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Les Nuits Botanique 2003 : du 17 au 28 septembre Spécial

Écrit par Grégory Escouflaire et Bernard Dagnies
&

Sur les marches descendant vers le parc verdoyant du Botanique, des centaines de badauds mélomanes tapent la discute en attendant que ça commence. A leur droite, les grandes serres, une tente censée, par la transparence de ses parois, donner une vue imprenable sur l'architecture du bâtiment. A peine les plus petits pourront y admirer, de l'intérieur, un bas de mur un peu crade, et les autres la cité administrative, juste en face du boulevard. Le son est infâme, mais l'ambiance est souvent à la fête. Dans les couloirs, entre le Musée et l'Orangerie, c'est aussi l'affluence. Cette année, les Nuits Bota auront donc fait le plein, malgré une programmation assez (trop ?) pointue et un déficit évident de têtes d'affiche. De ces 11 nuits chaudes et amicales, voici quelques souvenirs totalement subjectifs. En avant la musique !

Le premier jour, il y avait tout d'abord Sharko, songwriter atypique qui n'hésite jamais à mouiller sa culotte pour donner à son public des concerts mémorables. Pour la présentation de son nouvel album, « Sharko III », David Bartholomée s'était donc dit qu'il fallait faire quelque chose de spécial. Au programme : des ballons tombant du ciel, des cabrioles, du karaoké, une jolie casquette de policier, des amis (Black Nielson, la première partie, du pop-rock honnête) reprenant en cœur « It's a sad sad planet » d'Evil Superstars, le bain de foule habituel, et surtout, de bonnes chansons servies avec panache et bonne humeur, à défaut de perfectionnisme. C'est que Sharko n'est pas taillé dans le bois avec lequel on fait des flûtes : la routine, il connaît pas, et ses chansons sur scène ne sont jamais les mêmes. Ca change tout le temps, parce que Sharko n'aime pas s'ennuyer, clown au cœur léger (parfois triste) qui prend sa musique à bras le corps mais refuse de la servir pré-mâchée. C'est parfois bancal, mais ça fait partie du show : notre ami ne reste jamais en place, et sa tête fourmille d'idées qui donnent envie de le suivre en tournée comme un con de groupie. « Spotlite », « Excellent », « President » sont en tout cas des hits, qu'on espère bientôt téléchargeables sur notre gsm, pour frimer à la cour de récré…

Moins drôle mais quand même pas mal : les Mancuniens (applaudissements !) de I Am Kloot. Il y a deux ans nouveaux fers de lance de la vague « New Acoustic Movement », John, Andy et Peter reviennent avec un nouvel album éponyme, qui s'il ne devrait pas déclencher un raz-de-marée médiatique, plaira aux amateurs de chansons pop-folk bien troussées. C'est sans prétention, il n'y a pas de solos de guitares à la Darkness, mais faudra faire avec… En concert, c'est charmant : sans se prendre la tête mais blaguant de bon cœur comme trois étudiants un peu attardés, Andy, Peter et John s'appliquent joliment à leur interprétation de « To You », « Morning Rain », « Twist » et « Dark Star », petits hits de l'époque qu'on se remémore avec plaisir, comme une vieille copine qu'on aurait perdue de vue. Les nouveaux morceaux, « From Your Favourite Sky », « Cuckoo », « Life In A Day », ne piqueront sans doute pas la pole position aux White Stripes et aux Strokes dans le cœur des midinettes fashion victims, mais qui s'en soucie ? I Am Kloot n'est ni glamour ni tendance, mais tient quand même bien la route parce que ses pneus sont rodés et son volant équipé d'un air bag.

