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Les Nuits Secrètes 2018 : samedi 28 juillet Spécial

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Les concerts se suivent, mais ne se ressemblent pas. Après avoir batifolé joyeusement dans le cadre champêtre du Tournaisis, la veille, votre serviteur met le cap sur la petite ville post-industrielle d'Aulnoye-Aymeries (NDR : c’est dans le nord de la France), sise à 18 km de Maubeuge et nichée au creux du bassin de la Sambre.
Le seul point commun entre ces deux endroits est la température. Si hier, il faisait chaud, aujourd’hui, c’est pire encore ! Cette période de festivals est décidemment bien estivale…
Les ‘Nuits Secrètes’ constituent le fleuron de cette bourgade de quelques centaines d’habitants. Ici, on se situe dans l’entre-deux. Pas vraiment une organisation amateur, mais pas non plus la grosse artillerie, à l’instar d’un Dour ou d’un Werchter.
Il y a peu de temps encore, la plupart des ‘live’ étaient gratuits. Aujourd’hui, il faut désormais mettre la main au portefeuille, si on veut se faire plaisir. Faut dire que les cachets des artistes et les coûts inhérents à la sécurité ont fait grimper les budgets relatifs à l’organisation.
Pas de grands changements pour cette 17ème édition. Une grande scène en plein air à bâbord et un espace couvert à tribord. Baptisé l’‘Eden’, il s’agit d’une infrastructure métallique initialement conçue pour accueillir le pôle régional des musiques actuelles. Pas vraiment le paradis, mais de quoi parader…
Les parcours dits secrets sont eux aussi tronqués. Ces escapades permettaient aux visiteurs de découvrir un artiste ou un groupe mystérieux dans un lieu qui l’était tout autant… Dorénavant, de grandes affiches placardées aux quatre coins du site annoncent clairement celui ou celle qui accepte de se produire pour le plus grand plaisir des aficionados. Une aubaine pour les uns, mais une initiative un peu conventionnelle pour les autres. L’effet de surprise est tout simplement renvoyé aux oubliettes. Dommage !
Par contre, caractérisée par sa piste de danse, la Bonaventure a été maintenue. De quoi remuer les popotins des fêtards noctambules. Cependant, c’est le seul endroit que votre serviteur évitera de visiter, ses vieux os lui rappelant gentiment que l’arthrite frappe dès l’âge mûr…
Les petites ruelles regorgent de gens, sacs à dos en bandoulières et marcassins aux pieds. Il y a un monde fou. L’accès entre les scènes tient parfois du parcours de combattants. Cette édition risque de devenir un vrai succès !

Passé les étapes des contrôles et accréditations, on entend au loin, Trisomie 21.

Les frères Lomprez ont investi l’Eden, l’un au chant et l’autre à la basse. Ils sont accompagnés d’un troisième larron qui se charge des cordes électriques.

Le groupe s’est formé en 1978. Une belle longévité à une époque où tout devient éphémère. Enfin, si on tient compte de deux pauses dans son parcours. Dont la première va durer de 1997 à 2004. Mais lors d’un concert accordé le 14 novembre 2009, au Glazart, dans le cadre de la promotion de l’elpee, « Black Label », il annonce, à la surprise générale, l’arrêt définitif de son aventure... avant de revenir à la surface, en 2017…

Une longue réflexion de huit années durant lesquelles aucun n’a entamé de projet individuel. L’amour de la musique reprendra cependant le dessus pour donner naissance à « Elegance Never Dies », dans un style plus rock. Une gestation longue et douloureuse !

Faut dire que les frangins ont toujours fonctionné à contre-pied ou si vous préférez en  décalage total avec les tendances de leur époque.

Il est assez étonnant de constater que le public est constitué d’une pyramide des âges très diversifiée. Les papys se souviennent tandis que les plus jeunes découvrent une cold wave froide, rigide et synthétique. Si la musique n’adoucit pas toujours les mœurs, force est de constater qu’elle possède une universalité salutaire…

Rythmiquement saccadées, les compos de T21 vieillissent mal. Comme un vieux vinyle grésillant et poussiéreux posé sur un tourne-disque dont le diamant aurait déjà bien trop parcouru de sillons...

Sombres et industrielles, les compos reflètent à elles seules une certaine misère sociale et intellectuelle du Nord de la France, d’où sont originaires les gaillards. Sous-jacente aussi. Toujours cette culture anarchique qui coule dans leurs veines. Quel(s) combat(s) peuvent-ils donc mener ?

Scéniquement, on ne peut dire non plus que les Lomprez débordent d’une énergie trépidante. Peut-être que l’essence même des sonorités rend cette éventualité caduque.

Nul doute que la formation est davantage taillée pour le studio que pour le live.

La communication avec le parterre est là aussi quasi-inexistante. Faut dire que se livrer entièrement chaque soir pour un public alors qu’on n’en ressent pas nécessairement l’envie s’apparente parfois à de la prostitution…

Les aficionados de la première heure s’y retrouveront malgré tout. Suffit de voir leurs yeux écarquillés à l’écoute de titres phares tels que « La Fête triste » ou encore « The last song ».

Alors, Trisomie21, has been ?

Changement de cap en compagnie d’Eddy de Pretto.

Il est à lui seul, une savante recette finement intelligente de textes poignants et de mots choisis judicieusement sur fond de mélodies accrocheuses.

Normal, lorsqu’on sait que sa mère lui a ouvert la brèche en l’invitant à écouter Brel, Brassens ou encore Barbara.

Il décroche d’ailleurs une nomination méritée aux Victoires de la musique 2018 dans la catégorie ‘révélation scène’.

