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Pukkelpop 2004 : samedi 21 août Spécial

Écrit par Grégory Escouflaire, Jérémy & Bernard Dagnies
&

Grande nouveauté cette année au Pukkelpop, et petite fierté communautaire : non pas un, mais deux groupes wallons à l'affiche ! A commencer par Ghinzu, dont le « twist from Brussels » aura diverti un club bondé, sans doute conquis d'avance (des francophones ?). Trente-cinq minutes, c'est juste assez pour le rock déjanté de ces cinq Bruxellois : au-delà, John Stargasm et ses sbires ont souvent tendance à lorgner dangereusement vers le progressif (riffs interminables et synthés adipeux). Set concis et parfait, plein de tubes (« Do You Read Me », « Blow ») et d'ambiance… Le meilleur de Ghinzu depuis… Depuis ?

Au Château, la nouvelle signature du label électro Warp : Gravenhurst, alias Nick Talbot… un songwriter folk entre Nick Drake, Codeine et Third Eyed Foundation (il vient de Bristol). Warp se diversifie, et c'est tant mieux… Surtout que « Flashlight Seasons », le deuxième album de ce jeune folk-singer, est une splendeur. En live, c'est plus noisy : comme si Nick Talbot voulait prouver qu'il en a aussi dans la culotte… Et parce qu'en festival il sait qu'il vaut mieux brancher les guitares plutôt qu'espérer le calme monacal. Recueillement, concentration, hypnose : même durant ces flashes shoegazing, le public est captivé. Un bon concert, et une découverte de plus !

Girls In Hawaii, par contre, on connaît. Sur le bout des doigts même, pour les avoir vus déjà dix fois en l'espace de quelques mois. Pourquoi dès lors s'obstiner à chaque fois les revoir ? Parce qu'ils s'améliorent de set en set, même si ceux-ci sont espacés de trois semaines. Encore une fois donc, ils nous ont épatés. Qu'il existe des gens qui les snobent parce qu'ils ont trop (?) de succès relève de la pure idiotie. Girls In Hawaii le méritent. Certes, ils n'étaient pas initialement au programme (ils remplacent Oi Va Voi), mais qu'importe : à l'affiche de tous les festivals d'été (de Belgique et d'ailleurs), ils sont occupés de devenir le groupe wallon le plus populaire de ces dix dernières années. Petite fierté (mais de là à huer le journaliste qui les présente en flamand…), grand concert (« The Fog » : déjà un classique). Comme d'hab', mais en mieux. Jusqu'au prochain. Mais où s'arrêteront-ils ?

Déjà présents l'année dernière, The Kills sont de retour pour notre plus grand bonheur. Un couple (VV et Hotel), une guitare (voire deux), une boîte à rythmes, et du rock'n'roll comme on l'aime : crade, puissant, féroce, sans compromis. Ca vous rappelle quelque chose ? Les White Stripes, en tête d'affiche de ce dernier jour de festival. Sauf qu'avec les Kills, c'est encore plus bestial. L'électricité entre VV et Hotel, Bonnie and Clyde du nouveau millénaire, se ressent à chaque riff décoché, et de la tête aux pieds. Pas d'esbroufe à la Jack White, ni de panoplie blanc-rouge comme label déposé : ici c'est noir de chez noir, sans aucunes afféteries. A priori c'était le même concert qu'il y a un an (un ou deux nouveaux titres en bonus), sauf que le couple semblait encore plus fusionnel, et VV moins timide, de plus en plus carnassière. On les adore : ils sont le rock d'aujourd'hui, et meilleurs en live que leurs cousins de Detroit.

Et c'est parti pour presque sept heures de rock non stop : après The Kills, les stars de 2004, Franz Ferdinand. Groupe, disque, single de l'année : quelques mois seulement après la sortie de leur premier disque, les Anglais cartonnent partout dans le monde. A Werchter, ils avaient livré le meilleur concert du festival, dans une ambiance de feu. Autant dire qu'on n'allait pas rater leur retour, ici au Pukkelpop. Las : pendant plus d'un quart d'heure, la sauce ne prend pas. En cause : le son (approximatif) et le public (mou). Il aura fallu patienter jusqu'aux premières notes libératrices de « Take Me Out » pour qu'enfin la plaine de Kiewit s'enflamme et chante à tue-tête. « Matinee », « Michael », « Darts of Pleasure » (et tout le reste, puisque ces jeunes gens ne pondent que des tubes) : grosse fiesta, mais moins qu'à Werchter. Vivement qu'ils passent en salle !

