Yuksek revisite Laurent Voulzy…

Le musicien, compositeur, réalisateur et producteur de musique électronique Yuksek revisite « Cocktail chez mademoiselle », le titre de Laurent Voulzy paru en 1979 sur son album « Le cœur grenadine ». Il en propose une relecture retro futuriste, groovy et…

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Les Nuits Botanique 2017 : mardi 16 mai Spécial

Écrit par Béber + Didier Deroissart
&

Pour cette sixième soirée des Nuits Botanique 2017, le soleil est au rendez-vous. Les jardins sont bondés. Il n’y a plus une place de libre sur les marches de l’escalier centrale et la file au bar ne désemplit pas. Il faut dire qu’outre ce temps estival, ce mardi soir, le festival accueille de grosses pointures comme Shannon Wright (Orangerie) et Sleadford Mods (Chapiteau). Votre serviteur a cependant opté pour un spectacle qui est loin d’être le plus populaire. Pourtant, les artistes qui vont se produire au Grand Salon ne sont pas nés de la dernière pluie. D’abord, Clément Noury a bossé en compagnie de Marc Ribot et puis quelques artistes ou groupes locaux tels que Nicolas Michaux et Joy As a Toy. Puis Esmerine est une formation canadienne au sein de laquelle militent la violoncelliste de Silver Mt.Zion, Rebecca Foon, et le percussionniste de Godspeed You Black Emperor !, Bruce Cawdron. Soit la crème de la scène post rock du pays à la fleur d’érable.  

Vers 20h, Clément Noury grimpe sur le podium, armé de sa guitare. Il est suivi de près par le Monolithe Noir qui s’installe derrière ses machines. Le Grand Salon est loin d’être comble ! Le Français (exilé à Bruxelles) va donc poser ses lignes de guitare sur des nappes sonores, dispensées par son acolyte d’un soir. Le premier morceau s’étale sur une bonne dizaine de minutes. Clément se réserve ensuite deux titres minimalistes en solitaire, à la gratte. Il faut attendre une petite demi-heure avant que les choses sérieuses ne commencent. Marti Melia (saxophone basse) et Louis Evrard (batterie & guitare) apportent alors leur concours. Dans le cadre des Nuits Botanique, les trois musiciens ont choisi de revisiter « Under the Reefs », un elpee paru en octobre dernier. Le concert prend alors une autre dimension et surtout affiche davantage de profondeur. Hypnotiques, les titres défilent. Le public est conquis. Jazzyfiants, les accords de grattes sont impeccablement soutenus par les interventions du saxophone basse qui parviennent à faire trembler les murs de la salle. Un peu avant 21h, ils vident les lieux, sous les applaudissements. Une belle entrée en matière…

Le temps de se réhydrater (NDR : on ne peut rien boire à l’intérieur de la salle…) et il est temps de rejoindre le Grand Salon pour accueillir Esmerine. Le band est venu défendre son dernier et excellent opus, « Lost Voice». La salle n’est toujours pas comble. On a donc tout le loisir de s’installer sur un tabouret afin de se laisser bercer par les cordes. Bruce Cawdron se plante derrière un marimba (sorte de long xylophone aux touches de bois qui se joue à l’aide de deux baguettes dans chaque main), à gauche de l’estrade. Et Rebecca Foon, armée de son violoncelle, de l’autre côté. Le duo est soutenu par un drummer (qui prêtera également main forte au marimba), un contrebassiste ainsi qu’un violoniste/trompettiste/guitariste. Ils sont installés en retrait. Est-il, par ailleurs nécessaire, de préciser qu’il s’agit tous d’excellents musiciens.

Le set s’ouvre par un morceau atmosphérique, au cours duquel les cordes mènent la danse. Instantanément, on ne peut que penser aux différents projets qui relèvent du label montréalais Constellation. Le groupe enchaîne alors plusieurs morceaux énergiques sur lesquels la batterie ainsi que la guitare ont davantage d’emprise. Epaulé par le drummer, Crawdon nous réserve une belle démonstration de virtuosité au marimba. Et exotiques, ces sonorités se marient parfaitement à celles, mélancoliques, du violoncelle. Ce combo canadien est passé maître dans l’art du crescendo. On se laisse transporter par ce post rock à la fois intimiste et chatoyant. Et surtout on prend le temps de l’apprécier…   

Finalement, en optant pour ce spectacle, les mélomanes n’avaient pas le droit d’être déçus. Clément Noury et Esmerine sont parfaitement parvenus à reconstruire leur univers musical, pourtant si particulier. Et ce au sein d’un vase clos, celui du Grand Salon, bien loin de toute agitation extérieure…

Clément Noury-Esmerine + Esmerine

Béber

 

 

Soirée particulièrement éclectique, ce soir, au Cirque Royal. Trois artistes à l’affiche. Tout d’abord, ShitKid, une Suédoise considérée comme une anti-pop star ou une icône de la subversion. Puis Halehan, un grand blond (sans chaussures noires), dont la voix puissante est bien mise en exergue par son habileté instrumentale. Sa technique est d’ailleurs vraiment impressionnante. Et enfin, la nouvelle sensation islandaise : Asgeir. Bref une soirée qui s’annonce ‘XXL’, au vu des artistes proposés…   