Vêtu tout simplement d’un short et d’un t-shirt, il s’avance, casquette vissée sur la tête et entame les premières notes de « Jimmy ».

Il ne lâchera pas son smartphone des mains, dont il semble s’accrocher comme un mourant à la vie. Sur la gauche du podium, un batteur solitaire appuie chacune des strophes.

Complètement imprégnée, l’assemblée boit immédiatement ses paroles comme le ferait un Marseillais à qui on aurait servi un pastis !

Plutôt élitiste comme pourrait l’être Saez, les chansons de l’artiste n’étaient pas nécessairement destinées à tomber dans l’escarcelle populaire.

Tout simplement parce que les sujets sont durs, cruels et brutaux.

« Mamere », éloquent sur le sujet, lui permet de régler ses comptes avec celle qui semble ne pas lui avoir donné le sein, ‘si seulement j’avais bu ton lait, ma mère, ma mère’ reprend-t-il étrangement.

Si Oscar Wilde a déclaré un jour : ‘Quand on est petit, on commence par aimer ses parents. Quand on grandit, on les juge. Parfois on leur pardonne’, on ne peut que penser à « Allo maman bobo » de Souchon, une autre thématique sur le questionnement par rapport à ses parents…

Dans la même veine, « Kid », évoque la virilité abusive et l’homosexualité refoulée par l’induction sociale. Le public connaît par cœur et scande remarquablement le refrain.

Au fond, un artiste ne devient t-il pas, par la force des choses, le porte-parole d’une cause ?

Les titres s’écoutent naturellement. Etrangement, on a l’impression qu’il est présent dans la sphère musicale depuis un moment et qu’il y restera longtemps encore… Il y cette notion d’intemporalité. Une impression trop peu partagée chez d’autres artistes émergents ou confirmés.

Enfin, sa « Fête de Trop », dans laquelle il évoque muqueuses, amants de passage, mecs chopés ou encore rails de coke enfilés, lui ravivera quelques souvenirs (bons ou mauvais ?) et clôture un formidable moment passé en sa compagnie…

La curiosité pousse votre serviteur à pousser une pointe vers l’Eden où se produit Jessica93.

Son nom évoque une gonzesse dont le tour de poitrine doit être proche du 90 !

Pas du tout. Si la longue chevelure bouclée constitue un signe distinctif féminin, la barbe touffue confirme combien la testostérone peut exercer des effets dévastateurs.

Agrégeant rock shoegaze, coldwave et stoner psychédélique, l’homme-femme s’amuse à triturer sa gratte à son paroxysme pour en extraire un jus décontenançant à l’aide d’effets parfois surprenants…

Si les dix premières minutes sont amusantes, l’ennui s’installe très vite…

La rareté des food truck provoque des files d’attente interminables. Mais le ventre crie famine. Rien à faire, il va falloir s’armer de patience…
L’attente sera longue de deux heures. Oui, vous avez bien lu ! Deux heures de palabres, de bousculades et d’insultes pour enfin ingurgiter de la nourriture dont les chiens ne voudraient peut-être pas…

Ce qui laisse du temps pour se faire une petite idée sur la prestation de Alt-J.

Si cette fonction rappelle le raccourci informatique sur les claviers Apple, Alt-J est aussi une formation de rock indépendante, originaire de Leeds, en Angleterre…

Initialement quatuor, le groupe est passé à un trio, suite au départ de Gwil Sainsbury. Reste alors du line up originel, Joe Newman (guitare/voix), Gus Unger-Hamilton (claviers/voix) et Thom Green (batterie/samples).

Refusant de s’enfermer dans un genre unique, le premier album, « An Awesome Wave », naviguait entre rock indépendant, électro, pop, folk et même parfois hip hop.

« This is All Yours », le deuxième du nom, plus intimiste, explorait un autre aspect de la musique électro, davantage élitiste et expérimental.

Deux ans plus tard, « Relaxer » mise plutôt sur les arrangements vocaux ; ce qui lui permet d’explorer un horizon sonore plus large…

L’équipe est plantée devant un écran géant qui balance des lumières blanches plutôt vives. Elles seront plus ou moins prononcées au gré des compositions.

Dès les premières notes, une constatation s’impose : le son est audacieux et sophistiqué, marie parfois subtilement un indie rock sulfureux et brutal à une électro aérienne. La voix de Joe Newman affiche une amplitude folle.

Les titres inspirent autant qu’ils rassurent. La foule est compacte et écoute, souvent passivement d’ailleurs, ce qui est en train de se dérouler sous ses yeux, les portugaises grandes ouvertes...

Faut dire que même si les Anglais ont fêté leur dixième anniversaire l’année dernière, leur popularité n’a pas encore gagné suffisamment nos contrées.

Normal dès lors que ceux qui cherchent le tube repartiront bredouille…

Dommage que votre serviteur n’ait pu savourer correctement ce breuvage musical afin de parfaire sa culture générale…

La nuit est tombée depuis longtemps, certains festivaliers écrasés par la chaleur se sont couchés sur le bitume. D’autres encore présentent une écume blanchâtre sur le coin des lèvres ; à coup sûr, il ne s’agit pas de salive…
Une nouvelle histoire de raccourci clavier vient de s’écrire en somme ou… en pomme, c’est selon !

(Organisation : Les Nuits Secrètes)

Voir aussi notre section photos ici (site nl) 

Informations supplémentaires

  • Date: 2018-07-28
  • Festival Name: Les Nuits Secrètes
  • Festival Place: Place du Dr Guersant
  • Festival City: Aulnoy-Aymeries
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