Au lieu de faire des métaphores sportives à deux balles comme Sharko [voir l'interview], passons au jour suivant : Davide Balula, NLF3 Trio et Tim Keegan, une petite soirée sympa placée sous le signe des musiques passerelles, entre folk, jazz et électro. Davide Balula fait partie d'une petite confrérie électronique en passe d'acquérir une reconnaissance des plus méritées : Active Suspension, label parisien au catalogue impeccable, lointain cousin d'Acuarela, Anticon et Planet Mu, où comment mélanger les genres en évitant le gloubi boulga prétentieux. Pour vous faire une idée, une compile indispensable : « Active Suspension vs. Clapping Music (NDR : un autre label, en fait plus ou moins le même) », qui réunit des gens comme TTC, Encre, Colleen, dDamage, Domotic, Hypo, Odot Lamm et bien d'autres. Davide Balula pratique un folk drakien passé à la moulinette électronique, parsemé de cris d'oiseaux, de souffles lascifs et de silences même pas gênants. C'est beau et délicat, et tout à fait singulier. Le public, clairsemé mais attentif, réservera d'ailleurs à notre ami chanteur (murmureur) et guitariste (accompagné d'un préposé aux machines) un accueil des plus chaleureux, jusqu'à réclamer un « bis »… Rendez-vous était pris pour le lendemain, aux Halles Saint-Géry, pour un petit concert improvisé totalement foireux mais d'une générosité folle.

La suite avec un autre label, Prohibited, puisque les trois zigues de NLF3 Trio en sont les patrons, mais font aussi de la musique. Et quelle musique ! Du rock (post, kraut), du jazz, de l'électro, tout ça à la fois, la transe en plus. C'est dans cet interstice, et celui de l'impro, que le trio évolue, avec grâce et concentration, comme si Faust, Tortoise et Ravi Coltrane s'étaient tous retrouvés à la Rotonde du Bota, sans rire.

Quant à Tim Keegan, leader des méconnus Departure Lounge, il aura clôturé la soirée dans une ambiance délétère (il était tard, et le public encore moins nombreux), rajoutant au charme de ses chansons pop-folk composées sur un nuage. Au programme, quelques classiques de son groupe et beaucoup de nouvelles chansons (à paraître sur son prochain album solo), dont une ode à la pomme de terre de toute beauté, qui nous ferait presque culpabiliser de manger des frites.

A noter également qu'en raison du manque de public venu voir Jay Alanski et Fred Poulet, il était permis de passer de la Rotonde au Musée. L'électro parisienne d'Alanski est prétentieuse et stérile.

Quant à Fred Poulet, il aura bien plu (du moins au début) : ses chansons pleines de jeux de mots rappellent Gainsbourg, Fersen, Thiéfaine et Kat Onoma. Ca fait beaucoup, mais c'est tellement gratifiant d'étaler sa culture… Un peu comme Poulet d'ailleurs, qui s'amuse avec les mots mais n'évitera pas la blague de mauvais goût (« J'aime bien Bruxelles, c'est comme à Paris : il y a plein d'Arabes »)… Euh! Oui, ben, euh!… Froid. A la fin, il réclame un rappel pour « faire un triomphe ». Sympa, le gars. Dommage qu'il n'y avait que 30 personnes. Et pas d'« Arabes ».

De toute façon, ce n'est pas bien de se battre : on est ici pour faire la fête. Parfois, c'est dur : y a personne, le son est pourri (les Grandes Serres) ou la musique n'est pas très dansante. C'était le cas, vendredi, d'Oval/So, Jan Jelinek, Pole et Four Tet. L'électro au laptop, en live, n'est jamais très marrante : il n'y a rien à voir si ce n'est un type scrutant son Apple en fronçant les sourcils. Pas très rock'n'roll. Pourquoi ne pas utiliser une souris lançant des lasers ou un écran géant avec des femmes à poils ou des déguisements ridicules ? Jan Jelinek, c'est bien : un peu dub, à la Pole. Le problème chez ces types, c'est qu'on aime bien leur musique mais on ne sait pas trop quoi en dire.

Markus Popp, lui, avait au moins ramené une copine, Eriko Toyoda, une Japonaise à la voix fluette mais charmante, genre Tujiko Noriko. A deux (So), ils viennent de sortir un bel album éponyme, pop dans l'attitude. Alors que son électro abrupte sous le nom d'Oval peut parfois laisser poindre un certain ennui (l'expérimental passe mal en live), en compagnie de Toyada l'Allemand se lâche et perd ses tics de bidouilleur un peu snobinard. Oval/So : c'est joli et mélodieux, même si sur scène cela reste encore un peu hésitant.