Après l'intermède Graham Coxon (l'ex-Blur chante comme un cave mais trousse de bonnes mélodies), le groupe que tout le monde attendait (au tournant) : Soulwax, dont la dernière prestation scénique sur nos terres remonte à 2000 (Werchter)… Et pour cause : depuis lors, les frères Dewaele, alias les 2 Many DJ's, sont devenus les rois du bootleg, et leurs DJ sets des classiques de festivals (encore ce soir), qui se monnaient très cher. Pas étonnant dès lors que le successeur à « Much Against Everyone's Advice » se soit tellement fait attendre… Et c'est avec un certain stress que les deux frères déboulent sur scène, suivi de leurs musiciens (Soulwax, c'est d'abord les Dewaele). « We will play mostly new songs. I hope you'll like it ». Nous voilà prévenus, d'autant que les premières critiques de leur nouvel album, « Any Minute Now », sont loin d'être dithyrambiques (« Hang the DJ's », peut-on lire dans le dernier Q, 5/10 dans le NME, 1/5 étoiles dans le Mojo,… : c'est pas gagné pour Soulwax à l'étranger, malgré le succès des 2 Many DJ's). Le set débute sur un beat : c'est « E-Talking », un trip sous acide qui prouve bien qu'à force de mixer de tout depuis quatre ans, les frères Dewaele se devaient d'offrir du neuf au sein de leur groupe… Sauf qu'à force de fréquenter James Murphy, Trevor Jackson (la pochette) et tout ce petit monde branché de l'elektroklash mondiale, ils en ont oublié d'écrire de vraies chansons. « YYY/NNN », « Dance 2 Slow », « Miserable Girl », c'est d'abord  du gros son : la forme prend le pas sur le fond. Impression confirmée au moment des vieux tubes (« Much Against… », « Conversation Intercom », « Too Many DJ's »… en final, forcément), à côté desquels ces nouveaux titres manquent cruellement de consistance. Ils avaient de quoi stresser, puisqu'ils viennent de rater leur come-back, devant un public qui tout le long se sera ennuyé, en essayant de faire paraître le contraire.

Un bon McLusky, et heureusement ça repart : « Lightsabre Cocksucking Blues » d'entrée, ça fait d'ailleurs très mal. Une heure de rock noisy explosif, sans cesse sur le fil du rasoir, d'une violence rare : aux premiers rangs c'est la folie, pogos à gogo. McLusky est sans aucun doute l'un des meilleurs groupes rock de ces dernières années. Des Pixies en plus colériques, du Shellac en plus concis et incisif. Une heure leur suffit pour balancer presque la moitié de tout leur répertoire (surtout « Do Dallas » et leur petit dernier, « The Difference Between Me And You Is That I'm Not On Fire »). Andy Falkous, au chant et à la guitare, gueule les dents serrées, tandis que derrière lui Jack Egglestone, l'air mauvais, martèle ses fûts sans ménagement. Jon Chaple, lui, a tout l'air d'un malade mental. C'était le concert le plus défoulant de tout ce festival (avec celui des Dillinger Escape Plan), et le meilleur de McLusky sur nos terres, rien que pour l'ambiance.

Après une telle claque, le gangsta rap de pacotille du copain à Eminem faisait bien pâle figure (sans jeu de mot xénophobe) : 50 Cent, c'est du show à l'américaine, sponsorisé par MTV, en play-back (le rappeur pose son flow paresseux sur la version enregistrée de ses titres !), et dont le seul but est de ramener du blé à la maison. Derrière 50 Cent, une banderole « G Unit », son label : Lloyd Banks, son petit protégé, est même de la fête, pour chanter son single et nous exhorter à l'acheter. Encore une fois le rap amerloque s'est foutu de notre gueule, et par là fait de l'ombre à de vrais artistes pour qui le hip hop n'est pas qu'une affaire de tiroir-caisse. « P.I.M.P. » ? Tu l'as dit, bouffi…

