Soirée assez spéciale pour le Mons Orchestra, dans le cadre des Nuits Botanique. Entre le calme religieux des compositions de Venus et les accords éclatants de Dionysos, c'est au Cirque Royal, salle à la configuration ignoble, que leur talent allait être mis à rude épreuve.
Première partie de la soirée, Venus. Lumière tamisée rouge pour la présentation de leur dernier-né, « The Red Room ». Une partie de l'orchestre prend place et débarque ensuite sur scène un Marc Huygens plus vivant que d'habitude. Enchaînant quelques titres du nouvel album, le chanteur s'adresse au public : 'On m'a dit que je ne parlais pas beaucoup' avant de poursuivre sur le bien envoyé 'Un chanteur, c'est pas fait pour parler, non ?'. Et au public d'acclamer ensuite les « Beautiful Day » et autres morceaux du premier album que le groupe n'avait plus joué depuis longtemps. Après un petit rappel, le groupe cède la scène l'esprit tranquille en laissant derrière lui un public conquis.
Une petite demi-heure plus tard, le Mons Orchestra, au grand complet cette fois, reprend place. La tension monte au fur et à mesure que les membres de Dionysos apparaissent sur scène. Triomphants avant même d'avoir entamé la moindre note, les Français démarrent le set par un « John McEnroe » puissant à souhait. L'assistance s'emballe et du haut du balcon on peut voir un bon 3/4 du parterre sautiller de joie en synchro avec Mathias, véritable pile sur pattes. Après une rapide présentation du Mons Orchestra, rebaptisé naturellement le 'Monstre Orchestra' pour l'occasion, l'intro de « Giant Jack » glisse lentement sur les cuivres avant de laisser exploser les distos aux visages extatiques du public qui n'attendait apparemment que ça. Le groupe parcourra ensuite la quasi-intégralité de « Monsters In Love », leur dernier essai en date, sans laisser de place aux vieux morceaux. De « L'homme qui pondait des œufs » au bref final a cappella de « Tokyo Montana », Mathias et sa bande confirmeront leur statut d'entertainers. Et en parlant d'entertainment, on retiendra surtout leur grande innovation, le pogo silencieux, auquel le public s'est adonné avec joie l'espace de quelques secondes. Impossible également d'échapper au stage-diving et à l'inévitable passage acrobatique du chanteur à l'étage du dessus, sorte d'amendement pour avoir qualifié de 'vieux' le public qui se trouvait, souvent malgré lui, dans les affreuses corbeilles du Cirque Royal. Après un poignant « Neige » final, dédié à son père, Mathias reviendra ensuite, suivi de sa troupe, pour un rappel d'anthologie. Une version de près d'une demi-heure de « Song For Jedi », il n'en fallait pas plus pour contenter ceux qui attendaient avec impatience que le groupe joue de vieux titres.
Quant au Mons(tre) Orchestra, il a su créer tout au long de la soirée une véritable synergie entre les mélodies des deux formations et leurs propres arrangements, faisant de ce concert une expérience inoubliable, tant pour le public que tous ceux qui furent sur scène ce soir-là.