Heureusement, il y avait Kieran Hebden alias Four Tet, dont le set carré et boombastic nous aura permis, enfin, de nous dérouiller les jambes. Beaucoup moins subtil que sur disque (l'excellent « Rounds »), Four Tet balance la sauce sans faire le précieux. D'accord, c'est parfois facile (ces beats poids lourd), mais à minuit, après trois heures de laptoperies statiques, on ne demande pas son reste et on danse, « to the underground ».

Samedi, on passe au rock. Noyés sous une chape de bruit compacté et malmenés par le son de leurs instruments qui leur ricochent sur la gueule, les Américains de The Sights n'auront pas eu la tâche facile. Il est 20h00 tapantes, et le rock garage prend ses quartiers dans les Grandes Serres, alors que dehors tout le monde boit des bières. The Sights, c'est efficace, mais mineur : des groupes de garage au look chevelu tendance Mick Jagger il y a trente piges, on en a déjà vu défiler ces deux dernières années (des Soledad Brothers à Vue). N'empêche que c'est un bon hors-d'œuvre, avant Guided By Voices et Spiritualized.

Il y a avait aussi Mew, cinq types qui font du My Bloody Valentine pour les jeunes. L'incroyable : le chanteur, à la voix de castrat. Sur disque, on aurait juré que c'était une fille. Ben non. Reste que ces mecs font de la musique sympathique, à défaut d'autre chose. Le raccourci « Kevin Shields » est peut-être grossier, mais écouté du fond de la tente, où ça sonne vilainement aux tympans (cette acoustique !), on reste un peu coi.

Idem pour Guided By Voices, malgré la pêche de Pollard. Beaucoup de chansons, beaucoup de tubes, mais que personne ne connaît. On a beau les avoir vu dans un clip des Strokes, qui ne jurent paraît-il que par eux, on ne peut s'empêcher d'être triste. Parce qu'ils méritent eux aussi leur part du gâteau. Pollard est un mélodiste hors pair, qui gâche parfois son talent. A trop écrire. A trop vouloir tirer de plans sur la comète. A trop s'épancher sur des albums fourre-tout qui auraient pu être terribles deux fois plus courts. Ce type est un stakhanoviste de la guitare et du refrain pop-rock qui tue, et pourtant il pointe au bureau de chômage du music business. Triste. Jason Pierce, lui, vend plus de disques, même si la grande époque, celle de « Ladies and Gentlemen… », est bel et bien révolue.

On se souvient d'un concert des Spiritualized à l'Orangerie, aux Nuits, il y a six ans. Fantastique. Des gens tombant dans les pommes. Pas d'évanouissement cette fois : juste quelques bonnes chansons (dont « Come Together » en ouverture, « I think I'm in love »), mais sans psychédélisme. Jason Pierce est maintenant un type sevré, recyclé dans le gospel et buvant de l'eau ferrugineuse. Assis dans un coin, il faisait même un peu pitié. Le nouvel album, « Amazing Grace », n'est pourtant pas mauvais. Plus calme. Plus réservé. Toujours illuminé, mais d'une lumière filtrant non plus par l'entrebâillement des Portes de la Perception, mais d'une porte d'église. A confesse, le Jason ! Ses fidèles, en plus, étaient mal debout : c'est que le sol n'est pas droit, et tout poussiéreux. L'année prochaine, il faudra remédier à ce problème, qui donne mal au dos et donne trop de boulot de cirage.

Dimanche, rebelote : cette fois, on a mis nos baskets les plus pourries pour aller voir Broadcast et Peaches. La musique feutrée et paysagiste de Broadcast aurait sans doute été mieux lotie à l'Orangerie : dans les Serres, la voix de Trish Keenan perdait de sa délicate saveur, et de son mystère. Et le reste, forcément, d'en pâtir. Résultat : le grand concert qu'on espérait n'eut pas lieu, et l'on se retrouva à boire des bières à l'extérieur en attendant que notre désespoir se tasse. « Haha Sound », s'intitule le dernier (et excellent) album de Broadcast. Pour l'occasion, on le rebaptisera « Caca Sound », même si ce n'est pas drôle…

