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Festival Sziget 2006 : lundi 14 août. Spécial

Écrit par Vincent Chretien et Sébastien Leclercq
&

La fin du festival approche mais on ne la sent pas vraiment venir. Au Sziget, on n'échappe pas à l'espace temps. Quel jour sommes nous ? Quelle heure est-il ? 15 heures ? Il faut se dépêcher, « Tout sur ma mère » de P. Almodovar est projeté, pour l'instant, sur l'écran du Magic Mirror (cabaret). Et dans une heure et demie, les premiers concerts de la journée vont commencer…

Sous un soleil éclatant, (NDR : manifestement, on aura été gâté cette année) Beatsteaks monte sur les planches de la grande scène. Heureux de participer à l'événement, les Allemands nous aident à décoller les paupières des yeux, pas encore entièrement ouverts ! Leur mélange de ska et de punk est animé par Arnim Teutoburg, le frontman bondissant ! Leur répertoire inclut plusieurs reprises ; et notamment « Sabotage » des Beastie Boys ou encore « No one knows » de Queens of the Stone Age. Ouvrir la journée d'un festival est une tache difficile. Nous en avions parlé. Le combo germanique a réussi ce challenge. On ne peut que l'en féliciter.

Les 15 minutes d'intervalle qui séparent la programmation entre la scène world et la grande scène, nous autorisent à aller jeter un coup d'œil à la prestation de The Gathering. Pas très folichonne, à vrai dire. Drivée par la chanteuse Anneke Van Giersbergen, la formation se complaît dans son métal symphonique. Sur disque, la solution sonore est potable ; mais sur scène, la transposition s'avère mollassonne et sans saveur.

Une bonne raison pour foncer vers la scène world où se produit l'Ivoirien Tiken Jah Fakoly. Dynamisée par des rythmes afro-reggae, sa musique est festive et stimulante. Mais aussi revendicatrice. Il dénonce le colonialisme, l'exploitation et l'injustice dont est victime le peuple africain. Cette diatribe est traitée dans les lyrics de ses chansons. A l'instar de morceaux comme " Quitte le pouvoir ", " Françafrique " ou encore " Y'en a marre ". Tel un lion, l'Ivoirien court, bondit, se déchaîne ou élève les genoux à hauteur des épaules. Dépasser cette limite relève de l'impossible. Son show bien rodé met une ambiance de feu. Après avoir chaviré sur la musique des Balkans, l'île d'Obuda succombe aux charmes de la musique africaine…

A l'instar de tout grand festival, le Sziget vit au rythme des déplacements des foules. Mais devant la scène world, le spectacle est inattendu. Constitué en majorité de francophones et d'Africains, le public de Tiken Jah Fakoly vide les lieux, visiblement ravi de la prestation de l'Ivoirien. Mais en même temps, comme par magie, une toute autre audience, plus orientale, prend sa place. Nous avions entendu dire le plus grand bien de Leningrad, de véritables vedettes en Russie. Un vent favorable qui demandait confirmation. Une chose est sûre, leur prestation semble très attendue et leurs fans survoltés. Une quinzaine de musiciens déboulent sur scène. Un véritable raz-de-marée ! A l'instar des Négresses Vertes originels, 2 frontmen excitent la foule. L'un deux ressemble au chanteur de Ska-P, tandis que l'autre arbore un physique proche de François Hadji Lazaro. En plus trapu encore. Ce qui explique sans doute pourquoi il demeure assis la plupart du temps. Savant mélange de ska, de punk et de polka, leur musique est soutenue par une flopée de cuivres destinée à rythmer le set, sans lui laisser le moindre répit. La réputation de ce combo n'a pas encore dépassé les frontières des pays de l'Est. Ce qui explique sans doute pourquoi les différents drapeaux qui s'agitent dans le public arborent surtout les couleurs de l'Europe Continentale ou de l'Orient (Lituanie, Roumanie, etc.). Impressionnant ! Une toute grande découverte.

Après avoir vécu un show aussi époustouflant, Placebo a fait l'effet d'une douche froide. Ceux qui ont vécu leurs premiers concerts mémorables accordés au Botanique ou au Brielpoort de Deinze n'ont pas reconnu le groupe. Paradoxal lorsqu'on sait que Brian Molko et sa bande jouissent aujourd'hui d'une énorme popularité. Guère de contact ni de dialogue établi avec celui-ci. Il y a bien une descente de Molko au milieu de la foule ; mais elle balisée entre les grillages. Faut pas rêver non plus ! Un bien triste tableau pour une tête d'affiche. Ce set insipide, qui ne laissera certainement pas de souvenir impérissable, atteint même la profondeur de l'abysse lors de l'adaptation totalement foireuse d'"Every you, every me". Accélérer le tempo n'était certainement pas une bonne idée. Superbe sur disque la reprise du "Running Up That Hill" de Kate Bush ne ressemblait plus à rien. Bref, une grosse déception…

Petit détour via la scène Pesti Est où tous les soirs des petites formations rendent hommage à des artistes aussi prestigieux que Frank Zappa, Miles Davis ou encore The Doors. Ce soir, c'est Rage Against The Machine qui est mis à l'honneur. Un exercice de style accompli par une formation hongroise. Ses adaptations du mythique groupe américain nu metal sont plutôt réussies. L'étrange ressemblance physique et vocale entre le chanteur et Zack de La Rocha est troublante. Un bien bel hommage !

Que pouvait-on attendre d'Exploited ? Les voir enfin en chair et en os, après deux annulations successives en Belgique ? Compréhensible. A l'instar des Sex Pistols (NDR : et on a pu le constater lors de la dernière tournée opérée par la bande à John Lyndon), on est à 100 lieues de l'esprit punk. Les exigences des vedettes frisent l'indécence. Les apparitions se résument au minimum syndical. On ne sait plus s'ils jouent du punk ou du trash. Bref, le groupe a mal vieilli. Paradoxal lorsqu'on sait qu'hormis le légendaire Wattie, le line up est composé de très jeunes musiciens. Un Wattie qui impressionne davantage pour son physique que par sa voix aussi grasse que lui. Derrière la scène, une banderole affiche fièrement '25 years of anarchy and chaos'. Mais on se demande si la survie du groupe ne procède pas davantage d'une opération de marketing (NDR : pourtant incompatible avec l'esprit punk) que d'une volonté de maintenir en (sur)vie une légende. Les nostalgiques du punk auraient davantage intérêt à  se tourner vers des groupes authentiques comme les Buzzcocks ou UK Subs. 

Il est déjà 2 heures du mat' et nous quittons la tente peuplée d'Iroquois, pour aller se balader une dernière fois sur le site. Personne ne semble vraiment fatigué. A croire que la vodka permet de garder le tonus. Les nombreux dance-rooms continuent à se remplir de clubbers et de jolies jeunes filles locales… Quel marathon ce Sziget ! Il s'agit d'être en forme…

 

Informations supplémentaires

  • Date: 2006-08-14
  • Festival Name: Sziget
  • Festival Place: Ile d'Obuda
  • Festival City: Budapest
  • Rating: 0
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