Est-ce que Wayne Kramer, l'une des légendes encore vivantes du garage rock des seventies, se la pète, lui ? Et pourtant son MC5 a changé l'histoire. Comme il y a deux ans en invitant les Stooges (sans Iggy), le Pukkelpop accueillait donc cette année d'autres rockeurs émérites : Kramer (guitare), Dennis « Machine  Gun » Thompson (batterie) et à la basse Michael Davis (Fred « Sonic » Smith et Rob Tyner étant morts). Mark Arm de Mudhoney et Johnny Walker des Soledad Brothers se chargeant de les accompagner au chant. Et à la deuxième guitare, Nick Royale des Hellacopters. Du beau monde, pour célébrer en grandes pompes les beaux restes de ce MC5 (MC3 ?), et balancer des titres comme « Shakin' Street », « Kick Out The Jams » ou « Call Me Animal ». Bien interprété, sans bavures, comme à l'époque : c'est sans doute pour ça qu'on n'osera pas trop dire du mal de ces quinquagénaires. Ils font ce qu'ils peuvent, et ils le font bien. Trop bien sans doute… Comme un juke-box.

Ce que pourrait devenir (à court, moyen, long terme ?) les White Stripes, qui en gros se voient bombardés tête d'affiche sur base d'un riff, un seul, aussi fantastique soit-il, celui de « Seven Nation Army ». Un riff tellement puissant et fédérateur qu'il est devenu l'hymne de toute une génération : le riff qui tue, et qui sans doute tuera le couple de Detroit. Parce que les dizaines de milliers de personnes amassées devant la Main Stage en cette fin de Pukkelpop n'attendaient finalement qu'une seule chose : ce riff. Le reste, elles s'en tapent. « Jolene » (Dolly Parton), « I Just Don't Know What To Do With Myself », « Hotel Yorba », « Dead Leaves and the Dirty Ground » sont en gros les seuls autres tubes que Jack et Meg auront joué pendant plus d'une heure. Une heure de soundcheck, Jack White triturant sa guitare comme un vieux bluesman possédé par le diable… Et Meg tapant nonchalamment sur ses fûts, toujours en retard ou en avance (il paraît que c'est ce qui fait son charme). Constatation : qu'ils jouent devant 300 ou 60.000 personnes, les White Stripes restent intègres. Il n'empêche que le public aura très rarement marqué son enthousiasme… Rappel : « Seven Nation Army ». Le peuple exulte. Quel meilleur tube planétaire pour clôturer un festival ? De là à dire que ça suffit, c'est une autre paire de manches. Rouges ou noires ? Peu importe : la musique, ce n'est pas qu'un riff et des couleurs binaires. Et ça, peu de gens ce soir semblaient l'avoir compris.

G.E.

 

Lors de la sortie d'« Efflorescence », premier album d'Oceansize, nous avions le sentiment profond que Manchester, berceau du baggy (NDR ; n'oublions pas les Happy Mondays !) et de la britpop (NDR : pensez à Oasis !), venait d'enfanter un quintette atypique mais à l'immense potentiel. Leur éblouissante prestation dans un club, malheureusement moins rempli qu'à l'habitude, a conforté cette impression. Exploitant à merveille la brutalité du métal, les vertiges du psychédélisme, l'intelligence de la musique progressive, la complexité du rock baroque et les caresses de la noisypop, le quintette a conquis en moins d'une heure l'esprit des inconditionnels de Muse, My Bloody Valentine et Sigur Ros. Et ceux de Jane's Addiction voire de King Crimson également. Résultat ? Un rappel dûment mérité mais difficilement accordé par les organisateurs du festival. Reste au chanteur androgyne et très charismatique Mark Vennart à convaincre ses compagnons de penser à leur look. A revoir absolument en salle !

J.D.