De toute façon, c'était surtout pour Peaches qu'on était là, parce que la voir en concert est une expérience limite mais inoubliable. Peaches respire le sexe. Elle cultive l'ambiguïté (homo, hétéro, bi ?). Les hommes l'aiment pour ses longues jambes et ses poses suggestives. Les femmes aussi. C'est la reine du « queer » : qu'on soit gay ou pas, homme ou femme, on est troublé par Peaches. Seule sur scène, elle prend pourtant toute la place. Une véritable entertainer, qui sait comment séduire son public, et le mettre à genoux. La musique : des riffs de guitares, des beats, une structure rythmique des plus binaires. Et des cris félins, qui suintent la testostérone, la cyprine et les phéromones. Parfois, deux femmes à (fausse) barbe (et faux pénis) l'accompagnent dans ses ébats électro-rock, la ligotant, la caressant, la provoquant. C'est du chiqué, mais ça se regarde (et s'écoute) quand même avec plaisir. Peaches magnétise tous les regards, même si beaucoup sont là pour la performance, pas pour la musique. Pourtant, des titres comme « Shake Your Dix », « I U She » et « Stuff Me Up » sont de véritables bombes (sexuelles). Sur « Kick It », Peaches chante même avec Iggy Pop, présent presque pour de vrai, sur un écran derrière elle. Un sacré show, sacrément chaud. A la suite, un dj-set d'Unkle, efficace mais pas très fédérateur. C'est qu'après Peaches, tous nos sens étaient en compote. Ouah, où est la sortie ?

Moins sexe, Das Pop : les tenues de joueurs de tennis seventies ont l'air pourtant de plaire aux filles, puisque Das Pop est un des rares groupes belges à posséder une base solide de groupies, toutes mignonnes dans leur T-shirt « I Love »… Il faut dire que les Gantois, sur scène, assurent pas mal : depuis Werchter, ils ont fait d'énormes progrès, et leur show est réglé comme du papier à musique. La setlist est donc toujours la même (jusqu'à la cover d'« Abracadabra » du Steve Miller Band, qui clôture chacun de leurs concerts), et pourtant cela reste percutant. Les Das Pop sont mésestimés par beaucoup de gens, parce qu'ils sont trop « clean », parce que leur pop est soi-disant inoffensive, parce qu'ils ressemblent à un boys band éprouvette sponsorisé par Bjorn Borg. Des ragots pulvérisés par des prestations impeccables, comme celle-ci et tant d'autres.

On ne peut pas en dire autant des Fun Lovin' Criminals, qui courent après l'inspiration depuis leur excellent premier fait d'armes il y a plus de sept ans (« Come Find Yourself »). De cette pièce maîtresse, quelques reliques auront été jetées en pâture à un public plutôt clairsemé (« Scooby Snacks », forcément, « King of New York »,…). Les New-yorkais, aujourd'hui, tronçonnent dans le bois punk-rock le plus vulgaire : de ce qui plaisait chez eux avant (ce mélange des genres, rock, soul, rap, funk) ne subsistent que des traces, en pointillé. Les FLC vivent et jouent dans la certitude que tout leur est acquis. Mais à force de trop s'imaginer que le public suit, bientôt il n'y aura plus personne. A ce moment-là, Huey et ses deux potes ressembleront un peu au Pumpkin du film de Scorsese : de gros pantins bien cons, jouant leur musique sans saveur devant un grand poster mural sur lequel serait reproduit, dans les moindres détails, un public chaleureux et réceptif, applaudissant à tout rompre leurs idoles de toujours. Brrrr.

Dernier jour, dimanche : un peu de hip hop décomplexé et d'électro pour chiennes de gardes. Hanin Elias est la copine d'Alec Empire. Déjà tout un programme. Comme son ami (amant ?), elle aime faire du bruit. Son dernier album, « No Games No Fun », casse un peu les oreilles mais peut s'écouter quand on est fâché. Sur scène, la diablesse joue aux ingénues, coincée dans sa petite robe de bal et lançant sourires et clins d'œil aux mâles de la salle. Elle est toute petite, Hanin Elias, mais elle n'aime pas qu'on la sous-estime. Elle le gueule, d'ailleurs, tandis que derrière elle, des images sanguinolentes sont projetées, de Takashi Miike à ses propres clips, petits films gore de série Z. Il n'empêche qu'elle a beau sortir ses griffes, elle ne nous fait pas vraiment peur. Au contraire on regarde ses crises d'un air détaché, comme un père accompagnant sa petite fille à un concert de Marilyn Manson.