Il fait chaud au sein de l’hémicycle. Le poulailler a été condamné par un immense rideau rouge. ShitKid, aka Åsa Söderqvist, serait donc une anti-pop star, une icône de la subversion. Enfin c’est ce que racontent certains médias. Allégation fausse, respiration ou plutôt un autre moyen de rappeler que le rock était loin d’être une affaire sérieuse à ses origines ? La question mérite d’être posée. Issue de Gothenburg, cette jeune fille (NDR : elle n’a que 23 printemps) à la chevelure de jais, n’a pas froid aux yeux. Ni aux guiboles. Et pour cause, ce petit bout de femme monte sur l’estrade, vêtue d’une robe extra mini. Elle s’installe derrière ses claviers. Et entame son set par « Whyte ». Le synthé alimente une ligne de basse redondante, des percus insidieuses et des sonorités de gratte légèrement désaccordées. La voix est lancinante. Cette gonzesse est vraiment intrigante. Elle abandonne ses claviers et empoigne une guitare électrique pour interpréter le très punk/garage « 666 », un extrait de son Ep. Les cordes sont incisives. La voix semble hantée par Siouxsie Sioux. Une autre fille, mais aux cheveux blonds –très jolie par ailleurs– vient se planter derrière les claviers. Elle va également se charger des backing vocaux. Nonobstant ses accords de gratte lo fi, « Poo Brain » est un titre manifestement électro-pop. Les claviers dominent également « Oh Please Be A Cocky Cool Kid ». La voix est traitée au vocodeur. Et la rythmique synthétique est vraiment percutante. Véhiculant des accents 80’s, « I Wanna Go To L.A. » incite à esquisser un pas de danse. La voix évoque Blondie. Et la compo s’emballe en fin de parcours. Accrocheur, langoureux, son timbre colle parfaitement à « Alright », un autre morceau de rock/garage. « Sugartown » baigne au sein d’un climat hawaïen. A cause de la six cordes (NDR : Moutain Bike devrait apprécier…) Åsa dépose sa gratte sur le sol et commence à lui taper dessus. Elle (NDR : la gratte !) agonise. Après un signe de la main, les nanas s’éclipsent…(Pour les photos, c'est ici)

Halehan est également blond (NDR : et ne porte pas, non plus, de chaussures noires, mais blanches). Il est belge, mais paradoxalement, s’exprime dans la langue de Shakespeare. Hormis ses pompes, il est quand même vêtu de noir. Ce n’est pas Pierre Richard. De son véritable nom Alexandre Lambrecht, il est issu de Linkebeek, une ville flamande coincée quelque part entre Bruxelles et Waterloo. Il vient de publier « Temple Of Maia », un Ep 5 titres, en février dernier. Ses influences sont multiples et oscillent de la world à la folk (tant insulaire que yankee), en passant par la bossa nova, la pop, le psychédélisme, l’électro, le rap (Romeo Elvis ?) et le jazz. Dans son expression sonore on retrouve la mélancolie de Norah Jones voire de Chet Baker, la spontanéité de Mac deMarco et un songwriting digne de Ryan Adams.

Il grimpe d’abord seul sur l’estrade, armé de sa gratte semi-acoustique. Particulière, hantée, sa voix possède un grain qui évoque Alex Colombie (Oscar & The Wolf). A l’issue du premier morceau, il reçoit le concours d’un backing group, réunissant deux choristes, un gratteur, un bassiste et un drummer. Ils sont tous habillés de noir (NDR : décidément !) Le set va nous réserver de larges extraits de son Ep. Les choristes soutiennent parfaitement le vocal d’Alexandre. Et s’il est doué en mode guitare/voix, il faut reconnaître qu’épaulé par son team, les morceaux prennent une autre dimension. Conquis, le public applaudit chaleureusement sa prestation…(Pour les photos, c'est )

Asgeir assure donc la tête d’affiche. Agé de 21 ans, cet Islandais bénéficie du concours de son paternel, âgé de 74 balais, pour écrire les textes. Devenu incontournable, son premier elpee, « In The Silence », avait d’abord été interprété dans la langue natale, avant d’être réédité, dans celle de Shakespeare. C’est la troisième fois qu’il se produit dans le cadre des Nuits Botanique. L’artiste est venu défendre son second opus, « Afterglow », un disque qui a nécessité 3 longues années de gestation. Et qui recèle de nombreuses perles de culture. A l’instar de « Afterglow » et « Unbound », devenus de véritables hits.

L’artiste est également épaulé par un backing group ; en l’occurrence trois guitaristes/claviéristes (machines et synthés y compris) et un bassiste. Asgeir chante et se consacre à la gratte électrique. Aux machines également. Le light show est composé d’une multitude (NDR : et le mot est faible) de lampes led dont l’intensité est modulée par les percus. Magique ! Morceau de folk dépouillé, « Hærra » ouvre le concert. Il est interprété dans l’idiome local. Ce qui n’empêche pas percus et ivoires d’enrichir l’expression sonore. Une très belle pièce d’orfèvrerie ! Pendant « Here Comes The Wave In », la voix d’Asgeir monte très haut dans les aigus, alors qu’il bidouille ses machines. Le jeu de lumières devient carrément aveuglant. Et la musique est aussi jouissive que viscérale. Caractérisé par ses beats irrésistibles, les deux hits, « Afterglow » et « Unbound », vont bien sûr mettre le feu au dancefloor. Réservé, voire timoré, l’artiste parle peu entre les chansons. Il remercie parfois l’auditoire d’un timide ‘Thank You’. Pourtant, son périple électro/folk est exécuté sur des pentes accidentées, volcaniques, qui n’attendent que l’éruption finale. Précis mais puissant, son set est construit en crescendo. Et sa voix est très susceptible de faire fondre les glaciers ainsi que de réveiller les cratères. Un seul rappel. Mais quelle belle soirée ! La meilleure depuis le début de cette année pour votre serviteur… (Pour les photos, c'est ici)

Didider Deroissart

Asgeir + Halehan + ShitKid

(Organisation : Botanique)

 

 

 

Informations supplémentaires

  • Date: 2017-05-16
  • Festival Name: Les Nuits Botanique
  • Festival Place: Botanique (Grand Salon)
  • Festival City: Bruxelles
  • Rating: 0
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