 

Le club était plein comme un oeuf pour accueillir le set de Blanche, une formation issue de Detroit dont tout le monde parle, mais que personne (ou presque) ne connaît. Et pourquoi faire un tel tabac, alors que leur premier album vient juste de sortir ? Parce que Jack White des White Stripes en dit le plus grand bien. Bien sûr Dan et Tracee Miller ainsi que Jack ont joué dans le même groupe, Goober & The Peas, et sont demeurés très amis. Jack a même participé à l'enregistrement de « If we can't trust the doctors ». En outre ce dernier a repris une de leurs chansons, « Whos's to say », qui figure sur la flip side du single « I don't know what to do with myself ». Enfin, les critiques des concerts accordés par la formation sont tout bonnement dithyrambiques. Bref, on allait voir ce qu'on allait voir ! Première constatation : les musiciens ont un look pas possible. Dans un style rétro qui ne manque pas d'élégance. Un peu comme s'ils étaient sortis d'un film tourné dans les années 30. Et puis Tracee, la chanteuse, est très jolie. Ses longs cheveux roux tombent sur une robe noire, corsetée de blanc, généreusement décolletée. Une taille de guêpe, un visage angélique : un régal pour les yeux ! (NDR : j'ai dit les yeux, hein !). Bon, faudrait quand même penser à parler musique. Et là, surprise ! Alors que l'album est relativement paisible, sur scène le groupe a une pêche d'enfer. Sa country alternative crache les flammes de l'enfer. Costard noir, cheveux noirs, lunettes noires, le regard sombre, le joueur de banjo assume comme un vieux briscard. Episodiquement, il troque son instrument contre une sorte de harpe portable. A la pedal steel, Feeny ne se contente pas d'étaler toute sa virtuosité, il libère un feeling qui sort littéralement de ses tripes. Parfois, il empoigne un mélodica pour donner plus de coloration aux compos. Derrière les fûts : une drummeuse. De très petite taille. Probablement une indienne. Extrêmement timide, elle se révèle d'une redoutable efficacité. Si les yeux sont souvent braqués sur Tracee, qui se charge de la basse et des backing vocals, Dan Miller incarne vraiment le personnage central du combo. Les filles le disent beau gosse. Ce n'est pas le sosie de Hugh Grant (acteur principal du film mythique « 3 mariages et un enterrement), mais presque. Doué d'une superbe voix, nasillarde, dans un registre proche de Stan Ridgway, il affiche des mimiques très théâtrales et manie l'humour corrosif avec un aplomb hors du commun. 'Faut il faire confiance aux docteurs', nous balance-t-il ? Ou invite le public à taper du pied sur la cover du Gun Club, « Jack on fire ». En fin de concert, Feeny empoigne le micro pour échanger un duo avec Dan. Les deux personnages gesticulent, déambulent dans tous les sens, sous les regards hilares des autres membres du groupe. On frise le délire. Et le public se prend au jeu, accordant une ovation phénoménale à la prestation de Blanche. Rarissime à cette heure au club, le groupe accordera un rappel, Dan et Tracee se retrouvant alors, le temps d'une chanson, dans la peau de Lee Hazlewood et de Nancy Sinatra. Epatant ! Et un grand moment du Pukkelpop 2004…

Le dernier album d'Archive ne casse pas des briques. Mais leurs dernières prestations accordées en 'live' avaient reçu d'excellents échos. Notamment, lorsqu'ils se sont produits lors des dernières Nuits du Bota. Il faut croire, qu'à cette époque, ils étaient encore sous le charme de leur presque excellent opus « You all look the same to me », parce que leur set n'a pas vraiment convaincu. Pourtant, les premiers morceaux auguraient les plus belles espérances. Leurs trois premiers titres naviguant au sein d'une trip hop cosmique particulièrement intense. Malheureusement, la suite s'est égarée dans une forme de prog pompant généreusement les clichés les plus éculés du Pink Floyd circa « The final cut », voire du Barclay James Harvest  lorsque Stewart Wolstenholme avait tiré sa révérence. Suffit pas de disposer d'un matos impressionnant pour faire la différence ! Et puis, faudrait peut-être mettre des maracas dans les mains d'un des trois claviéristes. Plutôt que de les agiter (ses mains !) inutilement, il pourrait peut-être apporter une note un peu plus percussive. Une grosse déception !

B.D.

 

On les a ratés (et c'est bien dommage) : Seelenluft, Buck 65, Luciano, Lambchop, LCD Soundsystem, The Bronx, Mike Patton & Rahzel, Felix da Housecat, Miss Kittin, Plaid, Boo !, Arsenal.  (G.E.)

Informations supplémentaires

  • Date: 2004-08-21
  • Festival Name: Pukkelpop
  • Festival Place: Kiewit
  • Festival City: Hasselt
  • Rating: 0
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