200 fois