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Couleur Café 2007 : du 29 juin au 31 juillet Spécial

Écrit par Olivier Dahon
&

Couleur Café, chapitre XVIII ou 18 ans pour un festival assez unique en son genre. Comparé à son petit frère devenu grand Werchter, qui vise un public jeune sur un site pitoyable, se transforme en marécage à la moindre drache et dont le prix d’entrée est devenu exorbitant, Couleur Café (qui pourrait soit dit en passant se redonner un nom un peu moins gnangnan) est un festival devenu adulte. L'heure des bilans? Peut être mais la recette continue de prendre. Il n'y a que très rarement des têtes d'affiche, on ressort des vieux groupes comme UB40 du placard à balais, un petit coup de hip hop, on mélange le tout et on obtient l'activité à inscrire chaque année dans son agenda pour tout Bruxellois réticent à l’idée d’avaler des kilomètres pour se rendre à un festival. Devant faire face à une météo capricieuse, Couleur Café a dû aussi composer à un autre coup du sort samedi soir : l'incendie impressionnant d'un entrepôt qui a conduit les autorités à évacuer 20 000 personnes du site vers 19h. Heureusement, il a rouvert quelques heures plus tard alors que les médias (RTL-TVI en tête) avaient quasi exclu toute possibilité de reprise ce soir là.

Mais venons-en à la programmation: dès vendredi, on a pu voir Live from Buena Vista, autrement dit une version light du Buena Vista Social Club, privé des regrettés Ibrahim Ferrer et Ruben Gonzalez, mais quand même du beau monde, comme Omara Portuondo et Julio Alberto Fernández au chant et 'Rubalcaba' Gonzales et Daniel Ramos Alayo, membres des 'Afro Cuban All Stars', en bonne forme. Bien que les musiciens ont visiblement du plaisir à jouer, la ‘salsa’ ne prend plus tant les regrettés papys faisaient du sacré bon boulot.

La présence de UB40 nous a ramenés 20 ans en arrière. L’indémodable "Food for thought" a entamé le concert de ce groupe phare du reggae blanc britannique. Pour le reste, on aura droit à tous les hits au goût de réchauffé (« Kingston Town », « Red red wine »). Sur scène, on remarque les visages sans âge des deux frangins Campbell, un peu fatigués. Ceux-là devraient rendre les armes fissa sous peine de terminer dans un bal de bourgmestre l’année prochaine…

Un peu plus tard, sur la scène Univers, on jette un coup d’œil sur Kelis et sa coupe de cheveux en avance de cent ans (rasée d’un coté, pas de l’autre). La New-yorkaise se la joue extra-terrestre mais balance ses tubes imparables (« Milk Shake ») à un public chauffé à blanc.

Minuit, et c’est l’heure du Gotan Project sur la scène Titan. Costard blanc impeccable pour Philippe Cohen-Solal et Christoph Muller, entourés de ravissantes violonistes, le concert démarre par « Diferente », tiré du nouvel album qui fait son effet quand le morceau s’emballe sur une boucle rythmique imparable. Des accents kraftwerkiens traitent la voix sur « La Viguela ». Mais le groupe communique peu avec son public, et malgré un dispositif vidéo plutôt impressionnant, l’intérêt s’estompe rapidement. En cause ? Certainement l’heure tardive de passage et le côté plus expérimental du dernier album comparé à la « Revancha del Tango ».

Le lendemain, Rachid Taha ouvre le bal ou plutôt du thé à la menthe dansant, compte tenu de l’heure plus que sage de son passage ( ?!?!?). Tirant profit des nonante minutes qui lui sont accordées, le chanteur envoie la sauce tout au long de son arab’n’roll pas piqué des hannetons. Entre deux chansons, il harangue la foule, semble quelquefois prendre son public de haut et transforme son concert en tribune politique pour défendre la cause des immigrés qui se noient pour entrer aux portes de l’Europe ou pour dédier ses chansons ‘aux pédés, aux lesbiennes, aux Roumains et aux Bulgares’. Voilà qui change des messages politiquement corrects et infantilisants égrenés pendant toute la soirée par les chauffeurs de public de Coul’Caf.

Le reste de la soirée on le connaît. Il y a l’incendie, puis la réouverture des portes à 21h. Ayant été informé d’une annulation quasi-certaine du concert, j’ai quitté les lieux et n’ai pas pu assister au concert de Ziggy Marley, ni à celui de Daan, qui ont reçu des échos positifs dans la presse national belge.

Le lendemain, un trou béant sur un toit et un périmètre de sécurité installé sont les seuls témoins de l’incendie de la veille.

Evènement de la journée, le show de Johnny Clegg. Malheureusement un peu tombé dans l’oubli, le Sud-africain ne déçoit pas. Sa musique évolue toujours entre folk, pop et danse traditionnelle sud-africaine. Il prend aussi à témoin le public, réfugié sous le chapiteau pour fuir la pluie torrentielle, pour dénoncer la situation dramatique dans son pays : tant sur le plan de la criminalité et du sida, malgré une réussite économique toute relative. 

Un peu plus tard, dans la salle de presse de l’espace VIP, j’entends une confrère téléphoner son article : ‘Après le feu, la pluie…’ Un peu cliché mais vrai. Je me démène comme un beau diable afin de renégocier mon photopass afin que celui-ci me donne accès en front-stage lors des derniers concerts de cette édition 2007.

J’obtiens l’autorisation de photographier Horace Andy et ses magnifiques tresses blanches. Apparu sur la scène reggae au début des années 70, son falsetto suave est une des plus belles voix de la Jamaïque. Massive Attack lui dresse un piédestal dans les années 90 en lui permettant de participer à de nombreux morceaux de son premier album et surtout chef-d’œuvre, « Blue Lines » ; notamment « One Love », une compo reprise dans la setlist, ainsi que « Skylarking ». L’artiste se montre généreux à l’égard des photographes qui ont la permission de photographier l’intégralité du concert.

Un peu plus loin, les Belges de Joshua retiennent mon attention. Très énergique, sa prestation mêle électro et hip-hop.

Sur la Petite Rue du Bien Manger (Pas Brûlé s’il vous plaît) j’avale un couscous cher et peu savoureux.

Les conversations attrapées au hasard sous-entendent que nombreux sont ceux qui attendent la venue de The Roots sur la scène Univers. Pour un groupe de rap, la présence de tant d’instruments (tuba, guitare, basse, batterie, percussions) impressionne. Leur musique, d’ailleurs qualifiée de hip-hop orchestral, révise les préjugés liés à ce style en alliant mélodie, rock et soul.

La soirée s’achève sur le reggae dancehall de Sean Paul et un set très réussi de DJ Mehdi.

La voie est ouverte à une nouvelle génération de musiciens et moi à vrai dire, je me sens un peu largué en affichant mes 37 ans…

 

 

Informations supplémentaires

  • Date: 2007-07-01
  • Festival Name: Couleur Café
  • Festival Place: Tour et Taxis
  • Festival City: Bruxelles
  • Rating: 0
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