La suite n'avait rien à voir : d'abord Buck 65, Canadien qui fait du rap à la Tom Waits, bref qui braille d'une voix caverneuse des trucs marrants sur des beats costauds, puis l'incroyable Sage Francis, dont le flow et la hargne laissent pantois. Avec ses airs de bûcheron famélique, Sage Francis fait un peu peur. D'autant qu'il parle de choses stupéfiantes, avec ou sans beats, notamment d'Apocalypse et de la planète Mars. En primeur, il aura dévoilé quelques morceaux de son nouveau projet, Non Prophets, sur Lex. Voilà deux artistes qui font du hip hop inventif et jouissif, intelligent et festif, sans tomber dans les travers de leurs collègues d'MTV, qui ne sont assurément pas du même monde… (G.E.)

Le retour de Tuxedo Moon en live ! Il y a vingt ans que les plus fidèles aficionados attendaient cet instant. C'est d'ailleurs ce qu'une spectatrice clamera plusieurs fois au cours de leur set. Pourtant certains musiciens du groupe s'étaient déjà réunis, épisodiquement, pour travailler ou retravailler l'un ou l'autre projet. Et puis, il ne faut pas oublier, qu'à une certaine époque, ils vivaient tous à Bruxelles. Mais si Blaine Reininger, Steven Brown, Peter Principle et Luc Van Lieshout sont bien au poste, Winston Tong a décliné l'invitation. Et le public semble connaisseur, car lorsque la formation monte sur scène, il le réclame. En vain, puisque ce seront Blaine et Steven qui assureront les parties vocales. Blaine s'est coupé les cheveux. Il ressemble de plus en plus à Willy Deville. Il dialogue avec le public entre chaque morceau, et n'a pas perdu son sens de l'humour si particulier. Enfin, s'il se réserve toujours le violon avec une dextérité et un feeling contagieux, il assure également les parties de guitare. Des six cordes très électrifiées qu'il entraîne parfois dans le psychédélisme. Peter libère de sa basse des sonorités pulsantes, palpitantes, un peu comme s'il était le cœur de l'ensemble. Steven passe alternativement des claviers à la clarinette, tout en alliant sobriété et efficacité, pendant que Luc cuivre le tout de sa trompette (parfois bouchée) aux accents jazzyfiants très prononcés. Et le tout évolue au gré de cette boîte à rythmes si particulière, presque mystérieuse mais toujours aussi envoûtante. Bruce Geduldig est bien sûr de la partie. Mais s'il joue toujours sur les effets d'ombre et de lumière, la danse et l'expression théâtrale ont pratiquement disparu de la circulation. Bref, maintenant venons-en au concert. Tuxedo Moon y a présenté son nouvel album (NDR : il devrait sortir au printemps prochain). Des titres d'excellente facture, mais qui vu leur complexité n'accrochent pas immédiatement. Normal pour une musique dont la démarche est volontairement intellectuelle. Ce sont donc les standards qui ont fait vibrer le plus la salle (« Desire », « Waltz », « St John », « In the manner of speaking », et un « Egypt » au cours duquel Luc est passé à l'harmonica) atteignant même des moments d'intensité exaltants. Bref, du bonheur ! Deux rappels ont ainsi ponctué un tout grand moment des Nuits Botanique. Et tant pis pour celles ou ceux qui n'y étaient pas… (BD)

Des Nuits, qui, encore une fois, se terminent en beauté, malgré le froid des derniers jours, malgré la concurrence (les autres salles de concert), malgré la banqueroute de certaines programmations (notamment celle avec « rinôçérôse » au Cirque Royal, déménagée au… Musée). A l'année prochaine, comme d'habitude ? (G.E.)

 

Informations supplémentaires

  • Date: 2003-09-28
  • Festival Name: Les Nuits Botanique
  • Festival Place: Botanique
  • Festival City: Bruxelles
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